Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
151. d’Avaux an Mazarin Münster 1646 September 10
Münster 1646 September 10
Ausfertigung: AE , CP All. 61 fol. 345–349’ = Druckvorlage. Eigenhändiges Konzept: AE , CP
All. 66 fol. 388–391’. Kopie: AE , CP All. 77 fol. 345–350’.
Empfangsbestätigung. Bei Satisfaktion Bayerns, Kurbrandenburgs und beider Kronen Vereitelung
des Friedens durch Spanien ausgeschlossen. Bei Friedensschluß im Reich umgänglicheres Verhal-
ten der Generalstaaten zu erwarten. Unzufriedenheit der niederländischen Gesandten. Gemein-
sames spanisch-niederländisches Interesse an Verzögerung des Friedens im Reich. Französischer
Widerstand gegen Schwedens unmäßige Forderungen und seinen Versuch, den deutschen Prote-
stantismus weiter auszubreiten. Vorhaltungen Mazarins gegenüber La Gardie wünschenswert.
Gerüchte über Ablösung Oxenstiernas. Gegnerische Verleumdungen d’Avaux’ und der Gesandt-
schaft . In Kürze Antwort der Kaiserlichen auf französische Vorschläge. Spanisches Angebot
(Roussillon, Teil des Artois, Landrecies, Damvillers und zwei weitere Plätze an Frankreich; vier-
oder fünfjähriger Waffenstillstand für Katalonien; keine Abtretung der französischen Eroberun-
gen in den Niederlanden) von den Mediatoren mißbilligt.
J’ay receu par cet ordinaire la despêche qu’il vous a pleu me faire le 24. du
mois passé. Je l’ay leue avec un très grand sentiment de l’obligation que j’ay à
Vostre Eminence d’avoir pris elle-mesme le soin de la dicter à cause de la
maladie de monsieur Silhon.
Bewunderung d’Avaux’ für Mazarin.
Vostre Eminence juge très bien que si nostre voyage d’Osnabrug |:peut pro-
duire la déclaration des deux couronnes en faveur du duc de Bavière:| comme
il y a grande apparence veu ce que monsieur Salvius m’a escrit par deux fois
cela produira aussy |:la paix de l’Empire à l’exclusion du roy d’Espagne à
quoy j’ajouste celle du duc Charles:|, car toutes choses m’affermissent de plus
en plus dans l’espérance que je vous ay cy-devant donnée, Monseigneur, que
vous en serez le maistre. Le raisonnement qui suit dans la despêche de Vostre
Eminence est encores plus certain et a fort augmenté le désir que j’avois
|:d’induire les ambassadeurs de Suède à se relascher de la moitié de la Pom-
meranie :|, n’y aiant point de doute que |:ces deux électeurs de Bavières et de
Brandebourg estans hors d’intérest:| et les deux couronnes satisfaittes il sera
impossible |:au duc de Terranova, quelque crédit qu’il ait à Vienne, d’arrester
davantage la paix d’Allemaigne:|.
Il en arriveroit un autre bien qui ne se peut assez estimer, c’est, Monseigneur,
que |:si la paix d’Allemaigne estoit conclue, les Hollandois auroient plus de
respect et plus de fidélité envers la France:|, ilz ne se croiroient plus si néces-
saires et seroient infailliblement beaucoup plus traittables. En effet à l’heure
que j’escris ilz ne peuvent |:cacher leur inquiétude et leur jalousie des alléez et
venues des médiateurs chez nous et chez Trautmansdorf et l’autre jour ilz
disoient entre eux en murmurant: „Voilà les François qui traitent seulz:| avec
les Impériaux touchant les intérestz de la France comme |:nous avons traité
des nostres avec les Espagnolz et font aujourd’huy ce qu’ils ont blasmé quand
nous l’avons fait:|.“
Comme nous ne devons pas avoir |:eu connoissance de ce discours nous
prendrons d’ailleurs sujet de leur faire voir:| que nostre négotiation est fon-
dée sur le consentement des Suédois, et sur une déclaration expresse, qui sera
insérée dans les articles dont nous conviendrons, que s’il n’est pourveu à la
satisfaction de la couronne de Suède et de Madame la Landgrave toutes les
choses dont nous serions demeurez d’accord n’auront aucun effet. Nous
avons une autre raison démonstrative pour leur tesmoigner que |:nous serons
fort contens qu’ils suivent nostre example:|, puisqu’en mesme temps qu’on
traitte icy du consentement des Suédois l’armée du Roy agit vigoureusement
avec la leur.
