Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
263. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1645 November 18
Paris 1645 November 18
Kopien: AE , CP All. 53 fol. 250–251’ = Druckvorlage; AE , CP All. 54 fol. 316–318; AE , CP
All. 56 fol. 231–232’, 235–235’. Konzept Briennes: AE , CP All. 56 fol. 233–234. Druck: Nég.
secr. II, 2 S. 199–201; Gärtner VI S. 660–667; jeweils datiert auf 8. November.
Ankündigung der Zusatzinstruktion. Zufriedenheit mit dem Verhalten des Kurfürsten von
Trier, Verschonung seines Eigenbesitzes vor Kontributionen, Ersatz seines Einnahmeausfalls,
Bereitschaft zu Entgegenkommen bei seinen weiteren Wünschen, eventuelle Unterstützung der
Wahl des designierten Nachfolgers. Beschwerde über das Verhalten des Papstes. Verbot der
katholischen Religionsausübung in Hulst; Folgen für die Friedensverhandlungen. Zustimmung
Frankreichs zu einem Waffenstillstand zur See mit Spanien im Jahr 1646; Rüstungshilfe für
Venedig. Erbregelung für Mantua-Nevers. PS: Lob der Verhandlungsführung Serviens mit
Saavedra, Drohung mit dem Abbruch der Verhandlungen als Mittel Saavedras zur Erkundung
der französischen Nachgiebigkeit.
Sy j’estois bien asseuré que l’ordinaire vous portast le mémoire dont desjà
je vous ay escript je ne ferois qu’une légère responce à vostre lettre du 4 e
du présent mois, et je me contenterois d’y mettre au pied un seul mot qui
marqueroit qu’elle m’a esté rendue, non que je ne juge bien qu’il y a des
poinctz qui n’y sont pas entièrement décidez, mais pour les tenir de sy
petite considération qu’on s’en pourroit dispenser. Je souhaitte que les
affaires donnent lieu de ne plus tarder ledit mémoire, ou que l’on l’envoye
par l’un des deux courriers que nous retenons, dans le commencement de la
sepmaine prochaine. En iceluy des diverses conditions sur lesquelles on
peult faire la paix ou la trêve estans décidées, et ce qui est à dire et à faire
pour le duc de Bavières, je passe à vous informer de ce qui a esté résolu en
faveur de monsieur l’électeur de Trèves.
Vostre dépesche et quelques autres qu’on avoit receues ont imprimé
fortement dans l’esprit de Leurs Majestez que ce prince est françois et que
sa constance a surmonté les maux d’une longue prison, que sa foy est à
l’espreuve des offres comme des maux, et qu’on peult faire fondement en
son amitié. Il ne reste plus qu’à chercher les moyens de luy plaire et
d’ajuster les intérestz publics à ceux de son particulier. Monsieur le
mareschal de Turenne ayant esté obligé d’aller assiéger la ville de Trèves et
de prendre des quartiers entre la Mozelle et le Rhin, il y a eu impossibilité
de le satisfaire sur l’exemption qu’il en demandoit, mais on a mandé à
monsieur de Turenne de tenir les troupes en telle discipline que le pays ne
soit pas ruyné et d’exempter de tous logemens et contributions les lieux qui
sont du domaine du prince qui luy appartiennent en propriété ou par
engagement et sy de tous ces endroitz il ne tire pas suffissament pour son
entretien, Sa Majesté n’est pas esloignée de luy envoyer une somme
considérable, qui se disposera aisément Trèves pris, de le remettre dans
Spire et d’en tirer le gouverneur et la garnison. A ceux de Mayence et de
toutes les autres places qui confinent avec ses Estatz il leur est expressé-
ment mandé de s’abstenir de faire la guerre, sy ce n’est contre les lieux qui
sont usurpez par l’ennemy et de tesmoigner et rendre tout respect à ce
prince, les intérestz duquel on apuye à Strasbourg tout ainsy qu’il l’a peu
désirer. Sy le mémoire qu’il vous a pieu de nous envoyer se fust un peu plus
explicqué sur la lettre patente qu’il demande pour confirmer et maintenir
un fidéicommis, et la fondation d’un hospital philipicque, nous y aurions
consenty ou nous vous aurions mandé ce qui nous en auroit empesché, et
lorsque nous aurons l’information dont nous avons besoin la chose sera
bien difficile sy Sa Majesté ne s’y porte, laquelle laisse au public comme
vous avez faict à son jugement d’interposer le sien. Sy les protestations
faictes par ce prince sont vallables pour destruire les actes qu’il a passez
pour obtenir sa liberté, la plus commune oppinion des jurisconsultes est
que tout ce qui s’est passé in vinculis n’est de nulle force, mais pourtant
cette règle a ses exceptions. Sy vous aviez pénétré qui est celuy qu’il destine
pour son successeur, et qu’il fust tel qu’il le croid, il fauldroit concourir à
son désir et perpétuer envers cette couronne l’amitié de l’électeur et de son
chapitre. La situation de ses Estatz qui ont faict aultresfois partie de la
Gaule les y a disposez de temps en temps et dedans nostre siècle nous avons
veu que ce prince a de la magnanimité qui peult estre comparée à celle des
anciens.
