Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
198. Longueville an Mazarin Münster 1646 April 6
Münster 1646 April 6
Ausfertigung: AE , CP All. 60 fol. 56–60 = Druckvorlage; überbracht nach Dorsal fol. 60’ durch
Saladin . Kopie: AE , CP All. 76 fol. 38–43.
Sondierungsversuch Peñarandas. Erste Annäherung Trauttmansdorffs an Frankreich: Angebot
des Unterelsaß. Trauttmansdorffs Angebote an Schweden, schwedische Forderungen nach Sal-
vius . Bemühen Longuevilles, Salvius von der Angewiesenheit Schwedens auf die französische Al-
lianz zu überzeugen. Gespräch mit Trauttmansdorff: Interesse des Kaisers an Verständigung mit
der Pforte. Bitte um Weisung bez. eventueller französischer Zugeständnisse im Fall der Abtretung
Philippsburgs und bez. Form und Höhe der Türkenhilfe für den Kaiser. Zurückweisung von
Trauttmansdorffs Vorschlag betr. Unterpfalz. Vorteil eines baldigen Abschlusses im Reich: Isolie-
rung Spaniens. Rat zu vorsichtiger Kriegführung. Komplimente. Rechtfertigung des Abschieds-
besuchs Bellezias.
La |:response ferme que nous avons faicte aux Espagnolz les estonna:| extrê-
mement |:et les médiateurs aussi:|, de sorte que de ce costé-là je n’ay rien
présentement à vous mander sinon que nous apprenons tousjours qu’ilz |:ont
ordre d’avancer le traicté:|. Mais le peu de connoissance que |:Pennaranda a
des affaires le retient de parler:|, joint aux |:espérances que luy donnent les
divers mouvemens qu’il croid estre parmy les Provinces-Unyes:|. Il a voulu
néantmoins |:me faire sonder si je luy pouvois promettre que me disant jus-
ques où il pouvoit aller je n’en parlerois à qui que ce fust, qu’en cas que je
visse qu’il y eust lieu de traicter là-dessus:|. Comme |:la personne à qui on
s’addressa, qui est le baron de Charembourg , n’estoit pas fort considérable, et
que mesme ce n’avoit point esté Pennaranda qui luy eust parlé, je ne voulus
pas pousser l’affaire plus avant, et respondis que je ne pouvois rien entendre
que je ne communiquasse à mes collègues, et dont je ne rendisse compte à la
Reyne:| et à vous Monsieur; que je le pouvois asseurer que |:personne n’en
parleroit et n’en voudroit tirer aucun advantage:|. Il en est demeuré là.
Pour ce qui est des |:Impériaux, ilz ont esté fort longtemps sans nous rien
dire, et il a paru que c’estoit en attendant de voir s’ilz pourroient conclurre un
traicté particulier avec les Suédois:|. Mais comme |:ils ont sceu de monsieur
Salvius que les ordres de Suède estoient exprès de ne rien faire sans la France,
Trautmensdorf a commencé à voir les médiateurs qui nous sont ensuite venus
trouver pour nous proposer la Basse-Alsace:|. Nous |:leur fismes cognoistre
que nous demeurions fermes aux demandes que nous avions faictes, mais que
pour observer:| ainsi que nous avions accoustumé la communication avec
nos alliez que nous leur en parlerions |:avant que de leur porter la response
qu’ilz jugeoient bien desjà que nous avions à leur faire:|.
