Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
103. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Mazarin Münster 1646 Februar 3
Münster 1646 Februar 3
Ausfertigung: AE , CP All. 59 fol. 153–161 – Druckvorlage. Kopien: AE , CP All. 63 fol.
280–282’; AE , CP All. 75 fol. 194–196. Teilkonzept Serviens, z. T. eigenhändig (= Proposition
zur Beförderung des Tauschprojekts): AE , CP All. 75 fol. 191–193’. Druck: Mém. et Nég. I
S. 128–137; Nég. secr. III S. 27–29; Gärtner VII S. 611–620; datiert jeweils: 1646 Januar 20.
Zustimmung Mazarins zu den Vorstellungen der Gesandten bez. einer Entschädigung für Kata-
lonien . Zum Tauschprojekt: Zweifel an seiner Realisierbarkeit; Vorteile für Frankreich, Nach-
teile für Spanien. Vertretung Kataloniens. Positive Erklärungen der Bayern. Mißbilligung der
Äußerung von Friedens- und Waffenstillstandswünschen im Rat. Korrespondenz mit Turenne
und Vautorte. Entwurf einer Proposition, die die Spanier zum Angebot des Tauschs Kataloniens
gegen die Niederlande veranlassen könnte: Verzicht Frankreichs auf seine Rechte auf Navarra
gegen Verzicht Spaniens auf Katalonien.
Nous sommes bien aises que Son Eminence ayt approuvé nostre pensée de
|:retirer des ennemis quelque pièce considérable dans l’Artois ou dans la
Flandre en eschange de la Cataloigne, retenant néantmoings le Roussillon et
faisant trefve pour le Portugal:|. Nous tascherons quand il sera temps d’y
faire |:tomber les médiateurs:| ou noz parties mesmes. Ce qui nous empesche
le plus comme Son Eminence l’a très bien remarqué, c’est de sçavoir |:quand
et comment et par qui nous pouvons nous laisser entendre d’abandonner la
Cataloigne:|.
Il y auroit un advantage sans comparaison plus grand à |:eschanger la Cata-
loigne et le Roussillon contre tous les Pays-Bas et la Bourgogne soit par ma-
riages ou autrement:|. Son Eminence en a touché touttes les raisons sy plei-
nement et sy judicieusement que nous pouvons bien advouer qu’elles ont
|:fort eschauffé:| le désir que nous avions de voir |:estendre les frontières du
royaume de ce costé-là:|. Mais nous reconnoissons aussy qu’il y a beaucoup
plus |:de périlz et d’obstacles qu’en l’autre party parce que cela chocque tout
d’un mesme temps les Provinces-Unyes, les Anglois, les Catalans et les Portu-
gais :| sans compter beaucoup d’autres |:princes et Estatz ausquelz un si no-
table accroissement pour la France donnera de la jalousie:|. Mais c’est aussy
ce qui nous en doit donner plus |:d’envie:| et nous faire travailler plus soi-
gneusement aux moyens d’y parvenir et d’éviter les inconvénientz que l’esclat
|:de la négotiation y pourroit apporter:|.
Il ne se peut rien adjouter aux deux mémoires que Son Eminence a pris la
peine de dresser sur ce suject. Dans celuy qui contient les |:advantages que la
France auroit de posséder les Pays-Bas :|, les raisons sont sy concluantes que
nous n’avons pas trouvé lieu de douter. Mais pour l’autre nous |:n’y voyons
pas à la vérité si clairement les advantages d’Espagne:|, laquelle par ce moyen
ne seroit guières considérable ny à |:l’Empire ny à l’Angleterre:| et rendroit
|:nos roys presque les seulz arbitres des affaires d’Allemagne et mesme de
l’eslection des empereurs:|.
Le tempérament que Son Eminence a pris touchant la |:députation de Cata-
loigne :| remédie parfaictement aux divers inconvéniens que nous trouvions à
n’avoir point icy quelqu’un |:de la part de ces peuples-là et à y en avoir:|.
