Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
45. Memorandum Mazarins für Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 Juli 1
Paris 1646 Juli 1
Kopie: AE , CP All. 77 fol. 30–32’ = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All. 61 fol. 85–88,
datiert auf 29. Juni.
Verzicht auf ein Festhalten des spanischen Kuriers. Beilage 1: Kondolenzschreiben Königin Annas
an Philipp IV. und dessen Antwort. Spanisches Drängen auf Übereinkunft mit den Generalstaa-
ten; Uneinigkeit in der Handelsfrage. Hoffnung auf Annahme der französischen Friedensbedin-
gungen durch Spanien. Zu nr. 41. Uneingeschränkte Vollmacht Castel Rodrigos und Peñaran-
das. Heirat zwischen dem Infanten und Kaisertochter Maria Anna geplant. Empörung der Kai-
serlichen über schwedische Forderungen; Gerüchte über eventuellen Abbruch der Verhandlungen;
Hoffnung auf ein Einlenken der Schweden bei drohender Auflösung des Kongresses. Depesche
Castel Rodrigos an Ribeaucourt abgefangen. Verweis auf Nachricht Brégys (Beilage 2). Zum Tod
Brézés Verweis auf Beilage 3. Militärische Nachrichten.
Je vous marquois, Messieurs, par une de mes précédentes dépesches que l’on
faisoit estat d’amuser icy sept ou huict jours soubz quelque prétexte le cour-
rier qui devoit revenir d’Espagne avec le pouvoir et tous les ordres pour l’ac-
commodement de Messieurs les Estatz à l’imitation de Castel Rodrigue qui
avoit arresté quatre jours à Bruxelles le dernier courrier que nous avons dé-
pesché à La Haye.
Ce courrier d’Espagne est arivé icy cette sepmaine à point nommé pour pou-
voir estre à l’assemblée au premier juillet comme Peneranda et ses collègues
s’y estoient obligez, mais on l’a laissé passer oultre aussytost contre la pre-
mière résolution, parce qu’au mesme temps nous avons eu advis de Bruxelles
que le duplicata de la dépesche qu’il porte y estoit desjà arivé par la voye de la
mer, et qu’ainsy il seroit inutile de retenir icy ladite dépesche.
Le courrier de Peneranda a esté suivy de sy près de celuy de Vienne qui avoit
esté envoyé en Espagne sur la mort de l’Impératrice
ilz ont poursuivy ensemble leur chemin, celuy-cy a rendu à la Reyne la res-
ponse du roy d’Espagne à la lettre de condoléance que Sa Majesté luy avoit
escripte qui est très civile, ainsy que vous verrez, Messieurs, par les coppies de
l’une et de l’autre que j’ay jugé à propos de vous addresser.
Par tous les advis que nous avons le roy d’Espagne ainsy qu’on l’avoit desjà
cru a infailliblement donné la faculté à ses ministres de consentir à tout ce que
Messieurs les Estatz prétendent pour la conclusion de la trefve ou pour la
forme du plain pouvoir, mais non pas à ce qui regarde le commerce de façon
que une difficulté de sy grand poidz et en laquelle il y a apparence que les
Estatz persisteront pour la surmonter, pourra bien en arrester la précipitation
avec laquelle les députez desdits Sieurs Estatz couroient de mettre fin à leur
traicté.
On me mande d’Espagne, et cela m’est aussy confirmé de Bruxelles qu’encor
que pour diminuer le nombre de leurs ennemis les Espagnolz souhaittent en
toutes façons leur accommodement avec les Estatz, et qu’ilz donnent les
mains avec bassesse à tout ce que ceux-cy prétendent pour les pouvoir séparer
promptement de la France, néantmoins cognoissant bien que quand cela leur
réussiroit ilz ne sont pas en estat de nous faire grand mal, ilz vouldroient que
cet accommodement particulier leur servist à faciliter le leur avec nous qu’ilz
désirent avec tant de passion que je ne doubte aulcunement que vous autres
Messieurs ne vous aperceviez bientost de cette vérité quand mesmes les Hol-
landois nous auroient abandonnez, ce que je ne vois aucune apparence de
devoir craindre qu’ilz fassent présentement.
