Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
225. Longueville, d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1646 April 19
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Münster 1646 April 19
Ausfertigung: Ass. Nat. 275 fol. 217–221’ = Druckvorlage; Eingang in Paris nach Dorsal fol.
222’: 1646 April 24; überbracht durch Montigny. Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 60 fol.
147–150, datiert: 1646 April 18. Kopien: AE , CP All. 64 fol. 258–260; AE , CP All. 76 fol.
134–138, datiert: 1646 April 14; AE , CP All. 76 fol. 191–192. Teilkonzept : AE , CP All. 64
fol. 261, datiert: 1646 April 18. Druck: Mém. et Nég. II S. 165–170; Nég. secr. III
S. 153–155; Gärtner IX S. 158–164.
Kaiserliches Elsaßangebot: Hergang der Verhandlungen s. nr. 226. Drängen der Mediatoren und
der Bayern auf angemessene Entschädigung der Erzherzöge von Tirol. Ansuchen von Krebs um
französische Verwendung für die Interessen Bayerns bei den Schweden. Opposition lutherischer
Deputierter, besonders Straßburgs, gegen die Abtretung des Elsaß an Frankreich. Schutz für Reif-
fenberg gegen den Kurfürsten von Mainz. Bitte um ausreichende Weisungen zum Abschluß des
Friedens im Reich.
Nous pensions envoyer par le dernier ordinaire
Vom 14. April, s. [ nr. 218 Anm. 3 ] und [ nr. 220 Anm. 1 ] .
verrez cy-joinct. Mais les médiateurs nous estans venus voir le jour de nos
dépesches, et ayans apporté de la part des Impériaux une proposition par
escrit
Kaiserliches Elsaßangebot A vom 14. IV. 1646, s. [ nr. 226 Anm. 3 ] .
concerté avec les Bavarois et nous:|, nous ne la voulusmes point recevoir en
la sorte qu’elle estoit conceue. Et il fut impossible de vous mander tout ce qui
s’estoit passé en nostre conférence qui dura jusques à neuf heures du soir. Le
lendemain |:nous vismes les Bavarois et les médiateurs:| et y emploiasmes
toute la journée. Ceux-cy nous ont rapporté depuis un escrit différent du pre-
mier
Angebot B vom 15. IV. 1646, vgl. [ Beilage 1 zu nr. 226 ] .
ont changé le commencement dudict escrit et adjousté une clause pour les
intérests de monsieur le duc de Bavière
Angebot C vom 16. IV. 1646, vgl. [ Beilage 2 zu nr. 226 ] .
le tout s’est passé, nous avons creu devoir laisser le mémoire comme il estoit
ayans mis succinctement au bas ce qui s’est faict ensuite. Nous n’avons pas
mesmes voulu changer le premier escrit des Impériaux, ny ce que nous avions
respondu, mais seulement mettre à part ce que l’on a donné à la seconde fois,
ainsy que vous verrez par les diverses copies que nous vous envoyons.
Comme nous nous plaignions aux médiateurs des demandes des Impériaux et
notamment de ceste somme sy excessive que les archiducs prétendent pour
leur desdommagement
5 Millionen Reichstaler bzw. 4 Millionen scutatorum Gallicorum, laut Art. 9 des ksl. Elsaß-
angebots B, s. [ Beilage 1 zu nr. 226 ] .
accoustumée |:s’est moqué de nostre plaincte et dict qu’il y avoit deux cens
ans qu’aucun ambassadeur françois n’avoit envoyé à son maistre trois provin-
ces dans une despêche comme on faict aujourd’huy:|. Ce que nous vous man-
dons pour faire voir comme on |:insiste vivement pour la récompense des
archiducz, laquelle ledit sieur Contarini fit monter à cent mil escus par an et
dict que c’estoit le moins que le Roy pouvoit faire:|.
Dans la conférence que nous avions eu le jour précédent |:avec les Bavarois:|
ils nous firent aussy de grandes remonstrances sur ce suject pour nous persua-
der qu’il sera non seulement glorieux au Roy, mais très utile pour assurer
l’acquisition de l’Alsace de donner une récompense raisonnable aux princes
d’Inspruch, afin d’avoir leur consentement, et par ce moyen joindre un
contract civil au contract politic que nous ferons par le traicté de paix; qu’un
procédé comme celuy-là, généreux, et plein de douceur sera très bien receu des
Alemans, et fera connoistre à tout le monde [que] l’avantage des armes n’ em-
pesche pas que la France ne face les choses avec justice; que cela fera cesser les
discours des envieux de sa gloire, et luy acquerra l’amitié de ses voisins. Ce qui
ne sera pas peu avantageux à Sa Majesté dans un nouveau establissement,
qu’elle a très grand intérest de n’obtenir pas par la seule force. Nous ne de-
meurasmes pas sans repartie pour |:leur faire connoistre que leur maistre ne
suivoit pas dans ses intérestz particulliers le conseil qu’il[z] nous donnoient
dans ceux du Roy, puisqu’il ne faisoit pas scrupule de retenir tout le Haut-
Palatinat sans en donner récompense aux princes de cette maison:|.
