Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
109. Memorandum Mazarins für Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 Februar 10
Paris 1646 Februar 10
Kopien: AE , CP All. 75 fol. 210–212’ = Druckvorlage; AE , CP All. 63 fol. 327–334’.
Konzept: AE , CP All. 59 fol. 192–197’, datiert: 1646 Februar 9. Druck: Mém. et Nég. I
S. 233–246; Nég. secr. III S. 60–63; Gärtner VIII S. 135–148. Regest, datiert: 1646 Februar 9:
Mazarin , Lettres II S. 717–718.
Vollmacht Peñarandas zum Friedensschluß. Nachrichten aus Spanien: militärische Schwierigkei-
ten der Spanier; Furcht vor Separatverständigung des Kaisers; Bereitschaft zur Abtretung des
Roussillon und der französischen Eroberungen in Flandern. Antrag Nanis auf Waffenstillstand im
Mittelmeer und in Katalonien. Beunruhigung des Prinzen von Oranien über einen Hinweis auf
spanisch-französische Geheimverhandlungen auf der Basis einer Heiratsverbindung. Sendung
d’Estrades’ nach Den Haag; seine Aufträge. Angebot Antwerpens für den Oranier. Hoffnung auf
vernünftige spanische Vorschläge. Üble Wirkung der Beschwerden Contarinis in Paris. Feldzugs-
rüstungen . Vorteile nachdrücklichen Eintretens für die Interessen Portugals. Entgegnung auf die
Drohung mit Auflösung des Kongresses. Vorteil direkter Gespräche mit den Spaniern. Rat, auf
Contarinis Andeutungen bez. einer Heiratsverbindung und Abtretung der Niederlande als Mit-
gift einzugehen. Günstiger Bericht La Thuilleries aus Schweden. Sendung Tracys nach Deutsch-
land . Aushebungen. Abneigung Volmars gegen Bayern.
Bevor ich nr. 86 beantworte, je vous diray que j’ay receu nouvelles d’Espagne
de fort bon lieu que l’on avoit envoyé par un exprès entière authorité à Pigne-
randa pour la conclusion de la paix à telles conditions qu’il jugeroit à propos,
et que quoy que l’on eust publié de l’ample estendue de son pouvoir il avoit
esté jusqu’à cette heure fort limité.
Que l’on ne voyoit pas jour en Espagne comme quoy secourir puissamment la
Flandre ainsy qu’ilz en estoient continuellement pressez par courriers sur
courriers qu’y dépeschoient le marquis de Castel Rodrigo et Picolomini
S. [ nr. 17 Anm. 1 ] .
que l’on recognoissoit comme impossible de mettre du costé de la Catalogne
cette année une armée capable de résister à celle du Roy, n’estant pas demeuré
de reste trois mil hommes de celle de l’année dernière qui fut presque entiè-
rement deffaicte, estans désespérez de tirer pas un soldat d’Allemagne, ne fai-
sans pas grand fondement sur ce qui peult ariver en Italie ny des Walons
qu’on leur doibt envoyer de Flandre, et beaucoup moins des levées qui se font
en Espagne, veu qu’estans obligez de conduire les hommes liez à l’armée ilz se
desbandent à l’instant quelque diligence qu’on y apporte.
Qu’ilz craignent extrêmement que l’Empereur pressé de la nécessité de ses
affaires et par Bavières et les aultres princes de l’Empire, ne face une paix
particulière avec la France et ses alliez, et que sur cela on avoit résolu de
donner ledict pouvoir à Pinneranda et de luy ordonner précisément qu’après
avoir faict toutes les remonstrances possibles aux ministres de l’Empereur
pour les obliger à ne s’accommoder pas sans l’Espagne il accordast plustost
toutes choses que de laisser conclurre une paix dans laquelle elle ne fust pas
comprise.
On me mande aussy que sy la France se veult contenter du Roussillon
et de ce qu’elle a conquis en Flandres sans s’oppiniastrer à la Catalogne et à
vouloir soustenir le roy de Portugal auquel pourtant ilz tumberoient d’accord
de donner quelque satisfaction, on pourra conclurre la paix en quatre jours.
Tous ces advis comme je vous ay dict cy-dessus viennent de personnes bien
informées et vous pourrez en recognoistre la vérité dans les conférences que
vous aurez avec les médiateurs et les ministres d’Espagne.