Tant y a qu’apparemment |:la paix de l’Empire tireroit après soy celle d’ Es-
pagne :|, ou au moins rendroit |:nos alliez et nos ennemis mesmes plus doci-
les :|. C’est chose estrange que deux intérestz si contraires |:comme sont ceux
du roy d’Espagne et de Messieurs les Estats se rencontrent en ce point:|, et
que leurs ministres font icy ce qu’ilz peuvent par diverses voyes pour |: es-
loigner la conclusion des affaires d’Allemagne:|.
Mais |:la dureté de monsieur Oxestern:|, les dernières lettres que nous avons
receues de monsieur Chanut, |:et la patience avec laquelle les Suédois et Hes-
siens :| veulent la paix, me font craindre que noz offices ne soient pas assez
puissans auprès |:des ambassadeurs de Suède pour leur faire modérer leurs
prétentions:| quoyqu’en vérité elles sont |:exorbitantes et impossibles en ce
qu’ils veullent retenir toute la Poméranie et:| avoir néantmoins le consente-
ment du prince à qui elle appartient.
Je crains aussy les conseilz |:qui se forment à Osnabruk:| et le véritable des-
sein de |:noz alliez qui tendent à la propagation du luthéranisme en Alle-
magne non seulement par zèle de religion, mais par raison d’Estat:|. Ilz co-
gnoissent fort bien que la puissance et le nombre |:des protestans sera la plus
grande seureté et la meilleure garentie de ce qui doit:| demeurer à la cou-
ronne de Suède par le traitté de paix.
A tout cela nous opposerons des raisons fort considérables et fort pressantes,
et je ne manqueray pas de me prévaloir aussy autant que je pourray des ou-
vertures que |:monsieur Salvius m’a faites:| et de la bonne disposition où je le
vois.
Que si Vostre Eminence trouvoit à propos d’en faire une forte remonstrance
|:au conte de La Garde:| en luy descouvrant confidemment les difficultez
|:qu’on auroit à continuer la guerre et à fournir tousjours les grandes sommes
d’argent qu’on donne aux alliez:|, comme aussy les dangereuses conséquen-
ces |:de la précipitation avec laquelle on veut la trêve en Hollande:|, la ligue
qu’on projette en Italie contre nous, en Dannemarch et à La Haie contre eux,
les divers accidens qui peuvent changer la fortune de la guerre, l’avantage
certain qu’il y aura pour la couronne de Suède de conclurre la paix dans l’ Em-
pire , |:auparavant que Messieurs les Estats nous entraisnent à celle d’Espagne
laquelle estant faite:| l’Empereur seroit si puissamment assisté qu’il pourroit
restablir ses affaires, car ny les armées françoises ne |:seroient pas de grand
service au deçà du Rhin:|, ny la maison d’Austriche n’auroit plus tant d’ enne-
mis puisqu’alors quand le Roy tourneroit toutes ses forces du costé d’ Allema-
gne , |:ce qui ne se peut faire:|, madame de Savoie, Messieurs les Estatz, et la
principauté de Catalongne n’occuperoient plus aucune partie de celles d’ Es-
pagne . |:Il importe aux Suédois que toutes:| ces diversions dont ilz ont pro-
fité jusques à présent et celles que nous faisons par mer |:ne viennent pas à
cesser plustôt que leur guerre:|.
