Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
103. Memorandum Serviens für Lionne [Münster] 1646 August 6
[Münster] 1646 August 6
Konzept, teilweise eigenhändig: AE , CP All. 77 fol. 224–227’ = Druckvorlage.
Beaupuy. Ausreichende Instruktion bezüglich Portugals. Zurückweisung des Vorschlags Contari-
nis , Portugal aus dem Friedensvertrag auszuschließen. Wahrscheinlich breite Zustimmung zum
französischen Assistenzrecht für Portugal. Abwehr eines spanischen Assistenzrechts für Lothringen.
Unterschiedliche Voraussetzungen in Portugal und Lothringen. Verhandlungstaktik. Gespanntes
niederländisch-portugiesisches Verhältnis wegen Brasilien. Haltung Brézés. Drängen Contarinis
auf kurzen Waffenstillstand für Katalonien.
Ich bin froh, daß Mazarin mit nr. 65 zufrieden war, da ich meine Meinung zum
Fall Beaupuy ohne besondere Kenntnis geäußert habe. Dem Papst sollte deutlich
gemacht werden, daß wir gegen seine Verweigerung der Auslieferung entschieden
Stellung beziehen.
Nous n’avons plus besoin de nouveaux ordres pour ce qui concerne le Portu-
gal , puisque dans un des derniers mémoires qui nous ont esté envoyez on
nous donne pouvoir de faire en cette afaire dans le traicté de paix ce que nous
jugerons à propos.
Il y a deux jours que monsieur Contarini m’estant venu veoir me pressa fort
sur ce subjet pour n’insister pas à comprendre le roy de Portugal dans la trêve,
et pour nous contenter de la liberté de l’assister. Je taschay d’abord de luy
faire cognoistre que nous estions bien esloignez de cette pensée, et qu’estans
aujourd’huy joinctz en guerre avec le roy de Portugal, nous ne pouvions sans
quelque espèce de blasme faire un traicté où il ne fust pas compris. J’adjoustay
que sy la guerre continuoit en Portugal, ce ne seroit pas faire une paix univer-
selle dans la chrestienté, et la République ne pourroit pas recevoir assistance
(au moins considérable) contre le Turc de tous les princes qui s’intéresseroient
en cette guerre. Et puis, luy dis-je, sy les Espagnolz nous avoient faict faire le
premier pas de traicter sans le roy de Portugal, ilz seroient assez injustes pour
vouloir encor après cela obliger la France de ne l’assister pas. Il repartit qu’en
ce cas tout le monde condemneroit les Espagnolz, puisqu’avec raison on ne
peult pas oster la liberté à un prince d’assister ses amis quand ilz sont atta-
quez . Cette response me faict croire que l’oppinion des médiateurs et des
Hollandois aussy bien que du reste de cette assemblée est qu’on ne pourroit
pas empescher le Roy d’assister le roy de Portugal, encor que nous eussions
faict la paix avec l’Espagne qui sera l’expédient par lequel je croy que nous en
sortirons.
Son Eminence a très bien préveu que les Espagnolz pourront prétendre par
nostre exemple d’assister le duc Charles, mais il fauldra tascher de s’en def-
fendre , parce que l’advantage que nous avons sur l’Espagne nous permet d’ es-
pérer des conditions qu’elle ne peult pas nous imposer, et puis il y a diffé-
rence entre le roy de Portugal et le duc Charles. L’un est dans une entière
possession de ses Estatz, l’aultre ne possède plus rien dans ceux qu’il prétend,
sy bien que quand il sera permis aux deux roys d’assister leurs amis quand ilz
seront attacquez, mais non pas lorsqu’ilz vouldront commencer une guerre
offensive, cette différence ayant souvent esté faicte dans les traictez précédens,
le duc Charles se trouvera privé de l’assistance des Espagnolz, et la France en
liberté de secourir le Portugal sans contrevenir à la paix. Pour cet effect il
fauldra convenir s’il est possible qu’en cas que les deux roys soient cy-après
ataquez par qui que ce soit en quelque endroit des Estatz qu’ilz posséderont
lors du traicté, l’on ne pourra donner aulcune assistance au prince qui les
attacquera, mais en cas que cy-après ilz attacquent quelqu’un de leurs voy-
sins , on pourra donner assistance au prince attacqué sans rompre la paix ny y
contrevenir. Il sera bien mieux s’il est possible d’obliger les Espagnolz de
n’assister point le duc Charles, comme nous l’avons demandé à l’Empereur, et
nous ne manquerons pas d’en faire toute l’instance possible, mais en cas que
nous n’en puissions pas venir à bout, l’expédient cy-dessus ne sembleroit pas
mauvais.
