Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
30. Memorandum Serviens für Lionne Münster 1645 Dezember 16–21
Münster 1645 Dezember 16–21
Konzept, z. T. eigenhändig: AE , CP All. 53 fol. 435–445’ = Druckvorlage; überbracht nach
Dorsal fol. 444’ durch La Buissonnière
All. 45 fol. 348–349’
S. dazu [nr. 62 Anm. 6] .
Kriegerische Absichten Venedigs gegen Frankreich. Notwendigkeit, einen vorzeitigen Friedens-
schluß mit der Pforte zu verhindern bzw. Venedig zur Neutralität zu zwingen. Verlust Mar-
dycks. Vermeidung der Festlegung auf Restitution Philippsburgs im Vertrag mit Trier. Aushe-
bungen. La Barde. Aufklärung über die spanisch-schwedischen Kontakte durch Oxenstierna. Zu-
rückhaltung Salvius’, Rolle d’Avaux’. Rückkehr des Kurfürsten von Brandenburg aus Preußen.
Mission Wittgensteins nach Schweden. Begünstigung Wittgensteins. Hoffnungen der Familie
Oxenstierna auf die Hand der Königin von Schweden. Mangelnde Offenheit Salvius’. Vorzug
eines Friedens mit Rückgabe Kataloniens gegen Entschädigung vor einem Waffenstillstand. Be-
dingungen für den Fall eines Waffenstillstands in Katalonien. Überwindung der Widerstände
gegen die französische Satisfaktion im Reich. Schwäche d’Avaux’, Standhaftigkeit Longuevilles.
Rückschlüsse aus dem bayerischen Verhalten auf die voraussichtliche Einwilligung des Kaisers in
die französischen Forderungen. Beschwerden gegen den Kurfürsten, Zurückweisung der von ihm
erwarteten Einschränkung der französischen Ansprüche. Mission Dohnas nach Paris: eventuelle
Bereitschaft Brandenburgs zur Gewährung des Majestätstitels. Geldentschädigung für das Elsaß
an die Erzherzöge von Tirol; Türkenhilfe. Territoriale Entschädigung für Herzog Karl in Frank-
reich; Paßfrage. Vertretung Kataloniens beim Kongreß. Empfehlung der Gewährung von Privi-
legien für die Katalanen. Warnung vor der Publikmachung der frankreichfreundlichen Haltung
Triers. Feindseligkeit der Mediatoren. D’Eméry. Rat zur Verheimlichung der Friedensneigung
Frankreichs. Freiheit der Holländer, zwischen Frieden und Waffenstillstand zu wählen. Unter-
stützung der Ansprüche der Protestanten. Rückgabe von Plätzen nur in Form von Tausch, zur
Vermeidung der Preisgabe der französischen Rechte auf Navarra.
Je sçay d’assez bon lieu que les Vénitiens assemblent le plus d’argent qu’ils
peuvent soubs praetexte de la guerre du Turc et qu’ils praetendent d’en em-
ployer la moindre partie à faire leur paix pour mettre le reste dans leur trésor
affin de s’en servir dans une autre guerre et peut-estre contre nous. Monsieur
de Monbas vous pourra dire qu’un noble vénitien son amy, de la maison de
Contarini, le luy a dit en confidence. Un autre gentilhomme italien
Promontorio; s. [nr. 22 Anm. 8] .
serviteur de Son Eminence, qui est tousjours chez Contarini et qui doit faire
des levées au Liège pour la République, l’a confirmé depuis peu de jours à
monsieur de Longueville et asseure que les Vénitiens n’ont rien de bon dans le
cœur pour la France.
Contarini ne peut cacher ses sentiments ny reigler sa conduite en sorte, quel-
que habile et dissimulé qu’il soit, qu’il ne fasse paroistre son envie et son
animosité contre nous. Ce qui est de pyre est qu’il est libre et hardi à escrire
ses advis à sa république. Si on pouvoit sçavoir le contenu en ses dépesches,
j’ozerois bien asseurer qu’on les treuveroit toutes pleines de desseins contre la
France.