Ce que l’on mande des difficultez que le roy d’Espagne aura à mettre de ce
costé-là en campagne une armée considérable et de l’appréhention qu’il a de
ne nous pouvoir empescher de grands progrès cette année nous est confir-
mée [!] de tous costez, et depuis quatre jours par les instances que l’ ambassa-
deur de Venize qui est icy a faictes sur les lettres qu’il avoit receues de celuy
qui est à Madrid
Girolamo Giustiniani s. [ nr. 10 Anm. 4 ] .
par terre de ce costé-là. Ilz ont pris l’occasion de la proposition que nous
avions faicte en faveur de la républicque de Venize de faire une suspention
d’armes dans la Méditerrannée touchant laquelle je vous envoyay une copie
du mémoire qui fut communiqué de la part de la Reyne à l’ambassadeur Nani
au mois de novembre dernier , et refusans ladicte proposition dans ces ter-
mes -là, ilz ont tesmoigné qu’ilz y consentiroient volontiers sy la France vou-
loit aussy demeurer d’accord d’une trêve par terre en Catalogne, dont on
peult aisément tirer conséquence du peu d’espérance qu’ilz ont de se deffen-
dre de ce costé-là.
Le marquis de Castel Rodrigue jusqu’à cette heure ne m’a faict faire aucune
proposition, mais c’est bien luy à mon advis ou quelqu’un par son ordre qui a
faict dire en grande confidence à monsieur le prince d’Orange que la négotia-
tion de Munster s’entretenoit par une certaine apparence, mais qu’en effect la
paix se traictoit en grand secret entre la France et l’Espagne par le moyen du
mariage de l’infante, et que s’il n’y prenoit bien garde Messieurs les Estatz se
treuveroient mal récompensez du procédé qu’ilz tiennent avec la France, et
ledict prince frustré de tous les avantages qu’il peult avoir s’il ne la prévient
portant Messieurs les Estatz à conclurre avec l’Espagne sans elle.
Monsieur le prince d’Orange en a escript en grand secret à monsieur d’ Estra-
des , et quoyqu’il ne nomme pas Castel Rodrigue, il n’y a nulle difficulté que
cette charité vient de luy. Ledict prince tesmoigne dans sa lettre de n’avoir
point de soupçon qu’il y ayt aucun traicté puisque je ne luy en ay rien mandé.
Néantmoins il le dict en termes qui me font assez cognoistre qu’il en a quel-
que appréhention. C’est pourquoy j’ay creu qu’il seroit à propos d’obliger
monsieur d’Estrades à faire un voyage en dilligence à La Haye
l’esprit dudict prince au mesme temps qu’il pourra concerter et ajuster avec
luy les desseins de la campagne prochaine et tascher adroictement de le porter
à me donner conseil d’escouter les propositions que les Espagnolz me voul-
droient faire dans l’asseurance qu’il doibt avoir que tout luy sera aussytost
fidellement communiqué. Je le chargeray aussy de sonder avec la mesme ad-
dresse ses sentimens en cas que pour adjuster promptement toutes choses il
fust proposé de nous donner les Pays-Bas, parce que comme nous n’avons à
appréhender aultre chose dans la négotiation avec les Espagnolz que la jalou-
sie de Messieurs les Estatz et l’artiffice de nos ennemis qui pourroient les
desgouster de nous faisans cognoistre au prince d’Orange pour le gagner le
premier que nous traictons à part, nous serions exempts de toutes ces appré-
hensions sy je pouvois de concert et du consentement dudict prince négotier
là-dessus avec Castel Rodrigue pour remettre après la conclusion de toutes
choses à Munster.
