Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
239. Memorandum Serviens [für Lionne] [Osnabrück] 1646 April 21–25
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[Osnabrück] 1646 April 21–25
Konzept, z. T. eigenhändig: AE , CP All. 76 fol. 205–209 – Druckvorlage.
Tagesberichte aus Osnabrück. 21. April: Austausch von Höflichkeiten mit den Schweden. Be-
fürchtungen der Hessen. 22. April: Gespräche mit Oxenstierna und Trauttmansdorff über den
Stand der schwedisch-kaiserlichen Verhandlungen. Duplik. 23. April: Weitere Unterredungen
mit Oxenstierna und Trauttmansdorff über verschiedene Verhandlungspunkte. Vorsprache der
Katholiken. 24. April: Gespräche mit Vertretern der Stände. Angebot Würzburgs. Hessen-Kassel.
Nassau-Saarbrücken. Pfalz. 25. April: Einlenken Oxenstiernas bez. der Pfarrei Wallenhorst. Ab-
ordnung der Protestanten. Entrüstung Paderborns über die hessischen Forderungen. Rechtferti-
gung des Gesandten Straßburgs. Weisungen der Schweden, das Einvernehmen mit den Franzosen
zu wahren. Günstige Einstellung der Schweden gegenüber Bayern. Sicherheit der Portugiesen.
Du 21 avril 1646
Audienzgesuch Oxenstiernas für den 22. und Austausch von Höflichkeiten mit
den Schweden. Salvius indisponiert.
Les Hessiens m’ont visité tous trois, témoigné apréhension que le traité ne
s’avance trop, que les protestans ont la mesme crainte, et que leurs intérests
ne soient négligés; que l’électeur de Brandebourg se disposeroit à donner son
consentement pour la moytié de la Poméranie, mais que les Suédois piqués de
ce qui s’est passé le mesprisent et ne veullent point prendre soin de son dédo-
magement ; qu’il y aura sans doute un parti des mescontents après cette paix et
que Madame la Lantgrave se résoudroit plustost de se joindre au Turc que de
demeurer misérable elle et toute sa maison si elle n’obtient point de satisfac-
tion particulière. Ils ont dit en passant que les Suédois se chargeroient volun-
tiers de toute la guerre d’Allemagne si nous voulions n’y agir plus ou traiter
avec Bavière, mais pourveu qu’on leur augmentast le subside. Je ne voulus pas
enfoncer ce discours, je me suis contenté de rasseurer leur esprit effrayé et il
m’a paru qu’il sont sortis assez satisfaits. Ils paroissent néantmoins portés à la
continuation de la guerre.
Du 22
Messieurs Oxestern et Trautmensdorf m’ont visité, celluy-cy le dernier et
sans avoir esté adverti par moy de ma venue.
Le premier après avoir ouÿ ce que je luy ay dit sur ce qui s’est passé à Munster
m’a communiqué la négotiation d’icy, mais avec beaucoup de retenue. Il a
redit plusieurs fois que Trautmensdorf luy avoit bien parlé de quelque offre,
mais non pas formellement, que ce n’avoit esté [que] par forme de discours si
on leur acordoit ou la moytié de la Poméranie avec Vismar et les éveschés de
Bremen et de Verden, ou toute la Poméranie et Vismar, que cela n’estant
point obligatoire il n’y avoit peu faire fundement, qu’il falloit attendre la du-
plique affin de négotier «in forma tractatus», qu’après en faisant la triplique
on praesenteroit le traité en la forme qu’il devra estre couché. Il en dit en riant
qu’on nous avoit voulu satisfaire les premiers, mais qu’il aprenoit qu’on avoit
adjousté à l’offre beaucoup de conditions, que Trautmensdorf les avoit voulu
exciter à ne consentir pas pour leur propre intérest que nous eussions Brisac.
A sa contenance il n’a pas esté malaisé de juger qu’il croyoit d’avoir son
compte en meilleur estat et plus asseuré que nous n’avons celluy du Roy,
demeurant néantmoins tousjours sur les parolles générales.
