Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
90. La Barde an Longueville, d’Avaux und Servien Osnabrück 1646 Januar 29
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Osnabrück 1646 Januar 29
Kopie: AE , CP All. 63 fol. 248–249 = Druckvorlage.
Empörung Oxenstiernas über die Vorwürfe gegen Rosenhane. Gespräch des Großmeisters des
Johanniterordens mit Oxenstierna über die Satisfaktion der Kronen. Unnachgiebigkeit Oxen-
stiernas in der Frage der Zulassung La Bardes zu den Konferenzen; Rückkehr zu schriftlichen
Verhandlungen als Ausweg. Erkundung der Meinung der Deputierten zur französischen Replik.
Fortgang der Privatbesuche zwischen Kaiserlichen und Schweden. Beratungen der Stände über
die Repliken.
Pour continuer à donner compte à Vostre Altesse et à vous Messieurs de ce
qui se passe icy je leur diray qu’ayant veu hier messieurs Oxenstiern et Sal-
vius , je trouvay le premier (qui estoit seul lorsque je fus chez luy) tousjours
fort scandalisé de ce qui a esté dit à monsieur de Rosenhan
répéta souvent que l’on ne blasmoit pas seulement leur conduite d’eux pléni-
potentiaires , mais de toute la cour, et de tout le ministère de Suède, que l’on
accusoit d’avoir violé l’alliance en beaucoup de manières; que ces reproches
ne servoient qu’à donner du desgoust et ne pouvoient produire rien de bon.
Que néantmoins ils monstreront par effet combien ilz veulent exactement
observer l’alliance et la correspondance avec la France dans les négotiations
présentes, ce qui leur estoit continuellement recommandé du costé de Suède,
dont il avoit receu des lettres depuis peu par lesquelles on leur continuoit cet
ordre.
Qu’avant-hier le doien de Saint-Jean
prétexte de luy souhaitter la bonne année, et qu’il l’avoit mis sur le discours
des satisfactions des coronnes, exagérant celle que la France demande comme
injuste et desraisonnable, et luy voulant persuader que la Suède ne devoit en
façon quelconque l’approuver. Que le doien avoua qu’il venoit lors de chez
monsieur le comte de Trautmandorff où l’on parloit de la satisfaction de la
France en cette manière. Que luy monsieur Oxenstiern luy dit que la Suède
ne trouvoit rien à redire en ce que les François demandoient pour leur satis-
faction , et que la coronne de Suède ne feroit jamais la paix que la France ne
fût contente sur ce sujet, ce qu’il pouvoit dire de sa part à monsieur de Traut-
mandorff . Ce bon monsieur le doien luy voulust persuader que la France ne
soustiendra pas si chaudement les intérestz de Suède, et luy allégua que Vos-
tre Altesse et vous Messieurs ne consentiriez jamais à ce qu’ilz retiennent
Minden et Oznabrug ny autres biens ecclésiastiques, de quoy monsieur
Oxenstiern ne s’est pas estonné. Le doien luy dit oultre cella que l’on ne trou-
voit pas estrange que la Suède demandast une satisfaction, mais qu’il n’en
estoit point deub à la France, ce qui marque tousjours que les Impériaux ont
plus d’inclination à contenter la Suède que la France, et confirme les advis
que l’on a de tous costez qu’ilz feroient volontiers la paix dans l’Empire, et
avec la Suède sans se mettre beaucoup en peine de la France.
Ces messieurs icy demeurent fermes en ce qui est de ne me point admettre en
leurs conférences avec les Impériaux. Monsieur Salvius n’avoit point commu-
niqué à monsieur Oxenstiern sa pensée de se servir de quelques-uns des estatz
pour médiateurs; monsieur Oxenstiern dit que cella ne se peut à cause que les
électoraux seulz voudroient faire cette fonction sans y admettre les députez
des princes ny des villes et oultre cella il croit que les Impériaux ne vou-
droient pas admettre aucuns des estatz pour médiateurs. Je n’ay pas néant-
moins proposé aucun expédient pour accomoder cette affaire, n’en ayant eu
aucun ordre de vostre part, mais comme je demandois à ces messieurs s’ilz ne
pensoient point à cette affaire, monsieur Salvius parla de cet expédient et puis
monsieur Oxenstiern dit que si Vostre Altesse et vous Messieurs vouliez trait-
ter immédiatement avec les Impériaux les choses devenans pareilles par ce
moien, les ministres des deux coronnes seroient admis de part et d’autre aux
conférences. Je leur dis que l’on avoit commencé à traitter à Munster par le
moien des médiateurs il y a longtemps, et que je ne voyois pas que l’affaire
dont est question deust plustost obliger Vostre Altesse et vous Messieurs à
changer de conduite qu’eux à s’accommoder à ce qui estoit ce me sembloit de
la raison. Monsieur Oxenstiern conclud, que tant que monsieur de Rosenhan
n’assisteroit point à ce qui se traitteroit entre les médiateurs et les Impériaux
je ne pouvois estre admis à leurs conférences, et adjousta qu’il ne voyoit donc
point d’expédient, sinon de reprendre l’ancienne manière de traitter par es-
crit , ce que monsieur Salvius désire passionnément.
Je veois ces messieurs les députez de l’assemblée pour connoistre leurs senti-
mens sur la réplique de la France. Monsieur Lampadius
Dr. Jakob Lampadius (1593–1649), 1641 Vizekanzler, 1653 Hofrat in Wolfenbüttel; seit
1627 diplomatische Tätigkeit, 1640 Vertreter Calenbergs auf dem Kurfürstentag zu Nürnberg
und auf dem Regensburger RT , 1643 Ges. für Braunschweig-Lüneburg-Calenberg auf dem
WFK ( ADB XVII S. 574–578 ; Dietrich ; Samse S. 180).
que l’on y a mis que la France désire que les différendz entre les catholiques
et protestans soient accommodez à l’amiable , jusques-là ceux-cy croioient
quasi que la France ne s’en soucioit pas. Quant à la satisfaction ils disent tous
que l’on verra qu’ilz ne sont point ingratz du bien qu’ilz connoissent qu’ilz
recevront de la guerre que la France a faite contre la maison d’Austriche.
Monsieur Salvius fut avant-hier
Nach Kranes Protokoll am 26. I. 1646; s. [ nr. 93 Anm. 3 ] .
culières se continuent, et ces messieurs n’ont point esté soigneux de me faire
sçavoir ce qui s’est passé en celle-cy comme aux autres. Je verray au plus tost
monsieur Salvius en particullier pour essayer d’en apprendre quelque chose.
Ilz m’ont dit que leur protocolle a esté envoyé à monsieur de Rosenhan pour
en mettre une coppie entre les mains de Vostre Altesse et de vous Messieurs,
pour moy je n’en ay peu encor avoir.
Les estatz de l’Empire font estat de délibérer sur les répliques des deux coron-
nes en mesme temps réduisant celle de France aux quatre classes dans lesquel-
les les matières ont esté distribuées lors du concert entre Vostre Altesse et
vous Messieurs et monsieur Oxenstiern, lequel ordre a esté observé en la ré-
plique de Suède. Ilz feront en ce cas deux résolutions séparées affin de n’estre
pas obligez de nommer une coronne devant l’autre.