Je suis tout à fait de l’avis de Vostre Eminence touchant |:le voyage de mon-
sieur Oxestern en Suède:|. Il se dit mesmes icy chez les Impériaux que |:le
mareschal Horn viendra en sa place à Osnabruk et que monsieur le chance-
lier son père est disgratié:|. J’essayeray de mesnager cette occasion auprès
|:dudit sieur Oxestern:| pour l’avancement de la paix selon que Vostre Emi-
nence me fait l’honneur de m’instruire très à propos.
J’ay rendu compte exactement à Vostre Eminence de tout ce qui s’est passé de
considérable lorsque j’ay veu monsieur de Trautmansdorff, |:et si je ne suis
bien trompé je crois y avoir plus gaigné que perdu:|, dont je ne voudrois
autre juge que Vostre Eminence.
J’ay esclaircy les ambassadeurs de Portugal de ce que les Espagnolz m’ont
imposé par un papier volant dont ilz sont les autheurs. J’en parle ainsy d’ au-
tant que le comte de Nassau m’est venu trouver de la part de Trautmansdorff
pour me dire qu’il désavoue cet escrit, comme plein de falsifications; qu’il
n’est pas sorty de chez luy, |:et qu’ayant fait raport de nostre entretien à Pe-
naranda et à ses collègues il ne sçavoit pas si:| la mesme chose ayant depuis
esté ditte ailleurs quelqu’un ne l’auroit point accommodé à son intérest et à sa
passion. Enfin je ne sçaurois empescher que les ennemis ne me calomnient, ilz
en firent autant l’année passée contre monsieur de Servien par un autre escrit,
et maintenant ilz attaquent toute l’ambassade |:disans partout que nous avons
consenti qu’on ne parle point du Portugal:|. Je vous remercie très humble-
ment , Monseigneur, de l’opinion que vous avez que je ne sois pas fort léger
ny fort précipité, spécialement quand je traitte avec noz parties.
Nous aurons bientost response des Impériaux sur l’escrit que nous donnas-
mes hier à messieurs les médiateurs. Ilz l’ont receu ce matin par leurs mains
|:et pendant la lecture qui en a esté faite le conte de Traufmansdorf a tesmoi-
gné de la résistance et chagrin sur plusieurs choses, mais après les répliques et
esclaircissemens donnez par les médiateurs il s’est un peu adouci et a fait
response qu’il en délibérera avec ses collègues ajoustant mesmes qu’il y contri-
buera beaucoup de sa part pour pouvoir conclurre:|. Ainsy, Monseigneur,
|: je tiens l’affaire en bons termes:|.
Celuy qui me donna avis l’autre jour de la nouvelle offre des Espagnolz ne
l’avoit pas bien comprise. Ilz demeurent d’accord de céder le Roussillon, ce
qu’on tient en Artois, Landrecy, Danvilliers, et deux autres places qu’ilz n’ont
pas nommées, et de faire une trêve de quatre ou cinq ans en Catalogne, mais
ilz n’ont pas offert de laisser au Roy tout ce que Sa Majesté possède au Pays-
Bas. |:Il ne se peut rien ajouster aux bons offices que les médiateurs nous
firent sur ce sujet. Ils rebutèrent hardiment cette proposition et le sieur
Contarini en vint aux grosses parolles avec Penaranda:|.
Cela est asseuré et qu’ilz sont fort mal ensemble. La conduitte que |:les mé-
diateurs ont depuis tenue avec nous m’a:| confirmé en cette créance, car ilz ont
|:laissé passer beaucoup de temps pendant lequel nous avons esté souvent avec
eux en conférence sans nous en rien dire, et enfin ils nous firent hier cette offre
si froidement qu’on voyoit bien qu’ils la condannent [!] eux-mesmes:|. Ilz nous
dirent qu’ilz en estoient chargez dez l’autre semaine, mais qu’ilz n’avoient pas
creu que |:cela fust bien hasté:|. Il me semble que comme nous |:ne les avons
pas espargnez quand ils nous ont donné sujet de plainte:|, il seroit utile |:de les
caresser et de cultiver leur bonne volonté quand elle paroist:|.