Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
31. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Ludwig XIV Münster 1645 Dezember 22
Münster 1645 Dezember 22
Ausfertigung: AE , CP All. 56 fol. 367–385 = Druckvorlage; überbracht durch La Buissonnière;
Eingang in Paris nach nr. 49: 1646 Januar 1. Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 45 fol.
282–292. Kopie: AE , CP All. 53 fol. 468–488. Unvollständiges Konzept
Serviens: AE , CP All. 78 fol. 603–609.
Dank für nr. 267. Bitte um Aufklärung über die Höhe des französischen Unterstützungsangebots
an die Generalstaaten im Fall eines Friedens Frankreichs und eines Waffenstillstands der Gene-
ralstaaten mit Spanien. Voraussichtliche Widerstände gegen die französische Satisfaktion im
Reich. Erklärung der Mediatoren im Namen Trauttmansdorffs zu den Hauptpunkten der Ver-
handlung: Wiederherstellung des Pfälzers, Ansprüche Hessen-Kassels, Beschwerdegründe der
Reichsstände, Satisfaktion der Kronen; Angebot von Metz, Toul, Verdun, Pinerolo und Moyen-
vic. Mitteilung des Angebots an Rosenhane. Antwort der Franzosen an die Mediatoren zu Pfalz,
Hessen-Kassel, Reichsständen, Satisfaktion Schwedens; Unzulänglichkeit des Angebots an Frank-
reich. Zuziehung Rosenhanes zu den Konferenzen. Grundsätzliche kaiserliche Anerkennung des
Anspruchs Frankreichs auf Satisfaktion. Zurückweisung der Forderung nach Pässen für Lothrin-
gen. Verwendung für die Sicherheit Prinz Eduards. Ergebnisse des Osnabrückaufenthalts Ser-
viens: Positive Einstellung der protestantischen Stände; ihre Erwartung entsprechenden Einsatzes
der Kronen für ihre Belange. Beteuerungen der Bündnistreue seitens der Schweden; Mahnungen
Serviens. Vereinbarung der baldigen Absprache über die Replik der Kronen; Warten der Schwe-
den auf neue Befehle. Meinungsverschiedenheit zwischen Oxenstierna und Salvius über die Frage
der Schriftlichkeit. Ihre Unentschiedenheit bez. des besten Zeitpunkts für die Übermittlung des
Gutachtens der Osnabrücker Stände an die Stände in Münster. Zustimmung der Stände zu ge-
sonderten Gutachten zu den Repliken der Kronen. Zerstreuung der Zweifel Serviens an der Auf-
richtigkeit der Schweden. Grund für ihre Unentschlossenheit: Streit zwischen Lutheranern und
Kalvinisten. Ausgleichsbemühungen Serviens, sein Einwirken auf die Lutheraner; Frage der An-
wendung des Ius reformandi. Unterstützung der Beschwerden und Forderungen der Schweden
nach Pässen für die Mediatstände und Zulassung der bisher ausgeschlossenen Fürsten. Schwin-
dende Abneigung der Schweden gegen einen Waffenstillstand. Zurückhaltung der Stände in der
Frage der Satisfaktion der Kronen. Unterrichtung der Schweden von dem Vertrag mit Däne-
mark. Schwedische Unterstützung für die Aushebungen in Holstein und für den Antrag auf Pässe
für die Portugiesen. Verlängerung des schwedischen Waffenstillstands mit Sachsen. Oxenstierna
zur Frage der Verheiratung der Königin von Schweden.
Après avoir considéré le mémoire du 23 novembre chacun de nous en parti-
culier nous l’avons releu plusieurs fois ensemble, et après avoir médité lon-
guement et conféré sur chaque article d’iceluy nous n’avons qu’à rendre très
humbles grâces à la Reyne de |:la confiance dont il luy plaist nous honorer et
de tant de beaux et grands moyens qui nous sont ouverts pour servir utile-
ment:| Sa Majesté en ceste négotiation. Il seroit bien difficile d’y rien ajouster
présentement et nous attendrons, sy mettans en practique ce qui nous est sy
judicieusement ordonné, les |:diverses dispositions des parties et des affaires
nous obligeront:| cy-après de représenter quelque chose de nouveau. Seule-
ment dirons-nous en général, qu’en quelques poincts dont Sa Majesté nous
faict l’honneur de se reposer entièrement sur nos soings nous souhaiterions
extrêmement d’estre un peu esclaircis de son intention comme |:à l’esgard de
Messieurs les Estatz et en cas que nous fassions la paix et eux la tresve pour
sçavoir jusques où à peu près l’on pourra s’obliger de les assister d’hommes et
d’argent:|.
