Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
209. Memorandum Serviens für Lionne Münster 1646 April 7
Münster 1646 April 7
Konzept, überwiegend eigenhändig: AE , CP All. 76 fol. 90–98 = Druckvorlage; überbracht
nach Kopfvermerk durch Saladin.
Warnung vor einer Ausweitung der Streitigkeiten zwischen Hessen-Darmstadt und Hessen- Kas-
sel . Mangelnde Vorsorge für die neuen Truppen. Kritik an Turenne. Unterstützung der vom
Kurfürsten von Mainz festgenommenen Italiener. Schutz für Reiffenberg. Saint-Ibard. Nachteile
der spanischen Vorschläge bez. Italiens. Heiratsverbindungen der Häuser Savoyen und Mantua.
Beschwerdegründe gegen die Mediatoren. Aussprache mit Longueville. Wunsch der Schweden
nach Verlängerung der Allianz; Absichten d’Avaux’. Positive Haltung der Schweden, Zweifel an
ihrer Friedensbereitschaft. Empfehlung Promontorios. Taktik des schwedischen Kanzlers.
La querelle du lantgrave de Darmstat est pour attirer une nouvelle guerre
dans le voysinage du Rhin si on n’y remédie de bonne heure. L’électeur de
Saxe n’a pas voulu jusqu’icy comprendre Madame la Lantgrave dans la neu-
tralité qu’il traite avec les Suédois, pour se réserver le moyen d’assister son
gendre de ses troupes. De cette sorte on ne fairoit que transporter cette guerre
d’un lieu en autre et les Suédois s’en déchargeroient pour nous en charger
Nous continuerons comme nous avons desjà fait nos offices pour les empes-
cher d’acorder cette neutralité sans que tous les alliés et particulièrement Ma-
dame la Lantgrave y soient compris. Ils ne le peuvent faire autrement sans
contrevenir directement au traité d’alliance.
Cependant il importe aussy extrêmement de ne laisser point assembler de
nouvelles troupes au lantgrave de Darmstat dans le voysinage des places du
Roy puisque certainement ce seroit un renfort pour l’ennemy contre nous.
D’ailleurs le trouble qu’il donneroit par ce moyen à Madame la Lantgrave
osteroit entièrement à cette princesse la liberté d’agir ailleurs et de faire au-
cune conjonction de ses forces avec celles de Sa Majesté. C’est pourquoy je
tiens extrêmement nécessaire de dissiper les nouvelles levées que fait ledit
lantgrave de Darmstat dans son pays et d’en envoyer un ordre exprès à mon-
sieur de Turenne. Si l’on ne praevient les maux ou que l’on ne les estouffe en
leur naissance, ils deviennent après incurables.
Kritik an der Behandlung der neu ausgehobenen Truppen in Deutschland. J’ay
tousjours veu en France qu’on est libéral pour la levée des gents de guerre,
mais qu’on use de trop de mesnage pour l’entretènement principalement à
l’esgard des nouvelles troupes qui ont besoin à leur arrivée d’estre bien trai-
tées pour prendre goust au service. Die Ausländer teilen hierin unsere Meinung
und sind entrüstet über die geringe Sorgfalt, die man im vergangenen Feldzug
unserer Infanterie hat angedeihen lassen. Turenne genießt wenig Ansehen bei ih-
nen . Man hält ihn zwar für fähig und tapfer, aber für nachlässig und wenig vor-
ausschauend . Man gibt ihm die Schuld an allen bisherigen Mißgeschicken und
befürchtet weitere Schlappen angesichts seiner Nonchalance. Sein Auftreten, spe-
ziell gegenüber den ausländischen Offizieren, gilt als zu hochmütig, seine Korre-
spondenz und das Verhalten seiner Untergebenen lassen ebenfalls zu wünschen
übrig. Peut-estre qu’avec un peu d’advertissement il remédiera à ces deffauts
qui l’empeschent de passer pour un grand homme.
