Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
105. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Fontainebleau 1646 August 10
Fontainebleau 1646 August 10
Kopien: Ass. Nat. 276 fol. 34–41 = Druckvorlage; AE , CP All. 77 fol. 242–246’, ohne PS;
Ass. Nat. 272 fol. 441–448, ohne PS, fälschlich datiert auf den 10. Oktober 1646. Druck:
Nég. secr. III S. 266–270.
Zur Beantwortung von nr. 91 Verweis auf nr. 106. Rolle der niederländischen Gesandten. Bei-
lage : Briefe für Krebs. Anliegen Bruns. Wahl Jaymaerts und politische Lage in Lüttich. Keine
Einigung zwischen Oxenstierna und Trauttmansdorff. Beharren auf dem Durchmarschrecht der
französischen Truppen durch die Generalstaaten. Militärisches. Lob für Verhalten gegenüber den
Mediatoren. Keine Zulassung Lothringens zum Kongreß als Preis für die Erteilung von Pässen
für Portugal. Stichjahr für Amnestie. Forderung der Oberpfalz für Bayern. Regelung der Grava-
mina . Satisfaktion Schwedens; keine dominante Stellung Schwedens im Reich wünschenswert.
Interessen Hessen-Kassels im Streit mit Hessen-Darmstadt. Französische Satisfaktion. Truppen-
abfindung . Problem eines Friedens mit Spanien; Rolle Burgunds. Keine Geleitbriefe für Karl von
Lothringen. Philippsburg; Verzögerung der Ratifikation des Vertrages mit Trier. Zu den Gerüch-
ten weiterer habsburgischer Heiratsverbindungen. Druck Bayerns auf den Kaiser. Zum Streit um
den Majestätstitel. Abgefangene Briefe. Schreiben La Thuilleries und Brassets: Beschwerde Bras-
sets bei den Generalstaaten über das Verhalten ihrer Gesandten. Krankheit des Prinzen von Ora-
nien . Militärische Lage. Ankunft Condés und d’Estrades erwartet. Entscheidung der Königin
zum Majestättitel.
PS: Französische Protektion für Klöster und Gebiete im Reich.
Vostre dépesche du pénultiesme du passé contient tant de différentes choses
qu’il sera malaisé qu’en y respondant on n’en oublie quelqu’une, et elle a
donné lieu à un mémoire, la lecture duquel vous fera voir de plus en plus
qu’on veut la paix.
Auriez-vous creu qu’après tant de sujectz que Leurs Majestez ont de se plain-
dre , sinon du corps de la république des Provinces-Unies, au moins de leurs
députez, qu’on eût peu se porter à consulter ceux-cy et en quelque sorte pren-
dre leurs avis de ce dont nous nous devons contenter, car bien que nous de-
meurions en nostre liberté d’y acquiescer ou de le[s] rejetter, c’est pourtant
s’engager en quelque manière au premier, hors qu’ils fussent assez déraison-
nables pour nous proposer des choses du tout injustes, et qu’on ne pourroit
accepter sans se couvrir de honte, et perdre avec les advantages que la conti-
nuation de la guerre nous donne lieu d’espérer, quelque chose de la réputa-
tion . Il pourroit arriver qu’ils seront très retenus à s’ouvrir de leurs sentimens
dans la pensée qu’ils pourront prendre qu’on essaye plustost de les pénétrer
pour juger de leur affection que par envie de les suivre, et en ce cas, sans avoir
hazardé aucune chose, nous aurions gaigné beaucoup envers le public, quand
il viendroit à sçavoir que nous avons demandé conseil à des personnes qui
sont d’accort avec les Espagnolz et qui considèrent la trefve dont ils sont
convenu comme l’affermissement de leur puissance. Ce n’est pas que cet ad-
vantage ne soit contrebalancé de divers inconvénians, qui demande conseil,
s’oblige en quelque manière à le suivre, ou s’expose à se faire un ennemy,
lequel dissimulant la rage qu’il fonde sur un mespris, s’applique volontiers à
tout ce qui peut nuire à celuy duquel il se tient offensé, mais ces accidans se
mesprisent quand on se propose un bien solide, ce qui se trouve en cette oc-
casion en obligeant les Estats à sursoir ce qu’ils auront proposé et à pénétrer
si leurs intérests particuliers leur sont en telle recommandation que pour les
advancer ils soient capables de renoncer à leur honneur, et à de plus solides
qu’ilz puissent avoir, et desquels deppend la conservation de leurs Estats.
