Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
172. Saint-Romain an Mazarin Münster 1646 September 25
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Münster 1646 September 25
Ausfertigung: AE , CP All. 61 fol. 379–380 = Druckvorlage.
Berichterstattung bei Abwesenheit der Bevollmächtigten. Ergebenheitsbeteuerung. Unterredung
mit den Mediatoren: Unzufriedenheit mit Peñaranda; Rolle Trauttmansdorffs beim französisch-
spanischen Frieden; Depesche aus Madrid; Hoffen auf ein Einlenken der Spanier. Zuversicht
bezüglich des Erfolges der Osnabrücker Verhandlungen. Glorreicher Friede zu erwarten. Spanier
verärgert über den Großherzog von Toskana.
J’estime qu’il est de mon devoir en l’absence de monseigneur de Longueville
et de messieurs ses collègues de rendre compte à Vostre Eminence des choses
qui viennent à ma connoissance, et j’ai grand’joie d’avoir cette occasion de me
remettre dans son souvenir et de renouveller les asseurances de mon très
humble et très fidelle service. Les bontez que vous avez eues pour moi, Mon-
seigneur , sont tousjours présentes à mon esprit, et il n’y a rien au monde qui
soit capable de me les faire oublier.
Messieurs les médiateurs me dirent l’autre jour que le dernier courrier d’ Espa-
gne avoit apporté au comte Peñaranda des ordres convenables au temps, et
sur lesquels ils croioient que le traitté d’Espagne se pourroit conclurre. De-
puis ils ont visité ledit comte, mais il ne leur a rien communiqué de particu-
lier ; ils pensent qu’il ait mis ses intérests entre les mains des ambassadeurs
d’Hollande qui sont allez à Osnabrugk, dont ils ne sont guères bien édifiez et
je sçai que leur conférence avec le comte Peñaranda a esté pleine de froideur
et de plaintes, particulièrement de la part de monsieur Contareni qui a repro-
ché à Peñaranda les mauvais offices qu’il leur avoit rendus et à monsieur le
comte de Trautmansdorff à Vienne et en Espagne.
Si messieurs les médiateurs sont peu satisfaits de Peñaranda, ils se louent
grandement de la franchise de monsieur le comte de Trautmansdorff, ils di-
sent que |:la paix d’Espagne dépend de luy comme celle de l’Empire:| et qu’il
importe grandement de le retenir ici jusques à la conclusion de toutes choses,
parce que |:monsieur le comte de Pennaranda:| outre ses infirmitez, a des
scrupules et des considérations hors de saison |:d’estre autheur:| d’un traitté
|:si désadvantageux à la réputation d’Espagne que:| sera celui qu’on mesnage
à Munster.
Monsieur Contareni doit visiter ce matin le comte de Trautmansdorff avec
dessein de tirer de lui le contenu de cette dernière despesche d’Espagne; si la
chose lui réussit, et qu’il m’en fasse part avant le retour de messeigneurs les
ambassadeurs je ne manquerai pas d’en rendre compte à Vostre Eminence.
Cependant je vous dirai, Monseigneur, que ces messieurs les médiateurs ont
fort bonne opinion de la paix d’Espagne, et si les choses succèdent à Osna-
brugk ils sont persuadez que les Espagnols parleront et se mettront à la rai-
son . Or, Monseigneur, j’entends que la négociation d’Osnabrugk est en bon
chemin, et que messeigneurs les ambassadeurs ont espérance d’y mettre fin
heureusement, ou du moins de persuader les plénipotentiaires de Suède d’agir
avec eux de concert pour porter la reine et le sénat de Suède à la résolution
qu’on désire. Ainsi, Monseigneur, la paix est entre vos mains, la plus glo-
〈rieuse et〉 la plus avantageuse pour la France qui ait jamais esté faitte. Je me
resjouis, Monseigneur, par avance, puisque j’en ai l’occasion, que nous soions
redevables à son veilles et à vos soins laborieux d’un si grand bien. Et je sou-
haitte et espère pour nostre honneur que vous trouverez en tous temps parmi
nous les bénédictions et la reconnoissance que méritent si justement le désin-
téressement et l’application avec laquelle vous travaillez à la grandeur et pros-
périté de l’Estat.
|:Monsieur le nonce Ghisi m’a:| dit que les Espagnols sont fort mal satisfaits
du duc de Florence, et que le duc de Terranova n’a pas voulu donner audience
à l’ambassadeur extraordinaire que ce prince a envoié à Vienne pour compli-
menter l’Empereur sur la mort de l’Impératrice, et lui a fait dire qu’il ne pou-
voit pas recevoir les ministres de son maistre avant qu’il se fust justifié à
Madrid.