Il me semble que la perséquution que l’électeur de Mayence fait des deux
Italiens nommés Octaviani et Augustino
étrangers. Il n’y a rien si nécessaire à mon sens que de protéger hautement ses
amys et faire du mal à ses ennemis. Je crains bien que l’animosité du vicomte
de Courval tout mon amy qu’il est n’ayt causé tout ce mal à ces deux pauvres
hommes. Quand ils n’auroient point eu de commission du Roy il est certain
qu’on les a recogneus longtemps dans la cour de cet électeur pour serviteurs
de la France. Cela mérite bien qu’on ne les abandonne pas entièrement à la
haine d’un pensionnaire d’Espagne qui possède l’électeur, lequel pour plairre
aux Espagnols a entrepris leur perte par de faulces acusations. S’ils ont pensé
à quelque action noyre comme on l’a voulu publier d’abord on ne les proté-
gera pas en cela, mais il faudroit qu’elle fust vérifiée par devant des juges
désintéressés et non pas par devant leurs principales parties. Je crains bien que
le vicomte de Courval n’ayt plus agy selon sa passion que selon le service du
Roy en cette rencontre. Je luy en ay librement escrit mon sentiment comme
son amy particulier. Si l’on laisse perdre ces deux hommes, cela refroydira
bien ceux qui voudroient servir le Roy dans ces quartiers-là.
J’estimerois que nous devrions avoir ordre de relever hautement cette affaire,
d’en parler aux députés de l’électeur avec menace de ressentiment et de re-
praesailles contre les siens et sa propre personne, puisque tournant en crime
l’affection que des particuliers ont pour la France après les avoir recogneus
longtemps dans sa cour comme François, il leur impute calomnieusement des
méchancetés noires croyant par ce moyen que la France qui a horreur de
semblables crimes les abandonnera; qu’il falloit en tout cas en faire faire la
poursuite dans Francfort où ils ont esté pris ou par devant des juges non
suspects. Monsieur le mareschal de Turenne pourroit aussy avoir ordre de
faire des repraesailles contre les gents et confidents de l’électeur, mais il faut
bien prendre garde que rien ne passe par les mains du vicomte de Courval.
On a saisi par trahison le château du baron de Refemberg
tège , il ne faut plus espérer que personne agisse pour le Roy et peut-estre
est-ce pour en rebuter un chacun par la crainte que les Espagnols ont fait
entreprendre cette violence à l’électeur de Mayence. L’on luy tient du bien
saisi qui peut servir à dédomager Refemberg du pillage du chasteau où il a
tout perdu, mais en cas que Son Eminence aprouve ce que dessus il faut faire
escrire de bonne ancre au vicomte de Courval lequel ayant publié que le Roy
a abandonné Refemberg et les deux Italiens donne plus d’audace aux ennemis
de les faire maltraiter et cela favorise le dessein qu’ils ont de décréditer la
France.
Je ne doute point que monsieur de Longueville n’ayt fait sçavoir à la cour ce
que monsieur de Saint-Tibal luy a proposé, en cas qu’il fust venu icy avec
quelque dessein. Je n’en ay sceu autre chose sinon que Noirmond avoit visité
Saint-Tibal pour conférer avec luy et que celluy-cy luy avoit déclaré d’abord
qu’il avoit deffences du duc de Longueville d’avoir aucun comerce avec luy ny
de rien escouter qui concernast directement ny indirectement le duc de Lon-
gueville . C’est monsieur de Longueville qui me l’a dit. Cela fait voir, praesu-
posé qu’il soit véritable comme il n’est pas permis d’en douter après la parolle
d’un grand prince, que Noirmond avant cette déclaration croioit de pouvoir
négotier secrètement avec Saint-Tibal. On m’a prié néantmoins d’escrire en sa
faveur pour le racomoder en France. Je vous prie que monsieur de La Croi-
sette sçache que je l’ay fait. En effet j’estime que s’il avoit donné sa parolle de
servir fidellement il le fairoit, et qu’on pourroit tirer quelque service de luy
dans des employs éloignés de la cour. A la vérité dans les intrigues du cabinet
son humeur seroit dangereuse et il seroit très malaisé de l’empescher d’y pren-
dre part.
