Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
263. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Compiègne 1646 Mai 12
Compiègne 1646 Mai 12
Kopien: AE , CP All. 76 fol. 338–339 = Druckvorlage; AE , CP All. 65 fol. 51–53’; Ass. Nat.
272 fol. 240–242’. Druck: Mém. et Nég. II S. 281–286; Nég. secr. III S. 177–178; Gärtner
IX S. 703–709.
Freude über nr. 248, Antwort bereits beschlossen. Bedeutung des Artois für Frankreichs Sicher-
heit . Grundlegung eines glorreichen und nützlichen Friedens. Vorteile in Italien: Pinerolo; Ca-
sale ; italienische Liga; Sabbioneta; Kompromiß bez. Correggios. Hoffnung auf baldigen Feld-
zugsentschluß der Generalstaaten. Stand der kaiserlich-schwedischen Verhandlungen. Flotte und
Armee in Italien. Situation in Rom. Antwort auf nr. 248 verschoben. Billigung der Antwort der
Gesandten an die Mediatoren. Berücksichtigung eventueller militärischer Gewinne in Italien.
Vous verrez par un mémoire du Roy que Chantilly
Chantilly, Schloß Condés bei Paris, wo sich der Hof offenbar vom 9. bis 11. Mai 1646 auf-
hielt , vgl. [ nr. 264 ] .
pur divertissement, et que Monsieur le Cardinal y a faict prendre à la Reyne
des résolutions de grande conséquence y ayant receu vostre dépesche du 27 e
du passé. Ce fut à Paris que la mienne me fut apportée, laquelle me donna
beaucoup de joye, et de la gloire qui se préparoit à cette couronne par une
augmentation de grandeur qu’elle eust eu peine à se promettre lors de l’ ouver-
ture de la guerre, et de la particulière estime que vous vous estiez acquise
mesnageant jusques aux moindres advantages que le cours de la négotiation
vous avoit présenté. Ce qui vous fut donné à entendre par Contareni m’a
positivement esté dict par monsieur l’ambassadeur Nani, et il estime tant les
deux comtez qu’on vous offre qu’il dict qu’en grandeur et bonté elles excè-
dent de beaucoup le royaume de Navarre. S’il luy avoit plu adjouster que
l’une nous couvre aultant que la Navarre faict Madrid j’aurois esté forcé d’en
convenir, et j’ay tousjours considéré un pied de terre du costé de la frontière
de Picardie comme une thoise d’un aultre. Qui se souviendra de l’effroy qu’on
eut à Paris quand l’ennemy eut passé la Somme, et de quelle appréhention le
roy Henry le Grand fut touché quand il apprist la surprise d’Amyens
là advouera le bonheur de la France d’estre en estat de ne plus retomber en
cette extrémité, voyant la frontière sy avancée, et la capitalle sy esloignée de
l’ennemy qu’il n’y sçauroit donner de l’appréhention qu’il n’ayt gaigné deux
batailles, et pris un nombre de villes de grande conséquence.
J’évite d’entrer en matière soit parce que cela seroit inutile, et que je sçay
seulement ce qui a esté résolu, et non les motifs du conseil ne m’y estant pas
treuvé. J’ay toutesfois assez de cognoissance de l’estat des affaires pour ozer
dire que la paix sera glorieuse, et utile tout ensemble qui aura apporté de sy
riches provinces à la couronne, qui luy aura aussy d’un aultre costé redonné
ses anciennes bornes. Désormais on contestera le plus et le moins, le pied est
faict et le fondement estably de nostre satisfaction. Ce n’est pas une chose
légère que Pignerol ne nous soit ny débatu ny mis en compte, qu’on ne par-
lera plus de raser Casal [et] qu’on souffre qu’on cherche des expédiens pour
l’asseurer à son légitime maistre, que le Roy entre en ligue avec les princes
d’Italie comme l’une de ses potentatz pour en asseurer la liberté, qu’ adroicte-
ment vous avez évité de parler de Correggio appuyans sur la restitution de
Sabionete. Sur ce propos il me souvient m’avoir esté escript par monsieur de
Grémonville que le prince de Correggio seroit pour s’accommoder de ses
droictz avec le duc de Modène, et il luy a esté mandé de pressentir ledict duc,
luy en insinuer le conseil, et l’y treuvant disposé d’en haster la conclusion;
pour la faire prendre avec plus de modération au prince, Sa Majesté seroit
pour luy donner une pension, et sy de l’argent dont on conviendra il acquer-
roit un fief en France, Sa Majesté l’y considéreroit. C’est un tempérament
affin qu’il ne demeure subjet de l’aultre qui luy avoit voulu donner de grandes
seigneuries dans ses Estatz, et qu’on pourroit consentir s’il ne treuvoit ailleurs
à les employer. Qui eust dict aultresfois que la France viendroit à un poinct
de s’intéresser aux affaires d’Italie, non par une règle de bon politicque à rai-
