Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
167. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 März 17
Paris 1646 März 17
Kopien: AE , CP All. 75 fol. 417–420 = Druckvorlage; AE , CP All. 79 fol. 23–29; Ass. Nat.
272 fol. 170–176’. Ausfertigung überbracht, nach Dorsal der Druckvorlage fol. 420’, durch Sa-
ladin
Saladin, frz. Kurier; Ankunft in Münster nach nr. 186 (PS): 1646 März 24; er kehrte am
7. April nach Paris zurück, wo er am 12. April eintraf, s. [nr. 192 Anm. 1] .
S. 563–577.
Zuversicht in die Bündnistreue Schwedens. Üble Wirkung des spanischen Angebots in Holland.
Hinterlist der Spanier. Erhöhung der Subsidien, um die Generalstaaten zur Teilnahme am Feld-
zug zu bewegen. Rückkehr d’Estrades’. Ansprüche und Absonderungstendenzen der Holländer.
Ihr Mißfallen am Anspruch Schwedens auf Pommern. Waffenstillstandsfrage nicht mehr aktuell.
Befriedigung über die Zuziehung der Franzosen zu den Reichsangelegenheiten. Interesse Bayerns
an der Satisfaktion Frankreichs. Billigung der Ausführungen der Gesandten gegenüber den Medi-
atoren, speziell über das spanische Angebot. Hochmut der Spanier. Einstellung Contarinis. Kata-
lonien. Portugal. Taktik Trauttmansdorffs. Feldzugspläne. Chanut. Mißbilligung des Abschieds-
besuchs Bellezias. Verärgerung über die Politik der Herzogin von Savoyen. Plan einer Mission
nach Turin. Versetzungen und Ernennungen. Vautortes Erkundigungen über das Elsaß. Beunru-
higung Straßburgs. Unterhandlungen Saint-Nicolas’ in Italien. Kardinal d’Este als Protektor
Frankreichs in Rom. Absichten Modenas. Vermittlungsangebot Parmas. Haltung des Papstes.
Nachrichten aus Konstantinopel und Venedig. PS: Hinweis auf nr. 169. Zufriedenheit der Por-
tugiesen mit dem Einsatz der Gesandten. Interessen Oldenburgs. Ankunft d’Estrades’.
Vostre lettre du 3 e du courant receue le 14 e nous a donnée [!] une ample infor-
mation de plusieurs choses qui estoient venues à vostre cognoissance, depuis
que vous nous aviez escript, et Sa Majesté selon sa coustume s’est donné le
loisir de l’escouter lire, qui m’a commandé de vous faire sçavoir qu’elle est
tousjours esgalle à elle-mesme, pleine d’estime pour vous, et qu’elle a tant de
confiance en voz personnes, qu’il n’y a rien dont elle ne veuille vous faire
part, et que tout ce qui pourra advancer l’œuvre de la paix, et vous authoriser
dans l’assemblée, vous sera tousjours punctuellement envoyé. Elle espère que
par le retour de monsieur de Saint-Romain vous aurez la confirmation de ce
qui vous a esté mandé par monsieur de La Thuillerie, et que les ministres de
Suède qui sont en Allemagne observeront fidellement les ordres qui leur se-
ront envoyez, et de bonne foy ce qu’ilz vous auront promis. Il fauldroit que
cette reyne fût au dernier point dissimulée, et que le chancelier fût peu jaloux
de sa réputation, si aprez tant de promesses solemnelles accompagnées de
plusieurs raisons solides dont ilz font parade, ilz venoient à contrevenir aux
engagemens qu’ilz ont avec nous, qui demeurons persuadez de leur bonne
foy, par celle que nous leur voulons garder. L’ordre que cette Majesté envoye
à son ministre qui réside à Munster, d’avoir peu de communication avec les
Espagnolz
en sa court, et Rozenhan pour s’y conserver plus de confiance en aura moins
avec noz parties; ainsy la plainte qui a esté faitte de la familiarité qui estoit
entre eux, aura produit un bon effect. Bien esloigné de cela, la proposition qui
vous a esté faitte de la part des Espagnolz, s’ilz se sont proposez l’advance-
ment de la paix, puisqu’elle a donné tant de jalouzie aux alliez, qu’il fauldra
bien du temps pour regagner envers eux une parfaitte confiance. Et il a paru
bien clairement que les médiateurs ont esté déceuz par les aultres, et la mau-