La proposition des Espagnols que tout soit restitué de part et d’autre en Italie
paroist avantageuse pour nous à cause qu’ils rendent Verceil à un allié de la
France et que nous ne rendons rien qu’à nos propres alliés, à quoy il semble
qu’ils n’ont point d’intérest. Néantmoins à le bien prendre, lorsque la chose
aura esté faite les Espagnols en peuvent espérer plus d’avantage que nous. La
restitution de Verceil ne sçauroit rendre le duc de Savoye ny plus lié ny plus
considérable à la France qu’il est aujourd’huy, mais la restitution de Casal et
des autres places que nous tenons à messieurs les ducs de Savoye et de Man-
toue , qui sont les liens de leur affection et fidélité envers la France, les mettra
en estat de prendre après cela le parti qui leur plairra. Et peut-estre ces deux
princes estant gouvernés par deux femmes passionnées et imprudentes ne se-
ront pas deux ans sans s’attacher avec l’Espagne par mariage ou autrement.
Nous n’avons pas manqué de faire considérer cest inconvénient aux média-
teurs affin qu’ils sçachent que nous cognoissons la réalité des choses et qu’ils
aprouvent les praecautions que nous avons intérest de prendre pour empes-
cher que Casal ne tumbe jamais entre les mains des Espagnols.
Il ne faut pas douter que monsieur de Savoye aussytost qu’il sera détaché de la
France par la restitution de toutes les places qu’elle luy détient ne soit leurré
par le mariage de l’infante et qu’on ne fasse espérer aussy à la duchesse de
Mantoue le mariage du roy catholique pour elle ou pour sa fille
jours esté par des mariages que la maison d’Autriche est montée à la grandeur
où ell’est. C’est pourquoy il seroit bien nécessaire avant la conclusion ou du
moins avant l’exéquution du traité de paix de travailler à faire réussir les ma-
riages dont il est parlé par nos instructions
S. Hauptinstruktion, Paris 1643 September 30, Section 9, APW [ I 1 nr. 5 ] S. 86–88. Danach
sollte die Verbindung von Savoyen und Mantua als offene Frage behandelt werden; die Heirat
des Herzogs von Mantua, hier offenbar noch mit Mademoiselle d’Orléans (Lücke oder M. in
der Hauptinstruktion; vgl. APW [ I 1 S. 87 Z. 5 ] und [ Z. 26 ] –27) gemeint, sollte danach geheim
gehalten werden.
princesse de Mantoue et du duc de Mantoue avec mademoiselle de Longue-
ville
Gemeint wohl Mademoiselle, s. [ nr. 11 Anm. 4 ] .
prouve pas. En les traitant on pourroit mesnager que madame de Mantoue ne
pourroit s’allier ny elle ny sa fille avec la maison d’Espagne. Il y a plusieurs
exemples de semblables engagements dans les anciens traités.
Les médiateurs recomencent de nous traiter avec grande hauteur et picoterie.
Cela fait avec beaucoup de raison douter de leurs intentions pour l’ avance-
ment de la paix. En effect ils se conduisent et raportent les affaires en gents
qui ont plustost envie d’aigrir et altérer les esprits que de les réunir. Tantost le
nunce nous dit effrontément que nous avons auprès de nous un espion du
Turc soubs praetexte que monsieur de Croissy nous a dépesché un courrier,
tantost que nous sommes devenus plus difficiles depuis la guerre du Turc,
tantost que l’on croid que c’est la France qui l’a fait venir, tantost que l’on
sçait bien ceux du conseil qui ne veullent pas la paix, qu’ils font les faciles et
donnent de belles espérances cependant qu’ils nous ordonnent de tenir fermes
icy affin que ces contrariétés de discours rompent toute sorte de mesures. Je
ne puis comprendre pourquoy nous leur donnons cette liberté. Je n’ay peu
quelquefois m’empescher de répondre, mais estant le dernier j’ay pris garde
que ce qui vient de moy ne produit bon effect ny d’un costé ny d’autre et
qu’on croid que je suis icy l’autheur des difficultés par quelque ordre secret.