Divers advis portent que le roy d’Espagne a envoyé un exprès à la Porte pour
tascher d’obtenir la paix du Grand Seigneur. Il se pourroit bien faire que
d’ennemy il deviendroit amy cependant que nous fairions le contraire par les
assistances que nous donnons à la République qui seront sceues tost ou tard
et qui ne nous asseurent pas de son amitié. Son Eminence auroit un jour
beaucoup de regret au généreux secours qu’elle luy a donné s’il la voyoit
tourner ses armes contre nous après son accomodement avec le Turc et
donner les levées qu’elle fait faire de toutes parts à l’Empereur ou au roy
d’Espagne.
Trautmensdorf a dit icy que la République faira bientost sa paix pour de l’ar-
gent et que toutes les forces du Turc viendront fondre sur son maistre. Ce
discours s’acorderoit mal avec les conditions hautes et peu conformes au
temps praesent qu’il propose pour la paix s’il ne tendoit à faire payer le ro-
mersuc
Römerzug = Römermonat, auf dem Wormser RT von 1521 beschlossene Kriegssteuer, ur-
sprünglich zur Finanzierung des Romzugs des röm. Kg.s zur Kaiserkrönung gedacht, anteilig
von den Reichsständen aufzubringen; die Recheneinheit bezog sich auf die Versorgung eines
bestimmten Truppenquantums pro Monat ( Kraus S. 26).
qu’il a que la République se doit joindre à la maison d’Autriche, encor mesme
que cette guerre du Turc contre l’Empereur n’arrive pas.
Selon mon foyble sens il n’y a rien de si nécessaire que d’empescher que la
paix se fasse avec le Turc avant qu’elle soit faite entre les princes crestiens. Ce
seul événement est capable de changer la face des affaires car il y a très grand
subjet de croire que dans la mauvaise disposition où sont la pluspart des prin-
ces d’Italie nous les aurions bientost sur les bras s’ils estoient délivrés de
l’apréhension du Turc. Monsieur de Longueville et moy sommes entièrement
de cest advis et si nous eussions ozé nous aurions desjà escrit à monsieur de
La Haye en ce sens affin qu’il ne s’employe pas si chaudement qu’il fait pour
l’acomodement de la République, si ce n’est qu’il voye seureté pour la conti-
nuation de la guerre contre l’Espagne. Autrement l’acord ne se fairoit qu’à
nostre praejudice et pour moy je croiray tousjours que le dessein de réunir
tous les princes crestiens par une bonne paix affin d’aller tous ensemble con-
tre le Turc est plus crestien et plus juste comme seul capable de détourner ce
puissant ennemy que celluy de faire une paix fourrée et peu seure avec luy
pour continuer la guerre et les divisions des crestiens dont il a tousjours pro-
fité et s’en est servi pour augmenter sa puissance.
En cas que l’acord se fasse et que la République treuve moyen de faire quitter
les armes au Turc aussy bien pour l’Espagne que pour elle, je ne sçay si on ne
pouvoit point mesnager que la République ne se meslera directement ny indi-
rectement de la guerre qui est entre nous et la maison d’Autriche. Le Turc ne
refuseroit peut-estre pas d’imposer cette condition sans qu’il paroisse qu’elle
vinst de nous, en luy faisant secrètement cognoistre que la République ne se
peut mesler de cette guerre qu’à dessein de nous forcer à faire la paix qui n’est
pas ce que le Turc désire, et à faire un traité avantageux avec l’Espagne qui est
ennemie du Grand Seigneur.
Schuld des Gouverneurs von Mardyck am Verlust dieser Festung.
Il faudroit bien prendre garde si le premier article du traité fait par monsieur
de Turenne avec monsieur l’électeur de Trève, qui porte que la capitulation
cy-devant faite avec luy par le Roy
qui oblige Sa Majesté de rendre Philisbourg par le traité de paix. A quoy il
faut éviter de s’engager puisque nous le tenons par droit de conqueste, que
l’ennemy sur qui nous l’avons pris avoit droit de retenir cette place par le
traité de Prague et que l’électeur ayant accepté ledit traité et mesmes s’estant
obligé de faire retumber Philisbourg entre les mains de l’Empereur, il ne
témoigneroit pas d’aymer la France s’il vouloit exiger d’elle cette restitu-
tion. C’est pourquoy en tout ce qui sera traité avec luy il est bien nécessaire
d’éviter tout ce qui nous y pourroit engager le moins du monde. Je croy
mesme qu’on en peut parler librement à l’électeur et luy en faire comprendre
les raisons.