Trautmensdorf a parlé un peu plus ouvertement. A son discours j’ay compris,
que la duplique est toute preste et que pour oster aux Suédois l’avantage de
dresser le traité ils le praesenteront tout fait par ladite duplique, qu’ils l’ont
fait en deux façons, dans l’une desquelles ce que l’Empereur acorde aux estats
de l’Empyre est séparé du reste. J’ay compris de son discours que la résolution
de donner la duplique et la triplique a esté pour avancer les affaires et princi-
palement parce que les Suédois veulent estre comme forcés d’accepter ce que
les Impériaux offriront pour le général de l’Empyre comme ne pouvant
mieux faire, et que Trautmensdorf pour sa justification veut aussy estre
contraint d’acorder la Poméranie ou les éveschés comme ne pouvant obtenir
la paix sans cela et ne veut pas qu’on luy reproche d’avoir offert le bien d’ au-
truy ny celluy de l’Eglise; ce qui paroist un concert entre eux dont les Suédois
ne nous ont pas parlé bien ouvertement.
Du 23 e
J’ay entretenu longuement messieurs Oxenstiern et Trautmandorff en leur
rendant la visitte. Le premier ne s’est pas beaucoup plus ouvert que la premiè-
re fois quoyque la conférence ayt duré 3 heures. Il a donné part de la suspen-
sion résolue avec Saxe jusques à l’issue de ce traitté, et a promis de donner un
extrait des principaux poinctz dont j’ay tesmoigné un peu de mescontente-
ment . Il n’a pas résisté à l’expédient qu’on propose pour l’accomodement de
l’affaire palatine, sans toutesfois s’expliquer de son sentiment, sy ce n’est en
disant que les députez du prince palatin recognoissent eux-mesmes qu’il faut
que leur maistre perde quelque chose. Il a tesmoigné aussy désirer que je visse
les députez des protestans pour les disposer à s’accommoder avec ceux des
catholiques en convenant de quelque expédient sur la possession des biens
ecclésiastiques. Il a tousjours voulu faire croyre qu’il n’y a rien de résolu entre
Trautmandorff et luy pour la satisfaction de la Suède, et que le premier n’a
fait jusques icy que des propositions conditionées sans estre venu à aucune
offre formèle. Il a voulu reparler de ce qui s’est passé sur l’exclusion de mon-
sieur de La Barde, pour justiffier sa conduite, et a adjousté qu’il n’avoit rien
trouvé à redire sur noz plaintes sy ce n’est lorsque nous avons doutté de la
fidélité de la Suède, le comte de Wigtgestin luy ayant dit que Son Altesse se
plaignoit que luy et son collègue n’agissoient pas franchement.
Le comte de Trautmandorff m’a demandé sy nostre courrier reviendroit bien-
tost et tesmoigné appréhension de la maladie de monsieur Salvius de crainte
que la conclusion des affaires n’en fust retardée. Cette inquiétude ne m’a pas
desplu. Son opinion est qu’on doit donner à Brandebourg pour son desdoma-
gement l’argent qu’on avoit cy-devant cru de donner aux Suédois pour leur
satisfaction, et que la somme qui sera convenue doit estre imposée sur tout
l’Empire. Son opinion est encore que l’investiture de l’Alsace doit estre accor-
dée pour toute la lignée de Bourbon, et celle de la Pomméranie en cas que la
reyne de Suède n’ayt point d’enfans pour celuy qui sera eslu roy aprez elle et
pour ses descendans masles. Il soustient que l’investiture de Milan n’est point
accordée autrement et qu’on ne peut en aucune façon estendre celle de l’ Alsa-
ce aux successeurs de la couronne. Il prétend que Madame la Landgrave se
doit contenter d’une satisfaction en argent, ayant parlé seulement de cent mil
risdalles. Il espère donner la duplique dans peu de jours et n’attend plus que
la résolution des estatz qu’il croyd devoir estre achevée dans un jour ou deux.
Il a adjousté que ce qu’il doit donner pour la France est desjà tout prest sur sa
table et que son dessein est de présenter le traitté en forme pour gagner
temps. Il a demandé des nouvelles de la suspension et s’est contenté de la
promesse qu’a faite monsieur Oxenstiern d’en escrire à monsieur Tortenson.