Monsieur de Grémonville nous escrit qu’il sçait de bon lieu que Contarini a
intention de jetter s’il peut de la division entre les Suédois et nous. Il est cer-
tain que nous avons remarqué en sa conduite l’effect de cest advis. Je ne sçay
aussy si le nunce n’auroit point ordre d’alonger les affaires jusqu’à ce que le
différend des Barberins soit acomodé de crainte que si nous estions délivrés
de cette guerre nous ne fussions en estat de donner la loy au pape pour le
reste. Certainement ny luy ny l’autre n’agissent pas selon le devoir de bons
médiateurs. Ils font reproche aux parties quand ils s’avancent trop et leur
disent que ce n’est pas prudence d’estre faciles quand cela ne produit pas la
paix. Dans la dernière conférence le nunce s’emporta jusqu’à dire qu’on se
repaissoit de «bugie» et qu’on faisoit des dépesches de vint pages qui ne conte-
noient autre chose, qu’il falloit estre bref et que la brièveté estoit une belle
chose. Je ne m’estonnay pas tant de l’emportement de ce bon praelat qui nous
veut praescrire comme nous devons servir le Roy comme de ce qu’on ne luy
répondit rien, encore qu’en deux visites praecédentes il eust fait un discours
de semblable sens pour aigrir monsieur de Longueville contre moy à cause
que j’avois envoyé mon advis en particulier sur l’offre des Espagnols
S. [ nr. 189 ] .
vérité cette dernière fois, voyant que malicieusement il me regardoit en par-
lant , je repartis avec douceur et en riant que le plus jeune de nous avoit cin-
quante ans, que grâces à Dieu nous sçavions comm’il falloit servir nostre
maistre sans qu’on se deût mettre en peyne de nous l’aprendre, que les gran-
des dépesches dont l’on avoit desjà reparlé diverses fois estoient toutes rem-
plies de syncérité et de bonne intention, mais que si l’on voyoit les billets
de ceux qui affectent tant la brièveté on y treuveroit des menteries et des
suppositions qui fairoient peut-estre rougir les auteurs. Il demeura sans
rien dire.
Le lendemain je creus me devoir esclaircir avec monsieur de Longueville en
luy parlant pour la seconde fois de l’advis qu’on m’avoit donné que chez les
médiateurs et mesme chez les Espagnols on disoit qu’il estoit mal satisfait de
moy à cause que j’avois envoyé mon advis en particulier sur l’offre des Espa-
gnols . Qu’il sçavoit que nous en avions pris la résolution ensemble, que je luy
avois montré mon escrit et qu’il l’avoit aprouvé. Qu’en cela je me treuvois
bien malheureux puisqu’à la cour nous avions esté blasmés de n’avoir point
escrit et que je l’estois par luy pour l’avoir fait en suite de son advis. Que la
croyance que les médiateurs et les parties auront prise là-dessus qu’il y avoit
division et diversité d’advis entre nous estoit extrêmement praejudiciable au
service du Roy, qu’il importoit extrêmement de la leur oster au plus tost et
que j’aymois beaucoup mieux me retirer que s’il ne m’estoit pas permis de
dire avec franchise ce que je croy utile pour le bien de l’Estat ou bien si en le
disant je courois fortune d’avoir sa mauvaise grâce. Il me désavoua derechef
d’en avoir jamais parlé ny fait plainte, quoyque Promontorio comme je vous
ay desjà marqué m’eust donné advis du contraire et que les trois attaques que
les médiateurs m’avoient fait sur ce subjet fissent paroistre ce qui en estoit,
néantmoins il prist grand soin de me faire croire qu’il avoit tendresse et es-
time pour moy et me conjura à diverses reprises de ne songer jamais à me
retirer. Il y adjousta plusieurs belles promesses et espérances dont je sçay que
les princes sont extrêmement libéraux. Je croy mesme que si son esprit a esté
altéré cy-devant monsieur de Tracy l’a remis à son passage, luy ayant dit hau-
tement qu’il m’avoit obligation et qu’il le sçavoit.
