Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
116. Memorandum Mazarins für Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 Februar 16
Paris 1646 Februar 16
Kopien: AE , CP All. 63 fol. 371–372’ = Druckvorlage; AE , CP All. 75 fol. 246–246’. Rein-
konzept : AE , CP All. 59 fol. 227–227’. Druck: Mém. et Nég. I S. 283–286; Nég. secr. III
S. 56.
Interesse der Generalstaaten am Tauschprojekt.
Raisons qui doivent porter Messieurs les Estatz à désirer l’eschange de la Ca-
talongne et mesmes du Roussillon avec la Flandre et le comté de Bourgongne
entre la France et l’Espagne
Il est sans doute qu’un semblable parti d’avoir ce que l’Espagne tient encores
aux Païs-Bas et rendre la Catalongne et le Roussillon ne peut et ne doit estre
que très bien receu de Messieurs les Estatz, puisque leur intérest propre s’y
rencontreroit avantageusement en ce qu’ilz pourroient s’asseurer pour jamais
de jouir d’un profond repos sans estre obligé aux despenses excessives qu’ilz
ont accoustumé de soustenir, puisqu’il ne se parleroit plus de trêve et que
toutes les occasions de la guerre finiroient par la cession que les Espagnolz
auroient faitte des Païs-Bas à Sa Majesté.
Que Sa Majesté en ce cas procurant que l’Espagne cédast à Messieurs les Es-
tatz les droitz et les prétentions qu’elle peut avoir sur leurs provinces, et la
France qui entreroit en sa place ratifiant cette cession avec toutes les formes
les plus solennelles que Messieurs les Estatz sçauroient désirer, ilz establi-
roient pour tousjours une souveraineté absolue et non contestée de qui que ce
soit et s’affermiroient une grandeur et une tranquillité durable, avec tous les
avantages et les commoditez que donne ordinairement la liberté d’un com-
merce universelle [!] par un esloignement pour jamais de leurs anciens et seulz
irréconciliables ennemis. Et ce d’autant plus que l’assiette de leur païs est telle
et si bien fortiffiée par l’art et par la nature que ce sera tousjours inutilement
que quelque puissance estrangère que ce puisse estre tentera d’y faire aucun
progrez, et imprudemment qu’elle s’y embarquera. Et bien que les forces de
l’Empire soient tousjours à redouter, néantmoins establissant une bonne ligue
offensive et deffensive entre cette couronne et Messieurs les Estatz il est cer-
tain que l’Empereur avec toute l’Allemagne mesme n’oseroit pas songer de
rien entreprendre contre eux.
D’ailleurs cet expédient les feroit sortir en un instant de l’embarras où ilz se
trouvent aussy bien que nous en ce que la France ne veut faire que la paix et la
Holande ne veut que la trêve, et toutes les difficultez qui arriveront sans
doute sur l’article 9 e seroient surmontées sans que l’on eust à se mettre en
peine de ce que l’on fera après la trêve expirée.
Mais une bien forte raison pour prouver qu’ils ne peuvent se deffendre et
doivent consentir à ce parti, c’est que desjà dans le traitté de 1635 où la divi-
sion des Païs-Bas que l’on espéroit de conquérir fut faitte, les Estatz creurent,
et avec raison, que leur plus grand avantage consistoit à s’asseurer un repos
qui ne fust plus sujet à altération par la sortie des Espagnolz des Pays-Bas [et]
par une plus estroitte union avec cette couronne qui s’est en tout temps inté-
ressée avec tant de soins à leur conservation et à leur agrandissement.
Monsieur le prince d’Orange y trouveroit aussy ses avantages particuliers en
ce qu’il achèveroit la guerre couronnant ses travaux par une fin glorieuse,
laissant Messieurs les Estatz victorieux, plus puissans que jamais et reconnus
sans aucun obstacle légitimes possesseurs d’un si beau et si grand païs.
Outre que l’exécution de ce parti fourniroit les moiens de mettre prompte-
ment les choses en estat de restablir les affaires du roy d’Angleterre, lesquelles
touchent le prince d’Orange au point que chacun sçait, non seulement pour le
mariage qu’il a fait, mais pour d’autres intérestz qu’il peut avoir à l’avenir
S. [ nr. 73 Anm. 8 ] und [ nr. 115 Anm. 10 ] .