Dringende Mahnung, den Kommissar, der die Rekruten Bönninghausens in
Mainz erwarten sollte, mit ausreichenden Geldmitteln zum Sammelpunkt nach
Kassel zu schicken.
Voraussichtliche Scheu La Bardes, Longueville von den negativen Äußerungen
Oxenstiernas über d’Avaux zu berichten
ris. Bitte um Abwendung seines etwaigen Verdachts gegen Servien in der Frage
seines Anspruchs auf Behandlung als Botschafter
Mazarins.
Il est bien difficile de ne réussir pas quand on a les instructions de Son Emi-
nence et qu’on les exécute fidellement. Je me suis servy heureusement de tous
les expédiens contenuz dans son mémoire particulier du 21 e du mois passé
pour apprendre toutes les particularitez de la négotiation des Suédois. C’est
monsieur Oxenstiern qui m’a tout dict en confidence, l’en ayant conjuré par
l’amitié qu’il m’a jurée, monsieur Salvius est tousjours demeuré sur la retenue.
Ich habe den Verdacht, daß d’Avaux ihn durch Rosenhane vorgewarnt und bitten
hat lassen, sich nur ihm gegenüber zu eröffnen.
Nachricht von der Rückkehr des Kurfürsten von Brandenburg aus Preußen. Vor-
aussichtliche günstige Rückwirkungen auf seine Verhandlungsbereitschaft.
Vertrauliche Nachricht von der geplanten Sendung Wittgensteins nach Schweden.
Il y a apparence que c’est pour traicter de cette prétention des Suédois sur la
Poméranie et peult-estre aussy pour parler en mesme temps du mariage. Le-
dict comte paroist tousjours fort affectionné pour la France quoyqu’il m’aye
dict depuis quelques jours que ce différend d’entre les Suédois et son maistre
ne luy permettroit pas à l’avenir de parler et d’agir sy librement qu’il avoit
faict jusques icy, puisqu’il l’avoit faict espérant d’estre tousjours appuyé des
couronnes, et qu’à présent son maistre ne pouvant pas se promettre le mesme
appuy puisque l’une des deux demandoit ses Estatz pour sa satisfaction, il
seroit obligé de se conduire avec plus de retenue.
Wittgenstein hat seinen letzten – den sechsten – Bruder im Dienst des Königs bei
den Kämpfen um Trier und Luxemburg verloren
S. [nr. 3 Anm. 40] .
dessen Pension auf Wittgensteins ältesten Sohn , um ihre Erhöhung, um Schutz-
briefe für seine Besitzungen und um Auszahlung der Pension für den letzten
Bruder.
Parmy toutes les difficultés que le baron Oxestern m’a faites sur le mariage de
la reyne de Suède il m’a paru que son père les fairoit cesser de bon cœur si elle
vouloit jetter les yeux sur son second fils
que feu monsieur le cardinal de Richelieu luy en avoit autrefois parlé luy
persuadant qu’il y falloit penser. Je ne sçay si ce discours ne tend point à
mendier les mesmes offices et l’assistance de la France pour ce dessein. Je
n’ay pas ozé enfoncer cette matière sans sçavoir auparavant comme on auroit
agréable que je parlasse. Je n’ay pas laissé de dire que j’estois asseuré que Son
Eminence avoit encor plus d’affection pour l’agrandissement de sa maison
que feu monsieur le cardinal de Richelieu et que toute sa famille s’en pouvoit
promettre toute l’assistance qu’elle peut souhaiter.
Pour preuve que Salvius ne nous a pas voulu tout dire quoyque monsieur
d’Avaux tasche de le justifier j’ay sceu certainement par la voye de Hollande
que les Espagnols luy dirent à son dernier voyage que pour le moins après la
paix faite le roy d’Espagne vouloit faire une estroite alliance avec la Suède.
