Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
199. d’Avaux an Mazarin Münster 1646 April 6
Münster 1646 April 6
Ausfertigung: AE , CP All. 60 fol. 61–64’ = Druckvorlage; überbracht durch Saladin . Kopie:
AE , CP All. 76 fol. 44–48’. Eigenhändiges Konzept: AE , CP All. 64 fol. 202–205.
Verlust der Depeschen vom 24. März, außer nr. 184. Rückenstärkung durch die Nachricht von
der Bereitschaft des Kaisers zur Entschädigung Frankreichs. Salvius in Münster. Absage aus
Schweden an Trauttmansdorff. Dessen Entschluß zu Verhandlungen mit Frankreich. Angebot des
Unterelsaß. Sichere Aussicht auf Zugeständnis beider Elsaß und Breisachs. Waffenstillstand im
Reich. Ansuchen der schwedischen Gesandten in Stockholm um Reduzierung der schwedischen
Forderungen. Interesse Salvius’ an der Botschaft in Paris nach Friedensschluß. Zustimmung Sal-
vius ’ zur Begünstigung Bayerns durch Frankreich. Andeutungen Volmars bez. der Hand der Kai-
sertochter und bez. spanischer Zugeständnisse. Widerlegung der Behauptung der Mediatoren hin-
sichtlich geheimer Verhandlungen in Paris.
Toutes les despêches que nous apportoit cet ordinaire
Der nrs. [ 181 ] und [ 182 ] hätte bringen sollen, s. [ nr. 181 Anm. 1 ] .
hormis quelques lettres particulières, entre lesquelles j’ay trouvé grâce à Dieu
celle dont il vous a pleu m’honorer le 24 e du passé et une autre du sieur de
Préfontaine par laquelle j’ay receu aussy l’honneur de voz commandemens. Je
n’ay pas manqué en mesme temps d’informer monsieur le duc de Longueville
et monsieur de Servien de l’avis que Vostre Eminence a eu que |:l’Empereur
donne les mains à nostre satisfaction:|; j’ay dit que de la fasson dont Vostre
Eminence en avoit parlé au sieur de Préfontaine il n’y avoit pas lieu d’en
douter, et qu’elle luy avoit tesmoigné |:sur ce sujet qu’il est de très grande
importance de tenir ferme:|. Je puis dire Monseigneur que cet avis et cet
ordre sont arrivés très à propos; le mesme matin que je les receus monsieur le
duc de Longueville avoit desjà fait demander heure au comte de Trautmans-
dorff pour l’aller voir; l’après-disnée nous fusmes en conférence avec mon-
sieur Salvius; le lendemain les médiateurs nous firent une offre |:et nous pres-
sèrent vivement de nous relascher:|; et à l’occasion des festes monsieur de
Servien et moy avons aussy fait et receu plusieurs visites. |: Or comme chacun
est contre nous au point de la satisfaction:|, au moins telle que nous la vou-
lons , et que les Impériaux y sont |:favorisez des médiateurs, des estatz de
l’Empire, des Bavarrois et de noz alliez mesmes:| quoyque ceux-cy en parlent
discrètement, il me semble que |:l’authorité de Vostre Eminence nous a don-
né de nouvelles forces:|.
|:La présence de monsieur de Salvius a produit un autre bon effet. C’est:|
qu’aiant esté attendu impatiemment par monsieur de Trautmansdorff qui es-
péroit tousjours quelque favorable response de Suède, et luy aiant dit tout net
qu’ilz ont receu ordre depuis peu de jours de n’escouter aucune proposition
pour la satisfaction de la couronne de Suède si en mesme temps l’on ne
contente la France et les estatz de l’Empire, |:le comte de Trautmansdorff a
pris enfin résolution de traitter avec nous:|. Monsieur Salvius arriva icy le
jeudy de la semaine sainte au soir
Am 29. März; so auch Trauttmansdorff an Ferdinand III. vom 30. März, APW II A 3
nr. [ 236 ] S. 451; vgl. hingegen [ nr. 191 Anm. 1 ] .
fusmes le visiter; il nous dit avoir charge de parler et d’agir comme il est porté
cy-dessus et que desjà Trautmansdorff luy avoit envoié demander audience.
Le mesme jour après midy Trautmansdorff le fut voir, et n’oublia rien pour le
sonder bien avant. |:Monsieur Salvius m’a dit cela en particulier:|. Mais
comme il ne trouva nulle ouverture pour séparer les couronnes il tesmoigna à
monsieur Salvius que ce n’estoit pas aussy son intention, et qu’il avoit creu
seulement que la satisfaction de la Suède estant arrestée elle ayderoit volon-
tiers à modérer les prétentions excessives et intolérables de la France: qu’alors
les Suédois par la cession d’un Estat dans l’Empire estans faitz «cives Romani»
ils auroient intérest qu’il ne fust pas desmembré, et que d’ailleurs il importoit
à la Suède que |:de si puissans voisins de l’Allemagne comme sont les
François n’y eussent pas un grand establissement:|. Ce sont les mesmes paro-
les que luy tint Trautmansdorff outre beaucoup d’exorcismes. Ce dernier ef-
fort fut inutile, et néantmoins le lendemain qui estoit la veille de Pasques le
comte de Penneranda seul visita monsieur Salvius, comme Trautmansdorff y
avoit aussy esté seul. Il se servit de diverses raisons pour exaggérer nostre
dureté |:et pour flatter la couronne de Suède et ses plénipotentiaires:|, mais
l’ordre absolu de laditte couronne luy aiant fermé la bouche aussy bien qu’à
Trautmansdorff, |:celuy-cy visita les médiateurs le jour de Pasques et les char-
gea de l’offre qu’ilz nous ont faitte de la Basse-Alsace:|.