Ce que nous remarquons d’autant que ce |:sera la première chose que leurs
députtez qui sont desjà en chemin nous proposeront à leur arrivée:|. Mais
nous essaierons de |:différer tousjours cette affaire:| le plus qu’il sera pos-
sible. Car comme il a esté avantageux de nous |:eschapper cy-devant de cette
difficulté pour pouvoir partir de La Haye
D’Avaux und Servien hielten sich auf ihrem Weg von Paris nach Münster von November
1643 bis März 1644 in Den Haag zu Verhandlungen über die Erneuerung des Allianzvertra-
ges von 1635 auf. Die Vertragspartner bestätigten die Offensiv- und Defensivallianz, wieder-
holten ihre Verpflichtung, nur gemeinsam Frieden oder einen langjährigen Waffenstillstand zu
schließen und nach Ablauf eines Waffenstillstandes den Krieg nur gemeinsam wieder aufzuneh-
men (Vertrag von Den Haag vom 1. III. 1644; Druck: Du Mont VI,1 S. 294f.). Die Gene-
ralstaaten wünschten außerdem eine Regelung für den Fall, daß Frk. Frieden, die General-
staaten aber nur einen Waffenstillstand mit Spanien schließen würden. Frk. sollte in einem
weiteren (neunten) Art. garantieren, sich im Falle eines span.-staatischen Waffenstillstandes für
dessen Verlängerung einzusetzen, bzw. wenn diese von Spanien nicht gewährt würde, an der
Seite der Generalstaaten in den Krieg wiedereinzutreten. Die unter dem Druck, nach Münster
weiterzureisen, stehenden frz. Ges. konnten die Unterzeichnung des Vertrages erwirken, ohne
daß es in dem strittigen Punkt zu einer Einigung gekommen war (zum Ablauf der Verhand-
lungen in Den Haag s. APW II B 1 S. XXXII-LVI; Waddington II S. 57–59).
bien à propos lorsque |:la province de Zélande l’a proposé de nouveau de
renvoyer l’affaire icy pour ne pas retarder le départ de leurs plénipotentiai-
res:|, ainsy nous gaignerons beaucoup et trouverons |:les Estatz plus traicta-
bles si nous en pouvons remettre la décision à la conclusion du traicté:|.
Il y a un autre poinct où nous appréhendons de ne nous estre pas bien expli-
qués par noz précédentes dépesches, voyans par le mémoire, qu’on faict un
fondement presque assuré sur la proposition que nous avons faicte aux |:dé-
puttez de Bavières touchant la satisfaction de la France en Allemagne ; nous
avons creu la debvoir porter d’abord le plus avant qu’il se pourroit, mais en-
cores que nous soyons bien résolus de ne rien obmettre pour l’obtenir:| nous
sommes obligez de dire que |:nous y prévoyons de grandes difficultez tant du
costé de l’Empereur que des estatz de l’Empire:|, et quand |:les députtez de
Bavière en parlant à nous:| n’ont pas tesmoigné |:de trouver nos prétentions
exorbitantes:| ç’a esté en un temps auquel ils se |:rendoient faciles à touttes
choses:|, nous ayans depuis |:advoué assez librement qu’alors ilz n’avoient
point d’ordre de nous contredire:|.
Le comte de Transmantdorff nous a faict dire par messieurs les médiateurs
qu’il estoit bien fasché du soupçon qu’on avoit pris de sa conduite comme s’il
vouloit essayer de mettre de la division entre les couronnes, ou entr’elles et les
estatz de l’Empire, assurant que son dessein n’estoit autre que de conclurre
une bonne paix conjoinctement avec tous les intéressez; que les principales
difficultez regardent la satisfaction des couronnes, les griefs des estatz de
l’Empire, les demandes de Hesse et le restablissement de la maison palatine;
que pour ceste dernière il faloit sçavoir sy le député du prince palatin qui est
icy avoit un pouvoir suffisant pour traicter; que pour Hesse bien que Madame
la Langrave ne se soit pas encor expliquée de sa prétention, on disoit qu’elle
estoit sur Marbourg, et ce qui dépend de ceste succession, et d’autant que c’est
une affaire de justice, et un procez qui est entre deux princes, il présupposoit
que nous ne désirerions rien en cela que de juste, puisqu’il estoit difficile que
l’Empereur pût donner le bien d’autruy. Quant aux griefs de l’Empire il faloit
sçavoir sy nous prétendions qu’ilz fussent tous terminez icy, d’autant que ce
seroit un grand embarras dont à peine pourroit-on sortir, ou sy nous trouve-
rions bon qu’on leur donnât contentement sur les poincts principaux renvoy-
ant le reste à une diète. Et quant à la satisfaction des deux couronnes, on
bailleroit une somme d’argent à la Suède, et quelque place en hypotècque
jusques à ce que le paiement en fût faict comme il avoit esté autrefois proposé
par le traicté de Schimbech
Sog. Schönebecksche Traktate. In Schönebeck an der Elbe fanden im Oktober/November 1635
im Namen Oxenstiernas unter mecklenburgischer Vermittlung Verhandlungen mit Kursachsen
über einen Frieden zwischen Schweden und Ks./Reich statt, die aber ergebnislos verliefen
( APW II C 1 S. 445; Dickmann S. 76f., Anm. S. 530; Odhner S. 27ff.).