Je tiens pour asseuré que la trêve nous faira perdre la Cataloigne par les me-
nées que le roy d’Espagne y pourra faire lorsque ses subjets fréquenter[ont]
librement les Catalans. C’est pourquoy il seroit avantageux de la rendre par
un traité de paix affin qu’on en puisse tirer quelque récompense en un autre
lieu et que le roy d’Espagne pour ravoir une pièce si importante pour luy ne
plaigne pas de donner ailleurs un dédomagement considérable comme celluy
des Pays-Bas. Autrement s’il conservoit tousjours le moyen de nuire à la
France de ce costé de deçà, il ne seroit pas juste de se priver en rendant la
Cataloigne de la facilité qu’on a de l’incommoder dans son pays et nous n’au-
rions pas remédié par cette guerre, qui nous a esté si favorable, aux justes
subjets de crainte qui nous ont obligés de prendre les armes.
Si on ne pouvoit faire la paix pour quelque raison qui m’est incoigneue et qui
regarde le dedans de l’Estat, il semble qu’il seroit au moins nécessaire si on est
réduit à la trêve de mesnager que le roy d’Espagne ne puisse mettre dans les
garnisons de Tarragone et de Lérida que des Suisses et s’il est possible que les
deux nations tandis que la trêve durera ne fairont leur comerce que sur leurs
frontières sans envoyer dans le pays l’une de l’autre. Autrement il sera comme
impossible d’empescher que la légèreté des Catalans ne les porte enfin à nous
abandonner si les Espagnols ont la liberté de les fréquenter pour les séduire.
Nous repraesentons par nostre dépesche commune des difficultés sur la sa-
tisfaction particulière du Roy qui ne nous paroissent pas encor. Il est vray que
nous n’avons pas le consentement des estats de l’Empyre, qu’il n’y en a pas un
qui dans son 〈âme〉 ne voulust que la paix se pust faire sans cette 〈condi-
tion〉, mais je doute que hors quelques-uns des plus dépendans de la maison
d’Autriche il y en ayt aucun qui n’ayme mieux (si nous parlons hardyment et
tenons ferme) que nous ayons ce que nous demandons que de voir continuer
la guerre dans l’Allemagne. Je croy mesme que le plus grand nombre déclare-
ra à l’Empereur qu’ils ne le peuvent pas assister s’il rompt le traité pour 〈ce-
la〉 et que c’est à luy seul à démesler sa querelle à ses dépens, auquel cas il ne
seroit pas beaucoup à craindre. C’est pourquoy il me semble qu’il ne faut pas
s’épouvanter légèrement et faut voir les résolutions que l’Allemagne prendra
quand nous aurons hautement déclaré que nous ne rendrons jamais l’Alsace
ny les places que nous avons demandées. L’archevesque de Trève nous pro-
met six voix, si Bavière nous tient parolle et que nous ayons les voix dont son
frère
Ferdinand von Wittelsbach, Ebf. von Köln, s. [nr. 10 Anm. 16] .
ou treize sans celles que nous pouvons encor gaigner parmy les estats catho-
liques et toutes les autres que nous pouvons espérer parmy les protestants
lesquels au moins ne nous seront pas directement contraires. A toute extrémi-
té, quand tout se réuniroit contre nous, l’Allemagne n’est pas aujourd’huy en
estat de nous tumber sur les bras avec de si grandes forces que celles qui se
sont autrefois eschouées devant Metz
nous n’en viendrons pas là. Schwäche und leichte Beeinflußbarkeit d’Avaux’,
trotz unserer Vorteile. Standhaftigkeit und guter Wille Longuevilles.
Je pense vous avoir desjà mandé que le duc de Bavière nous a fait dire que
l’Empereur viendroit à une amiable composition sur nostre demande. Là-des-
sus il a mesnagé que Trautmensdorf ayt esté envoyé, après cela il a voulu sans
difficulté se joindre à nous par un traité contre l’Empereur pour nous faire
avoir tout ce que nous praetendons dont nous luy avons donné communiqua-
tion, pourveu seulement que le Roy s’oblige de luy conserver l’électorat. Ce-
pendant en d’autres ocasions il a soutenu que son serment ny son devoir ne
luy permettent pas de se déclarer contre l’Empereur, pour quelque ocasion
que ce soit. Lorsque nous avons objecté à ses députés que l’offre qu’ils nous
ont faite que leur maistre se déclareroit contre l’Empereur en cas qu’il ne
voulust pas la paix n’avoit donc pour but que de nous tromper puisque son
serment ne luy en donnoit pas la liberté, ils ont répondu que leur maistre se
pouvoit obliger à cela parce qu’il est bien asseuré que l’Empereur veut la paix.
