Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
152. Memorandum Serviens für Lionne [Münster] 1646 September 11
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[Münster] 1646 September 11
Konzept, teilweise eigenhändig: AE , CP All. 52 fol. 473–478 – Druckvorlage. Am Rand irr-
tümlich datiert auf den 11. September 1645. Die korrekte Datierung von der Hand Serviens
wurde nachträglich dahingehend geändert.
Betonung der französischen Friedensbereitschaft. Zurückweisung der Erklärung der Generalstaa-
ten über ihre Interessen. Verhalten der Feinde. Einschränkung des kaiserlichen Angebots. Unter-
redung mit den Mediatoren; Diffamierung Serviens durch Contarini. D’Avaux als Gesandter in
Den Haag unerwünscht. Philippsburg. Möglichkeit einer Aussöhnung Chavignys mit Mazarin.
Militärisches. Unzufriedenheit Doignons. Bemühungen der Mediatoren um Aufreizung Longue-
villes gegen die französische Regierung. Verdächtige Kontakte zwischen d’Avaux und Contarini.
De faire proposer que la constitution de la France demande et que l’ inclina-
tion d’icelle est aussy grande de sortir de la guerre que celle des Estatz mesme
moyennant de bonnes conditions, et pourtant que c’est une calomnie de ceux
qui sèment que la France par une pure ambition désire de demeurer en la
guerre pour faire des conquestes sur ses voysins, pour perpétuer les armes des
Estatz et comme aucuns ozent dire, pour tirer avec leurs pâtes les châtaignes
du feu.
Que la France au contraire ne demandant pas des conditions exhorbitantes
veult seulement retenir les conquestes que les armes leur ont données tout de
mesme comme les Estatz et comme il est dict aucunement dans l’escript des
intérestz.
S’il est besoin, la France pourroit aussy faire mention qu’on la dénigre d’avoir
rudement et indignement rencontré les plénipotentiaires des Estatz pour
préocuper les espritz et mettre les provinces en mauvaise humeur contre la
France, et dire que quand on a parlé des intérestz, et que la déclaration là-
dessus avoit esté faicte aux Espagnolz catégoricquement, et qu’on remettoit
l’interprétation de cela au regard de la France aux Estatz que la France là-
dessus , comme aussy sur l’arrest de la négotiation, a esté mescontentée se sen-
tant justement offensée, mais sur des bonnes gardes et promesses, elle s’est
tousjours laissée contenter.
Qu’il seroit besoin que quelqu’un fust à La Haye en l’absence
La Thuillerie, et que ce que dessus, et ce qui sera dict sur les intérestz fust
proposé avant que les provinces ayent pris résolution en leur assemblée qu’ilz
tiennent ou tiendront.
Considérations sur les poinctz des intérestz:
1. Sur le premier poinct fault-il sçavoir que quelques-uns des plénipotentiai-
res des Estatz ont dict aux Espagnolz que les Estatz n’estoient obligez à la
France qu’au Pays-Bas, ce que les Espagnolz ont pris à leur advantage et en
ont faict une pomme de discorde.
5. Sur le 13 e point il est dict que les intérestz mentionnez dans le mémoire de
l’an 1644 cessent estans accommodez, ce qui doibt estre débatu s’il peult.
3. Sur le 17 on dict que la France a faict la dénonciation de la guerre au roy
d’Espagne à Bruxelles et non pas en Espagne, signe que les Estatz n’estoient
obligez qu’aux Pays-Bas.
4. Sur le pénultiesme poinct il fault sçavoir que quelques-uns des plénipoten-
tiaires des Estatz ont faict une déclaration aux Espagnolz qu’on n’estoit obli-
gé à la France hors du Pays-Bas, lesquelz puis après sur la demande de la
France ont faict difficulté de se déclarer là-dessus, remettans l’interprétation
des traictez à leurs supérieurs.
2. Sur le 6 e article après les motz ‚avec elles‘ on pourra adjouster les exemples
que l’Espagne après l’expiration de la trêve ne l’a pas voulu continuer que sur
une recognoissance, et qu’en l’an 163〈3〉 il a empesché les traitez commen-
cez à La Haye.
Sur ce subjet des intérestz on pourra alléguer sy l’Espagne demandoit la resti-
tution des deux Indes, et que sans cela il ne voulloit traicter, la France pourra-
t-elle dire: Les Indes ne sont pas dans le Pays-Bas, et partant je ne suis pas
obligée et je ne veux pas demeurer en la guerre pour les Indes.
