Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
211. Servien an Lionne Münster 1646 April 8

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Servien an Lionne


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Münster 1646 April 8

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Reinkonzept: AE , CP All. 76 fol. 100–101’ = Druckvorlage; übersandt par l’ordinaire.

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Nutzen der Unnachgiebigkeit in den Verhandlungen. Aufhetzung Longuevilles durch die Media-
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toren und durch d’Avaux. Meinungsverschiedenheiten mit Longueville über die Satisfaktion im
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Reich. Bistum Straßburg für Mazarin. Kommen Madame de Longuevilles wünschenswert. Hin-
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weis auf Beilage. Bitte um Information über die Schreiben d’Avaux’.

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Il n’y a rien de sy utile que le soin que Son Eminence prend de nous avertir
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souvent de tenir ferme. Je voy que la pluspart du temps pour chercher des
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expédiens en des occasions où il ne falloit employer que la fermeté l’on s’ en-
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gage à donner des espérances qui font peine à les destruire.

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Promontorio qui ne manque pas d’esprit ny d’addresse croid que les média-
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teurs affectent de veoir monsieur de Longueville en particulier, croyant par ce
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moyen y treuver plus de facilité que quand nous sommes tous ensemble, et
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n’ont pas faict scrupule de luy donner jalousie de moy, et de luy dire qu’on ne
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le tient icy que pour l’aparance. Je croy certainement que pendant quelque
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temps il y a eu quelque chose de semblable, mais il me semble qu’à présent
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l’effect de cette praticque est un peu dissipé et que depuis que j’ay faict cog-
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noistre à monsieur de Longueville le préjudice qu’en pouvoit recevoir le ser-
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vice du Roy et la mauvaise intention qu’avoient en cela les médiateurs, la
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chose n’a pas tant continué. J’avoue pourtant que je ne suis pas assez fin pour
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les personnes à qui j’ay affaire. Je n’ay jamais eu pensée dans les affaires que je
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n’ay descouvertes à monsieur de Longueville, et que je n’aye esté bien aise
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qu’il aye escripte à la cour plustost que moy. Je suis fort asseuré que monsieur
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d’Avaux n’en a pas faict de mesme. Cependant il a eu assez d’artiffice pour
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avoir faict quelquesfois treuver mauvais à monsieur de Longueville que j’aye
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eu correspondance avec vous. Je ne l’ay pas désavoué et luy en ay dict les
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raisons qui regardent plustost vostre particulier et le mien que celuy de Son
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Eminence ny les affaires, et sy j’estois asseuré que monsieur de Longueville
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rendist compte de toutes les ouvertures que je luy fais et des discours que
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nous avons ensemble, je n’en escrirois point n’ayant aultre désir sinon que le
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service du Roy soit faict.

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Nous avons esté aujourd’huy de différent advis estant à la promenade. Il croid
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qu’on se pourroit relascher du Sungau, du Brisgau et des quatre villes fores-
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tières , et moy j’estime qu’il est très nécessaire de garder tout cela pour la seu-
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reté de ce qui nous doibt demeurer hors peult-estre le Bri[s]gau qui est au-
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deçà du Rhin, lequel on pourroit abbandonner s’il n’y avoit pas moyen de
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mieux faire. Le Sungau et les villes forestières me paroissent absolument né-
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cessaires pour asseurer toute la main droicte en allant de France à Brisac, pour
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conserver la liberté du Rhin, la communication avec les Suisses, interrompre
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celle de la Franche-Comté avec les aultres pays héréditaires, mettre hors de
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contestation et de jalousie tout ce qui nous restera au-delà du Rhin, et garder
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le moyen de jetter du secours dans Brisac par la rivière en cas qu’il vînt un
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jour à estre assiégé. Monsieur de Longueville croid que sy on pouvoit conser-
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ver Philisbourg, et avoir l’évesché de Strasbourg, on pourroit se relascher du
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reste. Mais oultre que les ennemis et les Bavarois sçavent desjà qu’on a résolu
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à la cour de relascher Philisbourg, les deppendances de l’evesché de Stras-
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bourg appartenant à l’Eglise ne peuvent pas estre unies à la couronne. J’ay
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peur qu’on n’allègue la prétention de retenir l’un et d’acquérir l’aultre que
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pour justiffier l’espérance qu’on a peult-estre donné un peu trop légèrement
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d’abbandonner le reste. Néantmoins parce que monsieur de Longueville a al-