Il me semble qu’un bon moyen pour obliger bientost le prince d’Orange à y
donner les mains, ce seroit comme je vous l’ay marqué cy-devant de luy don-
ner espérance de le gratiffier du marquisat d’Anvers à condition de le recog-
noistre de la France. Il ne fault pas doubter qu’il n’en fust ravy et qu’il ne
portast Messieurs les Estatz à consentir à la paix par ce moyen puisqu’il les
feroit jouir d’un proffond repos et les asseureroit de n’estre plus inquiétez par
les Espagnolz qui seroient alors bien esloignez d’eulx. Oultre que les raisons
qui les obligèrent à désirer de confiner avec la France lorsqu’ilz convindrent
du partage de la Flandre dans le traicté de l’année 1635
Art. 5 des Pariser Vertrages von 1635 (s. [ nr. 3 Anm. 19 ] ) sah die Teilung der Span. Nieder-
lande vor. Frk. sollte Cambrai, Cambrésis, Luxemburg, Namur, Hennegau, Artois und den
südlichen Teil Flanderns bekommen, die Generalstaaten Antwerpen, Malines, Brabant und
den nördlichen Teil Flanderns ( Waddington I S. 253f.).
assez fortes pour les persuader à la mesme chose quand on en treuveroit un
expédient auquel les Espagnolz s’accordassent, d’aultant plus que nous
consentirions à donner Anvers à monsieur le prince d’Orange.
Je vous suplie de tout mon cœur de tenir cecy fort secret et de prendre garde
qu’on ne pénètre ce que monsieur le prince d’Orange a escript à monsieur
d’Estrades parce qu’il recommande extrêmement que personne n’en sçache
rien.
Vous voyez Messieurs comme quoy les ennemis continuent leurs ruses et
qu’ilz ne peuvent pas se porter à prendre une bonne résolution et à nous
proposer quelque party qui soit recevable dans un temps qu’eux-mesmes
tumbent d’accord que sans que Dieu face quelque miracle en leur faveur ilz
ne peuvent éviter de plus grandes pertes cette campagne que celles qu’ilz ont
faictes la passée. Mais à la fin la conduicte de vous aultres Messieurs qui sans
vous flatter ne peult estre ny plus prudente ny plus ferme et plus adroicte
qu’elle est, les contraindra dans la foiblesse où ilz sont et dans le malheur qui
les poursuit à vous faire quelque proposition raisonnable dès qu’ilz seront une
fois pour toutes destrompez comme il y a apparence qu’ilz le devroient estre
de pouvoir séparer de cette couronne celle de Suède et Messieurs les Estatz
ainsy que vous en a menacé Contarini lequel nous faict grand tort par les
lettres qu’il escript à l’ambassadeur qui est icy toutes remplies de plaintes de
la dureté qu’il rencontre en vous aultres Messieurs, voulant faire croire que
vous vous estes déclarez de ne vouloir escouter aucune proposition qui aille
contre la rétention de tout ce que nous avons occupé sur les Espagnolz, ce qui
estant après raporté par cet ambassadeur à des personnes qui n’entendent pas
la façon dont il fault manier les affaires, elles concluent que nous ne voulons
pas la paix. Mais comme je vous ay mandé cy-devant , il fault faire ce que l’on
doibt et achepter par une mortiffication de quelque temps de la gloire et de la
satisfaction pour toute sa vie.
Une des plus grandes espérances que nous devions avoir que Penaranda et
Castel Rodrigo se résouldront bientost à nous faire quelque bonne proposi-
tion , c’est qu’ilz croient fermement aussy bien que le roy d’Espagne et les
ministres qu’il a près de luy que la France est résolue de veoir encor quels
advantages elle pourra remporter cette campagne auparavant que d’entrer
tout de bon en traicté. C’est pourquoy il ne fault pas plaindre toutes les des-
pences que nous faisons pour
tre les choses en estat de pouvoir sortir promptement en campagne et parti-
culièrement en Catalogne qui est la partie pour eux la plus sensible, aussy l’on
y a despesché depuis quatre jours le chevallier de La Vallière pour porter des
instructions à monsieur le comte d’Harcour de ce qu’il aura à faire et pour le
soliciter à proffiter du mauvais estat des ennemis et d’entreprendre quelque
chose à la fin de ce mois ou au commencement de l’aultre puisqu’il a des
forces suffisantes pour cela, que l’artillerie est preste et que ce climat-là le
permet. On fera aussy partir bientost monsieur le prince Thomas que nous
avons icy depuis trois jours, et on travaille avec toute diligence imaginable à
mettre l’armée navalle en mer pour faire oultre cela quelque tentative en
Italie.
