Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
214. La Court an Servien Osnabrück 1646 Oktober 22
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Osnabrück 1646 Oktober 22
Ausfertigung: AE , CP All. 67 fol. 122 = Druckvorlage.
Ankunft in Osnabrück. Unterredung mit Oxenstierna und den kaiserlichen Bevollmächtigten.
Weitere Visiten geplant.
J’ay sy peu à rendre conte des choses que j’ay faictes et négotiées depuis mon
arrivée en ceste ville
Am 19. Oktober (s. [ nr. 206 Anm. 1 ] ).
suis arrivé en parfaicte santé, et que je n’ay peu encores voir qu’une fois mon-
sieur le conte d’Oxensterne parce que y ayant envoyé samedy matin , il me
remit au dimanche matin ayant à traiter toute l’après-disnée avec les ambassa-
deurs de monsieur l’électeur de Brandebourg qui sont icy . J’eus donc l’ hon-
neur de luy faire mon compliment hyer matin, monsieur Salvius y debvoit
estre, mais ayant esté indisposé toute la nuit il s’en excusa, et ne croy pas le
pouvoir voir devant deux ou trois jours. Je fus fort bien receu, et demeuras-
mes plus d’une heure et demye à parler des intérests de l’Allemaigne. Ce que
j’ay peu aprendre sur son discours est qu’ils veulent la paix à leur mode, et
qu’ils s’y résoudront fort difficillement. Je vous en esciray tout le particulier
par le premier ordinaire espérant avoir l’honneur de le voir chez moy après
midy.
J’ay veu aussy les ambassadeurs de l’Empereur qui sont d’une nature fort
différente, l’un estant le plus froid de touts les hommes, l’autre le plus chaud
et le plus cholère. Le docteur prit la parolle, et me discernait fort amplement
des misères de l’Allemaigne, et de la risque que couroit la religion dans la
continuation de la guerre, car selon leur coustume ordinaire pour couvrir
leurs[!] foiblesse et leur[!] desseins, ils se servent tousjours de ce prétexte. Ils
ne feignent point de dire qu’ils veulent la paix, à quelque prix que ce soit. Je
les doibs voir aujourd’huy à quatre heures après que monsieur le conte
d’Oxensterne sera party. Je ne manqueray de voir ceulx qui portent la qualité
d’ambassadeurs des princes électeurs. Pour les autres je les ay envoyé visiter,
et croy qu’ils viendront touts. Il y en a une grande quantité. Je prévoy, Mon-
sieur , que je ne seray point sans affaires, et le souhaite parce que sy je n’avois
l’esprit occupé tout le jour, je me tiendrois le plus malheureux de touts les
hommes d’estre dans ce misérable lieu, où rien ne me peut satisfaire que la
croyance que je pouray servir.