vaise foy de ceux-cy qui dans le mesme moment ont donné pour conclu le
mariage du Roy et de l’infante, en ont expozé les conditions, et tout d’un
temps en ont proposé d’un accommodement avec les Estatz, qui ont failly à
demeurer persuadez que la franchise avec laquelle vous leur aviez parlé estoit
l’effect d’un extraordinaire artifice, et l’arrivée de monsieur d’Estrades en
Hollande, en cette conjoncture, avoit encores contribué à faire réussir celuy
de l’ennemy, comme s’il ne s’y estoit acheminé que pour leur en faire quelque
ouverture, que des espritz malicieux ont bien ozé avancer avoir de longue
main esté faitte au prince d’Orange, mais s’en estant expliqué en pleine as-
semblée, il a fait cesser la mauvaise opinion qu’on avoit de luy, et fait cognois-
tre que c’estoit à tort qu’on vouloit blasmer de nostre conduitte; et ensuitte il
a esté résolu que vous seriez remerciez de la confiance dont vous avez traitté
avec leurs ministres, et que cela sera accompagné de tous les tesmoignages de
respect que vous devez attendre de ces messieurs. L’advis que vous aviez pé-
nétré qu’ilz ne mettroient point en campagne, n’estoit que trop véritable, c’es-
toit une pensée assez establie parmy eux; mais la communication que nous
avons donnée au prince d’Orange de ce que nous avions résolu d’entrepren-
dre et la disposition en laquelle nous sommes non seullement de les assister
du subside ordinaire mais de l’augmenter, pourveu qu’ilz s’obligent comme
les années passées, les fera sans doubte changer de résolution, et prendre celle
de proffiter de la foiblesse de l’ennemy, et de la puissante diversion que noz
forces leur feront. J’espère que par un apostil je toucheray ce que je vous laisse
concevoir, et que monsieur d’Estrades sera arrivé avant que j’aye achevé de
vous escrire, puisque dez le 13 e de ce mois il avoit heureusement surgy au
port de Boulogne. Pour lever tant à Messieurs les Estatz qu’à monsieur le
prince d’Orange la mauvaise impression qu’ilz avoient prise sur le subject de
ce mariage, on a despesché un exprez au résident Brasset
Mazarin an Brasset, Paris 1646 März 17, s. [nr. 169 Anm. 1] .
dé que quelques-uns de Messieurs les Estatz s’estoient laissez entendre, que si
les Espagnolz continuoient en cette pensée de donner pour dot les provinces
qu’ilz possèdent, que nous serions tenuz de leur en céder la part qui leur en estoit
abandonnée pour la conquérir
peut estre allégué sur la matière, je vous le laisse juger. Il est mandé audit sieur
Brasset que vous aurez ordre de vous plaindre du mauvais procéder dont l’on
uze en nostre endroit, et que l’artifice de noz parties a plus tost esclatté, que la
belle proposition qu’ilz vous ont fait faire n’a sceu estre acceptée ou refusée;
de laquelle de deçà on ne s’est pas beaucoup esmeu comme vous aurez peu
voir par la response à vostre despesche apportée par le secrétaire Coiffier , du
contenu de laquelle vous jugerez aussy quelle pouvoit estre la disposition de
Sa Majesté et en faveur de Messieurs les Estatz, et dudit prince d’Orange. Et
en cela sommes-nous à plaindre que nous occupans continuellement à leur
procurer divers advantages, nous ne soyons pas asseurez qu’ilz seront con-
stans en leurs promesses, et qu’ilz auront la gratitude qu’ilz doibvent avoir
pour cette couronne. Quelques-uns d’entre eux n’ont pas craint d’avancer
ainsy que je vous l’ay escript , que pour asseurer leur repos, ilz ne debvoient
point s’arrester par nulle considération, et que le bien publiq est la souveraine
loy, et les mesmes ont advancé des exemples pour authoriser leur injustice,
mais il faut espérer que les plus sages d’entre eux résisteront à une si mauvaise
ouverture qui se treuve combattue des intérestz particuliers du prince d’Orange.