Je conclus par la mesme raison, puisqu’ils nous ont pressés de faire un traité
par lequel le Roy s’obligeant de conserver à leur maistre l’électorat il s’oblige-
roit aussy de faire avoir au Roy la satisfaction qu’il praetend, qu’ils ont donc
esté asseurés que l’Empereur veut acorder cette satisfaction, sans quoy le duc
de Bavière ne pourroit pas s’obliger de luy faire la guerre pour cela puisqu’il
dit que son serment ne luy permet pas de rien faire contre son souverain. Il
me semble que cest argument est assez concluant.
Il y a un endroit dans les lettres de monsieur de Bavière escrites au nonce
Bagny qui méritent bien qu’on luy fasse une réponse concertée. Il veut faire
croire que ledit sieur nonce luy a fait espérer de la part de Son Eminence
qu’on viendroit icy à quelque modération de nostre demande et que moyen-
nant cela les Impériaux pourroient aussy s’avancer.
Einwände und Beschwerden, die dagegen zu erheben sind. Bagni soll dem Kurfür-
sten unverzüglich schreiben, que lorsque cy-devant il luy a escrit qu’on vien-
droit à quelque parti raisonable, il ne sçavoit pas que nous nous fussions desjà
si avant expliqués icy à ses ambassadeurs et que tout le parti qu’on peut pren-
dre est de faire relever de l’Empereur et de l’Empyre ce qui demeurera au Roy
dont on a donné le dénombrement à ses ambassadeurs qu’ils n’ont pas rejette,
on les avoit mesme priés de ne dire pas d’abord qu’on se voulust relascher
jusques là, veu qu’on avoit praetendu au comencement de retenir l’Alsace et
ses dépendances en toute souveraineté et qu’on avoit juste droit de le faire,
ayant esté conquise par les armes sur une maison qui a autrefois dépouillé la
couronne de France de plusieurs grands Estats. Selon mon foyble sens il faut
presser ledit duc de déclarer si son intention n’est pas tousjours de faire avoir
au Roy par le traité de paix tout ce qu’on a déclaré à ses ambassadeurs, sans
quoy la paix ne se peut faire, et que s’il n’estoit plus en cette résolution il ne
sera pas juste que nous travaillassions icy contre le gré de tous nos alliés pour
luy faire conserver l’électorat, estant très asseuré que les Suédois et les pro-
testants d’Allemagne ne s’y disposeront qu’avec beaucoup de peyne et que
l’Empereur ne rompra pas la paix pour cela, ses ministres parlant assez indif-
férement des intérests de Bavière comme nous l’avons fait sçavoir et très bien
justifié aux ambassadeurs dudit duc.
Le baron de Dona
Fabian Burggraf von Dohna (1617–1668) war im September 1645 vom Kf.en von Branden-
burg nach Paris entsandt worden, hielt sich jedoch auf der Hinreise längere Zeit in Den Haag
auf. In Paris traf er erst am 21. oder 22. März 1646 ein ( ADB V S. 304–306 ; UA I S. 610f.,
640–656).
bourg a dit à quelqu’un en Hollande qu’il avoit une lettre dudit électeur où il
traitoit le Roy de Majesté pour ne la rendre qu’à l’extrémité et selon la dispo-
sition qu’il treuveroit aux affaires; mais qu’on luy avoit dit icy qu’on luy don-
neroit moyen d’estre introduit en France sans lettre de créance, ce qui luy
facilitoit la résolution qu’il a prise de suprimer ladite lettre. Je sçay bien que
ce n’est pas moy qui luy ay parlé de la sorte. Je croy que si on mesnage bien
cette affaire on luy faira rendre ladite lettre, qui n’est pas un petit avantage
pour Sa Majesté. Après cela il n’y aura plus de tous les électeurs que celluy de
Saxe qui ne traitera Sa Majesté avec ce respect, ce qu’il ne pourra plus refuser
quand il sera seul et qu’on luy pourra donner l’exemple de tous les autres.
