Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
83. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 Januar 27
Paris 1646 Januar 27
Kopien: AE , CP All. 63 fol. 216–218’ = Druckvorlage; AE , CP All. 75 fol. 146–147; Ass.
Nat. 272 fol. 64–66. Druck: Mém. et Nég. I S. 138–142; Nég. secr. III S. 29–30; Gärtner
VII S. 673–677.
Ankunft Préfontaines. Weigerung der Schweden, La Barde zu ihren Konferenzen mit den Kaiser-
lichen zuzulassen. Anmaßung und hochgeschraubte Forderungen der Schweden; voraussichtlicher
Widerstand Dänemarks gegen den Verzicht auf Bremen. Haltung des Papstes. Reise des Herzogs
von Orléans ins Languedoc, um die Stände zur Willfährigkeit zu bewegen; keine Gefahr von
Unruhen. Nachrichten aus Piemont und England.
Hier sur les sept à huit heures du soir le sieur de Préfontaine me rendit la
despêche dont vous l’aviez chargé que je leus avec impatience. Elle contient
diverses choses sur lesquelles il vous sera respondu, mais il seroit impossible
que ce fust par l’ordinaire qui part ce jour pour ce qu’il n’y aura pas moien
d’en faire la lecture plus tost que lundi , jour de conseil. Avant que d’avoir
receu vostre despêche qui est dattée du 18 e , par une de monsieur de La Barde
du 11 e j’avois appris les difficultez qu’il avoit rencontrées en l’esprit de mon-
sieur Oxenstiern pour estre admis en toutes les conférences que luy et son
collègue auront avec les Impériaux; mais je n’ay pas jugé en devoir donner
part à Sa Majesté que je n’eusse sceu voz sentimens, bien que je préjugeasse
qu’ilz seroient conformes aux siens, et qu’en examinant leur dire et la res-
ponse qui luy avoit esté faitte il paroissoit clairement que les autres avoient
tort et qu’ilz ont telle présomption de leur fortune qu’ilz se croyent en estat
de décider et de trancher en maistres, à quoy la recherche qui leur est faitte de
la part de l’Empereur contribue beaucoup, et ce ne sera pas une petite peine
que vous aurez de les faire contenter de la raison, et les autres se repentiront à
loisir du pied qu’ilz leur laissent prendre. Si la France prétend des choses
excessives, se réduisant à ce que vous avez demandé, que doit-on dire de
ceux-là, lesquelz à un duché d’une extraordinaire estendue et d’un poste très
avantageux adjoustent cinq diocèzes qui sont aussy d’une grande estendue. Je
prévois que monsieur de La Thuillerie n’est pas au bout de ses travaux, s’il
faut qu’il persuade la reine de Suède de diminuer de ses prétentions ou s’il
doit faire comprendre au roy de Dannemarck que son second filz doit donne 1
pour la paix l’archevesché de Bremen, et le seul désir qu’en font parestre les
Suédois traverse noz levées et en pourra faire recouvrer à l’Empereur. Je dis de
celles que ce roy licentie, soit pour ruiner les nostres ou pour fortiffier les
leurs, et à toutes bonnes fins l’Empereur a tousjours un résident
archevesque lequel souffre impatiemment que les Suédois fortiffient un chas-
teau dans le diocèze
Gemeint sind wahrscheinlich Königsmarcks Einquartierungen im bremischen Amt Hagen (vgl.
