Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
208. d’Avaux an Mazarin Münster 1646 April 7

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–/ 208/ [234]

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d’Avaux an Mazarin


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Münster 1646 April 7

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Ausfertigung: AE , CP All. 60 fol. 77–80 = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All. 76 fol. 69–73’.
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Eigenhändiges Konzept: AE , CP All. 64 fol. 218–221’; die letzten vier Abschnitte als Addition.

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Finanzielle Ansprüche von Freund und Feind an Frankreich. Türkenhilfe besser in Truppen als
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in Geld; Bedingungen für eine Geldhilfe. Bericht Generinis über die positive Einstellung des
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schwedischen Kanzlers. Ausmaß der französischen Forderungen im Reich nach Ansicht der
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Bayern. Sundgau und Neuenburg zur Behauptung des Elsaß unerläßlich. Verbindungsmann
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d’Avaux’. Hinweise auf die Entschlossenheit der Spanier, es noch auf einen Feldzug ankommen
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zu lassen.

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Je me donnay hier l’honneur d’escrire à Vostre Eminence et mis ma lettre
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entre les mains de Saladin

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[Nr. 199] , vgl. nr. 192 Anm. 1.
, mais l’ordinaire n’estant pas encores parti j’ad-
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jouste ce mot pour obéir à l’ordre que j’ay receu de Vostre Eminence de luy
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mander ce qui me vient en pensée sur les affaires présentes.

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Il me semble Monseigneur qu’amis et ennemis ont dessein |:de tirer l’argent
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de la France après la paix:| et que s’il vous plaisoit |:nous recommander un
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peu l’espargne:| l’affaire le vaut bien. Je ne doute point que la paix estant
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exécuttée Vostre Eminence ne juge à propos de faire |:secourir le roy d’An-
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gleterre et la république de Venise. Voilà desjà deux grandes despences.
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L’Empereur prétend la:| mesme chose comme il est porté par nostre despê-
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che commune ; |:les archiducs d’Inspruck prétendront une autre somme an-
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nuelle; les Suédois une autre:|, et je me trompe bien si ce n’est pour cella que
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dernièrement |:monsieur Oxenstiern et cette fois encores monsieur Salvius
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ont jette quelques propos de la continuation de l’alliance après la paix

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S. [nrs. 69] (Oxenstiernas Äußerungen) und [198] (Salvius’ Äußerungen); vgl. [nrs. 63] (d’Avaux’
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Bedenken) und [209] (Serviens Interpretation dieser Bedenken).
:|. Je
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crains mesmes que |:les Hessiens n’essayent de rejetter sur nous:| ce qui
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manquera à |:leur satisfaction et que les Suédois ne nous veullent:| aussy
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faire achetter la facilité |:qu’ilz apporteront à la conclusion de la paix en se
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relaschant de quelque chose:|. Tant y a que si l’on n’y prend garde |:les fi-
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nances demeureront chargées de grandes despenses ext[ra]ordinaires:|.

[p. 703] [scan. 33]


1
Je considère d’ailleurs que l’Empereur ne voulant point de noz trouppes auxi-
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liaires, mais seulement de nostre argent et ne comptant pour rien toute autre
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assistence, il arrivera que la guerre des Turcs finissant dans quelques années
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|:il se verra avec de grandes forces sur pied et sera en estat de reprendre sur
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nous une partie de ce qu’il aura acordé par ce traitté, spécialement s’il y avoit
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lors quelque brouillerie en France:|. Là où luy entretenans un nombre d’in-
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fanterie et de cavallerie |:beaucoup d’espritz remuans seroient occupez en
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cette guerre, et quand elle cesseroit nous nous trouverions aucunement ar-
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mez:|.

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En tout cas il faudroit que |:le secours d’argent fust limité à peu d’années:|, et
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qu’il fust dit que si cependant la France |:vient à rompre ouvertement avec le
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Grand Seigneur elle sera deschargée de cette obligation:|.