Je ne sçay si Son Eminence ne jugeroit point à propos en cas qu’on vist dans
quelque temps trop de difficulté sur la satisfaction du Roy d’offrir aux enfants
de l’archiduc
S. [nr. 4 Anm. 7] .
que l’Alsace leur pouvoit valoir de revenu. Cette offre adoucira beaucoup
nostre praetention et la rendra plus désintéressée faisant paroistre que la seule
seurté tant de nos amys que de la France nous porte à retenir ce pays sans
aucun dessein d’en tirer du proffit. Quand on prometra en mesme temps un
certain nombre d’hommes entretenus ou une certaine somme d’argent pour la
guerre du Turc ou pour la deffense de l’Empyre comme les Espagnols sont
obligés de faire pour les Pays-Bas par le traité de 1548
raine pour tous leurs Estats par le traité de 1542
Der Nürnberger Vertrag vom 26. VIII. 1542 (Druck: Du Mont IV,2 S. 235–238) regelte
das staatsrechtliche Verhältnis Lothringens zum Reich. Lothringen wurde zwar für unabhängig
erklärt, leistete jedoch seine um ein Drittel verringerten Reichskontributionen weiter, um dafür
Schutz und Verteidigung durch das Reich zu genießen ( Fitte S. 27ff).
l’Empyre ne sçauroient avoir subjet de se plaindre de nos demandes. Mais ce
sont offres en cas que Son Eminence les aprouve qu’il ne faut faire que par
degrez et à la fin du traité si l’on voyoit les choses sur le point d’une rupture.
C’est pourquoy je ne sçay si on nous en doit sitost envoyer l’ordre, si ce n’est
que monsieur de Longueville à qui j’en ay quelquefois parlé en ayt aussy es-
crit .
Je recognoy maintenant que j’avois cy-devant proposé un mauvais expédient
de faire tumber la Lorraine à Son Altesse Royale et que Son Eminence a eu
très grande raison de me faire escrire en ce temps-là que l’affaire n’estoit pas
practicable . Le roy Louys XI qui a esté estimé très sage ne voulut pas que
les princes de son sang eussent des Estats souverains au dehors ayant encor la
mémoire toute fraische de l’extrémité où la maison de Bourgoigne
té la France. Mais il me semble qu’en faisant proposer au duc Charles par sa
seconde femme
Béatrice de Cusance (1614–1663), verwitwete Pz.in von Cantecroix, verh. seit 1635 oder
1636 in nicht als rechtmäßig anerkannter Ehe mit Hg. Karl IV. von Lothringen, der noch
nicht rechtsgültig von seiner ersten Frau Nicole (1608–1657) geschieden war ( DBF VII
Sp. 1048–1050; Derichsweiler II S. 196).
enfants de son second mariage
consentement pour la rétention de la Lorraine dans l’apréhension où il est
d’estre abandonné des Impériaux et des Espagnols, estant certain que nous
recognoissons icy que ny les uns ny les autres n’en fairont pas grand scrupule
pour peu qu’ils treuvent leur compte en autres choses. Je m’asseure que mon-
sieur de Longueville ne manquera pas d’escrire ce que luy en a dit monsieur le
nonce et ce qu’il en a recogneu aux discours d’un confident de Trautmens-
dorf . Monsieur d’Avaux vouloit pourtant que nous missions dans nostre let-
tre commune que l’on ne pouvoit pas raisonablement empescher le duc Char-
les de venir icy ou d’y envoyer en vertu du passeport général que le Roy a
donné pour tous les alliés et adhaerents de la maison d’Autriche. Il est vray
que ledit passeport luy peut donner cette liberté, mais il n’est pas nécessaire
que nous y donnions nostre consentement. C’est à nos parties d’expliquer les
pièces qu’ils ont comm’ils jugeront à propos, car il faut considérer que l’as-
semblée n’estant pas dans les Estats du Roy, les passeports de Sa Majesté nous
engagent en quelque sorte à traiter avec ceux à qui on les acorde puisqu’ilz
n’en ont pas besoin pour leur seurté comme de ceux de l’Empereur.