Je sçais Monseigneur et de lieu très asseuré que |:les Impériaux passeront
outre, et peut-estre mesmes jusques à nous accorder la Haute- et la Basse-
Alsace avec Brisack:|. Ce seroit nous |:laisser tout jusques au Rhin, car le
Suntgau est compris dans la Haute-Alsace et est un des meilleurs pays du
monde:|. Si cella se peut obtenir et que les Suédois et Hessiens soient asseurés
de leur satisfaction, je ne sçais si Vostre Eminence ne jugeroit point à propos
de |:faire une suspension d’armes dans l’Empire pour beaucoup de res-
pectz :|.
Il est certain que jusqu’à présent les plénipotentiaires de Suède ont pouvoir
|:de se contenter de la Poméranie, de Wismar et des éveschez de Brême et de
Verden:|. Mais j’ay sceu |:de monsieur Salvius qu’ilz ont escrit en Suède pour
avoir ordre de se relascher encores de l’une des deux Poméranies ou des éves-
chez . Il a plus fait et m’a monstre:| une lettre qu’il a receue d’un sénateur son
amy par laquelle il luy mande que |:leurs raisons ont esté fort considérées et
qu’il croit qu’au retour de la reyne à Stockolm l’on s’en remettra à eux:|, mais
|:que cependant le plus seur est de se tenir à leurs ordres:|. Je me trouve bien
en peine comment je pourray sçavoir quelle aura esté |:cette résolution de la
reyne de Suède, car monsieur Salvius:| ne m’a jamais rien escrit de |:si délicat
ny ne le dit pas tousjours, mais il a de bonnes heures:|.
Il m’a tout à fait guéri du soupçon qu’on a eu que |:monsieur le chancelier
Oxenstiern ne désirast pas la paix:|.
J’ay apperceu dans son entretien qu’il |:auroit inclination à estre ambassadeur
ordinaire en France après la paix:|. Je n’ay pas manqué de l’affermir en cette
pensée et de l’asseurer qu’il |:seroit veu et traitté très favorablement de:| Vos-
tre Eminence qui cognoist son mérite. Il me répliqua que si la France ne
|:tient qu’un résident à Stockolm, la couronne de Suède se contentera d’avoir
aussy un résident à Paris:|. Ce que je puis dire de luy Monseigneur et qui est
vray c’est qu’il est fort intelligent et fort commode. Il faudroit en ce cas qu’il
eust ordre s’il est possible de |:visiter Vostre Eminence en la mesme sorte que
les ambassadeurs de l’Empereur et du roy de Polongne la visitent, car mon-
sieur Grotius n’alloit point chez feu monsieur le cardinal de Richelieu:|.
Il est demeuré d’accord avec moy que |:le duc de Bavières se conduit de telle
sorte:| à l’esgard des couronnes qu’il est raisonnable de |:l’obliger aussy et
favoriser ses intérestz:|. Il a adjousté en confiance que |:monsieur Oxenstiern
n’est pas dans ce sentiment:|, mais que nous faisions bien de |:mesnager l’ es-
prit de ce prince:|, et que nous n’avions qu’à continuer. J’ay compris par
quelques autres paroles prononcées à demy, et par son geste, que nous tire-
rons en cella |:la couronne de Suède à ce que nous voudrons, et qu’il n’y sera
pas inutile:|.
|:Monsieur Wolmar:| a chargé un sien confident de me parler comme de
luy-mesmes |:d’un mariage de la fille de l’Empereur avec le Roy:|, et vingt-
quatre heures après il a changé d’avis et luy a tesmoigné joye de ce qu’il ne
m’avoit pas trouvé à la maison lorsqu’il estoit venu pour m’en parler. Il luy a
dit que les |:Espagnolz sont capables de céder le Roussillon et l’Artois en
donnant mesmes les deux villes d’Aire et de Saint-Omer, et de faire une trêve
pour le Portugal:|. J’ay respondu que nous ne quitterons jamais la Catalon-
gne non plus que Thionville ny Gravelines et Bourbourg. Je ne vous rapporte
Monseigneur que la substance des choses, les raisons et les moiens que j’ em-
ploie pour soustenir cette fermeté ne serviroient qu’à vous faire perdre du
temps.
Vostre Eminence dit très vray que les médiateurs sont au désespoir que les
prétendues facilités du conseil du Roy s’accordent si peu avec la conduitte de
ses plénipotentiaires. Mais ils passent bien outre, et nous ont voulu faire
croire qu’il y a eu quelque négotiation segrette qui rend leurs soins et nostre
résistence inutiles parce que les conditions en ont esté beaucoup plus modé-
rées à Paris qu’elles ne sont à Munster. J’ay cherché ce qui peut avoir donné
lieu à cette erreur, et n’aiant pu en apprendre autre chose sinon que les pléni-
potentiaires d’Espagne disent que Vostre Eminence mesmes les a fait propo-
ser et que cella se peut vérifier par escrit, j’ay demandé pourquoy donc les
Espagnols n’ont pas entendu à ces conditions dont ils se louent, pourquoy ils
ont laissé perdre de delà une telle occasion de faire un bon traitté pour venir
icy chercher des refus et des difficultés continuelles. La response a esté si
foible que j’en ay pris sujet de faire remarquer l’artifice du discours. Il de-
meure pourtant dans leurs espritz que nous enchérissons sur ce que noz mais-
tres ont fait, et la malice des ennemis est venue à tel point qu’ils expliquent
cella comme si la France ne vouloit point de paix puisque ce qu’elle bastit
d’un costé elle le destruit de l’autre. J’ay creu à propos Monseigneur de vous
en rendre compte, mais je reviens à dire qu’il m’a paru que l’objection que j’y
ay faitte a um peu décrédité cette calomnie.