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Le sieur

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13 Genevrini] Konzept: Generini; in der Druckvorlage in Genevrini verbessert.
Genevrini secrétaire de monsieur Contareni est de retour de Stock-
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holm depuis deux jours

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S. nr. 39 Anm. 2.
. Il est de mes amis et m’a fait tantost une ample
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relation de tout ce qu’il y a veu et traitté. Je suis ravi d’un discours que luy a
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tenu monsieur le chancelier Oxenstiern um peu devant son partement. «Rap-
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portés, dit-il, à monsieur le médiateur Contareni que nous sommes très dispo-
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sés à la paix, mais avec la satisfaction de la France; que c’est bien en vain que
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les Impériaux ont imaginé autre chose de nous; que la couronne de Suède
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n’oublie pas ainsy les obligations qu’elle a à ses alliés; qu’autrefois ses affaires
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estans sur le bord du précipice, et les Suédois à la veille de se retirer honteu-
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sement d’Allemagne ils ne s’estoient soustenus que par le moien de la France;
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qu’outre cella les deux couronnes sont trop utiles l’une à l’autre pour se priver
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volontairement et sans besoin d’un bien si cogneu; et qu’en un mot ceux qui
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désirent la paix doivent agir sur ce principe.» Voillà un tesmoin irréprochable
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dont la déposition achèvera de résoudre le comte de Trautmansdorff s’il ne se
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rendoit pas encores à la fermeté qu’il a trouvée auprès de monsieur Salvius.
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Je viens à cette heure de |:maintenir hautement toute nostre prétention en
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parlant aux ambassadeurs de Bavières:| et mesmes cella leur a laissé quelque
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doute de la vérité de |:mes parolles, car ilz m’ont voulu faire voir la copie des
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lettres de monsieur le nunce Bagni par lesquelles il mande à leur maistre en
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termes exprès que la France sera satisfaitte de l’investiture de l’Alsace:|. Je
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m’en suis desmêlé comme j’ay pu, |:mais à n’en point mentir ilz n’en sont pas
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demeurez persuadez:|.

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Je vois Monseigneur |:qu’on se laisse flatter icy de l’espérance d’obtenir la
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Haute- et Basse-Alsace avec Brisack, qui seroit à la vérité un notable accrois-
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sement pour la France. Mais permettez-moy de vous dire que:| le Suntgau et
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la Haute-Alsace sont tellement meslez et enclavez l’un dans l’autre que le
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Sungau ne peut demeurer à la maison d’Austriche ny à autre prince que celuy
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qui aura l’Alsace. Autrement on ne jouira pas longtemps de la paix, et elle

[p. 704] [scan. 34]


1
durera encores moins qu’elle ne fit entre les François et Espagnolz quand ils
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eurent partagé le roiaume de Naples

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Vertrag von Granada vom 11. XI. 1500 (Druck: Du Mont III, 2 S. 444–447) zwischen
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Ferdinand dem Katholischen (1452–1516, Kg. von Aragón und Kastilien) und Ludwig XII.
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von Frk Danach sollte nach der gemeinsamen Eroberung Frk den nördlichen, Spanien den
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südlichen Teil Neapels erhalten ( DHE II S. 244). Bereits 1502 brach der Kampf zwischen
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Franzosen und Spaniern um den Alleinbesitz des Landes aus ( H. Lutz S. 866f).
. Et puis, je suis fort bien adverti comme
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j’ay mandé à Vostre Eminence |:qu’en tenant ferme nous aurons avec Brisack
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tout ce qui est au-delà du Rhin:| appartenant à la maison d’Austriche. Mais
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quoyque |:ce soit beaucoup, et:| que si feu monsieur le cardinal de Richelieu
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|:revenoit au monde il auroit peine à croire que depuis sa mort Vostre Emi-
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nence eust porté noz affaires à un si haut point:|, j’ose pourtant vous repré-
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senter que |:pour maintenir Brisac il est nécessaire qu’on nous laisse encores
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Neubourg

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Neuenburg, habsburgische Stadt am einzigen Übergang des Oberrheins zwischen Breisach und
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Rheinweiler ( HHStD VI S. 471).
qui est dans le Brisgau, place bien fortiffiée et la seule de consé-
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quence entre Basle et Brisack:|. Le reste du Brisgau n’est pas entre noz mains,
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et outre cella la meilleure partie appartient au marquis de Durlach sur lequel
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nous ne prétendons rien.