J’entre pourtant en quelque appréhension qu’elle soit soustenue puissam-
ment, parce qu’ilz ont donné, ou feint prendre trop de croyance à ce faulx
bruit qui a esté semé parmy eux, que nous avions arresté touttes les condi-
tions de nostre traitté, et que c’est pour treuver une excuse à leur infidélité,
qu’ilz nous en veullent reprocher une; si je les soupçonne à tort, je leur en fais
une excuse, mais je tiens estre fondé. Comme je sçais qu’ilz ont pour fonde-
ment de leur grandeur, la continuation de leur trafic, et qu’ilz ayment mieux
que les pays où ilz le font soient en des mains de princes foibles, affin qu’ilz
ne soient contraintz de recevoir les loix qu’on leur voudroit prescrire, et en
puissance d’en donner, je ne fais point de doubte que la demande faitte par les
Suédois de la Poméranie ne les ayt alarmez, mais je vouldrois bien leur de-
mander s’ilz ont creu qu’ilz doibvent s’en départir, et avoir fait fortement,
longuement et heureusement la guerre, sans qu’il leur reste rien de leurs
conquestes. Autant que la suspension d’armes que vous aviez désiré promou-
voir entre les Suédois et les Impériaux pouvoit estre utile à l’Empire, aultant
pouvoit-elle causer de mal aux Espagnolz lesquelz l’ayant dissuadée à leurs
alliez d’y entendre, ont advancé leurs affaires particulières, mais si c’est sans
avoir pris précaution qu’ilz ne tenteront pas le sort d’un combat, leur pru-
dence pouvoit bien se treuver deffectueuse; la vostre pour l’éviter estoit com-
plette, et de cela il n’eschoit plus de parler, soit pour l’avoir desjà amplement
fait, que pour [ce que] le moment qui estoit à craindre, et qui pouvoit estre
décisif de plusieurs choses est passé. Vous avez gagné un advantage merveil-
leux disposant les députez des estatz de l’Empire d’entrer en communication
de leurs affaires avec vous. Ilz l’avoient tousjours appréhendé, et il a fallu bien
de l’adresse pour les y réduire. Cela mesmes accompagné de l’avoir exécutté
immédiattement aprez avoir rendu les mesmes respectz au nonce et aux mi-
nistres de l’Empereur a fait cognoistre à Sa Majesté le respect qu’on luy rend,
et quelle est l’opinion receue de l’estat florissant de ses affaires, et que l’am-
bassadeur de Bavières se soit bien porté en ce rencontre, fait juger de la bonne
disposition de son maistre à advancer le service de Sa Majesté et à luy procu-
rer satisfaction en ses justes demandes. Si je ne craignois de faire une disgres-
sion et de m’embarquer à une response superflue du mémoire qui m’a esté
envoyé de ce qui a esté négotié par monsieur d’Avaux, ou recueilly des inten-
tions de ceux qui sont à Oznabrug , je demanderois volontiers, si cet électeur
seroit d’advis que nous nous contentassions de la comté de Bourgogne, ou du
duché de Milan, et que nous nous esloignassions tant de luy. Ce seroit entrer
en la matière que je veux retrancher en m’appliquant à discutter ses intérestz,
et à faire une seconde demande, si ceux qui en parlent sont advouez de celuy
duquel ledit
vous avez rendue aux médiateurs a esté bien receu, principallement le soing
que vous avez pris de leur fairre entendre que plus pour leur respect que pour
toutte aultre considération vous aviez despesché vers Sa Majesté et que c’eust
esté bien plus avancer le traitté général de venir à des ouvertures particulières,
que de s’estre contentez de vous faire une ouverture vaste et telle que celle qui