son du voysinage, mais pour y avoir un pied estably, il auroit eu peine à le
croire, et le duc d’Albe
gouvernement des Pays-Bas eust esté réduict à demander aux Hollandois une
surséance d’armes. Ces deux prodiges sont deubz à la générosité de la Reyne
qui faict veoir une troisiesme merveille dont un chacun demeure estonné, que
l’interrègne est capable d’accroissement et que l’on peult tout ce dont un rè-
gne estably de longues années pouvoit concevoir quelque espérance. Sy Mes-
sieurs les Estatz hastoient leur résolution, que le jour qu’ilz ratiffieront le
traicté ilz missent en campagne, et que le mesme ilz distribuassent des com-
missions pour une levée extraordinaire de dix mil hommes comme ilz firent
l’an passé, le marquis de Castel Rodrigue se tiendroit entièrement perdu, il
presseroit de telle sorte le comte de Pigneranda qu’il reviendroit de sa pas-
moison , sa lenteur et son froid se tourneroient en chaleur et il auroit plus de
haste d’offrir qu’il n’a de plaisir de remettre au temps le remède des maux
dont son maistre est pressé. Selon les advis que j’ay six provinces y sont bien
disposées, la pluspart des communaultez de la Hollande aussy, mais on craint
tant de sa bisarre conduicte que toutes choses y sont en suspens. Il est es-
trange qu’on dict qu’il fault résouldre sy on mettra en campagne après l’avoir
promis par un traicté qu’ilz ont recherché et qu’au premier de may il n’y eust
rien de résolu entre eux. Il est vray que la disposition paroist telle qu’on la
peult désirer. Vostre première dépesche nous esclaircira de plusieurs choses.
Vous sçavez maintenant la finalle intention des Impériaux et des Suédois,
celle des uns pour offrir et celle des aultres pour recevoir, et la parfaicte intel-
ligence qui se passe entre vous et les plénipotentiaires de Suède les aura
conviez de s’ouvrir avec monsieur Servien qu’on sçait estre de retour du
voyage qu’il a faict vers eux dès le 28 e du passé. La gasette d’Anvers apportée
par le dernier courrier dict qu’à la Poméranie on joinct deux diocèses, Bremen
s’en treuve excepté; mais ce n’est pas un fondement solide pour appuyer une
nouvelle de cette conséquence, et il n’y a pas de raison de débiter ce qu’il
escript à ceux qui sont sur les lieux où telles ouvertures se font. Pourtant je la
considère comme une marque de leur résolution, et de leur foiblesse. Bientost
je vous manderay ce qui aura esté entrepris par nostre armée navalle. Elle
avoit paru dans la rivière de Gennes, et elle est crainte en divers lieux et pres-
qu ’en tous où elle a la commodité d’abborder. Sans le nombre d’hommes né-
cessaire pour la deffence des navires dont au besoin celle de terre peult estre
fortiffiée, elle est composée de plus de huict mil hommes effectifs et il ne sera
pas difficile de la fortiffier puisque dans Rome il y a nombre de soldatz levez
pour deffendre les intérestz de la France et pour s’opposer aux violences dont
l’almirante de Castille se vantoit de pouvoir user à l’encontre du cardinal
d’Est. On mettoit leur accommodement en négotiation, mais on n’en pressoit
pas la conclusion, ce qui donnoit lieu de soupçonner que le pape estimoit que
la force seroit du costé de l’almirante, et cela n’a pas porté les cardinaux
françois de molir, qui se treuvent en estat, hors que le pape à bannières des-
ployées passe de l’aultre party, de résister audict almirante et aux cardinaux
espagnolz. Les armes de Sa Sainteté qui avoient esté
en ont esté tirées. Présentement quatre seigneurs romains les commandent
dont deux sont affectionnez à cette couronne , et recognuz pour y estre obli-
gez ; que ce soit une raison convainquante pour faire fondement sur eux, c’est
ce qui reste indécis. Bien que l’on eust travaillé à la responce du mémoire
ainsy que je vous l’avois marqué, sy a-t-il esté jugé plus à propos de différer
de vous l’envoyer et attendre voz despesches qui seront apportées par le cour-
rier qui arivera mardy , et lors il vous sera dépesché un extraordinaire
Héron mit [ nrs. 273 ] , [ 275–278 ] .
pendant il m’est commandé de vous dire que l’on a approuvé tout ce que vous
avez respondu aux médiateurs et de vous tenir avertiz que sy les affaires s’ a-
vancent il sera bon de prendre des précautions pour les progrès que l’armée
navalle pourroit avoir faictz en Italie, parce que Sa Majesté ne se disposeroit
pas aisément sy elle peult establir ses armes en
tiers de les abbandonner.