quoyque nous ne l’ayons pas encor déclarée, il ne pouvoit croire que ce fût
sur l’Alsace, comme il l’avoit appris par la voix publique, d’autant que ce païs
appartenant aujourd’huy à des mineurs et ayant esté possédé depuis plusieurs
siècles par la maison d’Austriche, et la France ayant tousjours déclaré qu’elle
ne prétendoit rien dans l’Empire, il ne pouvoit s’imaginer qu’on voulût faire
une demande sy extraordinaire; mais que pour tesmoigner la bonne disposi-
tion de l’Empereur à la paix il offroit de laisser au Roy en souveraineté les
trois éveschez de Metz, Thoul et et Verdun, et de faire céder à Sa Majesté par
l’Empereur et l’Empire tous les droictz qu’ilz y ont eu jusques à présent;
qu’outre cela il donneroit l’investiture de Pignerole, et bien qu’autrefois l’on
demandât seulement avec ce que dessus que la place de Moyenvic fût razée, il
consent qu’elle demeure au Roy en l’estat qu’elle est; qu’il estoit assuré que du
temps du feu roy on se fût contenté de ceste offre, et qu’encor à présent il
sçavoit certainement que |:une partie du conseil du Roy la trouveroit raison-
nable et que mesmes tout le conseil estoit beaucoup plus modéré dans les
prétentions de la France que nous ne sommes:|.
A ce dernier discours nous avons respondu en riant que n’ayans rien à faire
que ce qui nous estoit ordonné par la Reyne et par son conseil nous croyions
sçavoir autant de ses intentions que monsieur de Trantmansdorff, et les pou-
vions assurer que non seulement dans le conseil, mais qu’il n’y avoit personne
en France qui jugeât ceste proposition recevable en l’estat présent des affaires,
et qu’encor que pour ceste raison nous leur pussions respondre sur-le-champ,
néantmoins pour garder l’ordre que nous voulons suivre en toutte ceste négo-
tiation nous en communiquerions avec noz alliez et leur ferions response dez
le lendemain; que cependant ilz ne devoient pas faire fondement sur les dé-
clarations qu’on pourroit avoir faictes avant la guerre, et qu’après s’y estre
engagez après des despenses sy excessives et la perte de tant d’hommes, ils
voyoient bien eux-mesmes le peu d’apparence qu’il y a de nous faire une offre
qui ne contient que des choses qui appartiennent desjà à la France et par
d’autres titres que celuy des armes; qu’au surplus nous estions bien aises d’ap-
prendre par eux que le comte de Trantmansdorff vouloit suivre les bonnes
voyes, et ne s’amuser plus aux petites practiques et menées qu’on a faictes
jusques icy, que c’estoit le seul moien d’avancer les affaires, et que pour cet
effect il trouveroit pareille sincérité et correspondance de nostre part.
Le lendemain nous envoyasmes prier le sieur de Rozenan de nous venir trou-
ver et après luy avoir communiqué ce que dessus et luy avoir donné heure
pour venir avec nous chés monsieur Contariny afin qu’il fût présent à ceste
négotiation, nous allasmes premièrement sans luy chés monsieur le nonce
se trouva aussy l’ambassadeur de Venise.
Là nous leur dismes que le député du prince palatin qui est icy est muny d’un
bon pouvoir et que nous le ferions aller chez l’un d’eux au premier jour; que
nous attendions de jour à autre le sieur de Crossicq qui devoit retourner de
Cassel où il estoit allé pour s’instruire des intentions de Madame la Langrave;
que touchant les estatz de l’Empire, encores que nous sceussions bien que
l’intention de la Suède aussy bien que la nostre estoit, que leurs intérestz
soient traictez conjoinctement avec ceux des couronnes, néantmoins ce
poinct regardant noz alliez autant que nous, il y seroit respondu plus précisé-
ment après la conférence qui devoit bientost estre faicte entre les Suédois et
nous. Quant aux offres de monsieur de Transmantdorff pour la Suède nous
en lairrions le jugement à ses plénipotentiaires, pouvans bien dire pourtant
par avance qu’ilz sont bien esloignez de les accepter, la face des affaires estant
toutte changée depuis le traicté de Schimbech sur le pied duquel les Impé-
riaux se veulent régler. Que nous leur faisions la mesme response à l’esgard de
la France, que tant qu’elle n’a faict qu’assister les princes de l’Empire, elle n’a
rien prétendu pour son particulier que la gloire de les deffendre, mais qu’aiant
esté obligée de se rendre elle-mesme partie principale, et de venir à une rup-
ture ouverte qui luy a cousté tant de millions pour faire agir ses armées et
celles de ses alliez, et pour soustenir partout la cause publique, il n’estoit pas
juste de reprendre les mesmes propositions qui avoient esté faictes avant la
guerre. Nous n’avons rien oublié pour leur faire aussy connoistre, que ce ne
seroit pas un bon moien d’accommoder les différens présens que de nous vou-
loir paier de vieilles prétentions, au lieu d’une réelle et raisonnable satisfaction
qui est deue au Roy.
Nous leur avons aussy représenté que Sa Majesté songeant beaucoup plus à la
seureté du traicté, à celle de ses alliez, et à la sienne propre qu’à tout autre
avantage, ne peut se dessaisir des places et des Estatz qui luy donnent moien
d’assurer la paix, et de secourir ses amis quand ilz en auront besoing. Que
néantmoins ceste offre nous estant faicte, avant que nous ayons déclaré ce que
nous prétendons, nous la recevions agréablement pour un commencement de
négotiation, ne doutans point qu’on ne passât bientost plus avant. |:Peut-estre
que nous nous flattons, mais il nous semble que les médiateurs n’ont pas esté
estonnez de nostre reffus et qu’ilz cognoissent bien que les choses n’en doi-
vent pas demeurer là:|.
