Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
152. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 März 8
Paris 1646 März 8
Kopien: AE , CP All. 75 fol. 372–373 = Druckvorlage; AE , CP All. 64 fol. 48–49’, datiert:
1646 März 7; Ass. Nat. 272 fol. 153–154’, Vermerk am Kopf: Par le retour du sieur Coiffier.
Druck, datiert: 1646 März 7: Mém. et Nég. II S. 17–21; Nég. secr. III S. 108–109; Gärtner
VIII S. 429–433.
Reflexionen über das spanische Angebot und die Antwort der Königin. Aussicht auf neue Vor-
schläge der Mediatoren. Verbot der Berichterstattung in der Gazette. Unterlagen Vautortes über
das Elsaß. Glaser. Günstige Vorzeichen für die Verhandlung. Blanko der Königin.
Hätten Sie nr. 132 nicht nr. 131 beigegeben, je me dispenserois de vous escrire
sur le subject qui se présente, parce que vous treuverez l’expression naïfve
dans la lettre de Sa Majesté de ses intentions sur tous les pointz contenuz en
la vostre, et qu’elle a pris un soing très particulier de mesurer ses parolles,
affin qu’elle ne donne point subject à ceux qui en verront, ou à ceux à qui
ilz seront rapportez, d’y glozer, ou pour n’avoir assez bien receu le compli-
ment qui luy a esté fait, ou pour luy avoir donné trop de croyance. Il est vray
qu’elle a plus esvitté ce dernier terme, et cela avec tant de prudence que ceux
mesmes qui l’ont avancé, seront contraintz de le recognoistre. S’il vous eust
pleu rejetter cette ouverture comme ayans plein pouvoir, et appointer les dif-
férends qui sont entre les couronnes, et les obliger par cette ferme response de
s’ouvrir, vous auriez beaucoup fait pour nous, ou du moins vous ouvrir de voz
advis, et sur la response qu’il y convenoit faire, et sur ce qu’on se pouvoit
relascher et de noz prétentions, et de noz conquestes. Il fault juger que ce que
vous avez fait est accompagné de beaucoup de prudence, et que vous avez
voulu que Sa Majesté à laquelle on se vouloit soubzmettre des conditions du
traitté, duquel elle est partie, receust la proposition nue, et telle qu’elle vous
avoit esté présentée. Elle l’a fait examiner en son conseil, comme aussy sa
response, et tant Son Altesse Royale que Monsieur le Prince ont esté de l’ ad-
vis qui y a esté pris et sont entrez dans le sentiment de Sa Majesté qui prise la
defférence dont on uze en son endroit, et qui y establist son juste prix. Sa
Majesté s’est considérée en trois qualitez différentes, de mère, de royne régen-
te , et de sœur, et les deux premières luy ont empesché de se prévaloir de
l’honneur qu’on luy vouloit faire, ne pouvant faire surmonter les sentimens
de sa nature, ny ceux que sa réputation luy inspirent, par ceux que la qualité
de sœur luy pouvoit faire naistre. Quand elle dict que si elle estoit régente
d’Espagne, et qu’elle eust les lumières qu’elle a des affaires de France, ell 1
seroit hardie à leur donner conseil d’arrester leur malheur et noz prospéritez
par un promt accommodement, elle ne croit pas rien dire qui soit eslevé et
glorieux, mais entre seullement dans un sentiment raisonnable que les aultres
devroient avoir. Si je ne couppois court, insensiblement je m’engagerois à plus
parler que je n’ay résolu, et tant de considérations m’engagent à suivre ce
mouvement que je serois blasmable d’y contrevenir, qui ne doibs pourtant
vous taire que l’ambassadeur de la république de Venize m’a fait cognoistre
qu’il juge que nous ne pouvons payer une civilité que par une de pareille
force; et ce raisonnement m’a fait comprendre que Sa Majesté n’est pas hors
des termes qu’on doibt attendre de sa modération, quand elle dict que le roy
d’Espagne propose ce qu’il croit juste pour parvenir à la paix, ayant esgard à
ce que j’ay cy-dessus touché de ce qu’il a perdu, et de ce qu’il expose en la
continuation de la guerre, et que selon l’ouverture qui luy sera faitte, elle se
déclarera, jugeant que comme on luy a demandé une condition, qu’on luy en
concédera une aultre, et qu’on ne prétendra pas que pour les examiner
comme sœur, elle oublie qu’elle est mère et régente. Du mesme ambassadeur
j’ay pénétré que les médiateurs sont en obligation de faire des ouvertures, et
j’ozerois advancer qu’ilz y sont résoluz, et que ce sera avec le consentement
des parties, auxquelles la paix est si nécessaire, et eux-mesmes se déclarent
qu’ilz ne doibvent plus estre sur la primeur, qui premier fera des offres. Ilz
disent qu’il est honneste à celuy qui possède, de dire ce qu’il veut garder, et il
me semble qu’il est bien juste que celuy qui désire recouvrer, se déclare de ce
dont il demeurera content. Cette lettre ayant relation à une aultre ne doibt
pas estre considérée, je le déclare comme j’y suis obligé, qui ay fait faire def-
fenses au gazetier de parler en façon quelconque de la proposition qui vous a
esté faitte, que j’aurois scelée, si celuy qui en estoit chargé ne s’en estoit laissé
entendre à diverses personnes, et c’est ce qu’il a dict, qui m’a obligé de man-
der à Renaudot. Bien que je n’aye pas encores eu ce qui me doibt estre envoyé
par monsieur de Vautorte , je ne laisse de charger le présent porteur de ce qui
m’a esté remis par son secrétaire, et j’y jointz une carte, qui marque tout ce
qui est en ceux de la maison d’Austriche en l’une et l’aultre Alsace, jugeant
que si elle ne vous donne une entière lumière comme fait l’aultre de la partie
vériffiée par ledict sieur de Vautorte, elle aydera tousjours au dessein que vous
avez. Cette lettre sera suivie du partement d’un nommé Gloser
avoir bonne cognoissance du pays de l’Alsace, et des droitz de tous ceux qui y
dominent. Pour moy je ne le cognois pas, et n’en parle que sur le raport d’ aul-
truy . L’ambassadeur de la république de Venize a pris l’audiance de Sa Ma-
jesté pour luy dire qu’il espéroit beaucoup de vostre négotiation, non que
l’offre faitte par les Espagnolz luy donne ce sentiment, qu’en tant qu’il le
considère comme une marque de leur disposition et de leur foiblesse. On
pourroit sur la cognoissance qu’on en a, faire un pronostiq, et que ne pouvans
plus deffendre les Pays-Bas, asseoir ce jugement, qu’ilz sont pour les sacriffier
pour conserver le demeurant de leur monarchie. Vous pouvez sçavoir comme
nous qu’ilz ne s’y préparent pas trop, pour faire la guerre, d’où cela mesme se
peut conclurre. Ce que j’ay voulu adjouster que je vous envoyois ce que j’ a-
vois eu de monsieur de Vautorte, a donné lieu à quelque chose de plus que je
n’avois résolu.
PS: Bitte mir das Blanko der Königin zu bestätigen und, wenn Sie es nicht mehr
brauchen, zurückzusenden (ungültig gemacht).