|:Trautmensdorf cherche à faire la condition d’une des deux couronnes affin
qu’elle facilite celle de l’autre. Puisqu’il ne peut venir à l’entière désunion, et:|
comme |:la France demande ce qui appartient à la maison d’Austriche, il a
voulu venir à contenter:| premièrement |:la couronne de Suède, et a offert, à
ce que mesme m’a dict monsieur Salvius, la Poméranie entière, le port de
Vuismar en Mechelbourg, non pas par paroles expresses, mais leur en laissant
quelque espérance, ou bien l’une des Poméranies, le port de Vuismar:| ainsi
que dessus, |:l’archevesché de Bremen et l’évesché de Verden:|. Néantmoins
je |:luy ay veu l’esprit fort content, et bien plus porté à la paix qu’auparavant,
et mesme je cognus bien qu’il voulut sonder de moy si nous nous contente-
rions de la Basse-Alsace:|. Il |:m’a dit que ses ordres de Suède les plus res-
trinctz alloient aux deux Poméranies, le port de Vuismar et l’évesché de Ver-
den , et m’a fort prié de ne parler point de ce que luy avoit dict Trautmans-
dorf , n’estant pas une offre formelle non plus que ce qui nous a esté dict de la
Basse-Alsace. Je juge par le discours de Salvius que les Suédois se relasche-
roient fort volontiers d’une des Poméranies pourveu qu’ilz peuvent avoir le
consentement du margrave de Brandebourg:|.
Je ne |:l’ay pas fort persuadé de diminuer ses demandes parce que je voy bien
que si une fois les Suédois estoient asseurez de leur faict, ilz nous presseroient
extrêmement de conclurre, ou voudroient nous engager à satisfaire leur solda-
tesque qu’ilz diroient nettement ne pouvoir retenir sans cela:|.
J’ay cru qu’il estoit à propos par |:manière de discours de faire cognoistre à
Salvius que tout ce qu’on donnoit à la Suède estoit sans le consentement de
ceux à qui il appartenoit:| et qu’ainsi quand la fidellité ne seroit pas si entière
qu’elle est entre nous, nous serions obligez de la garder pour avoir une garen-
tie valable de tout ce que nous obtiendrons par le traité. Que pour nous,
|:nous n’avions à craindre que la maison d’Austriche:| seulement. Mais qu’ilz
considéreroient bien sans doute que |:l’Empereur, les roys de Pologne et de
Dannemark, et l’électeur de Brandebourg pouvoient se joindre en un mesme
temps contre eux:|. Qu’il n’y avoit que |:la France seule qui pust les assister,
et qui seule souhaictoit leur establissement et leur grandeur, au lieu qu’ilz
voyoient bien que la Holande mesme en prenoit jalousie:| et qu’ilz ne pou-
voient |:estre asseurez du duc de Saxe:|.
J’ay veu que cela |:a faict telle impression sur luy qu’il m’a incontinent dict
qu’il falloit que l’alliance de France et de Suède se continuast en paix comme
en guerre:|.
Monsieur de Trautmensdorff m’est venu voir
Es handelt sich offenbar um die geheime Unterredung vom 4. IV. 1646, s. APW [ II A 3 nr. 252 ]
und Beilage S. 473–475.
temps ensemble et tenu divers discours, luy ayant dit lorsqu’il m’a parlé de la
satisfaction de la France, que nous ne nous relascherions jamais de l’Alsace,
les bras luy ont tombé et a dit qu’il n’y avoit donc plus rien à faire, et que
l’Empereur seroit contraint de s’accommoder avec le Turc. Je luy ay respondu
que quand l’Empereur en monstreroit l’exemple je ne sçavois pas ce que l’on
feroit. Mais que je le pouvois bien asseurer que si la France estoit capable de
prendre une telle résolution avec ses alliez, elle trouveroit bien plus de facilité
à s’accommoder avec le Grand Seigneur, qu’il n’y avoit point de traité qu’on
pust essayer de faire avec luy qu’on ne vist rompre en un instant, et que si ilz
se portoient à des résolutions extresmes, que la France et la Suède seroient
contraintes à la fin d’en prendre de semblables.
|:J’ay cru nécessaire de luy tenir ce discours voyant bien que la seule craincte
du Turc peut porter l’Empereur à contenter la France, et que si en donnant
quelque chose au Grand Seigneur ilz se pouvoient asseurer de ce costé-là, ilz
ne marchanderoient point à le faire:|. C’est ce qui me fait croire qu’il ne
seroit pas inutile d’advertir monsieur de |:La Haye d’y avoir l’œil:|.
Monsieur de Trautmensdorff s’en est allé assez promptement après cela |:et
parlant de s’en aller bientost à Osnabruk, où il fera:| infailliblement |:ses
derniers effortz:|.