Nous allasmes ensuite chés monsieur Contariny où nous représentasmes les
mesmes choses, n’aians désiré ceste seconde conférence que pour avoir lieu
d’y mener monsieur de Rozenan et de donner subject aux ambassadeurs de
Suède d’en faire autant à Osnabrug conformément aux traictez d’alliance qui
obligent les plénipotentiaires des deux couronnes d’en user ainsy . Monsieur
Contariny avoit faict auparavant ce qu’il avoit peu pour s’en deffendre, disant
qu’il suffiroit que nous apellassions ledict sieur de Rozenan dans les conféren-
ces que nous pourrions avoir avec noz parties. Mais nous y avons tant plus
insisté que toutte la négotiation se faisant icy par la voie des médiateurs, et n’y
en aiant point à Osnabrug, les Suédois eussent faict difficulté d’appeller avec
eux monsieur de La Barde quand ilz traicteront avec les Impériaux, sy nous
ne traictons aussy par deçà avec les médiateurs en présence dudict sieur de
Rozenan.
Ce que nous considérons de plus en ceste proposition des Impériaux, est
qu’après |:avoir nié si absolument par leurs responses qu’il fust deub aucune
satisfaction à la France
In der ksl. Responsion auf Art. 13 der frz. Proposition II (s. [nr. 3 Anm. 26] ).
tent en estat de |:n’avoir plus à disputer que sur le plus ou sur le moins, ce qui
nous servira encores auprès des estatz de l’Empire:|.
En la mesme audience nous fismes response aux médiateurs touchant le pas-
seport que les Impériaux ont demandé pour le duc Charles de Lorraine et leur
remonstrasmes comme il avoit desjà esté faict une autre fois que nous ne
ferions aucune difficulté de donner des passeportz à tous les alliez et adhérans
de la maison d’Austriche, fors audict duc, d’autant qu’aiant esté demandé
pendant la négotiation des préliminaires, il a esté refusé sans que les Impé-
riaux ayent laissé pour cela de passer outre, ce qui nous faict soustenir avec
raison que le refus du passeport particulier qu’on demande, est une chose
jugée. Les médiateurs demeurèrent bien d’accord du faict et de ce qui se passa
lors dudict traicté, mais ilz insistèrent tousjours qu’estant un prince adhérant
de l’Empereur, et se déclarant tel, on ne pouvoit pas luy refuser le moyen de
venir icy deffendre ses intérestz.
Avant-hier les ambassadeurs de Portugal nous ont obligé de revoir les média-
teurs sur un advis qu’ilz avoient receu que depuis la demande que les couron-
nes ont faicte de la liberté du prince Edouart
paravant, et que mesme on luy avoit donné des commissaires pour luy faire
son procez. Ilz nous en ont parlé la larme à l’œil et comme le croyans mort
s’il n’estoit promptement secouru. Nous avons porté leurs plaintes aux média-
teurs avec touttes les instances et considérations que nous y avons pu ajous-
ter pour la seureté de ce prince. Ilz s’y sont portez eux-mesmes avec affec-
tion, et depuis ilz nous ont faict une response très civile de la part du comte
de Pennaranda qui a promis d’en escrire de bonne ancre au gouverneur de
Milan
mais en son particulier. Il a protesté ne croire ny ne sçavoir rien de ce préten-
du mauvais traictement, et qu’il espère dans peu de temps de justiffier le con-
traire, qu’il pourroit peut-estre bien avoir esté resserré à cause de quelque
entreprise qui avoit paru au-dehors, mais qu’il désapprouveroit qu’on tînt un
mauvais procédé envers ce prince qu’il tient innocent, à quoy nous avons ap-
pris que quelqu’un de ses collègues a contredict.
Celuy de nous qui a esté à Osnabrug
bon estat, la pluspart des estatz protestans estans bien disposez de faire accor-
der aux deux couronnes une paix avantageuse ou de prendre les armes et se
joindre à elles pour y forcer l’Empereur en cas qu’il la refuse. Ils prétendent
aussy que cela mérite bien qu’on prenne soing de leurs intérestz, et qu’ils
soient traictés par préférence ou du moins conjoinctement avec ceux desdictes
couronnes; l’opinion de messieurs les Suédois est qu’on en doit user de la
sorte |:et que mesmes pour tenir lesdicts estatz plus attachez si la paix ne se
peut conclurre, il fault faire paroistre que l’on rompt pour quelque intérest
public qui leur est sensible et non pas pour ce qui touche les couronnes en
particulier:|.