Je n’entreray point dans les divers partis du mémoire, ce seroit vous importu-
ner qui devez craindre la longueur de cette lettre, pour peu qu’il vous sou-
vienne et des poincts contenus en la vostre et au mémoire du 30 e de juillet.
Avec elle vous recevez les dépesches que vous avez demandées pour monsieur
Kreps, et m’estant imaginé que ceux auxquels elles s’adressent les considé-
roient moins leur estans envoyées par luy, par une autre voye je les ay avertis
que Sa Majesté veut qu’ils exécutent ponctuellement ce qui leur est mandé,
et qu’elle ne recevra nulle excuse de la désobéissance qu’ils luy pourroient
rendre.
Die Festnahme des Bruders des Gesandten Brun erfolgte aufgrund eines Mißver-
ständnisses . Ich habe Anweisung gegeben, ihn passieren zu lassen.
Ich habe zuerst von Ihnen erfahren, daß der profranzösische Oberst Jaymaert zum
Bürgermeister von Lüttich gewählt wurde und die Exilierten zurückgekehrt sind.
Präsident de Lumbres verdient Lob für sein Vorgehen. Si par quelque pareille on
pouvoit dans un an faire créer des magistrats bien affectionnez, il ne faudroit
pas la plaindre; non seulement les Liégeois observeroient la neutralité, mais
en des rencontres ils auroient pour nous les complaisances qu’ils ont eues
pour les Espagnolz, et nous aurions facilité de tirer des hommes de leur pays,
et l’ennemy auroit de la peyne d’y en enrooller[!]. S’il reste quelque chose à
faire qui deppende de l’authorité de Sa Majesté et de mon ministère pour
donner force et appuy à ce qui a esté commencé, je ne manqueray pas de le
faire. Permettez-moy louant ledit président, que je le blasme de ne nous avoir
pas avertis de ce qui luy avoit si heureusement réussy, et de ce qu’il jugeoit
que nous devions faire afin de tirer le fruict de ses travaux.
Il m’a semblé que vous n’estiez pas faschez que le comte Oxenstiern se fût
retiré à Osnabrug sans avoir rien conclus avec Trasmesdorf. Il est bon qu’il
sçache qu’il y a plus d’union entre les couronnes alliées qu’il en veut faire
appréhender entre les deux branches de la maison d’Austriche, et ce sera une
forte persuasion sur son esprit pour le disposer à reprendre les premiers erre-
mens du traitté, et de passer condamnation sur les poincts de la satisfaction
des couronnes.
Quand nous fusmes avertis qu’il y avoit une partie du conseil d’Estat de Mes-
sieurs les Estats qui mettoit en doubte s’ils estoient tenus de consentir au pas-
sage des trouppes de Sa Majesté sur leur pays, nous escrivimes à La Haye de
leur en remonstrer la conséquence, et prévismes bien qu’ils pourroient souste-
nir leur oppinion par une assez fausse, qu’ils ne sont pas tenus d’entrer en
guerre avec l’Empereur et ainsy excusez de donner passage aux armées qui
vont directement contre luy, ce qui nous obligea de faire souvenir comme il y
a article exprez dans l’un de nos traittez qui les y engage, mais pour ne les
point nécessiter à se trop déclarer et contre leur sentiment en nostre faveur ou
rendre un tesmoignage public de trop de déférence envers l’Empereur, nous
ne nous souciasmes pas d’avoir le passage avec esclat, et nous avons esté satis-
faicts de l’avoir eu plustost de tolérance que de droict, pourveu qu’il leur fût
déclaré qu’il nous estoit acquis, et vos présences et les instances du résident
Brasset ayant terminé cette affaire, et le mareschal de Thurenne estant au delà
du Rhin, et sans doubte à présent joinct aux Suédois, nous n’avons qu’à dési-
rer que sa jonction à eux produise quelque advantage si signalé et donne tant
d’appréhension aux ennemis, que ce leur soit un suject de presser la conclu-
sion du traitté, et d’offrir les conditions nécessaires pour y parvenir.