Il est sans doute que si il y avoit quelque chose à |:avoir qui ne fust point à la
maison d’Austriche, ilz iroient bien plus viste avec nous:|. C’est ce qui m’a
fait songer à |:Philipsbourg:|, voyant d’ailleurs ce que le sieur |:d’ Anctovil-
le :| m’a mandé de la |:disposition de monsieur de Trèves:|. Je vous supplye
très humblement Monsieur de me faire sçavoir si vous jugez que |:pour avoir
cette place il fust plus avantageux de se relascher de quelque autre chose, et
quelle offre on peut faire à l’Empereur pour la guerre du Turc:|, désirant
pour cela seulement |:de l’argent et point des hommes:|. Je croy que |:offrant
quelque chose par an cela ayderoit à rendre plus forte nostre satisfaction:|.
Nous |:n’avons rien voulu promettre, nous estans excusez sur ce que nous
n’en avions point d’ordre:|, et nous nous sommes contentez de leur dire que
nous en escririons |:et que nous pensions que Leurs Majestez se pourroient
bien porter jusques à deux cens mil escus par an:|. Mais ilz n’en ont pas |:fait
grand cas, croyans que la grandeur de nostre demande, et la considération
d’une guerre si juste méritoient un bien plus grand effort:|.
|:Trautmansdorf a voulu me porter à retenir du Bas-Palatinat avec l’Alsace
pour rendre nostre satisfaction plus grande et considérable aux despens d’ au-
truy et non pas aux leurs. Je l’ay:| entièrement |:rejetté:|.
Ce que je trouverois de plus advantageux |:à faire promptement un traicté
avec l’Empire c’est qu’après l’Espagne seroit obligée de consentir à toutes les
conditions que la France désireroit, et que les mouvemens du Turc empesche-
roient que l’Empereur ne pust assister l’Espagne, outre les autres seuretez
qu’on en pourroit prendre dans le traicté:|.
Voyant Monsieur |:les choses en l’estat qu’elles sont:| je prends la hardiesse
de vous dire que j’estime que |:en Catalogne ny partout ailleurs on ne doit
rien précipiter ny hazarder:|, mais se donner |:le loisir d’exécuter ce qu’on
voudra entreprendre avec autant de seureté qu’il se pourra:|; estant certain
que |:si les affaires se maintiennent, se prévalant seulement:| des advantages
qui se peuvent prendre durant ceste campagne |:sans se haster ny trop hazar-
der :|, les ennemys se trouveront réduits à |:venir aux partys que l’on désirera
d’eux, au lieu qu’un mauvais succez tant soit peu important empireroit fort
noz conditions:|.
La passion que j’ay pour le bien des affaires et pour vostre gloire particulière,
m’obligent de vous dire avec une entière franchise mes sentiments qui sont
soubmis à la parfaitte connoissance que vous avez des choses dont tous les
jours vous nous donnez des marques si essentielles que nous sommes obligez
d’advouer que de loing vous voyez plus clair que nous de près, et que vous
nous redressez souvent aux choses où nous manquerions sans vos lumières.
Pour |:Belletia:| nous n’avons pas cru ne pouvoir pas |:refuser de le voir:| à
cause de l’instante prière que nous en avoit faitte |:le marquis de Saint- Mau-
rice :| qui nous disoit |:estre perdu sans cela:|. Joint qu’alors que nous l’ a-
vons |:veu:| il n’y avoit autre |:ordre pour luy que de s’en retourner pour
satisfaire à la volonté de la Reyne, et point d’aller en Pologne:|; d’ailleurs je
vous puis asseurer qu’il n’en peut |:arriver d’effect préjudiciable, les paroles
qui furent tirées de luy:| par estonnement |:aydant beaucoup à faire cognois-
tre par son propre adveu la raison qu’on a eue de désirer son esloignement, et
nous n’avons point cru, veu l’estat où estoit la chose, que nos ordres nous
obligeassent à refuser ce que désiroit le marquis de Saint-Maurice, puisqu’il
ne s’agissoit point de traicter d’aucune affaire avec Belletia:| …