Les ambassadeurs de Suède protestent de nous garder une inviolable fidélité
jusqu’à la conclusion du traicté, et que de leur part il n’y aura jamais de man-
quement à la ponctuelle observation des alliances. On leur a respondu qu’ilz
doivent avoir les mesmes assurances de la France; que l’honneur et l’utilité
des deux couronnes s’y rencontrans esgalement, il faudroit tomber dans un
grand aveuglement pour se priver volontairement de ce qui est avantageux et
honorable; qu’ilz peuvent juger de l’avenir par le passé, et prendre une entière
confiance en nostre fidélité puisqu’ilz en ont receu tant de diverses preuves
dont on leur a faict le desnombrement; qu’il est aujourd’huy plus temps que
jamais de bannir de part et d’autre les mesfiances et tous les subjectz qui en
peuvent donner, parce qu’estans sur le poinct d’entrer tout de bon en matière
nous reculerions le traicté au lieu de l’avancer et empescherions nous-mesmes
noz parties de prendre les bonnes voyes pour le conclurre, sy nous leur lais-
sions tant soit peu d’espérance de réussir par des moyens obliques; que nous
avons desjà remarqué depuis l’arrivée de Transmantdorff que les Espagnolz
luy avoient faict prendre une autre conduite que celle que l’on attendoit de
luy, et qui tendoit à jetter de la division parmy les confédérez, mais qu’aussy-
tost qu’on l’auroit désabusé des vaines espérances qu’on luy a données de
pouvoir séparer les intérestz des deux couronnes, il seroit contrainct de pren-
dre le droict chemin.
Ilz ont promis qu’aussytost qu’ilz auront receu la visite du comte de Trans-
mantdorff qui est présentement à Osnabrug, ilz se rendront icy tous deux, ou
que sy monsieur Oxenstiern y vient seul, à quoy il a paru qu’il incline, ce sera
avec intention et pouvoir absolu de résoudre avec nous la réplique que les
deux couronnes doivent faire à la response des Impériaux, reconnoissant très
bien que la venue de ce ministre confident de l’Empereur oblige d’entrer soli-
dement en matière et de venir à la conclusion le plutost qu’on pourra le faire
avec l’honneur et l’avantage raisonnable des couronnes pour sçavoir bientost
(comme ilz disent) le faict ou le failly.
Ilz sont résolus de s’expliquer nettement dans leur réplique de leur prétention
pour la satisfaction particulière de la couronne de Suède, et de tout ce qu’ilz
jugent nécessaire pour la conclusion et entière seureté du traicté, estimant que
nous en devons faire autant (comme c’est aussy nostre intention). On a pour-
tant remarqué qu’ilz attendent encores des nouvelles de Suède sur ce subject.
Monsieur Salvius l’a confidemment déclaré, quoyqu’il ayt ajousté que cela
n’estoit point absolument nécessaire, mais qu’aians envoié en Suède il y a
longtemps leur proposition et les responses de l’Empereur ilz seroient bien
aises s’il estoit possible de voir les mouvemens de leurs supérieurs avant que
prendre une dernière résolution, veu mesmes que par les lettres qu’ilz ont
receues il y a desjà quelque temps on leur faict espérer un courrier qui devoit
partir quelques jours après lesdictes lettres. Monsieur Oxenstiern n’a pas
voulu advouer qu’ilz attendent de nouveaux ordres pour ne destruire pas ce
dont il s’est vanté plusieurs fois, que luy et son collègue avoient un pouvoir
absolu de faire la paix, et n’auroient jamais besoing d’envoier en Suède
comme nous en France pour de nouvelles consultations.
Leur résolution n’est pas encor bien prise s’ilz donneront leur réplique par
escrit ou de vive voix. Monsieur Oxenstiern incline à n’escrire point, à quoy
de nostre costé on luy a dict que nous sommes résolus. Monsieur Salvius est
d’opinion contraire, peut-estre pour ne perdre pas quelque beau latin qu’il a
desjà préparé, fondant néantmoins son advis sur les instances qui leur ont esté
faictes par les estatz de l’Empire de répliquer par escrit. Il est vray que ceste
instance leur a esté faicte, mais plutost de crainte que les couronnes traictans
sans escrire ne viennent trop promptement à la conclusion du traicté laissans
en arrière les intérestz publics de l’Alemagne, que pour aucune autre raison
considérable.
Ilz sont encor en incertitude sy les estatz d’Osnabrug envoyeront leurs advis
(dont nous vous avons cy-devant envoyé la copie
S. [nr. 3 Anm. 32] .
que les couronnes facent leur réplique ou sy elle doit estre faicte auparavant.
Nous avons persisté de nostre costé à faire envoier lesdicts advis présente-
ment, de crainte que le député d’Austriche qui va prendre la direction de
l’assemblée des princes à Osnabrug, comme un de ses collègues l’a icy
Dr. Leonhard Richtersberger, niederösterreichischer Regimentsrat, österreichischer Ges. zu-
nächst beim Deputationstag in Frankfurt, dann beim WFK ( APW III A 1,1 S. 126 Anm. 2).
Er reiste am 9. XI. 1645 von Münster nach Osnabrück ( APW II A 2 S. 569; Meiern I
S. 787f. ). Georg Ulrich Gf. von Wolkenstein (ca. 1584–1663), Ges. des österreichischen Erz-
hauses auf dem WFK ( Gschliesser S. 222f.; Wurzbach LVIII S. 54f.), der zur Wahrneh-
mung des Fürstenratsdirektoriums in Osnabrück zunächst vorgesehen war, hatte sich trotz
mehrfacher Aufforderung durch die ksl. Ges. geweigert, Münster zu verlassen ( APW II A 2
S. 449, 495).
face changer dans ledict escript plusieurs choses qu’il contient à nostre avan-
tage contre les intérestz |:de l’Espagne. Nous y avons desjà faict changer
comme nous vous avons mandé quelques pointz qui nous estoient préjudi-
ciables comme celuy du rasement de Philisbourg et de Benfeldt :|.