Mais puisque le voyage de |:madame la comtesse d’Harcourt les a plus asseu-
rez :| que tant d’assistances qu’ilz ont receues et que cela tesmoigne qu’ilz
donnent beaucoup aux apparences, nous estimons qu’après leur avoir proposé
comme on a faict |:de députer, on les peut laisser en liberté:| de le faire ou de
ne le faire pas et d’envoyer |:leurs députez à Paris ou icy:| selon que bon leur
semblera, continuant tousjours de leur donner |:les mesmes asseurances:|
que Son Eminence leur a données que, |:présens ou absens, ilz seront esgalle-
ment conservez et protégez par le traicté de paix:|.
Das als Anlage zu nr. 72 übersandte Schreiben des Herzogs von Bayern haben wir
mit Befriedigung gelesen. Sein Inhalt ist uns durch die positiven Erklärungen der
bayerischen Gesandten bestätigt worden .
C’est un grand retardement à la paix qui est mesmes capable de l’empescher
de ce que |:quelques-uns du conseil tesmoignent si ouvertement de la dési-
rer :| et de ce qu’ilz croyent que |:on ne la peut faire sans commencer par une
trêve:|. Nous avons grande joye d’apprendre que |:la Reyne et Son Eminence
ne sont point de cet advis:| et n’en diminuent rien de leur fermeté qui est
extrêmement nécessaire pour conduire ceste négotiation à une heureuse fin.
Nous prendrons désormais la voye d’escrire à monsieur le mareschal de Tu-
renne et à monsieur de Vautorte quand les choses seront pressées puisque Son
Eminence l’a agréable, à qui nous sommes bien obligez de ceste confiance.
Nous avons eu la pensée de |:faire une proposition:| que nous estimons pro-
pre pour |:parvenir à l’eschange des Pays-Bas:| dont il a pleu à Son Eminence
de nous escrire. Ladicte |:proposition:| semble d’abord avoir |:une visée
toute contraire:|; mais ayans esprouvé jusqu’icy comme il a esté prudemment
remarqué par Son Eminence qu’il est nécessaire en traictant avec les |: Espa-
gnolz :| de faire presque tousjours comme |:les rameurs qui tournent le dos
au lieu où ilz veulent arriver:|, nous avons estimé qu’un des meilleurs effectz
de ladicte |:proposition sera de faire croire:| pendant quelque temps |:aux
partyes, aux médiateurs et à noz alliez que nos prétentions sont plus du costé
de l’Espagne que des Pays-Bas. Voicy comme:| nous croirions que la chose
pourroit estre |:proposée aux médiateurs:|.
Encor que |:la principauté de Cataloigne:| avec ses dépendances appartienne
d’ancienneté à la couronne de France par des droictz très légitimes et indubi-
tables et qu’elle soit en dernier lieu |:revenue soubz sa domination
Nach ihrem Aufstand gegen Philipp IV. im Frühjahr 1640 unterstellten sich die Katalanen am
23. I. 1641 der frz. Herrschaft und riefen Ludwig XIII. zum Gf.en von Barcelona aus ( El-
liott S. 522; Sanabre S. 129ff.; Vertrag von Péronne vom 19. IX. 1641, Druck: Du Mont
VI,1 S. 197–200). Zu den frz. Ansprüchen auf Katalonien s. die Aufzeichnung der frz. Kron-
rechte von 1642 in APW I 1 S. 165–167.