J’estime qu’il nous seroit plus commode et peut-estre aussy plus avantageux
de n’avoir point icy de député de Cataloigne que d’y en faire venir un. Mais je
croy qu’il sera plus seur de remetre cela au choix des Catalans sans affecter ny
leur venue ny leur absence. Fontanella m’a souvent dit estant icy qu’il tenoit
cette députation assez inutile et que c’estoit à la cour où devoient estre leurs
députés, non pas à Munster.
A ce propos il me semble qu’il ne seroit peut-estre pas inutile dans une assem-
blée générale des Catalans de faire sçavoir s’ilz désirent quelques grâces ou
quelques nouveaux privilèges de Sa Majesté et qu’ell’est disposée de leur acor-
der tout ce qu’ils demanderont pour récompense de leur fidélité. Cela fairoit
deux bons effects l’un de les obliger et les retenir en devoir par cette faveur,
l’autre de les mettre en estat que revenant un jour soubs la domination d’Es-
pagne ils se treuveroient avoir tant de liberté et de privilèges, et on pour-
voiroit si bien en restituant le pays à les leur conserver, qu’il seroit difficile ou
qu’on ne les offençast bientost en les violant ou qu’ils n’offensassent leur nou-
veau souverain s’ils en vouloient jouir exactement. Cette grâce ne sçauroit pas
tourner maintenant à nostre praejudice puisqu’il faut tost ou tard rendre cette
province pour avoir ailleurs quelque chose qui soit plus commode et plus
asseuré à la France, et que tandis qu’elle sera entre nos mains il faudra néces-
sairement la garder avec une armée qui empeschera les habitants du pays de
rien entreprendre contre nous.
La «Gazette»
France que si elle continue elle mettra ce prince mal avec l’Empereur et le
rendra inutile pour nous dans cette assemblée.
Il est certain que les médiateurs continuent d’agir contre nous en diverses
manières. Tantost ils nous calumnient en escrivant par toute l’Italie que nous
ne voulons pas la paix, tantost ils nous tyrannisent quand ils croyent que
nous la souhaitons, ayant eu l’asseurance de nous dire depuis le grand mé-
moire du Roy qui nous a esté porté par ce courrier qu’on leur avoit fait feste
d’un grand mémoire qu’on nous auroit envoyé, mais que la saison estoit trop
avancée pour traiter et qu’il ne falloit plus songer qu’à la guerre. Nous
sçavons mesme qu’ils agissent icy contre nous auprès des députés des estats
ausquels monsieur Contarini a voulu persuader par diverses raisons que les
Suédois sont beaucoup mieux fundez que nous en leur praetention de leur
satisfaction, mais que nous n’avons point de raison, qu’ils ont esté apellés par
les Allemands et ont beaucoup à rendre, que nous sommes entrés dans l’Alle-
magne sans y estre apellés et voulons tout garder. Il ne nous a pas désavoué,
croyant que nous l’avions sceu d’ailleurs, qu’il avoit reproché leur facilité aux
Impériaux d’avoir passé tant de points qu’ils nous ont acordés sans estre as-
seurés d’avoir la paix.
Il ne seroit peut-estre pas mal à propos d’en parler à l’ambassadeur Nani luy
témoignant qu’il n’y a pas un amy de la France dans l’assemblée qui n’advoue
que monsieur Contarini nous est entièrement contraire et luy toucher quel-
qu’une des particularités dont il est parlé cy-dessus en y adjoustant qu’il n’y a
personne au monde que nous qui voulust souffrir un médiateur qui le traitast
comme celluy-là nous traite par ses escrits et par ses actions. Je vous puis
asseurer qu’il n’escrit pas en Hollande plus favorablement pour nous qu’en
Italie.
Bitte um Entschuldigung für den Freimut, mit der ich Mazarin alle diese Vor-
schläge und Überlegungen vortrage, aber Sie haben mich dazu ermutigt.
Angebliche Abneigung d’Emérys gegen Servien; Freundschaftsbeteuerungen.
Je persiste à croire qu’il est très utile pour les affaires du Roy pendant cette
négotiation qu’on ne croye pas si asseurément que Sa Majesté désire la paix.
