Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
208. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 Oktober 19
Paris 1646 Oktober 19
Kopien: AE , CP All. 78 fol. 181–182 = Druckvorlage; Ass. Nat. 272 fol. 490–492. Druck:
Nég. secr. III S. 346–347.
Empfangsbestätigung. Militärische Erfolge als Mittel zur Beschleunigung des Friedensschlusses.
Gründe für Spaniens Wunsch nach Vermittlung der Generalstaaten unklar. Satisfaktion Schwe-
dens . Streben nach Waffenruhe zur Entlastung Bayerns. Würdigung Turennes. Verweis auf nr.
210. Lothringen. Verzicht auf Liga-Pläne. Schweizer Interessen. Situation Portugals.
Vostre lettre du 8 e de ce mois me fust rendue le 16 e du matin; Dankgottes-
dienst anläßlich der Eroberung Dünkirchens.
L’estat où se treuve Lérida, et les grands et prompts succez que nous espérons
de nostre armée qui a desbarqué en l’isle de l’Elbe, sont les meilleurs[!] rai-
sons qui feront haster les Espagnols de conclurre la paix, et faisans réflexion
sur la gloirre que Sa Majesté se sera acquise de donner la paix à la chrestienté,
et de tant de grandes provinces et villes dont elle aura acreu ce royausme, je
considère aussy ce que vous aurez mérité, ayans par voz soings avancé cet
ouvrage.
Quel peut estre le dessein des Espagnolz de se fier à leur ennemy et de priver
de la gloire de la médiation ceux dont eux et nous sommes convenuz, c’est ce
que je n’ay point encores pénétré, car si bien je voy quelques raisons qui les y
ont peu porter, je ne les treuve pas assez fortes pour l’avoir deu, et j’entre dans
vostre curiosité d’en descouvrir la source.
Il est à désirer que ce que vous avez escript à monsieur Chanut produise
quelque bon effect, et qu’il persuade la reyne de Suède de se contenter de ce
qui luy est offert, ou au plus de ce qu’on est en disposition de luy offrir, et je
passe pour trompé, si la ville de Stetin n’est la borne de son ambition et de la
récompense qu’elle prétend. Pourtant les advantages que les armées confœdé-
rées ont remportez depuis leur jonction, luy pourra faire naistre de nouvelles
espérances; weitere Erfolge sind zu erwarten.
Affin d’esviter divers maux auxquelz Bavières demeure exposé, le party que
vous avez pris d’essayer de faire une trefve généralle ou une particulière avec
cet électeur, a semblé digne de voz prudences, mais il n’est pas encores esta-
bly , et il n’est pas sans diverses difficultez; les Suédois en pourront estre es-
loignez , Bavièrers mesme n’y consentira qu’avec douleur. Sa Majesté qui
l’aprouve a mandé à monsieur de Turenne de defférer à voz advis et de les
embrasser, si des raisons pressantes et solides ne l’en retiennent. Il est si ja-
loux de la gloire des armes de Sa Majesté et des advantages de sa couronne
qu’on peut se promettre qu’il y postposera toutes les aultres considérations
qu’on luy pourroit représenter, et il a tant d’esprit qu’il faut mesme espérer
qu’il aura l’ascendant sur celuy de Wrangel, et qu’il le portera plustost à ac-
quiescer à ses sentimens que de se laisser emporter aux siens; la confiance et
l’intelligence est parfaitte entre eux selon qu’il nous est mandé, et les derniè-
res lettres que j’ay receues de monsieur d’Avaugour le disent disertement.
La vostre à laquelle je fais présentement response estoit accompagnée de deux
mémoires qui ont esté examinez, et on y fait response par un que je vous
envoye . Quelques-uns des pointz avoient esté discuttez et mesmes résoluz,
parce que vostre prudente despesche nous avoit donné des lumières de ce qui
vous seroit proposé. Si vous les joignez, et que vous preniez la peine de revoir
vostre instruction, vous sçaurez non seullement les volontez de la Reyne,
mais les raisons qui l’ont obligée de les prendre. Celles qui la portent à
consentir diverses choses à l’advantage du duc Charles, et de luy en refuser
d’aultres, sont certainement bien fondées, et la charité de l’Estat et l’amour
qu’elle a pour le Roy son filz, font qu’elle en a moins pour ce prince duquel
l’esprist[!] ambitieux et inesgal donne juste suject de le désirer esloigné des
lieux où il pourroit nuirre; et la paix ne sera jamais seure, s’il demeure armé,
ou qu’il luy reste un prétexte pour le pouvoir estre, et c’est ne la point vouloir
que de demander qu’on luy rende ses Estatz, et ne pas s’obliger de luy faire la
guerre, s’il a la hardiesse de la déclarrer à cette couronne.