APW II C 2 nr. 27 S. 88). Königsmarck war Anfang 1646 wieder im Erzstift Bremen erschie-
nen , um die Festung Bremervörde zurückzugewinnen, die bereits im Frühjahr 1645 neben
Stade, Buxtehude und Ottersberg in schwed. Hand gefallen war, im August 1645 jedoch von
Truppen des Ebf.s hatte zurückerobert werden können ( Lorenz S. 51, 68, 91).
l’obliger d’en escrire à monsieur de La Thuillerie, il s’en est aucunement ex-
cusé , justiffiant que les Suédois avoient sujet de le faire, voiant un ministre de
leur ennemy auprès de ce prince, auquel il a essayé d’insinuer qu’un moien
d’estre considéré et d’avoir ce qu’il peut désirer c’est de lever tout soupçon
aux couronnes alliées; mais lorsqu’il aura sceu qu’on demande le sien pour le
despouiller, il est à craindre qu’il prenne quelque résolution bigearre. Ce sera
l’un des jours de la semaine prochaine qu’il vous sera escrit plus amplement;
cependant je dois vous donner part de deux différentes affaires; l’une est que
le pape persuadé par les ennemis de cette couronne, en feignant d’estre bien
informé de ce qui se passe en cette cour, s’est laissé entendre qu’il estoit ad-
verti de bonne part que la Reine, monsieur le duc d’Orléans et Monsieur le
Prince désapprouvoient ce qui a esté fait, et au sujet des Barberins, et des
plaintes que nous faisions de la conduitte de Sa Sainteté. Néantmoins je suis
adverti qu’il est en grande peine comme quoy respondre au mémoire qui luy a
esté envoié
S. [ nr. 14 Anm. 7 ] .
pour s’accommoder. L’autre est la résolution que Monsieur a prise d’aller en
Languedoc , affin que sa présence insinue aux estatz de la province ce qu’ilz
doivent faire pour le service de Sa Majesté et les faire consentir à l’imposition
du quartier d’hiver qu’ilz ont refusé deux années de suitte, bien qu’en la der-
nière ilz soient entrez en quelques offres, mais elles sont tant au-dessous de ce
qu’on en prétendoit, et dont on a besoin pour soustenir les affaires, que l’offre
a esté prise à injure et à quelque chose pire que le refus. Je ne suis pas pour-
tant hors d’espérance que les sages prévaudront et qu’aians sceu l’indignation
de Sa Majesté et la résolution qui avoit esté prise, qu’ilz ne facent changer les
autres, et qu’ainsy on aura fait parestre sa bonne volonté sans s’exposer à en
recevoir la moindre incommodité. Il n’est pas possible que ce qui s’est passé
en Languedoc soit secret, ny ce qui a esté concerté de deçà. Je ne doute pas
que les ennemis n’en tesmoignent de la resjouissance et je crains mesmes
comme ilz sont accoustumez d’espérer et d’attendre quelque mouvement, que
prenant opinion qu’une légère contradiction aux ordres de Sa Majesté soit
pour en produire un de quelque conséquence, qu’ils n’aillent plus retenus
avec vous qu’ilz ne devroient. Mais je puis vous asseurer que l’affaire en soy
est de nulle conséquence pour les généralles et qu’il a paru tant de liaison des
membres à leur chef sur ce rencontre qu’au lieu d’en avoir de la peine, les
gens de bien s’en doivent resjouir et les ennemis en peuvent tirer cette consé-
quence que l’union est si parfaittement cimentée qu’il ne reste pas de voye
pour l’entamer et que la France n’est pas capable d’aucun mouvement puis-
que les malcontens s’il y en avoit se trouvent sans espérance d’avoir un chef.
Et il ne paroist pas seulement qu’il y ait des gens qui le souhaittent, aussy
ceux du Languedoc s’excusent sur leur impuissance, et on verra ou que sans
attendre la venue de son Altesse Roialle ou dez qu’il aura paru dans l’ assem-
blée des estatz que les vœux de tous ceux qui la composent concoureront à ce
qui est du service de Sa Majesté. J’adjouste qu’en Piedmont on se prépare
pour le secours de Vagniano
peut attendre de gens de bien. Jusques à présent Madame ne s’est pas disposée
à satisfaire Sa Majesté, mais le prince Thomas
force que cella l’obligera à songer à ce qu’elle fait et à peser les conséquences
qu’une telle mésintelligence luy pourroit apporter.
Nachrichten aus England.