Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
172. Longueville, d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1645 Juli 22
Münster 1645 Juli 22
Ausfertigung: AE , CP All. 55 fol. 210–218’ = Druckvorlage; Eingang: 1645 August 2 .
Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 44 fol. 206–212. Teil eines Konzeptes: AE , CP All. 52 fol.
147–149. Kopien: AE , CP All. 47 fol. 424–429; AE , CP All. 52 fol. 159–165. Druck: Nég.
secr. II, 2 S. 101–103; Gärtner V S. 542–550.
Konferenz zu Lengerich: Einfluß Brandenburgs auf die vorteilhaften Beschlüsse, Abwarten auf
ihre Bestätigung durch den Kaiser, Einfluß pro-französischer Stände bei dem Beschluß über
Münster als Tagungsort der Reichsstände, Besetzung der Deputation. Militärisches. Weiterlei-
tung der Ratifikation für Rákóczy an Croissy. Konferenz mit den Mediatoren: Bekräftigung des
Friedenswillens Frankreichs trotz der großen militärischen Erfolge; Stellungnahme zu drei von
den Kaiserlichen beanstandeten Punkten in der Proposition: Vorbehalt weiterer Ergänzungen
in der Präambel; fehlende Ausführungen über die Form der Friedenssicherung; fehlende
Erläuterung der französischen Satisfaktionsforderung. Paßfragen.
Nous avons envoié le résultat de la dernière conférence tenue entre
Osnabruk et ceste ville où vous aves veu plusieurs bonnes résolutions . Ce
que nous pouvons adjouster est que de ce qu’il y a de meilleur, |:ceux de
Brandebourg:| en sont les causes et |:s’affermissent contre les difficultez
qui:| s’y rencontrent. Nous vous supplions seulement |:de tenir secrette
cette affection:| qu’ils tesmoignent:| pour le |:bien des affaires:| afin de la
rendre par ce moien |:plus utille:|. Nous ne vous donnons pas |:encores ces
résolutions pour bien asseurées:| parce que estants |:remises à l’approbation
de l’Empereur et advantageuses à nous:| aussy bien qu’aux |:estatz de
l’Empire il est à craindre qu’il n’arrive des obstacles de ce costé-là:|. Vous
aurés bien pu connoistre par ce que contient ceste conférence, que sy nous
n’y avons |:peu envoier des depputtez:| parce que c’est |:une assemblée des
estatz de l’Empire:| nous y avons |:eu au moins de bons amis:| qui ne se
sont |:pas contentez de nous donner advis de tout, mais nous y ont:|
encores |:utillement servis:| aians mesmes fait |:résoudre que le corps qui
représentera l’Empire sera en cette ville:|. On croit que les six députés qui
se doivent joindre à la députation ordinaire de Francfort seront pour les
ecclésiastiques les évesques de Bamberg et d’Osnabruk, pour les princes
séculiers les duc de Mechlebourg et marquis de Culembac et pour les villes
ceux d’Ausbourg et de Francfort, néantmoins comme ce n’est encor qu’une
destination, elle peut changer.
Königsmarck wird sicherlich seine Truppen von denen Turennes abziehen, um
gegen die Truppen des Herzogs von Sachsen und Dänemarks vorzugehen, die in
das Erzstift Bremen eingefallen sind
dagegen ihre Truppen bei Turenne belassen, wenn man ihr 1. außerordentliche
Subsidien zahlt, 2. Unterstützung in einigen kleineren Unternehmungen gewährt
und 3. ihre Interessen in Ostfriesland nachdrücklich bei den Generalstaaten
vertritt.
Sur l’asseurance qu’il vous plaist nous donner que la ratification et autres
dépesches nécessaires pour le traicté faict par monsieur de Croissy, sont
dans le pacquet qui nous a esté envoié fermé, nous avons faict partir son
courrier qui estoit icy près de nous et luy avons faict paier son voiage.