Sur les difficultez que vous avez remarquées qui se treuvent à faire l’une des
ligues
relascher, mais elle s’asseure que vous prendrez si bien les précautions avec
tous les princes intéressez à la paix, que nul ne se croyra desgagé de rentrer en
guerre, si l’ennemy venoit à la luy déclarrer, soit en l’attaquant ez lieux qui
luy auront esté ceddez ou dans la Catalogne pendant la durée de la trefve; et
comme on ne doubte point que ce ne soit l’intention de l’ennemy de rentrer
en guerre, on cherche tous les moyens possibles pour luy servir de barrière et
d’obstacles. Il me souvient bien que les deux ligues ne doibvent point estre
dépendantes l’une de l’aultre par vostre instruction, mais aussy que Sa Majesté
n’a jamais creu se contentant de faire une trefve pour la Cataloigne, et si elle
estoit violée, que les princes d’Italie, ou au moins Messieurs les Estats, ne
fussent point obligez de l’assister, aultrement elle auroit consenty et procuré
leur repos, pour demeurer seulle exposée à la continuation de la guerre.
Il vous pourra souvenir à ce propos que la première condition que Sa Majesté
a déclarré désirer, et qui est de celles sine qua non, a esté la seureté de ce qui
seroit arresté, et cela avec d’aultant plus de raison que devant recueillir divers
advantages par la paix, puisque ses affaires estoient florrissantes en tous les
lieux où se faisoit la guerre, elle a deu appréhender que l’ennemy qui estoit
forcé d’y consentir, pour faire cesser noz prospéritez et ses pertes, ne s’y por-
tiroit qu’en intention de la rompre dez qu’il auroit une occasion favorable,
pour se relever des pertes auxquelles il estoit tombé. Il me doibt suffire
d’avoir resveillé vostre mémoire par ce petit advertissement et combien forte-
ment vous avez combattu l’oppinion de Messieurs les Estatz quand ilz se sont
advancez de dire que nostre liayson n’avoit d’esgard qu’à la conqueste des
Pays-Bas.
Je ne manqueray d’escrire à Spire et à monsieur de Vautorte en conformité de
ce que vous m’avez mandé au suject des instances qui nous ont esté faites et à
vous aussy par les Suisses de faire cesser les entreprises de la chambre impé-
rialle .
Quand je voy quel tourment me donne le résident de Portugal, parce que
vous n’avez pas obtenu les saufs-conduitz pour les ministres de son maistre,
j’entre en appréhension du mal que j’auray quand il sçaura que le roy d’ Espa-
gne ne le veut point comprendre dans le traitté. Mais ce roy a grand suject de
se louer de touttes les instances que vous avez faittes en sa faveur et ne se
doibt plaindre de personne, si sa fortune n’est pas meilleure, que de n’avoir
pas voullu essayer de l’affermir, donnant au sort des armes un peu plus qu’il
n’a pas fait, ou pour mieux parler, pour n’y avoir pas hazardé ce qu’il possé-
doit pour s’en asseurer une posession essentielle. Ce n’est pas qu’il ne puisse
résister à son ennemy, s’estant asseuré des Indes et des isles qui ont tousjours
recogneu sa couronne, mais entreprenant dans l’Espagne et y faisant des
conquestes, ainsy qu’il en a eu le moyen, il eust rencontré celuy d’estre admis
au traitté et d’estre recogneu pour roy légitime de celuy qui le traitte de re-
belle et de perfide. Souvent on s’est efforcé de luy faire cognoistre que s’estoit
dans les armes qu’il treuveroit sa gloire et son restablissement, mais on n’a
rien gagné sur luy.