Et sy la France n’avoit pas occupé une seule place aux Pays-Bas, mais bien en
Espagne et Italie, les Estatz pourroient-ilz dire: Nous sommes seulement obli-
gez aux intérestz de la France au Pays-Bas, là où la France n’en a point, et par
ainsy nous ne voulons demeurer en la guerre pour les intérestz d’Espagne et
d’Italie.
Ou sy l’Espagne avoit gagné quelques places de la France sans que la France
eust pris quelques places au Pays-Bas, les Estatz pourroient-ilz dire: Nous
sommes seulement obligez au Pays-Bas et non pas aux intérestz de la France,
et par ainsy puisque la France n’a pas des intérestz aux Pays-Bas nous voulons
sortir de la guerre.
Et estant allégué le 6 e article du traicté de l’an 1635 peuvent-ilz dire que ledict
traicté est dérogé par le traicté de l’an 1644 là où est convenu de désister de la
guerre et de faire la paix ou la trêve disant que la France a invité les Estatz à
cela.
A la fin on allègue l’impuissance de l’Estat et quod nemo ad impossibile ob-
ligatur , alléguans là-dessus l’exemple du feu roy Henry IV qui traicta avec
l’Espagne en l’an 1596 sans les Estatz.
Ich zweifle an der Friedensbereitschaft der Feinde, mais leur manière d’agir est
tout artificieuse et extrêmement différente de ce que pratiquent les autres en
semblables occasions comme leur principal but est de rompre, s’ils peuvent,
les confœdérations qui sont faites contre eux. Ilz ont d’abord fait des offres
spécieuses de tous costez pour éblouyir le monde et faire croire qu’ilz ont
bonne intention, mais ilz ont laissé des guerres partout et des réserves cap-
tieuses , capables de détenir ce qu’ilz avoient offert, affin de voir s’ilz treuve-
ront facilité à détacher quelqu’un des alliez, auquel cas ilz luy fairoient sa
condition avantageuse et luy tiendroient parolle, mais leur dessein n’a jamais
esté en effet de satisfaire chacun en mesme temps raisonablement. Nous en
voyons une preuve visible tant dans le procédé des Impériaux que des Espa-
gnolz . Ceux-cy ont nettement déclaré aux députez de Hollande dans une
conférence particulière qu’ilz ont eue avec eux que si leurs supérieurs estoient
résolus de persister dans la résolution
Vgl. [ nr. 140 Anm. 2 ] .
de La Tuillerie de ne rien faire sans la France, il n’estoit plus besoin de traiter
avec eux et qu’asseurément ilz ne devoient pas se promettre tenans ce chemin
d’avoir ce qu’on leur avoit cy-devant offert. Il y a grande aparence que Pau et
ceux d’entre lesditz députez qui les favorisent leur ont secrètement donné
conseil d’agir de cette sorte, car leurs affaires n’estant pas en estat qu’elles leur
puissent permetre de parler avec cette fermeté, sans doute on leur a persuadé
qu’ell’estoit nécessaire pour eux en aparence affin d’intimider ceux des Pro-
vinces -Unies qui désirent le repos et leur faire craindre qu’ilz n’en jouiront de
long temps s’ilz perdent cette ocasion de l’obtenir et s’ilz ne se séparent de
ceux qui les en empeschent.
Les Impériaux en mesme temps ne se contentens pas de mettre le traité d’ Es-
pagne comm’une condition nécessaire pour celluy de l’Empyre et d’y adjous-
ter le rétablissement du duc Charles, mais par un procédé tout à fait éloigné
de la bonne foy allemande, ilz veullent adjouster maintenant des clauses et
des restrictions à leur offre dont ilz n’avoient point parlé cy-devant qui sont
néantmoins de si grande conséquence que détruisans nettement la plus grande
partie de leur offre, elles peuvent empescher la conclusion de la paix avec eux,
car après nous avoir diverses fois offert en faveur du Roy tous les droitz de
l’Empereur et de l’Empyre sur les trois éveschez sans y avoir adjousté aucune
réserve, aujourd’huy sous le couvert d’un certain député
Rousselot d’Hédival (s. [ nr. 21 Anm. 1 ] ).
l’évesque de Verdun qui est ici et sur les plaintes de quelques autres comtes
qui ont des terres dans l’estendue desdits éveschez, ilz ont eu l’audace d’ ad-
jouster une clause dans le dernier escrit
Ultima generalis declaratio der ksl. Ges. zur frz. Satisfaktion, Münster 1646 August 31
(s. [ nr. 139 Anm. 5 ] ).