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légué dans le discours que l’évesché de Strasbourg pourroit estre donné à Son
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Eminence, je n’ay pas voulu incister davantage ne sçachant pas en cela quelz
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sont les sentimens de Son Eminence. Vous serez bien ma caution que je pré-
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férerois la passion de luy rendre service à tout aultre intérest.

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Il est vray que cy-devant j’avois proposé à monsieur de Longueville qu’on
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pourroit faire tumber l’évesché de Strasbourg à Son Eminence, ce qui seroit
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très advantageux pour l’Estat. Mais ma pensée estoit après avoir asseuré la
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satisfaction du Roy dans l’Empire de mesnager cela en traictant les intérestz
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d’Espagne et de proposer lorsqu’on aura perdu l’espérance de l’eschange que
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le roy d’Espagne donne ce qui luy reste dans les Pays-Bas à l’archiduc Léopol-
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de et qu’on face en mesme temps le mariage de Mademoiselle avec luy à
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condition qu’il remettra l’évesché de Strasbourg à Son Eminence. De cette
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sorte la France y gagneroit en toutes façons, on ne diminueroit point la satis-
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faction du Roy du costé de l’Empire, on esloigneroit de la Flandre un dange-
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reux voysin pour y en establir un qui seroit moins à craindre estant beaucoup
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moins puissant et allié du Roy, et en mesme temps faisant avoir à Son Emi-
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nence l’évesché de Strasbourg, et mettant par ce moyen entre ses mains Ben-
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feld et Saverne

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Festung bzw. Stadt im Hochstift Straßburg; Zabern war seit 1634 in frz. Hand ( Stein
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S. 247f.), Benfeld als einziger Ort des Elsaß noch schwed. besetzt ( ebenda S. 166).
, on affermiroit plus les intérestz de la France dans l’ Allema-
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gne par cette acquisition que sy on avoit adjousté à l’Alsace deux ou trois
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aultres provinces.

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Sy madame de Longueville

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Anne Geneviève de Bourbon-Condé (1619–1679), Tochter des Pz.en von Condé, seit 1642
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Gemahlin Longuevilles ( NBG XXXI Sp. 587–597).
peult continuer dans la résolution de venir icy et
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qu’elle l’exécute, cela fera un très bon effect, car il me semble qu’on com-
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mence à croire que monsieur de Longueville a impatience de s’en retourner et
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que les médiateurs travaillent de tout leur possible à la luy donner.

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Je vous envoye la minute du pouvoir que Messieurs les Estatz demandent aux
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plénipotentiaires d’Espagne pour pouvoir traicter avec eux, vous y treuverez
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les remarques que j’y ay faictes.

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Je vous conjure s’il est possible que je puisse sçavoir quelque chose de ce que
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monsieur d’Avaux escript particulièrement. Car ne l’ayant pas treuvé jusqu’ i-
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cy beaucoup fertille en expédiens, j’ay quelque oppinion que pour se faire de
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feste il tire la quintessence de toutes noz conférences affin que l’honneur en
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soit déféré à luy seul et que pour ce subjet il refuse bien souvent d’insérer dans
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nos dépesches communes beaucoup de choses proposées par d’aultres que par
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luy pour les pouvoir après escrire en son particulier. Mon frère l’abbé me
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pourra faire sçavoir ce que vous ne pourrez pas m’escrire.


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Beilage :


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Remarques sur le pouvoir que Messieurs les Estats ont dressé et qu’ilz demandent qu’on
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envoye aux ambassadeurs d’Espagne [1646 April 8]. Kopie: AE , CP All. 59 fol. 113–114.

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