vous a esté portée, par où vous leur avez fait cognoistre, que ne l’ayant receue
que comme un compliment, la response que vous en attendez ne sçauroit pas
estre de plus de valeur. La response de Peñoranda à la demande du sauf-
conduit et passeportz nécessaires aux ambassadeurs de Portugal, nous a sem-
blé bien haultaine, et la réflexion que vous y avez faitte, digne de vostre
grande expérience, et qu’est-ce qu’on ne debvroit pas appréhender des Espa-
gnolz, si leurs affaires avoient esté secondées de la fortune, puisque dans le
déplorable estat où elles sont, ilz ozent parler avec tant de fierté. C’est bien
juger que cette affaire et la perte de cette couronne les touche, qui traisne
aprez soy celle des Indes d’Orient et du Brésil; la response de Contarini est
sage, et la chaleur qu’il a tesmoignée contre Peñoranda, nous a fait faire le
mesme jugement que vous de son humeur, et que quand il s’est emporté
contre nous, ce n’a jamais esté avec un esprit de hayne, mais qu’il n’a sceu
comander la liberté du sien, auquel il permet touttes choses, estimant que la
naissance qu’il a eue en une ville libre, luy en acquiert le droit. Il nous a paru
et monsieur le nonce peu instruitz de ce que nous possédons en Catalogne, et
de la disposition du peuple de ce principat, lequel ne respire que la domina-
tion de France, et d’estre deslivrez de la crainte de retomber en celle d’Espa-
gne, lesquelz ont cet advantage que nous avons accepté leur domination, et
que nous nous sommes engagez à les deffendre comme faisans part de cette
couronne, de laquelle aultresfois ce comté avoit esté desmembré. Mais ilz
vous ont treuvez très préparez à leur respondre, qui leur avez aussy bien
adroittement insinué qu’il y peut avoir entre le Portugal et nous des engage-
mens dont les Espagnolz n’ont pu avoir de cognoissance; mais grâces à Dieu
cela n’est pas, et ainsy on nous sera obligé de ce que nous ferons pour eux,
sans qu’on nous puisse blasmer de quelque résolution que nous pourrions
prendre pour leur esgard. Si celuy qu’ilz ont publié roy eust suivy noz
conseilz, ses affaires seroient en meilleur estat; occupant beaucoup de l’au-
truy, c’eust esté un moyen de conserver le sien, mais il n’en a jamais esté
susceptible, ny de régler sa milice; et quand on les en presse, ilz disent qu’ilz
sont accoustumez de vaincre combatans sans ordre, et que quand ilz en veul-
lent garder, il leur succède mal. Si cette maxime peut estre soustenue et ad-
vancée par des captaines, je m’en rapporte à ceux du mestier. On ne peut
blasmer le comte de Trautmandorff d’attendre le retour de vostre courrier, si
c’est avec sa participation que les Espagnolz ont fait faire leur belle ouverture,
sans cette considération il devoit proffiter du temps, et celuy s’advance que
Bavières sera obligé de remettre ses forces, et de laisser celles de l’Empereur
exposées à celles de Suède, lesquelles treuvant leur ennemy affoibli seront
pour marcher contre, et faire des progrez considérables, selon que vous l’au-
rez appris du baron d’Avaugourt. Wir beabsichtigen, uns jenseits des Rheins zu
postieren und mit ihnen zusammenzuwirken. Voraussichtliche Ankunft Tracys in
Kassel, wo sich unsere Soldtruppen allmählich einfinden dürften. Monsieur de La
Thuillerie rend si bon tesmoignage de celuy qu’il laisse en Suède