Il a déclaré ne pouvoir presser les Suédois de se contenter plustost de toute la
Pomméranie, que de la moitié avec l’archevesché de Brême, pour ne désobli-
ger pas l’électeur de Brandebourg. Il eust bien souhaitté que j’eusse fait cet
office envers les Suédois, mais il m’a semblé que la mesme raison qui le retient
m’en a deu empescher.
Le mesme jour les députés des princes catholiques conduits par l’ambassadeur
de Mayence me sont venus voir pour demander trois choses, que l’on fasse
désister les Suédois de l’archevesché de Bremen et de Verden, que l’on s’ op-
pose aux demandes de Madame la Lantgrave sur les biens d’Eglise et que l’on
dispose les protestants à se contenter d’un temps limité pour la possession des
biens ecclésiastiques.
Du 24
La pluspart des députés de cette assemblée m’ont visité, et particulièrement
des protestants.
Der Gesandte von Würzburg
Servien schreibt irrtümlich et de Constance; vgl. hingegen Serviens Gesamtbericht über den
Osnabrückaufenthalt in [ nr. 259 ] . Johann Philipp von Vorburg war zu diesem Zeitpunkt Ges.
der Stifter Würzburg und Basel.
fertigt und die Unterstützung des Bischofs in Krieg wie Frieden angeboten. Fer-
rette , Thann und Altkirch seien Lehen des Bistums Basel, mais que l’évesque
s’en acomodera si l’on veut.
Die Deputierten von Hessen-Kassel, Nassau-Saarbrücken und Pfalz haben mir
ebenfalls ihre Interessen empfohlen.
Le 25
Monsieur Oxestern m’a reveu le matin et me parlant plus confidemment que
l’ordinaire m’a promis ce que nous demandons pour la cure de Valenhorst. Il
a paru fort satisfait de nostre conférence, mais peu de son collègue.
Une grande députation des princes protestants composée de cinc députés m’a
fait entendre en quoy consistent leurs principaux griefs et demandé l’ assistan-
ce de la France pour y obtenir contentement. J’ay répondu en substance
qu’aux affaires politiques ils pouvoient s’en asseurer, et que dans les diffé-
rends qui concernent l’Eglise nous ne pouvions faire office que de médiateurs
entre les catholiques qui estoient nos frères en croyance quoyqu’ennemys par
intérest d’Estat, et les protestants, nos véritables amys et alliés contre la mai-
son d’Autriche, mais nos frères séparés de créance et de religion. Je les ay
exhortés de ne presser pas les catholiques à donner leur consentement pour
tousjours à la rétention des biens ecclésiastiques puisqu’ils soutenoient ne le
pouvoir faire sans blesser leur réputation, leur conscience, les droits du pape
et ceux mesme de Dieu. Je leur ay allégué diverses raisons pour leur persuader
de convenir d’un expédient, et il m’a paru qu’ils n’estoient pas éloignés de se
contenter de soixante ou 70 années après lesquelles il ne seroit pas permis de
prendre les armes pour cela et on tascheroit de terminer le différend «non via
facti nec via iuris sed amicabile compositione».
J’ay fait sçavoir le jour mesme aux catholiques cette bonne disposition par le
chancelier de Paterborn
demande de Madame la Lantgrave
Le député de Strasbourg m’a fort justifié son procédé envers la France
Vgl. Serviens Instruktion [ ">nr. 229 Anm. 2 ] .
pour le preuver m’a voulu monstrer son opinion sur le point de la satisfaction
où il dit d’avoir parlé favorablement.
Monsieur Oxenstiern m’a dict en la dernière conférence que monsieur Salvius
avoit une réprimande d’avoir traicté icy à nostre insceu
Danach müßte Servien [ nr. 239 ] erst nach seiner Rückkehr (am 27. April) in Münster abgefaßt
haben.
que tous les ordres qui leur viennent de Suède sont de vivre avec nous dans
toute sorte de franchise, d’ouverture et de sincérité.
Ilz m’ont paru tous deux disposez aux prétentions de Bavières et satisfaits de
ce que les députés de ce prince leur ont esté favorables sur le point de leur
satisfaction, dont j’ay tasché de leur faire cognoistre qu’il nous devoient
sçavoir quelque gré.
estre satisfaits quoyqu’ils eussent désiré quelque chose de plus.