Vous sçavez Messieurs qu’encor que nostre intérest propre et plusieurs aultres
raisons nous obligent à procurer toute satisfaction au roy de Portugal dans la
paix parce que tout ce qui luy sera avantageux diminue d’aultant la puissance
de nostre ennemy, nous ne sommes néantmoins pas tenuz à toute extrémité,
en sorte que le refus absolu que l’on pourroit faire de le comprendre dans
l’accommodement nous doibve empescher de le conclurre quand d’ailleurs
nous y treuverons nostre compte, et je me remetz là-dessus et à voz instruc-
tions et à plusieurs dépesches du Roy ou des miennes qui ont touché ce
poinct
affaires de l’Espagne mesme, et avec raison puisqu’estant la partie la plus sen-
sible , elle est la plus capable de donner le dernier coup à la monarchie, il
semble que la prudence requiert que nous tenions bon à demander avec effi-
cace et grande vigueur que ledict roy de Portugal soit content affin que cette
fermeté lorsqu’il sera jugé à propos de s’en relascher à certain point, serve à
nous faire obtenir les satisfactions que nous prétendrons ailleurs.
Et ce qui me convie davantage à vous proposer cette sorte de conduicte
comme très utile au service du Roy, à vostre gloire, et à l’avancement de vos-
tre négotiation, c’est que je comprens par tous les advis les plus secretz que je
reçois de Bruxelles et d’Espagne que les ennemis se promettent et se tiennent
comme asseurez que vous n’incisterez pas beaucoup pour les affaires de Por-
tugal sy bien que selon toutes les apparences l’effect sera merveilleux quand
ilz verront de s’estre trompez dans leur calcul et quelque mauvaise disposition
que les médiateurs ayent à nostre esgard, il est à croire que pour leur propr 1
intérest ilz seront de nostre costé et qu’ilz nous seconderont à faire valloir noz
raisons en ce poinct, puisque s’interposans pour la paix généralle elle ne seroit
pas telle sy on laissoit allumer la guerre en Portugal, et je suis averty que
Contarini a parlé sur ce poinct librement aux ministres d’Espagne soustenant
que l’assemblée estant convocquée pour faire une paix universelle et non pour
laisser rien arrière qui puisse troubler quelque endroict de la chrestienté ny
fournir une nouvelle matière d’en altérer le repos, en vain ilz croyroient de
pouvoir faire la paix sans que le Portugal y fust compris.
Il n’y a rien dont vous deviez vous tant mocquer que des menaces de la sépa-
ration de l’assemblée. Je vous asseure que quoy que les Espagnolz puissent
dire ilz n’apréhendent rien à l’esgal de cela, et ne feront jamais cette résolu-
tion . Ce sont les peuples de Flandres, du comté de Bourgongne et d’aultres
endroictz de leur domination, et non pas ceux de ce royaume qui ne demeu-
rent plus dans l’obéissance et dans le debvoir que par l’espoir continuel dont
ilz sont flattez et amusez d’un prompt accommodement. C’est une finesse des
médiateurs qui est un peu grossière et je suis certain que rien n’affligeroit et
n’estonneroit les Espagnolz comme une pareille menace dans vostre bouche
sy dans certain temps limité nous ne recevions satisfaction de nos demandes.
C’est pourquoy j’estime que le meilleur discours qu’on puisse tenir dans les
occasions qui s’en présenteront c’est de leur faire entendre que toutes les des-
pences et les préparatifs pour la campagne prochaine sont faictz, et la France
ne peult demeurer que très satisfaicte quelque succès qu’ayt la négotiation de
Munster. Car ou la paix se concluera, et c’est ce que nous désirons, ou elle ne
se concluera pas, et c’est ce qui nous convient. Je vous dis cecy parce qu’ayant
parlé en ces termes à monsieur le nonce et à l’ambassadeur de Venize j’ay sceu
qu’ilz ont faict grande refflection là-dessus, et qu’après une longue conférence
ilz estoient tumbez d’accord ensemble qu’il ne reste pas tant à faire à beau-
coup près pour la ruyne entière de la maison d’Austriche que ce qui a desjà
esté faict.
Vous ne sçauriez vous persuader Messieurs à quel poinct je me resjouis quand
je voy dans vos dépesches que l’un ou l’aultre de vous s’est entretenu avec
quelqu’un des ministres d’Espagne parce que voz raisons et la manière avec
laquelle vous les portez font plus d’effect en une conférence que tout ce que
sçauroient dire en un mois les médiateurs.