On a encor disposé à ce dernier voyage les principaux députez à donner sépa-
rément leur advis sur noz propositions et sur celles des Suédois, pour ne voir
pas dans un escrit public qui sera quelque jour imprimé la France nommée en
plusieurs endroictz après la Suède. Ceste précaution néantmoins a esté appor-
tée avec tant de retenue que les ministres de Suède ne se sçauroient plaindre
qu’on agisse avec un esprit de pointille pour conserver au Roy les prérogati-
ves qui luy appartiennent.
On avoit cru d’abord que le doute où sont à présent les Suédois sy l’advis
d’Osnabrug doibt estre envoié icy, procédoit de quelque intention secrète de
favoriser les Espagnolz |:qui ne sont pas traictez favorablement par ledict
escript et qu’on leur vouloit donner loisir d’y remédier par le moyen du dé-
putté d’Austriche:|, ce que nous avons pris pour une suitte |:de la négotiation
de Saavedra et de Rosenhem:|. Néantmoins les Suédois s’estans rangez assés
facilement à tout ce que nous avons désiré en ceste rencontre, nous n’avons
pas estimé devoir persister |:en nostre première croyance:|.
Nous voyons assez clairement que la principale cause de l’irrésolution des
Suédois, et des estatz mesmes, est le différend qui est entre les luthériens et les
calvinistes, les premiers ne voulans pas avouer que les autres soient de la con-
fession d’Augsbourg ny par conséquent qu’ilz doivent par droict jouir de la
paix de la religion publiée en l’année 1555 en faveur de ceux de ladicte con-
fession.
Encor qu’on n’aye pas peu se mesler à fonds de ce différend à cause de la
jalousie qu’on s’est apperceu que les Suédois eussent pu prendre, sy les diffi-
cultez qui naissent au lieu mesme où ilz sont establis estoient plutost termi-
nées par nostre entremise que par la leur, on n’a pas laissé de faire tout ce que
l’on a pu sans esclat pour faire cesser ceste fascheuse contestation qui apporte
un grand trouble et beaucoup de longueurs dans les affaires et dont nous
avons desjà remarqué que les ennemis commencent à se prévaloir. Néant-
moins on n’y a point agy que par le consentement et participation des Suédois.
On a fort exhorté les uns et les autres de conserver entr’eux l’union qui a
mis les affaires au bon estat où elles se trouvent, et d’assoupir promptement
tous subjectz de division qui seroient capables de destruire en fort peu de
temps tous les avantages que le bon party a acquis en plusieurs années. Après
on a tasché de faire comprendre aux luthériens séparément qui sont les mais-
tres de ceste délibération, et en laquelle la communion d’interest et de créance
faict qu’ilz sont appuiez des Suédois, qu’il faloit prendre garde de n’offenser
pas Madame la Langrave qui n’a pas faict difficulté jusques icy d’exposer sy
généreusement tous ses Estatz, et de souffrir touttes les incommoditez d’une
longue et périlleuse guerre pour deffendre la cause commune, qu’on estoit
obligé de reconnoistre que son courage et sa constance n’avoient guères
moins contribué que les armes des couronnes à mettre les affaires de l’Empire
en l’estat où elles sont, qu’il faloit éviter de ne faire pas naufrage dans le port,
que sy ses propres alliez, et ceux pour qui elle a sy glorieusement combattu
luy refusoient et aux autres princes de sa religion, ce que l’Empereur leur
offre par sa response, il estoit à craindre qu’elle ne se destachât du corps des
protestans dans lequel ilz ne vouloient pas la comprendre pour accepter un
traicté particulier qu’on luy offre chaque jour, où l’on luy accorde et à ses
adhérens ce qu’elle désire sur ce subject, ce que nous sçavons qui luy est plus
sensible que tout autre intérest; qu’il estoit absolument nécessaire en toutte
ceste négotiation de bannir les controverses de religion qui touchans à la
conscience laissent rarement le moyen de s’accorder entre les meilleurs amis,
qu’ilz devoient seulement considérer le bien général de l’Alemagne que nous
estions sur le poinct de remettre en son ancienne liberté pourveu que leurs
divisions ne nous en ostassent pas le moien; que pour conclusion ilz estoient
trop prudens pour ne conoistre pas le préjudice qu’eux et nous receverions sy
ceste princesse et tous les autres princes et estatz de sa religion venoient au-
jourd’huy par un dépit ou un mauvais traictement à se séparer de nous par un
accommodement particulier.