leur part qui porte que les estatz immédiatz qui se treuvent dans lesdits éves-
chez et qui ont cy-devant relevé de l’Empyre en relèveront encor à l’avenir, ce
qui est une contradiction manifeste, n’estant pas possible que l’on cède d’un
costé au Roy tous les droitz de l’Empereur et de l’Empyre sur lesdits éveschez
et que de l’autre on retienne ce qui relève de l’Empereur et de l’Empyre. Je
vous envoye une remonstrance du député du duc Charles qui fait voir claire-
ment que l’opinion des Impériaux et de tous les intéressez a esté d’abord en
faisant l’offre que tous ceux qui relevoient immédiatement de l’Empereur y
estoient compris, autrement ilz n’eussent pas eu subjet ny de s’y opposer ny
de se plaindre qu’on les eust transporté à une autre puissance.
Cependant lorsqu’en la dernière conférence des médiateurs parlant à mon
tour de cette affaire, j’en ay représenté la conséquence et monstré que c’estoit
une nouvelle subtilité des Impériaux qui pourroit produire de mauvais effetz
et qui monstroit qu’on avoit plus d’envie de se reculer de la paix que de l’ a-
vancer , puisqu’au lieu de se départir des difficultez qui la retardoient, on y en
vouloit adjouster de nouvelles, ausquelles on n’avoit jamais pensé, monsieur
Contarini s’est emporté avec tant d’évidence qu’on n’a guère jamais veu de
procédé semblable. Il a répondu tout en colère que la subtilité ny la finesse ne
venoient pas de nos parties, mais de nous, et pour en parler plus franchement
qu’elles venoient toutes de moy seul, que depuis tout autre j’estois l’auteur de
tous les obstacles qui avoient retardé la paix. Il répéta cela diverses fois et y
adjousta plusieurs autres choses désobligeantes, tandis néantmoins qu’il n’ at-
taqua que ma personne, je demeuray dans le silence, mais quand il s’emporta
jusqu’à dire qu’on voyoit bien d’où cela venoit, que j’avois des ordres secretz
de personnes qui ne vouloient pas la paix et qu’il falloit le découvrir hardy-
ment , je ne pus m’empescher de luy répondre que son procédé estoit bien
extraordinaire pour un meddiateur[!] d’attaquer les personnes avec violence
au lieu de traiter les affaires avec modération, que je parlois pour l’intérest
d’un grand roy et d’un puissant Estat et qu’il ne luy apartenoit pas de me
traiter de cette sorte, qu’il y avoit longtemps qu’il s’estoit servi du mesme
artifice et qu’il avoit parlé de ces ordres secretz pour relever des soupçons et
de la division entre nous, mais que cela ne luy réussiroit jamais, que ce n’ es-
toit pas la coustume de France d’agir par des voyes indirectes et qu’il estoit
fort mal informé des intentions de tous les ministres de la cour qui désiroient
plus syncèrement la paix que ceux qui en faisoient le semblant et qui la tra-
versoient secrètement par diverses pratiques, qu’il avoit grand tort de faire de
semblables jugements dont ayant remply ses lettres et ses discours il y a desjà
longtemps, il avoit fait très grand praejudice à la négotiation. Il demeura sans
repartie, cognoissant fort bien qu’il s’estoit trop emporté. Son collègue ne dist
aussy mot, mais ce qui me surprist un peu fust que monsieur d’Avaux qui
devoit cognoistre l’importance du point que nous débations ne répondist ja-
mais rien pour deffendre mon opinion, quoyque nous n’ayons rien eu à traiter
de plus considérable en toute cette négotiation et où nous soyons mieux fun-
dez en la forme et en la matière. Comme je luy en fis plainte lorsque nous
nous retirasmes à part, Monsieur de Longueville prist la parolle et dist plu-
sieurs fois que Contarini estoit un insolent de traiter comm’il faisoit et qu’il
luy faudroit donner une marotte qu’il ne s’estoit jamais veu rien de plus ex-
travagant . Monsieur d’Avaux voyant cela dist qu’il n’avoit pas ozé se mesler
dans noz discours, mais qu’il estoit entièrement de mon advis pour la chose et
qu’il la soutiendroit à l’avenir. J’ay creu vous devoir faire ce discours, affin que
s’il en est parlé de delà, vous sçachez au vray comme la chose est passée.