Je ne doubte point que vous ne touchiez bientost au doigt ce grand désir
qu’ont les Espagnolz de sortir d’embarras promptement par la qualité des
propositions qu’ilz vous feront faire sans aulcune perte de temps principalle-
ment sy les affaires de Flandres continuent à bien aller pour nous, et qu’en-
suite ilz voyent augmenter les doléances et les clameurs que leurs peuples font
desjà d’estre sy mal deffenduz.
Quant aux intérestz que nous avons dans le Pays-Bas et les Roussillon je croy
absolument qu’ilz condescendront à tout ce que nous pouvons désirer parce
qu’ilz y sont forcez par nécessité et par ce aussy que c’est l’oppinion des Im-
périaux, de Messieurs les Estatz et des médiateurs qu’ilz doibvent le faire.
Pour Roses je croy qu’ilz feront grande difficulté de nous le céder dès à pré-
sent comme le Roussillon, mais qu’à la fin ilz y donneront les mains.
Pour la Catalogne je tiens qu’ilz conviendront d’une trêve et qu’ilz ne dispu-
teront que sur la durée.
Quant au Portugal, je me défie extrêmement qu’ilz demeureront fermes, tant
pour n’avoir jamais peu bien digérer les propositions que l’on faictes jusqu’icy
sur ce poinct, que parce que les Hollandois qui sembloient auparavant les
plus intéressez à la conservation de ce roy sont aujourd’huy ceux qui pour des
intérests particuliers, et à cause de ce qui est arivé dans le Brésil
Vgl. [nr. 7 Anm. 16] .
Portuguais et eux sont les principaux instigateurs des Espagnolz contre ledit
roy, et qui tesmoignent plus de sentiment de la fermeté que la France monstre
à vouloir l’appuyer.
Vous verrez, Messieurs, par le mémoire du Roy que Sa Majesté vous donne
pouvoir sy on ne peult obtenir quelque chose de mieux pour cette affaire d’en
sortir par une trêve de deux ans ou dix-huict mois ou tout au moins d’une
année.
Vous y verrez aussy à quelz tempéramens Sa Majesté vous donne pouvoir de
convenir touchant la Catalogne et avec quelles réserves.
On vous a souvent mandé, Messieurs, une chose que je suis bien aise de vous
confirmer de nouveau, parce que j’en ay de nouvelles asseurances. C’est que
Castel Rodrigo et Pineranda ont pouvoir absolu de tout conclurre selon qu’ilz
estimeront plus à propos mesme sans en donner part à l’Espagne. Il est bon
d’en estre averty.
On m’asseure que la négotiation du mariage du prince d’Espagne
de l’Empereur
qu’on l’achèvera plustost qu’on n’eust faict sans cela.
Je suis averty que le comte de Trautmandorff et les autres ministres impériaux
sont extrêmement scandalisez des prétentions exhorbitantes de la couronne
de Suède qu’ilz voyent augmenter chaque jour. Le correspondant que nous
avons à Vienne et un amy dudit Trautmandorff qui est à Francfort m’asseu-
rent tous deux que l’indignation de ce comte sur cela estoit venue à tel poinct
que s’il ne voyoit espérance de pouvoir tirer les Suédois à la raison dans peu
de jours, il estoit résolu de travailler avec ses collègues à faire treuver bon aux
députez des estatz catoliques et des électeurs que l’on rompe l’assemblée.
Vous autres Messieurs pourrez bientost descouvrir la vérité de cet advis, puis-
qu’il est impossible qu’une semblable négotiation qui doibt estre communi-
quée à tant de personnes puisse demeurer secrette.
Pour moy, j’ay une pensée que sy Trautmansdorff faict cela en sorte que l’on
juge qu’il y soit véritablement résolu, il en arivera un très bon effect pour
l’avancement de la paix, ne pouvant me persuader que les Suédois ne se ran-
gent aussytost à la raison et qu’ilz veuillent veoir rompre l’assemblée et esloi-
gner, et mesme mettre en hazard les seuretez et les advantages qu’ilz peuvent
aujourd’huy procurer et affermir à leur couronne par une prompte paix,
d’aultant plus qu’il est constant qu’en ce qu’on leur offre ilz auront le double
plus qu’ilz n’espéroient obtenir il y a un an.
