Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
207. Longueville an Mazarin Münster 1646 April 7
Münster 1646 April 7
Ausfertigung: AE , CP All. 60 fol. 75–76’ = Druckvorlage; überbracht durch Saladin. Kopie:
AE , CP All. 76 fol. 66–68’.
Gespräch mit Contarini über die französischen Forderungen im Reich. Abtretung von Elsaß und
Breisach an Frankreich erreichbar, Überlassung von Sundgau, Breisgau und Waldstädten an Bay-
ern vorteilhaft. Unterrichtung Trauttmansdorffs von Mazarins Wertschätzung. Einwirken Nanis
auf Contarini zugunsten der französischen Interessen wünschenswert.
Depuis ma lettre escritte j’ay esté rendre la visite à l’ambassadeur de Venize
pour les bonnes festes. Il m’a fort parlé contre nostre fermeté et nostre maniè-
re de procéder de dire tousjours non et ne proposer jamais ny se relascher de
rien, que ce n’estoit pas le moyen de vuider d’affaires, que si nous en uzions
autrement les choses s’avançant comme elles font, il y auroit lieu d’espérer la
paix dans l’Empire; mais qu’il en désespéroit si nous demeurions dans ces
mesmes termes. Je luy ay respondu que nous estans d’abord mis à la raison
cela nous ostoit le moyen de diminuer de nos demandes. |:Il est venu sur les
divers partys. En premier lieu à celuy de la Basse-Alsace:|. Comme je l’ay
|:rejecté:| il m’a dit si nous |:proposions de nous contenter des deux Alsaces,
laissant Brisak, le Brisgaw, Suntgaw et les villes forestières:|, qu’encores on
pourroit y travailler; mais que pour Brisach il ne le falloit jamais espérer. Je
luy ay dit qu’il devoit estre asseuré qu’il ne sortiroit jamais de nos mains et
que la France ne prendroit pas pour sa satisfaction des choses qu’on pourroit
luy oster en quatre jours. Il a encores fait d’autres propositions de ceste nature
que j’ay tousjours rejettées et luy ay dit que l’Empereur seroit bien mal
conseillé si il ne s’accommodoit pas avec la France et que monsieur de Traut-
mensdorff trouveroit son compte sans doute avec nous, mais qu’il ne falloit
pas marchander et que monsieur l’ambassadeur de Venize estant intéressé à
une prompte paix pour le bien de la République devroit luy oster l’oppinion
de pouvoir la conclurre avec nous qu’à bonnes enseignes. |:Il paroist que nos-
tre fermeté nous sert et plus encore ce que nous leur faisons cognoistre qu’elle
est semblable à la cour:|.
Il ne se void pas d’apparence que |:demeurans arrestez à nos demandes nous
les puissions avoir toutes, mesme relaschans Philipsbourg. Mais pour Brisak
et les deux Alsaces sans Brisgauv et Suntgauv et les villes forestières:|, je croy
qu’il |:y a lieu de l’espérer, et que si ilz sçavoient qu’on s’en deubst contenter
qu’ilz l’accorderoient:|. J’advoue bien que |:ce seroit un grand advantage et
qui esclatteroit fort, veu le peu que la France a jusques icy espéré dans l’ Em-
pire , et une grande gloire à la Reyne et à:| vous Monsieur. |:Mais si le Bris-
gauv , Suntgauv et les villes forestières demeuroient aux archiducz d’Inspruk,
jamais Brisak et les Alsaces ne se posséderoient par le Roy avec entière seure-
té :|. Que si on |:les donnoit au duc de Bavière, cela seroit un grand coup:|,
principalement si on fesoit en sorte que |:la France eust la faculté de l’ acqué-
rir de luy, puisqu’on pourroit avoir par ce moyen tout ce à quoy on se seroit
relasché:|.
J’ay tesmoigné à monsieur Trautmensdorff l’estime que vous fesiez de luy,
que cette paix estant une fois faitte je ne fesois point de doute qu’il n’y eust
une estroitte liaison entre vous et luy. Que je sçavois bien que les services
qu’il a faits aux empereurs et à l’Empire les rendent assez considérable, et
combien cela augmentera encores si il fait la paix. Mais que ce ne luy sera pas
un petit affermissement d’avoir le principal ministre de France favorable, et
que tout ce que l’Empereur aura à désirer d’elle il ne puisse l’avoir que par le
moyen de monsieur de Trautmensdorff. |:J’ay veu qu’il s’en est senty touché.
J’espère que ce discours fera quelque bon effect et si il vous plaist dans une de
vos lettres de mettre encore quelque chose qu’on luy pust monstrer, cela ser-
viroit à le rendre plus facile à un traicté advantageux à la France et à laisser en
arrière celuy d’Espagne, ce qui nous le feroit avoir tel qu’on le peut désirer; et
desjà j’apprens que cette advance des Impériaux faict que Pennaranda songe à
parler:|. Si vous aviez aussi agréable de |:tesmoigner à l’ambassadeur de Ve-
nise qui est à Paris que vous sçaurés gré à monsieur Contarini s’il procure
l’advantage de la France:|, je croy qu’il |:y travaillera avec plus de soing, et il
est vray qu’il y peut, ayant créance avec Trautmansdorf:|.
Comme ceste lettre a esté faitte extrêmement à la haste affin de vous la pou-
voir envoyer par ce courrier, il ne se peut qu’il n’y ayt beaucoup de manque-
ments que je vous supplye très humblement d’excuser.