Comme nous estions prests à finir ceste dépesche, |:le sieur Crebs, un des
depputtez de Bavières:|, nous a faict une visite seul pour nous prier que celuy
de nous qui iroit à Osnabrug
Servien, s. [ nr. 229 Anm. 2 ] .
se rendent point contraires aux intérestz dudict duc duquel il nous a beau-
coup faict valloir les bons offices pour avoir porté l’Empereur à:| accorder
partie de nos demandes et promis |:qu’il les continuera pour Brisac et en
toutes autres occasions:|.
Il nous a encor |:donné un advis en confiance:|, que sur le bruict qui est dans
l’assemblée que les Impériaux nous laissent les deux Alsaces, il y a plusieurs
|:députtez lhuttériens qui en ont pris l’allarme et taschent d’y former des em-
peschemens et difficultez, croyans bien que si nous sommes une fois establis dans
l’Allemagne, nous assisterons le parti catholique:|; que particulièrement |:ceux
de Strasbourg:| s’y intéressent fort et y veulent aussy intéresser |:les villes im-
périalles à cause de celles qui se retrouvent dans l’Alsace:|, ausquelles ils donnent
à entendre que |:ces villes estans sous la protection des François, ilz leur osteront
leur liberté et en useront comme ilz ont faict de Metz, Thoul et Verdun:|. Nous
essayerons de donner ordre à cela par tous moyens possibles et parlerons au
|:député de Strasbourg:|, n’estimans pas néantmoins à propos de |:user d’aucun
ressentiment, mais de ramener plustost ces espritz par douceur:|.
Le baron de Reiffenberg ayant désiré d’aller à Paris, quoyque ce voyage vienne
de son mouvement, nous avons creu ne devoir pas le laisser partir sans une
lettre de recommendation
faict beaucoup de mal |:parce qu’il a tesmoigné avoir inclination pour la
France lorsque les armes du Roy sont entrées dans Mayance:|. Il semble qu’il
seroit utile au service de Sa Majesté qu’il fût mandé à monsieur le mareschal de
Turenne et |:au gouverneur de Mayance de tenir la main à ce que son chasteau
luy soit rendu et qu’il luy soit faict un meilleur traictement par l’archevesque:|
et sy après en avoir esté averty, |:cet eslecteur persiste à retenir son bien:|, nous
estimerions qu’on luy peut faire dire qu’on |:arrestera ses revenus et mesmes
que l’on vendra le vin que l’on a cy-devant saisi sur luy pour le desdommage-
ment dudit sieur de Reifenberg:| auquel il importe que |:le Roy donne pro-
tection :| non seulement parce qu’il a |:faict paroistre de la bonne volonté pour
son service:|, mais bien plus encor parce que l’on doit |:mesnager l’esprit des
Allemands, et particulièrement des ecclésiastiques:|, à ceste heure qu’on nous
|:offre un Estat dans l’Allemagne qui nous donnera lieu de prendre plus de part
et d’authorité dans les affaires de l’Empire:| que nous n’en avons eu jusques icy
et qui mesme leur donnera |:plus de liberté de comuniquer avec nous:|. Il y a
un chanoine du chapitre de Mayence
intérestz. Il semble que sy ledict chapitre doit obtenir quelque grâce de Leurs
Majestez, ce doit estre par le moyen dudict sieur de Reyffenberg pour luy
donner plus de crédit parmy eux.
Pour conclusion de toutte ceste dépesche que vous jugerez bien je m’assure
|:la plus importante que nous ayons encor faicte:|, nous vous supplions,
Monsieur, de représenter à la Royne qu’il est bien nécessaire au service de Sa
Majesté que |:la response qui y sera faicte nous donne des ordres décisifz, en
sorte que sans en attendre de nouveaux, aussytost après que nous serons as-
seurez de Brisac avec les deux Alsaces et le Sentgau nous puissions conclurre
la paix dans l’Empire et asseurer au Roy une si grande acquisition:|. Autre-
ment il pourroit arriver que nos |:alliez auroient terminé leurs affaires et que
celles de Sa Majesté demeureroient en arrière:|. Ce qui donneroit lieu aux
|:Suédois ou aux protestans de l’Empire de nous presser et aux Impériaux
d’estre plus difficiles avec nous:|.