Zufriedenheit mit den ausgehobenen Truppen. Lob für Tracy.
Autant que les discours des médiateurs nous ont dépleu, autant avons-nous
esté satisfaicts de vos responses, ils n’ont point sujet de s’en plaindre, et au-
ront recogneu que vous avez pénétré l’artifice des ennemis, et maintenant que
leurs espérances sont esvanouyes, qu’ils seront contraincts de tenir un autre
langage.
Le refus d’accorder des passeports aux Portugais, la seureté néantmoins qu’ils
mandeur
Der port. Res. Carvalho (s. [ nr. 22 Anm. 11 ] ) war Komtur (comendador) von Vimioso ( GEPB
XVII S. 639).
aussy demandez par le duc Charles, que vous les auriez sur l’heure, et que
vous n’y devriez pas marchander, me l’ayant déclaré bien nettement, je luy dis
que cela ne me paroissoit pas, que si les Impériaux avoient faict l’ouverture,
on y eût délibéré, mais que la France peut entrer dans l’offre, elle se feroit de
merveilleux préjudice sans mesme estre asseurée que sa tentative luy réussist,
qui croyant le duc Charles aussy mal fondé à prétendre que ses députez deus-
sent estre receuz en l’assemblée[,]
justice que son roy le demandoit, mais rien ne le satisfaict, ny mesmes l’ asseu-
rance de la liberté de l’infant Dom Edoart. Il voudroit au moins qu’il fût hors
des mains des Espagnols, et se plaint de ce qu’on luy a osté son espée et
quelques officiers, dont il avoit jusques à présent esté servy, mais comme
l’Empereur ne se sçauroit résoudre de faire la guerre au roy d’Espagne à son
sujet, je n’estime pas aussy qu’il y eût raison de rompre l’assemblée, à quoy
ledit commandeur concluoit facilement.
L’on a tousjours préveu que le poinct de l’amnistie seroit l’un des plus diffici-
les à conclurre, et il seroit fascheux que les Suédois ne voulussent pas prendre
le terme qui leur pouvoit estre offert. Si pour y réduire l’Empereur ils insis-
tent qu’elle commence dez
tion de ne s’en point relascher, cela seroit très fascheux. Les deux extrêmes
sont bien esloignez, mais le terme mitoyen paroist bien raisonnable, et tout ce
que vous avez jugé devoir dire aux médiateurs sur ce sujet a esté loué.
Quand bien ils seroient demeurez persuadez que vous approuvez la demande
des Suédois, et qu’on auroit de la peyne à vous en faire relascher, cela n’auroit
pas nuy, et ayans sceu à quoy vous vous réduisez, et que vous n’estes pas sans
espérance d’en faire contenter les Suédois, ils ont tort, s’ils n’ont faict connoître
au Transmesdorf qu’il ne doibt pas prétendre davantage que le Haut-Palatinat
soit adjugé à Bavières; ils ne sçauroient ignorer que nous le désirons, ny trouver
mauvais que la Suède essayast d’en retrancher quelque portion, car outre qu’il y
a animosité entre leur couronne et cet électeur, ils peuvent bien s’en déclarer,
afin que s’en relaschans il appuye leurs intérests, et si ma mémoire ne me
trompe, c’est le jugement que vous en avez faict. Le comte Oxenstiern s’estant
déclaré que ce ne seroit pas un sujet de continuer la guerre, ce qui doibt estre
interprété en faveur de Bavières; pour les griefs de l’Empire qu’on remet à vos
prudences de terminer, c’est tesmoigner en désirer sortir, et il est à désirer que
les catholiques et les protestans s’approchent en sorte qu’il y ait lieu d’espérer
qu’attendant que Dieu les réunisse tous en la vraye créance, ils observeront les
conditions de paix qui seront résolues en l’assemblée.