13
Il y a un an que |:j’ay eu occasion d’obliger un certain ecclésiastique du Liège

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Nicht ermittelt, s. APW [II B 2 S. 711] .

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qui estoit alors chapelain de Saavedra et son domestique. Il est sorty de chez
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luy depuis sept ou huit mois faute d’appointemens:|, mais il y va tousjours
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fort familièrement comme aussy chez |:monsieur le nunce:| et ailleurs. Mon-
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sieur le duc de Longueville et monsieur de Servien que j’ay informés comme
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|:cet homme me venoit voir les soirs:| et avoit quelquefois de bons avis ont
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trouvé à propos d’entretenir sa correspondence par des mémoires qu’il nous
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fait donner sous main de tout ce qu’il a veu et entendu. Je dis ces particulari-
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tés à Vostre Eminence affin que par la connoissance du personnage elle puisse
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juger d’un avis contenu dans le mémoire qu’il me vient d’envoier présente-
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ment. Il porte parmy beaucoup d’autres choses de peu d’importence que les
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Espagnolz ne parlent plus qu’à demy de s’accommoder avec les François;
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qu’ils veulent faire un effort cette campagne affin que si la fortune change ils
26
puissent avoir une paix raisonnable; et s’il arrive que les armes de France fas-
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sent encores de grandz progrez ils en seront tousjours quittes en mariant l’in-
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fante d’Espagne avec le Roy et luy donnant les Païs-Bas en dot, à condition
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que la France renonce à toutes les autres prétentions et mesmes à la Na-
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varre.

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Cet avis me fait souvenir que l’autre jour monsieur Salvius montant en ca-
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rosse pour s’en retourner à Osnaburg

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Salvius traf am 6. April 1646 wieder in Osnabrück ein, s. APW [II C 2 nr. 83] S. 226. Sein
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Bericht über den Münsteraufenthalt ebenda [nr. 84] S. 226–234.
donna charge à un gentilhomme alle-
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man de me dire qu’il avoit oublié de m’avertir que |:monsieur Wolmar luy a
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tesmoigné que la paix d’Allemagne sera retardée à cause de celle d’Espagne:|;

[p. 705] [scan. 35]


1
qu’il ne voioit pas que les Espagnolz pussent convenir des conditions que
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nous leur proposons; et que l’Empereur ne peut se laisser séparer du roy d’Es-
3
pagne non plus que les Suédois de nostre alliance. Si cella a esté dit à mon-
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sieur Salvius pour luy faire appréhender une grande longueur au traitté de
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paix, et pour des affaires ausquelles la couronne de Suède n’a point d’intérest;
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ou bien si en effet les Espagnolz veulent encores essayer cette campagne |:sur
7
le fondement que dit le Liégeois:|, c’est ce que je ne sçaurois pas sitost des-
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mêler.

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Il est vray Monseigneur que comme je ramasse tout jusques aux moindres
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conjectures, et que je n’ay que cette affaire, je trouve quelque rapport de ce
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que dessus à une parole que |:Saavedra m’a ditte en prenant congé

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Saavedra reiste am 9. IV. 1646 von Münster ab ( Ogier S. 151f).
:|. Nous
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considérions qu’il restoit peu de temps pour conclurre la paix avant qu’on
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soit interrompu par le bruit des armes, mais que les médiateurs se promettent
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de faire en sorte qu’on ne s’engagera pas à la campagne, et sur ce propos il dit
15
brusquement que la campagne estoit desjà engagée. Il ne s’y passa aucune
16
autre chose qui mérite d’estre escrit à Vostre Eminence, et cella mesmes je ne
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l’aurois pas remarqué sans l’avis |:du Liégeois et le discours que Volmar a
18
tenu a monsieur Salvius:|.

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