Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
35. Mazarin an Longueville Paris 1645 Dezember 23
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Paris 1645 Dezember 23
Kopie: AE , CP All. 53 fol. 454–459’ = Druckvorlage. Konzept Lionnes: AE , CP All. 45 fol.
343–345’. Druck (Auszug): Mazarin , Lettres II S. 271–272.
Antrag Castel Rodrigos an Mazarin. Erniedrigung der Spanier vor den Generalstaaten. Geheim-
haltung von nr. 267. Lob der Maßnahmen zur Aufklärung über die schwedisch-spanischen Ge-
heimverhandlungen ; möglicher Einfluß der Gegenpartei des schwedischen Kanzlers. Verläßlich-
keit der Hinweise in nr. 34; Anweisung, sich ihrer gegenüber den Bayern zu bedienen. Zweifel an
der Verständigungsbereitschaft des Papstes; Entschlossenheit des Königs zur Behauptung seiner
Position. Zweifel an der Nachricht Promontorios. Dank für Komplimente.
Je crois superflu de vous mander les discours que le marquis de Castel Ro-
drigo a tenus en confidence à la reyne de Pologne pour me les escrire
Vgl. hingegen Castel Rodrigo an Philipp IV., Brüssel 1645 Dezember 29, Lonchay / Cuve-
lier S. 556 (nr. 1715). (Zur Reise der neuen Kg.in von Polen s. [ nr. 15 Anm. 4 ] .) An den Son-
dierungsversuchen Castel Rodrigos über den polnischen Res.en in Paris, Domenico Roncalli
(Lebensdaten nicht ermittelt, s. APW II C 2 S. 464 Anm. 1), war Mazarin offenbar nicht so
unbeteiligt, wie er es hier darstellt: ders. an dens., Brüssel 1645 Dezember 11 und Dezember
30, Lonchay / Cuvelier S. 552f. (nr. 1707) und S. 557 (nr. 1718). Zur weiteren Fühlung-
nahme über Bagni: ders. an dens., Brüssel 1645 Dezember 10 und Dezember 11, ebenda
S. 551 (nr. 1703) und S. 552f. mit Anm. 1 (nr. 1707).
qu ’elle a pris la résolution de passer par Munster, où elle pourra vous en en-
tretenir amplement. Je ne sçay pas depuis quand le roy d’Espagne a tant
d’amour pour moy qu’il y veut prendre entière confiance au point de me faire
arbitre de tout pour la paix; mais vous entendrez de ladite reyne que la con-
clusion alloit d’envoyer icy, ou en tel lieu que j’eusse désigné, une personne
avec pouvoir de conclure entre les deux couronnes, présupposant que s’estant
ajustées ensemble, tous les autres princes seroient forcez de subir la loy
qu’elles auroient déclaré.
Vous sçaurez aussy, Monsieur, qu’outre ce qu’a dit ledit marquis à la reyne de
Pologne, il a escrit aux mesmes termes icy à monsieur le nonce Bagny, colo-
rant seulement le prétexte de la confiance que son maistre veut prendre en
moy, en ce que n’estant pas né François, quoyque j’aye bien le mesme désir
des avantages de cette couronne, je n’ay pas la hayne naturelle que cette na-
tion apporte du berceau contre l’espagnolle, et ainsy je sçauray mieux me
régler par la raison; en quoy ledit marquis ne dit pas certainement ce qu’il
pense, car je crois qu’il est assez persuadé qu’il n’y a aucun François qui ayt
plus que moy tout ce qu’il faut pour estre parfaitement haÿ des Espagnolz, et
en effet ils le font bien connoistre, puisqu’un peu d’encens qu’ils me donnent
en public n’empesche pas qu’ils ne songent solidement à escoutter toutes pro-
positions , et pratiquer tous moyens pour me perdre.
Je ne crois pas que quand on diroit quelque chose aux Suédois
nommer la reyne de Pologne, parce qu’il sembleroit qu’ayant porté ces paro-
les , elle se fût mise en possession de bonne heure, non seulement du royaume
de Pologne, mais de la mauvaise volonté que ses sujets ont contre la Suède.
Je vous avoue, Monsieur, que je ne sçay pas comprendre par quelle raison les
ministres d’Espagne se sont résolus de faire une telle bassesse et perdre la
honte à tel point de rechercher comme ils ont fait publiquement Messieurs les
Estats; puisqu’ils devroient estre asseurez de la réponse qui leur a esté faite, et
tant s’en faut qu’avec cette recherche ils ayent contenté le pays, lequel vérita-
blement estant réduit à la dernière misère, ne soupire qu’après la paix, que le
refus des autres aura porté les peuples au désespoir, parce qu’ils auront re-
connu par la bassesse de la demande, la foiblesse et le mauvais estat de leur
maistre et l’impossibilité d’en pouvoir estre deffendus. Mais il ne faut pas que
nous ayons si bonne opinion de la prudence de nos ennemis que lorsqu’ils
sont accablez de malheurs ils ne soyent capables de faire des fautes.
Le mémoire du Roy que vous a porté le courrier La Buissonnière n’a point
esté leu dans le conseil, et vous aurez pu remarquer par le caractère, que
quoyqu’il soit signé de monsieur de Brienne, il a esté chiffré céans, n’y ayant
rien de plus important que de garder le secret. C’est pourquoy il vous plaira
d’y avoir esgard.