Cet office que le sieur Scheffer député de Madame la Langrave avoit prié de
passer l’a extrêmement satisfaict, et n’a pas peu touché les autres, les plus
sages d’entr’eux ont promis d’y faire grande réflexion et d’apporter tout ce
qui sera en leur pouvoir pour sortir de ce mauvais pas à la commune satisfac-
tion de ceux qui y ont intérest. Nous craignons bien pourtant que les minis-
tres s’en estans desjà meslez de part et d’autre, et en aians escrit avec grande
chaleur, le différend ne s’accommode pas sytost, au moins deffinitivement, et
que la résolution la plus favorable qu’on y pourra prendre maintenant sera de
n’en parler point dans l’escrit des députez afin qu’il n’empesche pas plus
longtemps qu’on ne l’envoie à ceux de ceste ville.
Ce qui touche plus sensiblement les uns et les autres est que par la paix de
l’année 1555 tous les princes de l’Empire ont droict de refformer la religion
dans leurs Estatz, et que les luthériens ne veulent pas que les calvinistes ayent
la liberté d’en user quoyqu’ilz en ayent jouy jusques icy (comme ilz disent par
tolérance). Ilz ne mettent pas en doute qu’ilz n’en puissent jouir comme ilz
ont faict par le passé dans leurs Estatz patrimoniaux, mais ilz craignent que sy
les divers traictez qui sont entre les familles de Saxe, de Brandebourg, et de
Hesse pour succéder les uns aux autres à deffautz d’héritiers légitimes sortis
de leurs maisons
et de Hesse ne voulussent oster l’exercice de la religion luthérienne des Estatz
et pays qui leur seroient escheuz en vertu desdicts traictez, à quoy ilz protes-
tent qu’ilz ne consentiront jamais. Sy les calvinistes ne[!] vouloient présente-
ment s’obliger de ne se servir pas de leur droict de réformation quand le cas
arrivera, l’affaire se pourroit accommoder et on consentiroit aisément qu’ilz
soient compris dans la paix qu’ils appellent religieuse, mais ilz refusent de
donner ceste obligation, et disent que mettant de ceste sorte en doute un droict
qui leur appartient et dont ilz sont en paisible possession depuis plus de
cent ans, ilz recevroient préjudice mesme en leur honneur s’ilz s’en dépar-
toient sans que l’obligation fût réciproque, et que les princes luthériens
s’obligeassent en mesme temps de n’exercer pas leur droict de réformation
dans les Estatz calvinistes qui leur pourront escheoir, et disent que ceux de
ceste religion sans cela paroistroient de condition inférieure aux autres et qu’il
vaudroit mieux pour eux de n’avoir jamais entrepris la guerre présente que de
s’obliger à cela, puisqu’avant sa naissance ilz pouvoient jouir sans contredict
des droictz qu’on veut aujourd’huy leur disputer. Ils ne laissent pas de donner
espérance que quand le cas qu’on appréhende arrivera, ils s’y comporteront
avec toutte sorte de modération et ne refuseront pas de faire les capitulations
qui seront jugées raisonnables avec leurs nouveaux subjectz pour leur laisser
l’exercice de leur religion comme l’électeur de Brandebourg a faict avec la
pluspart des siens qui sont de religion différente de la sienne. Mais les luthé-
riens ne se contentent pas de ceste offre verballe sy elle n’est accompagnée
d’une obligation plus précise et rédigée par escript.
Les ambassadeurs de Suède se plaignent encor qu’on a pas accomply la pro-
messe qu’on leur avoit faicte de leur donner les passeportz qu’ilz ont deman-
dés pour quelques estatz médiats. Ils disent aussy qu’on tasche de rendre inu-
tile la résolution qui a esté prise d’admettre les princes qu’on avoit jusqu’icy
voulu exclurre de l’assemblée par les diverses restrictions qu’on apporte au-
jourd’huy à leur admission. Ils persistent à soustenir qu’on ne doit pas donner
la réplique des deux couronnes avant qu’avoir eu entière satisfaction sur ces
deux poincts qu’ilz croyent absoluement nécessaires pour l’explication et ac-
complissement des préliminaires. Ilz espèrent néantmoins que Transmant-
dorff à son voiage d’Osnabrug leur y donnera contentement. Nous en avons
parlé icy pressamment aux médiateurs, afin qu’ilz y emploient leur autorité,
et que ces petitz incidens ne reculent pas plus longtemps le gros des af-
faires.
Il paroît que lorsqu’il aura esté pourveu à ces deux poinctz lesdicts ambassa-
deurs sont très bien disposez d’avancer le traicté. Il semble mesme qu’ilz
n’ont pas tant d’aversion qu’ils en avoient tesmoigné jusqu’icy |:contre le
nom de la tresve:|. Ils disent tousjours bien qu’ilz n’ont pas pouvoir d’en
traicter, mais ilz n’en parlent pas avec la mesme fermeté des autres fois, et en
ont diverses fois ouvert eux-mesmes le discours qu’ilz avoient peine cy-
devant d’escouter. Il leur est eschappé |:qu’ilz avoient pris l’advis de mon-
sieur Torstenson sur ce suget et qu’il leur avoit respondu que pourveu qu’on
donnast des quartiers à son armée dans la Bohême, la Silésie et la Moravie, il
n’y auroit point de mal de faire une suspension d’armes pour trois ou quatre
mois. Néantmoins:| leur advis est de ne changer point présentement la face
des affaires, qu’il faut tascher d’obtenir la paix en l’estat où l’on se treuve, et
qu’on prendra sur ce subject une plus assurée résolution à la prochaine confé-
rence.