J’estime que vos offices un peu pressans et appuyez adroictement de la crainte
qu’on doibt avoir de la séparation de l’assemblée sur le poinct que les deux
couronnes peuvent donner le repos à l’Empire avec tant de gloire et d’utilité
fera grande impression sur l’esprit des ministres de Suède, et nous devons
concevoir d’aultant plus d’espérance que cette façon d’agir les portera à en-
tendre à des conditions raisonnables pour la paix, qu’on nous asseure tous-
jours de Suède que la prompte conclusion en est passionnément désirée par la
reyne et par ceux qui ont plus de crédit dans son esprit, sur quoy je m’asseure
que vous serez encores esclairciz particulièrement par le retour de monsieur
de Saint-Romain. Je me remetz néantmoins à tout ce que vous jugerez plus à
propos de faire sçachant bien que vous n’oublierez rien en un point qui est à
mon advis le plus important qui soit à présent sur le tapis, puisque de l’ajus-
tement des affaires de l’Empire dépend sans contredit celluy de toutes les
autres.
Je suis asseuré que vous aurez, Messieurs, tiré beaucoup de lumière de la dé-
pesche intercepté[!] du marquis de Castelrodrigue à Ribaucourt
Baron de Ribeaucourt war maître de camp in der Armee der Span. Ndl. ( Lonchay / Cuve-
lier S. 727). – Die von den Franzosen abgefangene Depesche enthielt zwei Briefe, die Peña-
randa am 11. Juni 1646 aus Münster an Kg. Philipp IV. (Kopie: AE , CP All. 60 fol.
429–430; Druck: CDI 82 S. 346f.; (it. ÜS:) Siri VII S. 1350–1352) und Castel Rodrigo
(Kopie: AE , CP All. 60 fol. 425–426; Druck einer it. ÜS: Siri VII S. 1352–1354) geschrie-
ben hatte. In nr. 60 bestätigten die frz. Ges. den Empfang dieser Briefe. Welchem Schreiben sie
beigelegt waren – eventuell nr. 22 oder nr. 23 – konnte nicht ermittelt werden.
addressay par le dernier ordinaire, et parmy tant de choses considérables
qu’elle contient vous aurez sans doubte remarqué combien il nous est advan-
tageux d’avoir en main une pièce autenticque par laquelle il paroist que les
Espagnolz qui vantent incessamment leur zèle pour la religion catholique,
font tout leur possible en Angleterre pour l’avantage du Palatin contre Ba-
vière. Je veux croire que vous n’aurez pas oublié de le faire veoir aux ministres
de ce prince, affin qu’il sçache de plus en plus quel fondement il peult faire
sur les Espagnolz et quelle correspondance il en doibt attendre, et que vous
en aurez aussy touché quelque chose au Nonce, lequel dans la grande passion
qu’il tesmoigne pour tout ce qui peult contribuer en quelque façon que ce soit
à l’avantage de nostre religion aura, je m’asseure, légitime subjet de condem-
ner la conduicte des ministres d’Espagne en ce rencontre s’il n’est tout à faict
préocupé d’affection pour les intérestz de cette couronne-là.
Vous recevrez cy-joinct, Messieurs, l’extraict d’une lettre que monsieur de
Brégy m’escript sur un discours qui luy a esté faict par le roy de Pologne,
affin que vous vous serviez de la cognoissance que vous en aurez aultant que
les conjunctures le pourront requérir et que vous le jugerez à propos.
Dans le regret universel de la mort du pauvre duc de Brézé j’en ay en mon
particulier un très sensible, puisqu’oultre l’estime que j’avois pour luy, j’estois
obligé par beaucoup de respectz à l’aymer tendrement. C’est le seul officier de
toute cette armée-là qui y ayt esté tué. Sie erhalten eine gedruckte Relation über
die Schlacht. Verzögerung der Einnahme Orbetellos. Zum Stand der Belagerung
Courtrais übersende ich den Auszug eines Briefes Rantzaus
Zu Rantzau s. [nr. 242 Anm. 16] .
ger Militäraktion des Prinzen von Oranien.
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2 Brégy an Mazarin (Auszug).
4 Auszug eines Briefes Rantzaus.