Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
165. d’Avaux an Mazarin Münster 1646 März 10
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Münster 1646 März 10
Ausfertigung: AE , CP All. 59 fol. 381–383 = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All. 75 fol.
387–390’; Eigenhändiges Konzept: AE , CP All. 64 fol. 72–74’.
Gespräch mit den Mediatoren: Mißbilligung der von den Spaniern in Holland ausgestreuten
Gerüchte; Opposition der Reichsstände, außer Bayern, gegen die französische Satisfaktion. Bestre-
ben Trauttmansdorffs, bei den Schweden Verdacht gegen die bayerisch-französischen Beziehun-
gen zu schüren. Einsatz Bayerns für die Satisfaktion Frankreichs. Beschwichtigung und Ermunte-
rung der Gesandten der Generalstaaten. Abwartende Haltung Trauttmansdorffs. Brief des Kur-
fürsten von Bayern an Trauttmansdorff. Dessen Antwort. Verbleib von Breisgau und Elsaß bei
Frankreich von den Bayern vorausgesetzt; Versprechungen an Krebs. Großmut Mazarins.
Nous venons présentement de chez les médiateurs. Nous leur avons représen-
té comme les Espagnolz ne font que brouiller, et qu’après n’avoir sceu porter
la France ny Messieurs les Estatz à traitter séparément les voillà qui publient
par toute la Holande que la paix est faitte avec nous moiennant le mariage et
l’eschange des Païs-Bas contre la Catalogne et le Roussillon. |:Les médiateurs
blasment cette conduitte et:| nous ont tesmoigné que le comte de Penneranda
la désavoue disant que les autheurs de tels bruitz faisoient bon marché des
terres et provinces de son roy.
|:Monsieur Contarini:| nous a voulu persuader que tous les estatz de l’Empire
catholiques et protestans nous sont contraires en la prétention de l’Alsace, et
que |:Trautmansdorff luy a dit:| pour en tirer avantage que |:les députez de
Trèves:| ont opiné plus résolument que nul autre contre la satisfaction de la
France. Il importe ce me semble que Vostre Eminence en soit avertie, et que
le |:mesme ambassadeur a dit que les seulz députez de Bavières ont parlé
nettement en nostre faveur:|, mais cette affection, dit-il, qu’ils tesmoignent
pour la France |:jointe aux instances que leur maistre fait à Vienne à mesme
fin donne lieu à l’Empereur et aux Suédois de se lier ensemble:|. Il a adjousté
sur ce propos que |:Trautmansdorf luy:| dit hier que dans Pasques il verra
d’estranges choses. Je croys bien Monseigneur que |:Trautmansdorf se sert
des conseilz du duc de Bavières:| pour donner jalousie de nous aux Suédois,
mais comme nous ne cachons rien à ceux-cy et que mesmes au dernier voiage
d’Osnaburg ils ont approuvé nostre conduitte sans y opposer autre chose si-
non que |:pour eux, quoyqu’ilz ayent la mesme intention que nous:|, qui est
de |:se relascher en l’affaire du Palatin et autres semblables:|, ils tiennent
qu’il est plus seur de |:ne s’en pas descouvrir encores si tost:|, je ne sçaurois
imaginer que |:la couronne de Suède soit capable de passer ainsy du blanc au
noir:| pendant que nous observons si exactement et presque scrupuleusement
l’alliance. Il est vray qu’ils ont grand dessein |:d’entrer dans le Haut-Palatinat
et d’attaquer vivement le duc de Bavières:|, et qu’on tient que l’armée impé-
riale |:les lairra faire pour le mortiffier et le mettre en estat de n’estre pas
considérable à la France:|.
Tant y a que Vostre Eminence a tousjours |:bien jugé du duc de Bavières et:|
dès lors mesmes que |:il nous paressoit encores tout impérial:| il agit au-
jourd’huy de tous costez pour |:faire accorder à la France ce qu’elle de-
mande:| et je souhaitte seulement qu’il luy pleust d’ordonner |:à ses ambas-
sadeurs de parler conjointement pour les deux couronnes et d’opiner à leur
satisfaction:| puisque sans cella l’on ne peut espérer de paix.
Il faut avouer Monseigneur que |:c’est le seul appuy que nous trouvons icy en
noz affaires:| et que nous le devons au soins et à la prévoiance de Vostre
Eminence. Noz alliez mesmes ont |:plus de répugnance que luy à nostre pré-
tention:|.
Nous sommes passés de là chez les ambassadeurs de Holande que nous avons
laissés bien disposés à croire la fausseté des bruitz de La Haye |:et la nécessité
de mettre en campagne s’ilz ne veulent vieillir à Munster et:| n’obtenir ny
paix ny trêve à bonnes conditions. Ils en escriront en ce sens à Messieurs les
Estatz. Ils avoient veu ce matin le comte de Penneranda non sans faire men-
tion du bruit qui court, mais il a évité d’en parler et leur a seulement res-
pondu: «C’est vous et nous qu’il faut marier ensemble et nous bien accor-
der.»
|:Trautmansdorf naguères pressé par les Bavarrois:| les pria pour l’honneur
de Dieu d’avoir encores um peu de patience, et que dans douze ou quinze
jours ils verroient ce qu’il fera.
|:Monsieur Contarini m’a dit en particulier qu’il ne parlera de deux semai-
nes:| et «che ci vuol tempo perché si discapricci». Cella monstre qu’il a des
espérances dont il veut voir le succès auparavant que de traitter avec nous.
|:Pendant le séjour que Trautmansdorff a fait à Osnabrug il a receu une lettre
du duc de Bavières
deurs de ce prince |:ont eu ordre de donner copie au comte de Nassau et à
Volmar:|, ce qui n’a pas moins |:fasché Trautmansdorff que la lettre
mesme:|. La substance est que |:le duc de Bavières veut la paix et qu’on n’y
sçauroit parvenir qu’avec la satisfaction de la France:|. Il a envoié |:exprès à
Vienne pour ce sujet le président de sa chambre des comptes
Dr. Johann Mändl (1588–1666), kurbayerischer Kammerpräsident, ( ADB XX S. 178–180 ;
Dickmann S. 266).
parler icy aux députez de Wirtzbourg et Bamberg:| et ce dernier n’a pas res-
pondu comme il faut selon l’intention que son maistre |:a fait tesmoigner
audit duc:|.
|:Contarini asseure que Trautmansdorff:| a fait une response haute et hardie
|:au duc de Bavières
bassadeurs que cela se sçait et que les Impériaux en font vanité:|.
|:Ilz m’ont remonstré par son ordre que la dame d’honneur de madame
l’électrice
données à des officiers de l’armée du Roy. |:Or ces terres sont situez [!] dans
le Brisgau et partant ilz présupposent qu’il nous demeurera:|. Il me semble
mesme que |:leur maistre ne se fera pas beaucoup:| solliciter pour mettre
|:Fribourg entre noz mains:|, mais ilz ne me l’ont pas dit précisément.
|:L’un d’eux qui est monsieur Krebs m’a demandé si le Roy ne payeroit pas
les debtes auxquelles l’Alsace:| est obligée, et que pour luy il a |:douze mil
florins à prendre sur ce pays-là:|. J’ay esté bien aise de voir qu’on aura occa-
sion de |:le gratiffier:| et n’ay point hésité à |:luy promettre son payement
aussytost que le Roy sera en paisible possession de l’Alsace:|.
Großmut Mazarins gegenüber seinen ehemaligen Feinden: c’est une chose mé-
morable et qui fera à mon gré un des beaux endroitz de vostre histoire.