tiendra bien la place, et Sa Majesté en sera dignement servie. Si madame de
Savoye se persuade de l’avoir satisfaitte en retirant de si mauvaise grâce qu’el-
le a fait le Belletia de Munster, et soubz prétexte d’aller accomplir un office de
conjouissance, elle est bien trompée. J’ozeray mesme vous dire sur le subject
dudit Belletia, que la complaisance que vous avez eue pour le marquis de
Saint-Maurice, en luy permettant de se congédier de vous, n’a pas esté bien
receue; mais comme d’une chose faitte, et avec une si puissante intercession, il
n’en sera pas fait plus de mention. Je préveu[s] le sentiment de la Reyne, et
elle condamna ce que vous aviez consenty. Il fut dict assez hault par tous ceux
de son conseil, qu’il estoit inutile de donner et de réitérer des ordres, s’ilz
n’estoient exécutez, et que par trois diverses fois il vous avoit esté escript de
ne voir ny recevoir aulcune excuse dudit Belletia; et Sa Majesté a tout subject
d’estre mal satisfaitte infiniment de cette Altesse laquelle continuant à suivr 1
les conseilz qui luy sont inspirez par le marquis de Pianese, met ses affaires au
plus mauvais estat qu’on le sçauroit imaginer, et par l’obstination qu’elle a à
maltraitter les trouppes que nous avons delà les montz, et par permettre audit
de Pianesse, d’insinuer au duc, qu’il n’est hay en cette court que pour deffen-
dre ses intérestz. L’effect que cela peut produire est aysément pénétré et de
quel esprit ces choses sont advancée[s], le remède n’est pas difficile, mais
comme il peut avoir des suittes, on a peine à l’embrasser; quand on considère
ce que la France a fait pour Madame, ce qu’elle luy a fait rendre, et ce qu’elle
tient encores du sien, on se surprend de sa mauvaise conduitte, et que ne
doibt-on craindre de son esprit, quand une fois elle seroit deslivrée des garni-
sons que nous avons dans ses Estatz. Les princes ses beaux-frères
S. [nr. 50 Anm. 10] .
nent, et vouldroient bien qu’elle suivît des conseilz plus modérez et propor-
tionnez à l’estat de ses affaires. On parle d’y envoyer quelqu’un pour s’expli-
quer nettement avec elle de tout ce dont on n’est pas satisfait; mais celuy-là
n’aura pas tiltre d’ambassadeur, affin qu’elle ne conçoive pas qu’on en
ve[u]ille tenir un auprès d’elle, tant qu’elle sera de si mauvaise humeur. Au
lieu de monsieur de Couvonge qui commandoit à Cazal envoyé en Catalo-
gne en qualité de lieutenant général, on y destine monsieur d’Ayguebonne, et
au premier jour on envoyera quelqu’un pour luy succéder en la citadelle de
Thurin. La mort de monsieur d’Espenan
gouverneur à Philipsbourg. Je transcriray en ce lieu une lettre de monsieur de
Vautorte en datte du 26 e du passé qui porte qu’il est arrivé à Brizac; qu’il y
treuve de grands esclaircissemens de ce qui luy a esté demandé, desquelz
mesme il a desjà appris qu’il s’estoit mescompté en quelques pointz
contenu[s] au mémoire qu’il m’a envoyé; me prie de différer, mais c’est à tard,
de vous le faire remettre , et que dans 15 jours j’auray de quoy rester satis-
fait. Il adjouste que le magistrat de la ville de Colmar a esté très disposé à
l’informer de tout ce qu’il recherchoit; ceux de Strasbourg très esloignez de ce
sentiment ont tesmoigné s’en deffier, et estre offensez de la demande que vous
avez faitte de l’Alsace. Il croid qu’un de leurs secrétaires qu’ilz ont despes-