Monsieur *** m’a dict en confiance que la personne de monsieur d’Avaux ne
seroit pas agréable en Hollande s’il y alloit à cause de cette proposition
D’Avaux hatte zum Abschluß der gemeinsam mit Servien in Den Haag geführten Verhand-
lungen am 3. März 1644 eine Rede (Druck: Nég. secr. I S. 193, datiert auf den 5. März)
gegen die Unterdrückung der Katholiken in den Generalstaaten gehalten, die das frz.-ndl.
Verhältnis belastete. Der frz. Hof mißbilligte das Vorgehen d’Avaux’, das einer der Streit-
punkte in den Auseinandersetzungen mit Servien 1644/45 war ( APW II B 1 S. LVf).
fit pour la religion et qu’on le croid d’une humeur trop couverte.
Puisque nous sommes asseurez de Philisbourg, il fault, ce me semble, songer
au fort de l’autre costé de la rivière.
J’ay veu par des lettres de monsieur de Mondin qu’il s’entremet chaudement
pour la réunion de monsieur de Chavigny avec Son Eminence. Nous nous
sommes réconciliez lorsqu’il a esté accablé de malheur et j’ay creu honorable de
le faire, mais je croy que s’il revenoit dans une grande authorité, nous n’aurions
pas subjet d’en attendre jamais grande amitié, ny vous ny moy. Je vous prie
d’estre asseuré de cela et de croire la mesme chose de monsieur d’Avaux.
Il ne me semble pas que les apparences d’une prompte conclusion du traicté
soient sy grandes que l’on doive abbandonner entièrement les préparatifs de
la guerre. L’année passée en cette saison l’on avoit desjà délivré beaucoup de
commissions pour faire des levées et des recrues en Allemagne. Sy elles sont
trop difficiles ailleurs, l’estat de la ville de Liège est à présent très favorable
pour en faire de ce costé-là. Cette résolution produiroit plusieurs bons effectz,
elle osteroit aux ennemis les resources qu’ilz espèrent d’y treuver à la fin de
cette campagne pour restablir leurs forces dans les Pays-Bas; elle pourroit
contribuer à affirmer le gouvernement présent de ladite ville qui est tel qu’on
le peult souhaitter, estant à craindre que sy on n’assiste ceux qui y ont repris
l’authorité, les Espagnolz qui en sont plus proches que nous n’essayent de les
opprimer par la force et d’envoyer cet hyver des gens de guerre dans leur
pays; elle pourroit encor servir à composer un corps pour renforcer l’armée
d’Allemagne en cas de besoin.
Nach Contarinis Informationen ist Daugnon
Louis de Foucault, comte Daugnon (Dognon, Doignon) (um 1616–1659), war Stellvertreter
Brézés als surintendant général de la navigation et du commerce und als Gouverneur von
Brouage (s. [ nr. 37 Anm. 4 ] und 5) und übernahm unmittelbar nach dessen Tod bei der Belage-
rung von Orbetello das Kommando über die Flotte. Während der Fronde war Daugnon Gou-
verneur von Brouage und wurde 1653 maréchal de France ( NBG XVIII Sp. 255; Bazin III
S. 335; ebd. IV S. 527f.).
von unruhigem Charakter halte, unzufrieden, weil man ihm das Kommando der
Flotte entziehen will, und verhandelt mit den Spaniern. C’est Promontorio qui
me venoit donner cest advis. Il dit encor que le Nunce et Contarini travaillent
fort à persuader monsieur de Longueville qu’on se moque de luy à la cour de
le tenir icy si longtemps sans rien faire qu’on n’avoit point accoustumé d’ em-
ployer pour cela des personnes de sa qualité. Ilz essayent par divers artifices
d’irriter ce prince contre le gouvernement et de le gaigner pour tascher à se
praevaloir de sa facilité en cette négotiation et peut-estre aussy en quelque
autre chose. Néantmoins je croy qu’il a tousjours les intentions fort droites.
Contarini affecte depuis quelque temps de voir monsieur de Longueville seul.
Il est encor particulièrement avec luy, quoyque nous ayons esté seulement hyer
tous ensemble en conférence. Je croy certainement que c’est monsieur d’Avaux
qui fait toutes ces menées. Promontorio m’a dit que Contarini et luy envoye [!]
tous les jours trois ou quatre fois l’un chez l’autre sans qu’il nous en dist le
subjet. Il est bien certain que nous ne disons rien entre nous de plus secret que
Contarini ne sçache ou les parties intéressées quand Monsieur y treuve moyen
d’irriter quelqu’un contre moy à cause de l’advis que j’ay tenu.