Il n’y a rien à adjouster à la prudence avec laquelle il a esté résolu de conduire
l’affaire de la négociation secrète de Rosenhan. Je persiste tousjours dans
l’opinion que malaisément Salvius se pourra cacher de faire connoistre tout ce
qui en est à monsieur d’Avaux, en cas que ce qu’aura fait monsieur Servien
avec Oxenstiern ne produise l’effet que nous espérons.
Touttes les remarques que vous me faites l’honneur de me mander touchant la
conduite des Suédois avec les Espagnolz doivent confirmer la vérité des avis
que je vous donnay en cette matière, et il n’y a eu rien de plus à propos que
les discours que vous tinstes à Salvius là-dessus, lorsqu’il fut dernièrement à
Munster. Pour moy, quoy que les ennemis espèrent de cette séparation, et
qu’il y ayt grand sujet de soupçonner que les Suédois préféreront l’avantage
de leurs intérests particulier[s] à toutte autre considération, je ne sçaurois pas
me résoudre à croire que les ennemis viennent à bout de leur dessein si ce
n’est qu’il y ayt quelque division dans la cour de Suède, et que le party con-
traire à Oxenstiern
establir en rendant inutiles les conseils d’un si grand ministre qu’est le chan-
celier , et si nécessaire pour la direction des affaires la guerre continuant, il ayt
fait prendre la résolution de s’accommoder avec l’Empereur sans délay, à
quelque prix que ce soit, sur les deux fondemens qu’ils le feront plus avanta-
geusement sans la France, et qu’ils n’ont rien à appréhender après des ven-
geances que voudroit faire cette couronne.
Je vous prie de faire grand cas des avis que vous verrez dans les mémoires qui
sont signez par monsieur de Brienne , parce qu’ils viennent de bon lieu, et
pour ce qui est de Volmar nous en avons lumière de la cour d’Inspruk, et le
sçavons précisément de celle du Grand-Duc .
Il faut s’il vous plaist, Monsieur, se bien prévaloir de toutes ces connoissances,
et particulièrement avec les ministres du duc de Bavière, ausquels on ne devra
pas seulement dire ce que nous sçavons de Volmar, mais leur faire connoistre,
et bien imprimer dans l’esprit de quelle façon les Espagnols agissent en toutes
occasions et notamment près de Trautmansdorff au préjudice des intérests de
leur maistre, jusqu’à insinuer à l’Empereur, qu’estant une fois ajusté avec les
Suédois et avec les protestans d’Allemagne d’une façon ou d’autre, il contrain-
droit le duc de Bavières (quelques forces qu’il eût) à adhérer aveuglément à
toutes ses volontez.
Il faut bien conduire tout cecy estant selon mon avis dans le soupçon que
nous avons des Suédois, la plus importante pièce de vostre négociation, con-
sidérée l’assiète présente des affaires; mais j’en suis entièrement en repos,
estant entre vos mains assisté de si prudens collègues que ceux que vous
avez.
Je ne vois pas avec quel fondement le nonce vous a témoigné de croire que les
affaires avec le pape iroient à un accommodement puisque les mauvais con-
seils qu’on luy donne pour satisfaire à sa passion contre les Barberins préva-
lant dans son esprit, sans avoir esgard à la déclaration que le Roy a fait en leur
faveur, des plaintes qu’il faisoit cy-devant de ce que le cardinal Antoine estoit
parti sans congé
S. [ nr. 9 Anm. 15 ] .
rin et le préfect, et comme cela on ne songe qu’à la ruine de cette famille, et à
maltraitter la France sans considérer le bien du Saint-Siège, et celuy de la
chrestienté menacée des grands préparatifs que le Turc fait.
Nous verrons l’effet qu’aura produit la dépesche qui fut envoyée par courrier
exprès, de laquelle on vous informa pour lors
S. [ nr. 14 Anm. 7 ] .
sont résolues de bien soustenir la dignité de cette couronne, et faire con-
noistre s’il est besoin à tout le monde combien les mauvais conseils qu’on
donne au pape préjudicient au bien de la chrestienté. Cependant il sera fort à
propos que vous autres Messieurs preniez toutes les occasions pour bien per-
suader au nonce les accidens qui arriveront si le pape ne change son procédé,
et à monsieur Contarini le préjudice que la République peut recevoir en son
particulier d’une conduite que Sa Sainteté a pris de gayeté de cœur pour plaire
aux Espagnols, et satisfaire à la passion qu’il a avec la signora doña Olympia
de ruiner la maison barberine, quoyqu’il luy doive le commencement et la fin
de sa grandeur, tout le monde ayant veu que de nonce de Naples il fut fait
dataire de la légation du cardinal Barberin en France, d’où il le mena en Es-
pagne , et l’y laissa nonce ordinaire, et puis il fut fait cardinal et confident,
gratifié de plusieurs biens d’Esglise, et à la fin pape .
J’ay veu l’avis que vous me donnez du sieur Promontorio, il sera bon de con-
tinuer à estre averty de ce qu’il pourra pénétrer; mais les nouvelles que nous
avons d’ailleurs ne nous font pas croire que la République soit si preste d’en
venir à un accommodement avec le Turc, ny qu’elle ayt jusques icy voulu
entendre aux propositions que le pape, et les Espagnols, et le Grand-Duc ont
fait d’une ligue en Italie, quoyqu’elle ayt esté fort pressée là-dessus, l’ ambas-
sadeur qui est icy protestant qu’elle ne consentira jamais à quoy que ce soit
qui puisse estre directement ou indirectement contre le service du Roy.
Dank für Longuevilles anerkennende Worte.