Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
206. La Court an Brienne Münster 1646 Oktober 15
–/ 206/–
Münster 1646 Oktober 15
Ausfertigung: AE , CP All. 67 fol. 107–108 = Druckvorlage.
Ankunft in Münster; baldige Weiterreise nach Osnabrück. Überzogene Forderungen der Verbün-
deten; Warnung vor einer Gefährdung katholischer Interessen. Glänzende Lage Frankreichs
Mazarin zu verdanken. Mißfallen an der Einnahme Dünkirchens selbst bei den Verbündeten.
Je suis icy arrivé depuis huict jours de sorte que vous ne debvez point vous
estonner sy je n’ay peu vous escrire plustost et j’espère demain partir pour
Osnabrug pour commencer à traiter avec messieurs les Suédois qui ont de-
mandé un délay de six sepmaines pour pouvoir avoir nouvelles de Suède sur
la proposition qui leur a esté faicte touchant la propre satisfaction du traité
avec l’Empereur. Je puis me dire heureux d’estre y arrivé comme les heureux
médecins qui se treuvent sur la fin, et sur le déclin des maladies, car s’il reste
encores quelque mauvaise humeur c’est au lieu où je suis destiné où nos alliez
veulent un peu trop advantageusement se prévaloir de nos prospéritez pour
obtenir des choses qu’ils n’oseroient penser, s’ils ne sçavoient que rien ne
nous peut estre refusé en l’estat où nous sommes. S’ils les désirent justes, ils en
sont asseurez, la fermeté qu’ils ont tesmoignée depuis le commencement de la
guerre, et leur vertu dans les exécutions méritant bien ceste recognoissance,
mais s’ils passent plus outre et que pour satisfaire leur ambition particulière
ils désirent prolonger les malheurs de la chrestienté, je ne croy pas qu’il soit
de la justice du siècle et de la piété de la Reine de favoriser une guerre, qui se
tourneroit enfin en guerre de religion. Le restablissement de la liberté d’Alle-
maigne et les traitez avec les confédérez ont esté justes pour les maintenir
contre l’opression de laquelle ils estoient menacez, mais de les rendre sy puis-
sants que le party catholique en soufrist une notable diminution outre que
cela seroit contre ce que nous debvons à Dieu qui nous a donné tant de belles
victoires, cela seroit contre nos intérests, nos religionnaires de France pou-
vants concevoir de nouvelles espérances par la puissance de ceulx qui sont de
mesme profession.
Pour le reste toutes choses sont disposées pour la satisfaction de la France, et
les affaires en estat d’imposer la loy à ceulx qui avoient accoustumé de la
donner à nos pères. Ce sont miracles qui sont deubs aux soins, et aux veilles
de Son Eminence qui dispose toutes choses dans son cabinet de sorte que
pour réussir dans la guerre ou dans les traitez c’est assez que de suivre ses
ordres et ses intentions, l’expérience nous ayant faict voir que sy quelque
chose n’a point réussy ç’a esté seulement quand on n’a point suivy punctuel-
lement ses ordres dans l’entreprise ou dans l’exécution. Aussy la postérité à
peine croira en lisant l’histoire véritable que l’effect aye passé au delà de tou-
tes espérances en un temps où l’on a accoustumé de tout craindre, et que
l’Estat se soit acreu de tant de belles provinces en un temps où les plus grand
politique auroit creu faire beaucoup que de se contenter. Elle a animé un
corps foible et impuissant et a donné des bras à la jeunesse de nostre prince
pour chastier un voisin qui estoit la terreur de son grand-père , le plus grand
prince du monde sans contre-dict.
Pour terminer les affaires encores plus glorieusement la prise de Dunquerque
est arrivée contre les veux et l’espérance de ceulx mesmes qui nous y ont
assisté, et vous puis dire avec vérité que sy touts ceulx qui avoient envie qu’el-
le ne fust point prise avoient pris les armes pour la secourir qu’ils eussent
composé la plus grande armée de l’Europe, mais grâces à Dieu ils se sont
contentez de nous tesmoigner leurs bonnes volontez. Für meine künftigen
Briefe werde ich mir von den Bevollmächtigten die Chiffre geben lassen.