Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
166. Memorandum Serviens für Lionne Osnabrück 1646 September 21

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Memorandum Serviens für Lionne


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Osnabrück 1646 September 21

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Eigenhändiges Konzept: AE , CP All. 52 fol. 488–489’ = Druckvorlage; fragmentarische Notiz
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zum Konzept: AE , CP All. 77 fol. 407.

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Mögliche Auswirkungen der Einnahme von Dünkirchen und Lérida auf die Verhandlungen mit
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Spanien. Warten auf Kuriere. Bitte um Zusendung einer Aufstellung der in französischer Hand
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befindlichen Plätze in den Spanischen Niederlanden und der Franche Comté.

[p. 469] [scan. 541]


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Le subjet de cette dépesche est pour sçavoir si en cas que Dunquerque soit
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attaqué le succez de ce siège et celluy de Lérida doivent empescher la conclu-
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sion du traité avec Espagne. Il y a de grandes raisons de part et d’autre. Lérida
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est très nécessaire pour posséder la Cataloigne en seurté pendant la trêve et
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empescher que les Espagnolz n’ayent trop libre accès dans la Cataloigne par
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cet endroit au delà de la vallée de Sègre. Si on recouvre cette place et qu’on
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vienne après à quelque traité d’eschange de tout le pays, les conditions en
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pourront estre meilleures pour le Roy et mesme ce sera un moyen de faire
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désirer cet eschange aux Espagnolz au lieu que si Lérida leur demeure avec
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Tarragone et Tortose, il ne leur sera pas malaisé pendant la trêve de faire des
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pratiques dangereuses dans le pays et peut-estre de faire changer en un instant
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les inclinations de ces peuples. Il nous a paru en diverses rencontres qu’ilz ont
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cette espérance.

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Si aussy la durée de ce siège estoit encor longue, ce seroit tenir en suspens
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pendant ce temps la conclusion d’un traité très important où Sa Majesté
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treuve beaucoup d’avantages d’ailleurs. Peut-estre que les Espagnolz qui se
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hastent pour sauver cette place par un prompt acomodement reprendront
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leur lenteur naturelle quand elle sera perdue et ne seront pas si pressés qu’ilz
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sont à présent de nous acorder les autres conditions qu’ilz offrent.

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Quant à Dunquerque, il n’y a point de doute que si l’on espère avec quelque
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certitude d’emporter cette place en peu de temps, elle est de toute importance
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pour les avantages qu’elle donne à la France, pour le praejudice qu’elle fait
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aux ennemis, pour la contrainte où elle met Messieurs les Estatz de faire à
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l’avenir tout ce que le Roy voudra, et pour les apréhensions [et] incommodi-
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tez qu’elle donneroit à l’Angleterre, qu’on doit différer le traité jusqu’à ce
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qu’elle soit prise, mais si on recognoist quelque longueur ou incertitude dans
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cette secrète entreprise, on fairoit praejudice au Roy de perdre une si belle
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ocasion d’achever ceste négotiation glorieusement, veu que la crainte de voir
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tumber Dunquerque entre noz mains encor plus que Lérida est ce qui fait
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désirer aux Espagnolz une prompte conclusion du traité. Il y a mesme subjet
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de croire que Messieurs les Estatz qui n’en ont guère moins d’apréhension
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que les autres font tous leurs effortz pour avancer les affaires et que s’ilz nous
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voyent différer pour cette attente, ilz pourront ou retirer leurs vaisseaux

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Zur Bedeutung der ndl. Flottenunterstützung s. [ nr. 117 Anm. 3 ] .
ou
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mettre leur armée en garnison ou faciliter par quelque autre voye secrète,
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mesme en excitant les Anglois, le secours de cette place, et après tout si les
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Espagnolz qu’on dit avoir ordre d’hazarder tout pour la sauver nous avoient
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forcez de lever le siège, il seroit à craindre qu’un moment, ayant changé la
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face riante des affaires du Roy, ne changeast aussy leur bonne disposition
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présente ou du moins que se voyant délivrés de la crainte qui les presse le
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plus, ilz ne devinssent plus paresseux et difficiles dans la négotiation qu’ilz ne
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paroissent aujourd’huy.

[p. 470] [scan. 542]


1
Ce n’est pas que Dunquerque et Lérida soient les seulz subjets qui les obligent
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de se haster, la paix de l’Empyre, qu’ilz voyent sur le point d’estre faite et qui
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le seroit desjà sans l’humeur trop rude et les prétentions trop hautes de la
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nation suédoise, les contraint pour ne demeurer pas seuls en guerre de
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conclurre leur traité en mesme temps. D’ailleurs ilz voyent peu de moyens de
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refaire une puissante armée ny de se deffendre dans les Pays-Bas l’année pro-
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chaine , c’est pourquoy à dire le vray, si on se pouvoit asseurer de la fidélité de
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Messieurs les Estatz et qu’ilz fussent encor dans l’humeur où ilz ont esté au-
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trefois de faciliter la deffense de la France et y contribuer syncèrement, j’ opi-
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nerois sans hésiter à faire ces deux conquestes avant que conclurre, mais cela
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dépend purement de l’estat où sont ces deux sièges. S’ilz peuvent réussir bien-
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tost , Messieurs les Estatz qui sont aujourd’huy en assez bonne disposition,
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n’auroient pas le temps de se porter dans un changement si notable et l’affaire
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seroit faite avant qu’ilz eussent fini leurs délibérations; si aussy les sièges vont
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en quelque longueur, tout est à craindre et de leur part et du costé d’ Angle-
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terre

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Spanien bemühte sich vergeblich, das engl. Parliament zur Hilfe für das belagerte Dünkirchen
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zu veranlassen ( Chéruel , Minorité II S. 252; Mazarin , Lettres II S. 319).
. Nous tascherons de traîner les affaires s’il est possible sans toutefois
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faire paroistre que ce soit nostre intention affin d’attendre le retour de ce
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courrier qu’il importe à nous renvoyer en toute diligence. Je croirois mesme
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qu’il seroit à propos de nous en renvoyer un autre en mesme temps qui pas-
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sast près de monsieur d’Anguien et nous vinst treuver diligemment par la
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Hollande pour nous raporter l’estat du siège et l’advis dudit sieur duc.

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Nous avons aussy très grand besoin d’un estat général

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Die gewünschte Aufstellung wurde den frz. Ges. am 26. Oktober 1646 zugeschickt (= Beilage
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zu nr. 222).
de toutes les places
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que le Roy tient dans les Pays-Bas et le comté de Bourgoigne, affin que s’il
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faut convenir de quelque eschange, nous sçachions au vray la valeur et l’ im-
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portance de chaque chose. Monsieur le maréchal de Gassion nous pourra en-
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voyer un bon mémoire sur ce subjet s’il en a ordre de la Reyne.

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