Aussytost que les médiateurs et les parties voyent que nous y devenons faciles
ils parlent plus haut et deviennent plus difficiles. Rien ne les obligera de nous
acorder ce que nous praetendons que la crainte que nous ne voulions pousser
nostre fortune. Les bassesses qu’ils font pour rechercher les Hollandois font
croire qu’ils en fairoient encor davantage envers nous s’ils croyoient que toute
la France fust d’un mesme advis résolue à traiter à la hollandoise et à tenir la
maxime de ces bons matelots qui disent hautement qu’il faudroit jetter dans
la mer celluy d’entre eux qui proposeroit de rien rendre aux Espagnols pour
avoir la paix ou la trêve.
Nous espérons bien de nous praevaloir auprès de Messieurs les Estats en trai-
tant icy avec leurs députés de la lettre de Castel Rodrigo
Vgl. die beiden Beilagen zu Brasset an Longueville, d’Avaux und Servien, Den Haag 1645
XII 12 (Kopien: AE , CP Holl. 34 fol. 370–371; BN, F. fr. 17897 fol. 675–678 [datiert
1645 XII 13]): Castel Rodrigo an Generalstaaten, Brüssel 1645 XII 2 (Kopien: AE , CP
Holl. 34 fol. 371; AE , CP All. Suppl. 3 fol. 44–45; Druck: [lat.] Aitzema, Historia
S. 346, [frz.] Nég. secr. I S. 467–468); Generalstaaten an Castel Rodrigo, Den Haag 1645
XII 9 (Kopien: AE , CP Holl. 34 fol. 371–371’; AE , CP All. Suppl. 3 fol. 45–46; Druck:
[lat.] Aitzema, Historia S. 347, [frz.] Nég. secr. I S. 468–469).
offre la paix ou la trêve de la part du roy d’Espagne, ce qui monstre qu’il ne
tient qu’à eux qu’ils n’ayent la paix et que par conséquent voulant la trêve
plustost par élection que par nécessité il n’est point juste qu’ils nous fassent
achepter la liberté de faire la paix puisqu’ilz la peuvent avoir aussy bien que
nous.
deux couronnes une paix avantageuse ou de prendre les armes et se joindre à
elles pour y forcer l’Empereur en cas qu’il la refuse, ilz praetendent aussy que
cela mérite bien qu’on prenne soin de leurs intérests et qu’ils soient traités par
praeférence ou du moins conjointement avec ceux desdites couronnes. L’opi-
nion de messieurs les Suédois est qu’on en doit user de la sorte et que mesme
pour tenir lesdits estats plus attachés, si la paix ne se peut conclurre, il faut
faire paroistre que l’on rompt pour quelque intérest public qui leur est sen-
sible et non pas pour ce qui touche les couronnes en particulier.
Il importe extrêmement si nous avons à rendre quelque place par le traité (ce
que toutefois je ne croy pas qu’on soit obligé de faire) que cela se fasse par
eschange quand ce ne seroit qu’une bicoque, pour ne praejudicier pas aux
droitz de la couronne sur la Navarre réservés par le traité de Vervins
nous a fait tousjours traiter désavantageusement avec les Espagnols, c’est que
nous sommes extrêmement libres à quitter de grandes praetentions quand
elles sont un peu anciennes, et qu’ils sont tenants au dernier point pour un
seul poulce de terre. Nous ne pouvons rien rendre par ce traité, si on ne nous
fait raison de la Navarre, que nous ne fassions très grand praejudice aux
droits du Roy sur ce royaume et que nous ne recognoissions tacitement que
les Espagnols ne sont pas nos débiteurs puisque nous leur faisons des restitu-
tions. C’est pourquoy il est nécessaire par mon advis que l’on ne fasse que des
eschanges, quand nous nous résoudrions de donner quatre places pour une,
affin qu’on puisse tousjours dire de n’avoir rien rendu et que la place que
nous aurons receue nous estant commode puisse servir de praetexte à l’es-
change, qui de cette sorte ne faira pas praejudice aux droits sur la Navarre
comme fairoit une restitution pure et simple, n’estant pas une chose ordinaire
que l’on donne à ceux qui doivent et à qui on a droit de demander.