La disposition semble entière pour la satisfaction de la couronne de Suède,
puisqu’on en veut convenir avec ses plénipotentiaires et la nostre et celle de
Hesse estans adjustées, il est à désirer qu’elle se conclue de commun consen-
tement , que l’une des parties concède ce qui est juste, et que l’autre s’en satis-
fasse . Nos intérests sont doubles et se chocquent en ce poinct. Il nous
convient que la Suède soit establye dans l’Allemagne, mais avec cette restric-
tion qu’elle n’y soit pas si puissante qu’elle puisse donner la loy aux catholi-
ques , ny que sa trop grande puissance luy soit sujet d’y entreprendre des nou-
veautez .
Si madame la Landgrave convient de ce qu’on propose à son esgard, nous
n’avons rien à y dire, mais si elle veut que les différens qu’elle peut avoir avec
ses cousins de Damstad, soit au sujet de Marpourg et autres, soient décidez en
l’assemblée, il semble que l’Empereur ny l’électeur de Saxe ne le doivent pas
rejetter, et l’un doibt attendre que les intérests de son gendre y seront aussy
bien conservez qu’en la particulière qu’il propose sous le prétexte d’une loy
de la famille
S. [ nr. 91 Anm. 6 ] .
est obligé d’aller au-devant de ce que la division et l’aigreur qui est entre ces
familles y pourroit causer, qui ne peut pas se persuader que la satisfaction de
Madame la Landgrave, sans laquelle vous avez déclaré ne vouloir pas traitter,
se puisse trouver en une somme aussy modique que celle dont ses députez se
sont laissez entendre. Pour la nostre, si rien ne les arreste que le manque de
consentement de l’évesque de Spire, vos diligences et vos soings y ont rémi-
dié , et ce qui est à respondre, et pour la somme prétendue par les princes de
Tyrol, et sur la prétention des dix villes, cela vous a si souvent esté mandé
qu’il est inutil d’en plus parler.
Et quant à la récompense demandée pour la soldatesque qui a servy, trouvez
bon aussy que je m’en remette à ce qui est porté par vos instructions, et à ce
qui vous a esté mandé depuis que vous estes de par delà; si la seule qui vous
est offerte, et si l’exception qu’on veut faire de laisser intervenir les princes de
l’Empire doivent estre acceptées, cela est remis à vos prudences, qui ne man-
querez pas de prendre l’avis desdits princes, et qu’on prétend assubjectir à une
dépendance envers l’Empereur telle qu’elle a esté soustenue devoir estre ren-
due , dont lesdits princes n’ont jamais voulu convenir; et bien que les ministres
de l’Empereur, quelquefois mesmes ceux de Bavières, et les médiateurs ayent
essayé de persuader que la paix de l’Empire se pouvoit conclurre à nostre
esgard, sans que celle d’Espagne la fût aussy, peu de personnes y ont donné
créance, mais on n’avoit pas jugé que les ministres de l’Empereur en deubs-
sent faire une déclaration si expresse; quelques-unes de vos précédentes dé-
pesches nous ont donné à entendre que bien que cela eût esté mis en condi-
tion , qu’elle n’estoit pas si fortement appuyée qu’on ne la pust faire changer,
mais la dernière n’insinue plus cela, au moins c’est plus foiblement que les
autres. Quelqu’une des nostres, mais il y a bien un an qu’elle fut escritte, vous
peut faire connoître que nous soubçonnasmes que sous le nom de la Bour-
gongne les Impériaux comprenoient les provinces de Flandres à l’exception
des comtez de Flandres et d’Artois, que le roy d’Espagne possède en pure
souveraineté depuis le traitté de Madrid
le cercle de Bourgogne qui est l’un des dix de l’Empire, et présentement ils
s’en sont expliquez, et l’ambassadeur de Venize me l’a dit qu’ils restraignoient
au moins cette condition de ne point faire de paix avec la France qu’elle ne fût
arrestée entre les provinces dudit cercle, mais le mesme ambassadeur recon-
noist bien que cette proposition ne peut estre receue, et que la France qui a
tant de facilité à estendre ces conquestes dans le Luxembourg, dans la partie
mesme de la Flandre qu’on nomme allemande ne s’en privera pas si elle doibt
continuer la guerre all’encontre [!] dudit roy, soit en Italie ou en Espagne.