Il semble que le discours que Contarini a faict quoyqu’en passant touchant le
mariage de l’infante en nous donnant les Pays-Bas estoit une belle occasion
pour l’engager à entrer dans la matière, et quand mesme, comme vous croyez,
il ne l’auroit pas dict avec participation des ministres d’Espagne, il suffiroit
que la chose fust proposée par luy pour en introduire la négotiation, l’ obli-
geant adroictement à se faire avouer par les Espagnolz, et quand pour sauver
le «decoro della corona d’Ispagna» comme Saavedra a dict à monsieur
d’Avaux, il seroit nécessaire de demander l’infante en mariage pour le Roy,
estant auparavant asseurez d’avoir les Pays-Bas avec les aultres conditions que
l’on a mandées, il n’y auroit à mon advis aucune difficulté à les contenter en
ce poinct. Peult-estre qu’à présent vous aurez eu lieu d’entrer en quelque né-
gotiation là-dessus, et je prie Dieu de tout mon cœur de nous donner moyen
de sortir d’affaires par un semblable party que je considère tousjours comme
le plus glorieux et le plus avantageux que la France puisse obtenir. Mais pour
ce qui est du mariage de l’infante j’ay tousjours grande peine à croire que les
Espagnolz voulussent consentir qu’il fust contracté avec Sa Majesté.
Les asseurances que monsieur de La Thuillerie donne
La Thuillerie an Mazarin, Stockholm 1646 Januar 13, Kopie: AE , CP Holl. 35 fol. 81’–84;
als Beilage La Thuilleries Schreiben vom 6. und 13. Januar 1646 an die Ges. in Münster,
s. [ nr. 102 Anm. 5 ] , [ nr. 112 Anm. 3 ] .
reyne de Suède et du chancelier Oxenstiern méritent à mon advis que nous
diminuions de beaucoup les soupçons que nous avoit donnez la conduicte de
ses ministres à Oznabrug, et il me semble remarquer dans vos derniers mé-
moires que ceux-cy avoient faict de nouvelles protestations en la mesme
conformité. Néantmoins je persiste tousjours à croire qu’il y fault avoir inces-
samment l’œil ouvert parce que l’occasion faict d’ordinaire le larron, je veux
dire que les offres et les flateries que leur font nos ennemis qu’ilz sçavent
appuyer de tant d’artiffices pourroient à la fin leur persuader en un seul jour
ce qu’ilz n’ont peu en nombre d’années. Le voyage de monsieur de La Thuil-
lerie en cette cour-là a esté fort à propos parce qu’il recognoistra dans la
source les intentions que l’on y a sur toutes les affaires présentes. Je ne vous
mande pas en détail ce que sa dépesche contient puisqu’il me marque qu’il
vous avoit informez de tout amplement, et après son départ le sieur Chanut
qui y doibt demeurer en usera de mesme, estant homme prudent, accort et
fort soigneux de ce dont il est chargé.
Tracy wird unverzüglich nach Deutschland geschickt, um sich der neu ausgeho-
benen Truppen anzunehmen. Von seinen Fähigkeiten und Ihrer Unterstützung
erwarten wir uns Großes .
Wir werden Bönninghausen wegen der drei überzähligen Kavalleriekompanien
nicht vor den Kopf stoßen, man muß ihn aber drängen, auch die Infanterie wie
versprochen aufzubringen. C’est une chose estrange qu’avec toutes les difficul-
tez qu’il y a de faire des levées d’infanterie en France, sy le Roy vouloit y lever
dix mille chevaux je m’obligerois à les faire rendre completz dans six sepmai-
nes .
Tout ce que je vous ay mandé de Volmar sur le subjet de Bavières et de nostre
satisfaction est la pure vérité, et sy depuis il a paru aultrement et que les am-
bassadeurs de Bavières ne le treuvent pas contraires aux intérestz de leur
maistre c’est parce que la crainte qu’il a eue d’attirer sur luy la persécution de
ce prince l’aura obligé de changer de conduicte. Du surplus il est indubitable
que soit par sa disposition naturelle, soit pour son estroitte union avec les
ministres d’Espagne il doibt estre suspect à Bavières et a grande aversion pour
ses avantages.