On a travaillé autant que l’on a peu pour obliger les estatz d’Osnabrug à
s’expliquer plus clairement qu’ilz n’ont faict en faveur des couronnes sur la
satisfaction particulière qu’elles prétendent. On eût bien souhaité qu’ilz eus-
sent au moins prononcé que ladicte satisfaction est deue, afin qu’il ne fût plus
resté de difficulté que sur le plus ou sur le moins, mais on |:n’a sceu y dispo-
ser lesdictz estats quoyque monsieur Oxensterne leur en aye faict des instan-
ces très pressantes accompagnées de menasses qui ne leur ont pas pleu:|.
Outre qu’ilz ne sont pas assez hardis pour décider ceste question, ilz crai-
gnent de s’engager, et de donner lieu par leur advis de rejetter sur eux les ré-
compenses qu’ilz auroient treuvées justes, mais ilz donnent espérance de n’y
estre pas contraires, et mesmes de déclarer, en cas que les couronnes ne veu-
lent pas faire la paix sans cela, qu’il vaut mieux accorder la satisfaction
qu’elles demandent que de continuer plus longtemps la guerre; à toutte extré-
mité ilz paroissent disposez à laisser démesler ceste difficulté à l’Empereur
qu’ilz disent estre seul cause des mouvemens présens, et à luy dire nettement
qu’ilz ne s’en veulent point mesler, ny pour, ny contre, auquel cas la puis-
sance de la maison d’Austriche ne seroit pas beaucoup à craindre, destituée de
l’assistance des estatz de l’Empire, et il seroit difficile que par ses seules forces
elle pût oster à la France ce qu’elle a conquis sur elle.
On a donné part aux Suédois du traicté que monsieur de La Thuillerie a faict
avec le roy de Dannemarch, mais on a cru devoir différer encor quelque
temps de leur en donner copie, parce qu’aiant d’autres poincts chatouilleux à
traicter avec eux, on n’a pas voulu leur fournir un subject de poinctiller sur
l’interprétation de quelques articles dudict traicté, comme entr’autres sur ce-
luy qui porte qu’on fera une plus estroicte confédération avec le roy de Dan-
nemarch lorsqu’il envoyera ses ambassadeurs en France, les Danois estans à la
Suède ce que les Espagnolz sont à la France.
Die Schweden haben ihre Unterstützung für die Aushebungen in Holstein zuge-
sagt.
Les ambassadeurs de Portugal escrivirent à ceux de Suède lorsque moy Ser-
vien estois encor près d’eux |:pour les convier de demander pour eux le sauf-
conduit de l’Empereur:|. Cela me donna lieu de |:les en presser:|. Ilz tesmoi-
gnèrent d’abord |:qu’ilz n’estoient obligez de considérer comme aliez que
ceux qui pouvoient prendre part aux affaires d’Allemagne, et monsieur
Oxiensterne adjousta plusieurs fois: «Adherentes per Germaniam.» Néant-
moins:| ilz promirent de faire la mesme demande que nous pour ceux de Por-
tugal, après touttesfois qu’on leur auroit donné satisfaction sur le poinct des
estatz médiats, et sur celuy des excluz dont il a esté parlé, de crainte, disoient-
ilz, que meslans tant de difficultez ensemble, l’une ne fît préjudice à l’autre.
La reyne de Suède a donné pouvoir depuis peu à un de ses conseillers
Zu den Verhandlungen, die am 20. II. 1646 in Eilenburg begannen, entsandte der erkrankte
Torstenson Alexander von Erskein (s. [nr. 23 Anm. 5] ) ( Helbig S. 274).
traicter avec l’électeur de Saxe pour la continuation de la suspension d’armes,
qui doibt bientost finir. Monsieur Oxenstiern dict qu’elle ne sera point renou-
vellée sy ledict sieur électeur n’accorde des conditions plus avantageuses à la
Suède que celles du premier traicté, lequel n’a esté approuvé ny par monsieur
Tortenson ny par la cour de Suède.
Sy monsieur Oxenstiern est bien informé des résolutions de ceste cour, ses
discours font croire que leur reyne ne se mariera pas sytost |:quoyque l’eslec-
teur de Brandebourg, l’archevesque de Magdebourg
S. [nr. 3 Anm. 28] .
tin
l’armée |:pour aller en Suède avec cette espérance. Ledict sieur Oxensterne
m’a dit sur ce suget qu’il y avoit plusieurs questions à vuider:| avant que de se
résoudre sur une affaire de sy grande importance, premièrement qu’il faloit
|:sçavoir si leur royne se debvoit marier, si elle le désiroit, s’il falloit en ce cas
jetter les yeux sur un du païs ou sur un estranger, si celuy qu’elle voudroit
choisir seroit agréable aux estatz du royaume, si après que la royne l’auroit
espouzé il auroit le nom et le pouvoir de roy, si les enfans qui naistroient de
leur mariage succéderoient à la couronne, ces deux derniers cas n’ayans pas
esté décidez par les estatz lorsqu’en faveur du dernier roy de Suède ilz ont
appelé sa fille à la succession du royaume contre les anciennes loix du
païs :|.