A la demande des passeports pour les députez du duc Charles il n’y a rien à
respondre, vous sçavez les raisons qu’il y a de les refuser, et celles qui nous y
avoient pu convier, et les unes et les autres demeurans en leur entier, le choix
de ce qui est à faire est remis à vostre discrétion.
Quant le Contarini aura sceu que l’archevesque de Trèves en qualité d’ éves-
que de Spire a consenty que la garde de Philipsbourg nous demeure, il sera
forcé de reconnoistre qu’un homme sage ne se doibt pas aisément advancer, et
que qui respond du faict du tiers se trouve souvent mescompté. La prétention
de Philipsbourg ne faict plus d’obstacle à la paix, si l’Empereur ne la traverse,
et quant aux dix villes, vous avez assez de pouvoir pour trancher et pour
signer le traitté, ainsy que vous l’avez déclaré au Tramesdolf. Il eût esté à
désirer que le traitté qui a esté passé au sujet de cette place entre l’archevesque
et monsieur d’Ancstouille eût esté entièrement secret, duquel j’aurois envoyé
la ratiffication si les articles m’en avoient esté remis. Ce gentilhomme s’en est
excusé, ayant voulu que comme c’estoit vous qui l’aviez dépesché, vous fus-
siez aussy les juges de sa conduitte. Je luy ay rescrit que je n’ay eu sa lettre que
le 6 e du courant datté du 29 e du passé, qu’il eust à m’envoyer l’original du
traitté ou du moins une coppie autenthiquée par le secrétaire de l’électeur
pour estre attachée sous le contrescel, ou le contenu des articles inséres dans
le corps de la lettre, ne pouvant pas dresser une ratiffication d’un traitté inco-
gnu . Il ne tardera pas à satisfaire à ce qui luy est enjoinct, ny moy à ce qui m’a
esté commandé sur ce subjet.
Jusques à présent nous n’avons pas sceu que le roy d’Espagne eût promis sa
fille au fils de l’Empereur, bien qu’il avoit demandé sa fille pour le prince son
fils, mais soit qu’il espouse une fille d’Inspruch, qu’il fasse l’alliance double
entre leurs enfans, ou qu’il se contente de celle dont il nous a escrit, ils n’en
seront ny plus ny moins unis; ils ont entr’eux une chaisne qui serre plus que
celle de la parenté. L’intérest et le désir de régner sont deux puissans moyens,
et qui durent au delà de la parenté, puisque l’ambition ne meurt point, et que
sans un soing et assez continue la parenté cesse, et dégénère en une simple
alliance dont pour l’ordinaire on ne faict pas grand cas.
On ne doubte point que Bavières ne presse l’Empereur de franchir les diffi-
cultez qui peuvent rester entre luy et nous, ses intérests le requièrent, et il
n’est pas mesme sans quelque appréhension du succez de cette campagne.