Cependant plus nous prévoyons de difficulté à obtenir une trêve pour le roy
de Portugal, plus il me semble que nous devons insister au contraire, non pas
que je croye que faulte de l’obtenir il fallust rompre la paix, mais pour sortir
plus honorablement de cette affaire en faisant cognoistre aux Portuguais
mesme qu’il ne tient pas à la France qu’ilz n’ayent tout ce qu’ilz désirent. On
pourra leur faire veoir bien clairement que nous sommes entraisnez malgré
nous par Messieurs les Estatz qui ne veulent point absolument différer leur
traicté pour l’intérest de Portugal, et qu’il ne seroit pas juste que nous les
laissassions sortir d’affaires sans nous pour vouloir demeurer uniz plustost
avec le roy de Portugal qu’avec eux. Les Portuguais seroient très déraisonna-
bles , s’ilz avoient cette prétention et s’ilz ne se contentoient de ce qu’on peult
faire pour eux sans ruyner les affaires du Roy. Quand il n’y aura plus que ce
point qui retardera la conclusion du traicté, il sera bon de faire faire une re-
monstrance publicque par les ministres du Roy à Messieurs les Estatz pour
leur faire comprendre les puissantes raisons que la France et leur Estat ont de
n’abandonner pas le Portugal, où cela produira quelque bon effect envers
Messieurs les Estatz, et nous aurons ce que nous désirons, estant certain que
s’ilz marchoient d’aussy bon pied que nous en cette affaire, les Espagnolz
seroient obligez de faire tout ce qu’on veult. Sy aussy Messieurs les Estatz
prenoient une résolution contraire, nous en pourrions tousjours tirer deux
bons effectz, l’un d’avoir tesmoigné aux Portuguais que nous avons combatu
pour eux jusqu’à l’extrémité, et que sy nous n’obtenons pas une trêve pour
eulx, c’est parce que Messieurs les Estatz ne se veulent pas joindre à nous
pour l’obtenir, dont les Portuguais sont eux-mesmes cause par les subjetz de
plainte qu’ilz ont donné à ceux-cy du costé du Brézil, l’autre de faire cognois-
tre à Messieurs les Estatz que nous nous relaschons pour l’amour d’eux et
pour faciliter la paix, ce qui nous donneroit
autres conditions favorables comme de leur faire treuver bon que nous
conservions par le traicté la liberté d’assister le roy de Portugal après la paix.
Peut-estre mesme pourrions-nous les engager à faire le mesme, sy les différens
qu’ilz ont aujourd’huy avec luy estoient cessez, quoyqu’à dire le vray je croys
cet acomodement très difficile, les Hollandois n’estant pas faschez d’avoir
noise avec les Portugais pour leur oster le moyen d’introduire le commerce
des Indes chez eux.
Il est pitoyable de veoir que le roy de Portugal perde l’assistance et l’affection
d’une puissante république pour une entreprise dont peult-estre il ne proffi-
tera point. Il n’assiste pas assez puissamment les révoltez du Brézil pour leur
donner moyen d’achever ce qu’ilz ont entrepris, et il ne les abbandonne pas
assez franchement pour effacer tout à faict le ressentiment que les Hollandois
en ont contre luy sur la créance qu’ilz ont que rien n’a esté faict que de son
consentement et par son ordre secret.
Ich bin erstaunt über die hohen Forderungen Brézés und fürchte, Condé könnte
ihn dazu veranlaßt haben.
Monsieur Contarini m’a voulu persuader que nous devons nous contenter
d’une trêve de quelques années pour la Cataloigne. Je luy ay répondu qu’il
faudroit que nous n’eussions pas de sens commun si nous l’acceptions moin-
dre que celle de Messieurs les Estats, voyant que l’intention des Espagnols est
de nous diviser par ce moyen, et que s’ils pouvoient recomencer la guerre
contre la France à la fin d’une courte trêve faite pour la Cataloigne, cependant
que celle de Messieurs les Estatz dureroit encor, ils seroient venus à bout de
ce qu’ils désirent tant, qui est de nous séparer les uns des autres, et qu’il ne
faut pas qu’on s’attende que nous y consentions jamais. Il me semble qu’il est
demeuré convaincu de cette raison.