Je vous conjure que tout cecy soit mesnagé fort secrètement. Peut-estre
mesme ne seroit-il pas nécessaire d’en importuner Son Eminence si ce n’est
que Monsieur le Prince eust eu charge comme les médiateurs l’ont publié de
faire quelque plainte sur ce subjet, auquel cas on pourroit dire ce qui seroit
jugé à propos pour ma justification. Je vous suplie d’estre asseuré que je ne
manque à aucun respect, que je dissimule autant qu’il m’est possible et qu’il
me seroit bien fascheux si pour ne faire que mon devoir j’acquérois de si puis-
sants ennemis, néantmoins comme je n’ay point d’intérest devant les yeux que
le service de la Reyne et de Son Eminence pour le bien de l’Estat je remets
tout à la volunté de Dieu et ne perds pas courage. Aussy ne paroist-il pas en la
conduite de monsieur de Longueville qu’il ayt rien dans l’esprit contre moy.
Il vous sera plus aisé d’en découvrir la vérité par delà qu’à moy icy.
L’alliance de Suède ne devant durer que dix ans après la paix, messieurs les
Suédois tesmoignent de la désirer pour tousjours. Ils nous en ont parlé deux
fois, une monsieur Oxestiern et l’autre monsieur Salvius
S. [ nr. 208 Anm. 3 ] .
terme de dix ans estoit cy-devant venue d’eux et on eust bien voulu en France
qu’ell’eust esté pour tousjours. Je ne sçay s’il y auroit aujourd’huy quelque
considération qui eust fait changer d’advis. Monsieur d’Avaux a tousjours évi-
té que nous n’en parlassions pas à fonds avec les Suédois et que nous ne fis-
sions pas sçavoir expressément à la cour le désir qu’ils en témoignent. Il y a
aparence que c’est pour se faire valoir en quelque rencontre, comme si son
industrie seule avoit donné aux Suédois cette bonne disposition, comm’il fai-
soit estant à Hambourg
liance affin qu’on luy sceût plus de gré de l’avoir obtenue quoyqu’en effect
elle fust autant désirée des Suédois que de nous et qu’elle leur fust beaucoup
plus nécessaire à cause du subside qu’on leur donne.
Les Suédois vont beaucoup mieux que cy-devant et il ne faut plus adjouster
de foy ny aux parolles ny aux traités s’ils manquent à ce qu’ils doivent. Ils
aprouvent maintenant nos demandes particulières pour la satisfaction du
Roy, ce qu’ils n’avoient point encor fait si expressément. Il me semble mesme
que la complaisance nouvelle qu’ils témoignent donne quelque subjet de
croire qu’ils ne songent pas trop à la paix et qu’ils sont bien aises des difficul-
tés qui s’y rencontrent. Nous ne voyons pas (si monsieur Salvius dit vray)
qu’ils ayent pouvoir de Suède de se relascher des demandes qu’ils ont faites,
quoyqu’elles paroissent excessives au jugement de tout le monde. Ils persis-
tent à avoir la Poméranie, Vismar et l’archevesché de Brême.
Le sieur Promontorio tesmoigne tousjours beaucoup de passion pour le ser-
vice de Son Eminence et pour la France. C’est un homme qui a fort bon esprit
et qui peult servir, nous ayant desjà donné de très bons advis. Il va en Hol-
lande et doibt passer par les Pays-Bas pour veoir un peu ce qui s’y faict, et
nous luy avons donné moyen de faire son voyage. Il souhaitteroit bien qu’il
pleust à Son Eminence de tesmoigner à un de ses parens qui est à Paris qu’elle
a satisfaction de luy. S’il y a lieu de le faire je vous prie de vous en sou-
venir .
Il nous paroist par ce que nous apprenons de Suède et par ce que nous voyons
dans la conduicte des plénipotentiaires qui sont icy que monsieur le chance-
lier Oxenstiern comme très habille homme a travaillé à faire approuver le
procédé de son filz en ce qui s’est passé à Oznabrug et rejetter sur les autres ce
qui pouvoit y avoir de mal. Il me semble mesme qu’il a voulu que monsieur
Salvius qui estoit entré icy le premier en négotiation avec les Espagnolz à
nostre insceu leur vinst déclarer icy en personne aussy bien qu’aux Impériaux
qu’il avoit ordre exprès de n’entendre à aucun traité que conjointement avec
la France et les autres alliés, ce qui a esté bien exéquuté pendant le séjour qu’il
a fait icy.