Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
107. Mazarin an Longueville Paris 1646 Februar 9
Paris 1646 Februar 9
Kopie: AE , CP All. 75 fol. 207–209’ = Druckvorlage . Konzept: AE , CP All. 59 fol. 188–190.
Druck (Regest): Mazarin , Lettres II S. 718.
Eintreten Condés für einen Waffenstillstand; Beschwerde über sein Verhalten; Mahnung zur Vor-
sicht in den öffentlichen Schreiben. Notwendigkeit, die bayerischen Gesandten anzuleiten; Ge-
wicht Bayerns. Sendung Saint-Romains nach Schweden inopportun. Verläßlichkeit der Nach-
richten aus Spanien in nr. 109.
Après que la dépesche commune eût esté leue dans le conseil, Monsieur le
Prince dit qu’il y avoit un endroit en icelle bien considérable, veu que par la
proposition que monsieur Contarini avoit faite, il y avoit lieu de conclure une
longue trêve; que pour luy il seroit tousjours d’avis que jamais la paix ne se
pouroit faire, sans qu’au préalable on fît la trêve, et que les Espagnols y
consentans pour sept ou huit années, c’estoit un grand point; adjoustant beau-
coup d’autres choses pour faire connoistre que nous devions nous déclarer, et
soliciter ladite trêve. Je répliquay tout ce que je crus estre obligé de dire là-
dessus pour le service du Roy,
falloit pas aller si viste, et que vous, Monsieur, avec vos collègues estans sur
les lieux, et voyans de plus près toutes choses, vous prendriez les résolutions,
et donneriez icy les avis, ainsy que vous jugeriez estre mieux pour le bien de
l’Estat, Monsieur le Prince ne dist pas autre chose, parce qu’à la vérité il n’y
avoit rien à répliquer à l’authorité de la Reyne, et au discours que je tins.
C’est une chose estrange que ce prince qui a plus d’intérest que personne à la
conclusion d’un accommodement solide et avantageux pour cette couronne,
pendant qu’il est un des chefs des conseils, qui voit la différence qu’il y a entr 1
l’estat florissant de nos affaires, et le misérable auquel se trouvent nos enne-
mis , et qui au surplus a beaucoup d’esprit pour connoistre et discerner toutes
choses, se tourmente comme il fait, pour soustenir des maximes tout à fait
contraires à la prudence et à la raison, sans qu’il puisse avoir la force sur luy
de garder le secret si nécessaire au maniement des affaires, et sans se vouloir
jamais donner la peine de les approfondir, ny d’examiner les moyens qu’il
faut tenir pour les faire réussir, estant pour cet effet quelquefois nécessaire de
tesmoigner de l’aversion aux choses que l’on désire le plus, pour convier ceux
de qui elles dépendent de s’y rendre plus faciles. Ses plus grandes craintes
sont que la guerre continuant, les Holandois prennent Anvers. Enfin sans
s’arrester au solide une petite bagatelle est capable de le mettre en mauvaise
humeur trois ou quatre jours durant, dans lesquels il dit librement tous ses
sentimens, sans avoir esgard ny aux personnes, ny aux lieux, et quoyque luy
faisant conoistre après le tort qu’il a de tenir une telle conduite, il se
condamne soy-mesme, et fasse des résolutions de la changer à l’avenir, il ne
remédie pas pour cela au mal que ses discours ont fait, et retombe avec grande
facilité dans les mesmes inconvéniens. Je vous donne part de tout cela confi-
demment , et vous supplie Monsieur de prendre garde dedans les dépesches
publiques à n’insérer aucuns mots[!] qui luy puisse faire croire ce qui n’est
pas.
Je suis marry que les ambassadeurs de Bavière ne soient pas habiles; mais
puisqu’ils ont bonne intention, il faut prendre la peine de les bien instruire et
de leur donner mémoire de ce qu’ils auront à escrire à leur maistre lequel se
sera trouvé fort abusé dans le fondement qu’il faisoit sur Trautmansdorf. Mais
au bout du compte ses instances et ses déclarations auront grand poids, et il
sera tousjours plus considéré qu’aucun autre prince de l’Empire, parce qu’il
est prudent, riche, qu’il a sur pied une armée considérable, et qu’encore qu’il
soit bien avant dans l’âge, il est d’une bonne santé.
Je ne doute point que les avis que vous aurez receus de monsieur de La Thuil-
lerie des bonnes dispositions dans lesquelles il trouve la cour de Suède, et de
l’estat asseuré, que l’on peut faire de la fermeté et de la sincérité de cette
reyne-là et du chancelier Oxenstiern vous auront fait changer la résolution
qui avoit esté prise d’y envoyer le sieur de Saint-Romain, parce que monsieur
de La Thuillerie ne partira pas de là qu’il ne soit asseuré de n’avoir rien à
craindre, et que le sieur Chanut ne soit en possession de toutes les maximes;
outre que l’envoy du sieur de Saint-Romain pouroit donner occasion à beau-
coup de discours, et faire croire que nous aurions pris l’alarme bien chaude
sur ce que monsieur de La Barde n’a pas esté admis aux conférences d’ Osna-
bruk . Néantmoins je ne doute point que quelque résolution que l’on ayt prise
au contraire, elle n’ayt esté fondée sur des raisons plus fortes.
Verläßlichkeit der Nachrichten aus Spanien in nr. 109.