Der Kanzler Séguier hat Bagno die Beschwerden des Königs über das Verhalten
des Papstes vorgetragen . – Nach der Einnahme durch den Prinzen von Oranien
ist in Hulst der katholische Gottesdienst verboten worden
eindeutig gegen den Allianzvertrag. Sans doubte les Impériaux et les Bavar-
rois et aultres députez des princes catholicques en feront grand bruict,
auquel vous aurez peine à satisfaire, et que vous ferez néantmoins taire
imputant à la fierté et oppiniastreté des Espagnolz tous ces malheurs,
puisque ne se sentans assez fortz pour deffendre le leur ne laissent
d’esloigner la conclusion du traicté général qui seul peult arrester le cours
de noz prospéritez et de noz alliez, desquelles nous sommes touchez de
deux différens sentimens puisque le mal que cause leur fortune à la religion
diminue la joye de veoir l’ennemy comme affoibly et ce qui est de plus
fascheux est que vous n’oseriez leur confier la secrette pensée de monsieur
le prince d’Orange de crainte que l’éventant ce luy soit un légitime subjet
ou du moins un prétexte de s’en retraicter. Voz prudences prendront le
party qui sera le meilleur et selon la confiance qu’ilz ont avec les uns et les
autres, vous leur descouvrirez ou cèlerez ce que nous espérons.
De la mesme sorte userez-vous de ce qui a esté accordé en faveur de la
républicque de Venize pour le respect de laquelle le Roy consentira une
trêve sur la mer Méditerrannée pendant la campagne prochaine pourveu
qu’elle soit acceptée par les Espagnolz dans tout le mois prochain et que
nous en soyons asseurez. Le Roy consent aussy pour la républicque de
Venize de payer le traict de dix gallions pour joindre à leurs flottes desquelz
elle ne stipule que le secret pour ne donner subjet au Turc de rompre avec
nous, ce que nous voulons éviter et pour conserver les saincts lieux, la
destruction entière des catholiques dans son empire, et la ruyne de nombre
de François qui y ont porté leurs facilitez, qu’ils n’en sçauroient tirer
qu’avec longueur de temps. Nous ne faisons pas comme les Espagnolz qui
publient donner des secours quand ilz les réduisent à quatre gallères mal
armées et qu’ilz en tirent l’approbation et les voeux du public. Nous au
contraire donnons des assistances réelles cachant nostre zèle, mais il est
cognu de Dieu, pour le service duquel nous l’entreprenons bien volon-
tiers .
Ihre Geldzahlung an La Thuillerie ist sehr gelobt worden. Einigung über die
Regelung der Erbstreitigkeiten um das Herzogtum Nevers. Erwartung des
mantuanischen Gesandten zum Friedenskongreß in Paris.
PS: Cette lettre estoit escripte lorsque la vostre du 8 e m’a esté rendue, la
lisant j’ay treuvé que monsieur de Servien s’est bien deffendu contre
monsieur Saavedra qui a peu leu noz histoires et est peu informé des loix de
l’ancienne France lesquelles sans demander l’assistance des bulles des papes
confisquoient les corps et les biens des Albigeois et pour estre tumbez dans
le crime de l’hérésie et en celluy de la rébellion au roy Jean d’Albret
qu’il estoit catholicque et souverain, ny l’un ny l’autre ne luy pouvoit estre
objecté, et l’adhérence au roy de France duquel il estoit vassal n’estoit pas
un crime qui luy pust donner lieu de le mettre soubz l’interdict. Ce qu’on
peult à mon sens recueillir de son discours c’est qu’il convient que la paix
est nécessaire au roy d’Espagne, et qu’il avoit dessein de pénétrer sy la
menace de rompre l’assemblée vous pouvoit haster à vous relascher
d’aucune des conditions dont vous vous estes ouvertz. Le mémoire dont
desjà j’ay parlé et qui ne partira point avant lundy ou mardy vous portera
tout esclaircissement de ce qui est à faire sur les trois conditions qui vous
sont proposées. L’une certes est celle que l’on doibt désirer et les autres ne
se peuvent gouster que lorsqu’on sera désespéré de parvenir au premier
bien. Celuy qui le pourra affermir est aussy désiré et ce qu’il fault faire pour
y parvenir est aussy une partie dudit mémoire.