voie toutte semblable mais beaucoup plus juste que celle qui fut practiquée
lorsqu’elle se |:donna volontairement à la couronne de Castille:|, comme on
offre de justiffier, et encor que pour ceste raison Sa Majesté puisse prétendre
avec un très juste fondement que |:les villes de Tarragonne, de Tortose, de
Lérida
par le roy d’Espagne:| doivent estre restituez au Roy par le traicté de paix, sans
quoy il seroit impossible d’establir un durable repos dans ledict pays, |:et que
cette restitution doibt estre faicte sans aucune récompense pour estre lesdictes
places remises au corps de ladicte principauté:|, attendu que par un consen-
tement unanime |:des estatz dudict pays elle s’est remise soubz l’authorité de
nos roys:|, néantmoins pour mieux faire paroistre la disposition de Sa Majesté
à un bon et raisonnable accommodement, elle est preste de |:céder pour le bien
de la paix tous les droictz qui luy appartiennent sur la partye du royaume de
Navarre occupée et tenue présentement par Sa Majesté Catholique:| et qui luy
ont esté expressément réservez par le traicté de Vervins, moyennant que Sa
Majesté Catholique |:renonce en bonne forme à toutes les prétentions qu’elle
peut avoir sur ladicte principauté de Cataloigne, ses dépendances et annexes:|,
et qu’elle face en mesme temps actuelle restitution desdictes |:places de Tar-
ragonne , Tortose, Lérida, et autres lieux:| que ses armes occupent dans ledict
païs. Moyennant ce que dessus Sa Majesté déclare encor que sy dans les autres
païs où la guerre a esté jusques à présent entre les deux couronnes il y a |: quel-
que eschange de places ou autre sorte d’accommodement à faire pour la com-
modité des partyes, elle est preste d’y entendre:|.
Ceste proposition donnera plutost |:aux Espagnolz l’envie de l’eschange pro-
posé et les réduira peut-estre à nous en faire eux-mesmes l’ouverture pour
nous esloigner du cœur de leur pays:|; plus nous tesmoignerons de passion
de nous vouloir |:establir en Cataloigne:|, pourveu qu’on en face les mesmes
|:démonstrations à la cour que par deçà:|, plus |:les Espagnolz auront d’ im-
patience pour nous en chasser de nous donner satisfaction ailleurs:|.
Elle |:dissipera les jalousies que noz alliez pourroient prendre d’un si notable
accroissement de la France du costé des Pays-Bas:|, estant certain que ny les
|:Suédois, ny les protestans d’Allemagne, ny les Anglois, ny les Hollandois,
ny monsieur le prince d’Orange mesme ne le verront pas de bon œil et qu’il
n’y en a pas un d’eux qui ne l’empeschast:| s’il le pouvoit faire.
Il n’y a rien en quoy nous soyons sy bien fondez qu’en la demande de la
Navarre. On n’y a jamais renoncé, les droictz ont esté expressément réservez
par le traicté de Vervins, chacun avoue, mesmes les plus passionnez partisans
d’Espagne que c’est une usurpation et détention très injuste et que l’on en
doit faire raison à la couronne de France, l’empereur Charles Quint et le roy
Philippes II l’ont reconnu de la sorte par leurs testamens
il ne faut presque s’en rapporter qu’à ce qu’en escrivent les historiens espa-
gnolz .
Tandis que |:nous insisterons à cette demande:| qui ne peut estre improuvée
de personne, nous aurons le loisir de |:terminer l’affaire de l’Alsace:| laquelle
ne sçauroit estre traictée en mesme temps que |:celle des Pays-Bas sans que
l’une fasse préjudice à l’autre:| et que les deux ensemble n’augmentent beau-
coup |:les jalousies de noz voisins:|. Quand |:celle de l’Alsace:| sera achevée
par le consentement des estatz de l’Empire, l’on n’aura pas tant à y craindre
de changement, qu’il en pourroit arriver |:du costé d’Espagne en celle des
Pays-Bas si on la mettoit sur le tapis avant que l’autre fust résolue:|.
Quand |:les Catalans:| verront qu’on a tant d’affection pour eux que pour
|:les conserver on veut renoncer aux anciens et légitimes droictz d’un
royaume:|, ils s’en tiendront extrêmement obligez et cela servira beaucoup à
|:asseurer leur fidélité:|. Sy l’on est après |:contrainct de venir à quelque
nouveau party comme celuy de l’eschange:|, ils verront que ce sera par la
seule impossibilité de faire |:réussir nostre prétention pour eux:|, n’estant pas
croyable que |:l’Espagne veuille jamais consentir qu’ilz nous demeurent:|, et
alors ilz seront peut-estre bien aises eux-mesmes pour acquérir du repos et
faciliter la paix de |:consentir à quelque autre expédient dans lequel on pren-
dra :| touttes les précautions possibles pour |:leur seureté et la conservation
de leurs privilèges:|.