ché en cette court, m’en tesmoignera quelque chose. Il m’a présenté les lettres
de ses supérieurs, et pris jour pour m’entretenir; quand j’auray entendu sa
charge, il restera à la mienne de vous en donner une ample relation, à quoy je
ne manqueray pas. Deux despesches de monsieur l’abbé de Saint-Nicolas dat-
tées de Modène, nous ont fait sçavoir avec combien d’honneur et de respect
monsieur le cardinal d’Este avoit receu celuy qui luy a esté présenté de la
protection; que son frère despeschoit de deçà un sien confident
Wahrscheinlich der in APW II B 4 nr. 197 gen. marchese Mario Calcagnini (geb. ca. 1600),
seit 1634 in Diensten des Hg.s von Modena und mehrfach mit diplomatischen Missionen be-
traut. Im März 1646 war er als außerordentlicher Ges. nach Paris geschickt worden, um die
frz. Krone um Unterstützung der Ansprüche Modenas auf die Abtei Pomposa zu bitten ( DBI
XVI S. 502f.; Bittner-Gross S. 329, 333–336).
prétexte du remerciement deub par son frère, prendre les précautions des-
quelles il a besoin pour sa conservation, pour ensuitte faire une déclaration
ouverte de serviteur de cette couronne. Passant par Parme, il s’est entretenu
avec le duc des affaires du monde, et de ce qui luy avoit esté commandé,
duquel il a retiré qu’il hayt les Barberins, mais qu’il veut estre serviteur de la
France; qu’il croid que les affaires ne sont point en tel estat à Rome, qu’il n’y
eust des tempéramens à prendre, à la satisfaction des parties. Il a fort essayé
de justiffier le pape, et il luy fit grande parade de ses forces, soit pour estre
considéré comme un prince qui peut entreprendre ou ayder le tiers à se def-
fendre contre nous, et aprez un long entretien pour sa justification, a deman-
dé qu’on luy continuast les grâces qu’on luy avoit promises, et ayant pris
nouveau subject de parler des affaires de Rome, il a bien voulu qu’on enten-
dist qu’il les pouvoit accommoder, et que les Barberins y seroient compris. Si
par son moyen ou si par les instances de la république de Venize, et par les
conseilz du Grand-Duc, le pape vient à se modérer, vous en serez soigneuse-
ment advertis. Les bien entenduz de la court de Rome, et qui sont sur les lieux
tiennent que la maladie empire et que le pape est résolu d’aller à l’extresme
contre les Barbarins; qu’il est fomenté en la hayne qu’il a contre eux par le
Grand-Duc, et touttesfois l’ambassadeur de la République m’a dict que le
Grand-Duc avoit despesché un courrier à l’effect de ce qui est cy-dessus re-
marqué. Je ne voudrois guarantir l’advis, mais je suis bien asseuré que nostre
armement nous fait craindre en Italie, et que tous les princes qui ont des
Estatz baignez de la mer, en sont tous en jalouzie. Nachrichten aus Konstanti-
nopel von Ministerwechsel, aus Venedig vom Scheitern eines Angriffs La Valettes
auf Kandia.
PS: Par le mémoire qui vous est envoyé vous sçaurez encores plus particuliè-
rement les intentions de Leurs Majestez. J’avois obmiz de vous dire, que les
ministres du roy de Portugal qui sont à Munster se sont fort louez de vostre
courtoisie, et qu’ilz n’ont peu s’empescher de faire tesmoigner par deçà leur
satisfaction, ce qui vous doibt obliger à continuer de les favoriser en tout ce
qu’il vous sera possible. Empfehlung der Interessen des Grafen von Oldenburg ,
s. Beilage 2. Monsieur d’Estrades vient d’arriver, mais je ne l’ay encores peu
voir.