Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
15. Servien an Lionne Münster 1645 Dezember 5
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Münster 1645 Dezember 5
Konzept, z. T. eigenhändig: AE , CP All. 53 fol. 360–361, 357–358’
Fol. 357–358’ gehören laut dem Inhaltsverzeichnis, das dem Aktenband vorangestellt ist, zu
einem stichwortartigen Memorandum Serviens über die Ergebnisse seines Osnabrückaufent-
halts, datiert: 1645 Dezember. Nach Inhalt, alter Foliierung, Dorsaldatierung (fol. 358’: 1645
Dezember 5) und nach Lionnes Antwort (s. u. Anm. 2) schließen diese Blätter jedoch an
fol. 360–361 an.
Reise Serviens nach Osnabrück; Widerstand d’Avaux’. Zweifel an der ernsthaften Absicht der
Schweden zu Sonderverhandlungen; ihr Interesse an enger Union mit Frankreich. Empfehlung,
die Feinde weiterhin im ungewissen über die französische Friedenswilligkeit zu lassen. Klar-
stellung der französischen Absichten gegenüber Brun. Notwendigkeit der Geheimhaltung von
nr. 267. Privata. Andeutungen Saavedras bez. einer Heirat.
Je suis obligé d’aller demain à Oznabrug. Je me suis de bon cœur chargé de ce
voyage pour exécuter les ordres de Son Eminence que vous m’avez envoyez et
pénétrer le plus avant qu’il se pourra dans le dessein des Suédois touchant ce
traicté particulier. Cet employ a failly à faire tumber monsieur d’Avaux dans
de nouvelles extravagances, ayant faict d’abord toutes sortes d’effortz pour
m’empescher de faire ce voyage, puis y ayant voulu aller quoyque ce fust à
mon tour, et enfin ayant eu peine de déférer au jugement de monsieur de
Longueville qui l’a condemné et qui a désiré que j’y allasse. Voyant son coup
manqué de ce costé-là il a proposé d’envoyer Saint-Romain
conduicte sy remplie d’oppiniastreté donne lieu de soupçonner qu’il a quel-
que appréhention qu’on ne descouvre les secretz de cette menée, ou du moins
qu’ilz ne soient descouvertz par d’aultres que par des personnes entièrement
dépendantes de luy, affin que s’il y a eu quelque part on supprime ce qui luy
pourroit nuirre.
Néantmoins à vous en parler franchement, je ne puis m’imaginer que les Sué-
dois soient capables de pousser jusques au bout une semblable infidélité. Leur
méfiance naturelle et la crainte qu’ilz ont d’estre mesprisez, et d’estre pris
pour noz suivans faict qu’ilz sont quelquesfois bien aises de monstrer qu’ilz
sont considérez, qu’on les recherche et qu’ilz pourroient faire leurs affaires
sans nous. Mais au fondz je ne croy pas qu’ilz en prennent jamais la résolu-
tion parce que en faisant une action contre leur honneur ilz ne pourroient pas
en profiter ny espérer davantage par cette voye pour leur satisfaction particu-
lière que ce qu’ilz peuvent prétendre demeurans uniz avec nous, à quoy leur
propre intérest ne les oblige pas moins que leur réputation. Car supposé
〈…〉 qu’on leur donnast la Pomerannie laquelle vraysemblablement ilz peu-
vent prétendre par le traicté général en ne faisant rien contre leur debvoir, ilz
n’auroient pas de sy bons garendz pour cette acquisition s’ilz la faisoient en
nous abandonnant que s’ilz taschent de la faire par nostre assistance et de-
meurant uniz avec la France. Ilz doibvent cognoistre que l’Empereur ne leur
donnera cet establissement dans l’Empyre que par force et avec regret, que les
roys de Pologne et de Dannemarck le verront faire avec très grande jalousie,
que le marquis de Brandebourg et ses adhérens en demeureront offencez jus-
ques au désespoir, et que les protestans mesmes d’Allemagne qui sont leurs
meilleurs amis aymeroient mieux que cela ne fust pas; sy bien que n’y ayant
que la France seule qui voye leur agrandissement avec joye et qui mesme a
intérest de le procurer, ilz doibvent par toutes sortes de raisons se tenir insé-
parablement uniz avec elle puisque de cette sorte ils treuveront une entière
seureté pour la conservation de ce qui leur restera par la paix, et que la con-
sidération de la France sera capable d’empescher plusieurs des princes cy-
dessus nommez d’entreprendre contre la Suède, le mariage de Pologne
nouvelle alliance de Dannemarck
re de faire sy bien toucher au doigt ces véritez à messieurs les Suédois dans le
voyage que je vay faire, et d’y adjouster tant d’aultres raisons convainquantes
qu’il fauldroit qu’ilz fussent ennemis de leur propre bien s’ils songeoient à se
séparer de nous maintenant que nous devons tirer tout nostre avantage de
nostre union.
Nichts war und ist günstiger für uns als die Meinung der Feinde, wir seien gar
nicht ernsthaft an einem Frieden interessiert .
Brun me dit à la dernière conférence qu’il n’eust jamais creu que le roy d’Es-
pagne fust venu à une suspension générale de quatre ou cinc ans comm’il
l’avoit offert
Cataloigne, et insista fort sur cette suspension générale me disant qu’on avoit
creu que c’estoit tout ce que désiroit la France et qu’au comencement ceux
qui avoient creu sçavoir ses desseins avoient dit que dans la minorité du Roy
c’estoit tout ce qu’on pouvoit faire parce qu’on ne pouvoit rien traiter défini-
tivement dans le bas aage de Sa Majesté. Je répondis que ceux qui avoient eu
cette opinion n’avoient pas esté bien informés des intentions de Leurs Ma-
jestés et qu’on pourroit difficilement retreuver une plus favorable ocasion de
sortir d’affaires par about et de faire une paix générale que cette assemblée qui
avoit tant cousté de temps et de peynes à establir.
Le dernier mémoire du Roy est admirable et monstre bien par les divers par-
tis qu’il contient la grandeur et la fertilité du lieu d’où il vient. Nous avons
très grande obligation à Son Eminence d’une si particulière confiance. Je vous
prie de me mander s’il a esté leu dans le conseil, car si cela est il sera bien
malaisé que les médiateurs ou quelques autres n’en ayent cognoissance. Vous
jugerez bien que si les divers expédients qu’il contient ont esté sceus, nous
pourrons difficilement obtenir les plus avantageux, parce qu’on sçaura que
nous avons ordre de nous contenter de moins. C’est pourquoy il n’y a jamais
rien eu de si important que de garder un grand secret en cette affaire et em-
pescher que les médiateurs soient informés le moins du monde de nos des-
seins .
Il n’y a rien encor de si nécessaire par mon foyble advis si l’on veut avoir une
paix avantageuse que de faire les mesmes praeparatifs pour la campagne pro-
chaine que si on n’avoit aucune espérance du succès du traité.
Privata: Empfehlungen.
Aujourd’huy dans une visite que j’ay rendue à Saavedra, il m’a dict à la fin
d’un long discours: «Avant que nous séparer nous ferons quelque mariage, on
ne faict point de marché durable sy on ne faict jouer les violons.» Mais
comme tout ce qui vient de ce lieu-là doibt estre suspect, il est à craindre qu’il
ne veuille parler de quelque mariage auquel nous ne pouvons pas entendre.