Pour cet effect sy Son Eminence |:approuve la proposition:|, en mesme
temps qu’elle nous fera envoyer l’ordre de la faire, on pourra en |:donner
advis en Cataloigne:|, et y adjouter que cy-devant dans une conférence où les
médiateurs nous ont pressé pour |:entendre à une trefve:|, nous avons res-
pondu que cela ne se sçauroit faire jusqu’à ce que |:le roy d’Espagne eust
remis entre les mains du Roy les places qu’il tient encore dans la principauté
de Cataloigne:|.
Tout ce qu’on peut dire contre |:la proposition:| est que selon l’opinion des
|:Espagnolz:| qui ne font point de compte des |:droictz du Roy sur la Cata-
logne :| et fort peu des |:prétentions de Sa Majesté sur la Navarre:|, elle pa-
roistroit en quelque façon |:plus advantageuse pour la France:| que celle que
nous avons desjà faicte où nous avons offert de laisser touttes choses en l’estat
qu’elles sont, sy bien qu’on pourroit dire que |:nous augmentons noz deman-
des au lieu de les diminuer:|. C’est pourquoy nous avons ajousté à la fin de
|:la proposition une offre de faire ailleurs les eschanges et accommodemens:|
qui seront jugez à propos.
Les médiateurs ne sçauroient pas raisonnablement mespriser |:la cession des
droictz du Roy sur la Navarre:| à cause qu’elle est |:possédée par l’Espagne:|
puisqu’ilz ont tant exagéré celle |:des droictz de l’Empereur:| sur les trois
éveschez dont noz roys sont en paisible possession depuis sy longtemps.
D’ailleurs sy l’on examine avec justice les droictz de la couronne sur la Na-
varre , on les treuvera indubitables; c’est le plus ancien patrimoine de noz roys
dont ils ont esté despouillez par la plus injuste violence qui ayt jamais esté
commise et reconnue telle d’un chacun.
Sy l’on considère ceux que la France a aujourd’huy sur la Catalogne, ils sont
tous semblables à ceux qui ont mis autresfois ces pays-là soubz la domination
d’Espagne. Quand après la mort de Martin roy d’Arragon , qui avoit usurpé
ce royaume sur sa niepce Violente mariée avec Louis d’Anjou roy de Naples
les estatz du pays par la faction de Benoist XIII antipape esleurent Ferdinand
infant de Castille
Durch den Kompromiß von Caspe 1412 ( Pietschmann S. 218ff.) wurde die Nachfolge
für Martin I. von Aragón gelöst, indem der kastilische Infant Fernando de Antequera
(1379–1416), der zweite Sohn Juans I. von Kastilien (1358–1390; Kg. 1379) und Leonors von
Aragón (1358–1382), der Schwester Martins, als Fernando I. zum Kg. von Aragón gewählt
wurde ( DHE I S. 766–768, II S. 82–84).
lente qui estoit unique et légitime héritière sans contredict des royaumes
d’Arragon et de Valence et de la principauté de Catalogne et qui ne leur avoit
jamais faict aucun tort pour se donner à l’infant de Castille qu’ilz en ont eu en
dernier lieu de se remettre soubz la couronne de France au préjudice de Phi-
lippe IV lequel contre son serment et sa capitulation avec eux a violé tous
leurs privilèges, veu que la résolution unanime desdictz estatz pour se redon-
ner à la France, n’est pas tant une donation nouvelle qu’une réunion et une
juste reconnoissance de leur ancien et légitime souverain duquel ils avoient
esté soustraictz contre toutte raison.