Pour vous donner moyen de convaincre le Traumesdorf on faict recherche
des lettres qui ont esté escrittes par les roys prédécesseurs de Sa Majesté à
l’Empereur, mais ils n’y auront pas plus d’esgard que de raison, leur demeu-
rant libre d’en faire le jugement qu’il leur plaira; que nous en ayons eu deux
avec le tiltre de ‚Majesté‘ j’en doubte, les princes ses vasseaux nous la refusans
pour l’ordinaire ainsy que vous sçavez très bien, mais à ce que vous alléguez
en faveur de nostre droict et de leur propre prattique à l’ésgard d’Espagne les
doibt convaincre et porter à prendre une résolution conforme à nostre désir.
Si par l’expédiant proposé de ‚Majesté Impériale‘ et ‚Majesté Royale‘ on en
sort, nous aurons gaigné nostre cause; la perte que madame de Puyseux a
faicte de monsieur le cardinal de Valençay
Berny où estoient les papiers de monsieur son mary qu’on a transportez ail-
leurs , et dont on n’a pas pris grand soing nous empeschent de tirer d’elle tous
les esclaircissemens dont nous aurions besoing, je luy ay néantmoins escrit
d’en faire faire la recherche.
Les raisons que vous a alléguées le Trausmasdorf pour se justiffier de n’avoir
pas donné part de quelques lettres interceptées à Oxenstirn seroient sans
doubte de mise, si on ignoroit que la passion de l’Empereur est bien plus
grande à nous désunir d’avec les Suédois, que de faire la paix, mais à présent
que la jonction est faicte, que les Suédois ont bien cognu que la lenteur, ou
mesme le peu de fidélité de Messieurs les Estats à exécuter ponctuellement ce
qu’ils avoient promis, en a esté le sujet; peu importe qu’il les luy ayt faict voir
ou non; ce que vous luy avez déclaré et au sujet de nostre satisfaction et du
pouvoir que vous avez de signer le traitté sans dépescher en cette cour, luy
fera songer aux affaires de son maistre, qui de tous costez demeureront expo-
sées à de grandes extrémitez. Il n’est pas possible qu’il ne sçache que les Sué-
dois ont faict passer un secours considérable dans l’Allemagne, que la jalousie
qu’ils avoient des levées de Pologne cesse, les voyant dissipées, et que l’ autho-
rité royale s’affermist toujours de plus en plus dans le royaume.
Les lettres de monsieur l’ambassadeur de La Thuillerie en datte du dernier du
mois passé, et celles du résident Brasset du précédant
La Thuillerie an Mazarin, Den Haag 1646 Juli 31, Ausf.: AE , CP Holl. 37 fol. 82–85); La
Thuillerie an Brienne, Den Haag 1646 Juli 31, Ausf.: AE , CP Holl. 38 fol. 55; Brasset an
Brienne, Den Haag 1646 Juli 30 (Duplikat: AE , CP Holl. 37 fol. 76–77’); Brasset an
Lionne, Den Haag 1646 Juli 30; Ausf.: AE , CP Holl. 37 fol. 78–78’.
lution prise par le dernier de donner un escrit
quel il leur reproche la faute de leurs députez, et demande qu’elle soit réparée,
que défense leur soit faicte de signer le traitté avec les Espagnols, que celuy de
cette couronne ne soit aussy arresté. Il espère que sa remonstrance fera im-
pression sur leurs esprits, et que dans les provinces on trouvera à redire à la
conduitte de ceux, lesquels sans la participation de leurs collègues se sont bien
advancez au delà de ce qui leur estoit permis par leur instruction. Cette affaire
a paru de telle conséquence à monsieur l’ambassadeur qu’il a différé de partir
selon la permission qu’il en a obtenue, de laquelle il ne servira pas qu’il n’ayt
adjusté et asseuré touttes choses.
Die Krankheit des Prinzen von Oranien gibt Anlaß zur Beunruhigung. Er hat
noch keine Militäraktion unternommen. – Mardijk
léans belagert.
Monsieur le Prince a mandé qu’il seroit dans deux jours icy et monsieur d’ Es-
trades aussy.
Sa Majesté à qui j’avois donné communication de vostre dépesche, et qui
avoit prise [!] les résolutions contenues au mémoire qui vous est envoyé, a
voulu que ceux de son conseil eussent information de ce qu’elle contenoit, et
cela a donné lieu d’examiner de nouveau l’article de vostre mémoire où il est
parlé de ce qui sera de faire, si les Impériaux persistent à demander qu’il soit
donné à l’Empereur de la ‚Majesté‘ sans qu’il demeure obligé à en rendre.
Tous ont conclu qu’il falloit insister à demander l’esgalité en ce poinct, et
leurs raisons se sont trouvées appuyées des vostres. L’exemple de ce qui se
prattique par l’Empereur mesme en faveur de l’Espagne a faict grande impres-
sion , ce qui a esté toléré par nos roys pour ne pas choquer entièrement celuy
d’Espagne que vous avez adroictement remarqué.
tempéramment de ‚Majesté Impérialle et Royalle‘, on sera très satisfaict de
deçà, où l’on ne voudroit pas absolument insister pour ce tiltre, si en le relas-
chant on gaignoit quelque chose de solide au traitté de paix. C’est ce qui est
remis à vos prudences comme d’envoyer sans lettres le gentilhomme
Mondevergue (s. [ nr. 40 Anm. 1 ] ).
esté destiné pour Vienne, si elles blessent tant soit peu l’Empereur lequel se
relaschant d’offrir de la ‚Majesté‘ aux lettres particulières n’en sçauroit refuser
en celles qui sortent de sa chancelerie. Sans crainte vous pouvez décider de ce
poinct; si vous l’emportez, vous serez louez, si vous vous en relaschez, on ne
vous en blasmera pas, et Sa Majesté croit faire beaucoup pour le Roy son fils
en l’obtenant et en le contestant, car par l’un des moyens elle entreroit en
possession de la chose qui luy en acquerroit pour toujours le droict, et quant
elle n’y réussira pas de l’avoir prétendu, c’est donner lieu à mettre la chose en
doubte, et en faciliter l’acquisition, et c’est ainsy que les Espagnols sont par-
venus à se dire esgaux aux roys de France, et que les papes pour ne les pas
blesser ont cherché des termes qui les ont satisfaicts.
PS: Vostre dépesche ne pouvant estre sitost résolue, parce que elle est de
grande conséquence et très ample, j’ay jugé ne debvoir laisser partir celle que
je vous avois escritte avant l’arrivé de monsieur de Saint-Romain sans y ad-
jouster que desjà Sa Majesté m’a commandé de faire sçavoir à monsieur le
mareschal de Thurenne qu’elle prenoit en sa protection spécialle divers mo-
nastères et lieux des ecclésiastiques qui sont scituez dans la Suabe dont le
Visembergat faict la meilleure part, et de luy mander qu’il eût à exempter de
tous logements et courses de gens de guerre les terres, seigneuries et biens
appartenans à monsieur le comte de Nassau
Johann Ludwig Gf. von Nassau-Hadamar (s. [ nr. 6 Anm. 4 ] ).
qui appartiennent à monsieur l’évesque d’Osnabrug
Franz Wilhelm Gf. von Wartenberg (1593–1661) war seit November 1644 als Ges. Kurkölns
auf dem WFK in Münster; 1625 Bf. von Osnabrück, 1629 Bf. von Minden, 1630 Bf. von
Verden, 1645 apostolischer Vikar für das Ebt. Bremen, 1649 Bf. von Regensburg, 1660 Kar-
dinal ( NDB V S. 365 ; Knoch ; Diarium Wartenberg in APW III C 3).
rer que dans demain pour le plus tard ces dépesches seront envoyées, qu’on
faict cas de leur naissance et de leur mérite.