Nous fismes ces jours passés un office auprès des médiateurs qui a esté
extrêmement bien receu. C’est que nous leur représentasmes qu’encores
que la prospérité des armes du Roy pouvoit donner juste subject de
prétendre d’autres progrez encor plus advantageux, nous ne laissions pas
néantmoins de leur venir faire instance d’avancer l’oeuvre de la paix, Sa
Majesté y estant autant disposée qu’elle estoit auparavant les prises de
Roses, La Motthe et Mardick et les victoires remportées en Catalogne. Ce
discours leur aiant donné subject d’entrer en matière ils nous dirent que les
Impériaux font plainte de ce que nous avons parlé trop générallement en
trois articles de nostre proposition sur lesquels ils demandent d’estre
esclaircis pour avancer les affaires et lesdicts sieurs médiateurs nous
pressèrent de nous en expliquer confidemment avec eux. Le premier article
dont ils se plaignent est en la préface où nous nous sommes réservés d’y
pouvoir adjouster etc. Ilz dirent que les Impériaux sont en mesfiance que
nous aions faict ceste réserve avec intention d’allonger les affaires et que
quand l’on sera d’accord sur les autres articles nous pourrons par le moien
de ladicte clause en remettre de nouveaux sur le tapis et rendre la
négotiation sans fin. Mais nous estimons les avoir paié de raison les aians
prié de croire que nous traictons de bonne foy et que nous avons adjousté
ladicte clause plutost à dessein d’avancer que de retarder les affaires parce
qu’aiants esté pressés de donner la proposition avant la venue de tous les
intéressez au traicté et de la faire généralle contre les formes ordinaires, qui
s’observent en France, il a fallu de nécessité que nous nous soions réservés
la faculté de représenter les intérestz des absens quand ils seront arrivés.
Qu’outre cela il se pouvoit faire qu’avant la conclusion du traicté quelque
allié nouveau se joindroit à nous et par conséquent nous serions obligés de
faire de nouvelles demandes pour luy. Que ceste liberté ne nous estoit pas
particulière, que les Impériaux s’en estoient servis les premiers, aians
interrompu pendant six mois la négotiation pour l’intérest du roy de
Dannemark lequel ils vouloient comprendre au traicté comme leur confé-
déré , à cause que de médiateur les Suédois l’avoient rendu leur partie,
encores mesmes qu’il n’y eut point de confédération entre l’Empereur et
ledict sieur Roy, comme il a paru par la suitte. Que néantmoins nous
pouvions les asseurer qu’il n’y avoit point d’arrière-pensée en ceste réserve,
et que comme présentement si on nous vouloit faire expliquer clairement
sur ce subject nous n’aurions rien à demander aux Impériaux, aussy ne
pouvions-nous pas nous imposer nous-mesmes un silence perpétuel pour
l’advenir, sy nous venons après à nous ressouvenir de quelque condition
importante à la paix, qui eust esté maintenant oublié sans quoy nous ferions
paroistre plus de présomption que de prudence, n’y aiant personne qui se
puisse assurer d’avoir compris dans une seulle proposition qu’on est obligé
de présenter à l’entrée d’un traicté tout ce qui est nécessaire pour establir
une paix généralle dans la chrestienté où les intérests de tant de divers
princes et Estatz doivent estre démeslés.
La seconde plainte est de ce que nous n’avons pas expliqué noz intentions
dans l’article qui regarde la seureté de la paix, de quoy les Impériaux selon
que les médiateurs représentèrent en sont d’autant plus en peine que leur
aians faict congnoistre que nous ne pouvons nous contenter de la ratifica-
tion qu’on feroit faire dans une diette généralle de tout ce qui auroit esté
accordé. Ils ne pouvoient comprendre quelle seureté plus grande nous
pouvions prétendre puisque les formes de l’Empire ne leur permettoient
pas de nous en pouvoir donner d’autres. Nous avons respondu qu’on ne
debvoit pas appréhender nostre prétention pour ce subject et qu’elle seroit
treuvée sy raisonnable, que si on avoit une véritable envie de rendre la paix
durable on ne feroit point de difficulté à ce que nous demanderions
puisqu’il seroit reconneu également utile pour les uns et pour les autres au
moins en ce qui regarde la seureté de la paix. Nous n’avons creu nous en
devoir expliquer plus avant, tant à cause qu’il n’est pas encores temps et que
nous jugeons à propos de voir auparavant la response qui sera faicte à
nostre proposition que parce qu’il n’en est point parlé dans le mémoire du
Roy. Néantmoins nous croions bien que Sa Majesté n’aura pas désagréable
qu’en mesme temps que nous nous ouvrirons de nostre satisfaction nous
déclarions aussy nostre intention pour la seureté puisque |:la pluspart de
noz alliez la sçavent desjà:|, que les |:Suédois en ont presque faict
l’ouverture par leur proposition:| et qu’il y a apparence que |:les Inpériaux:|
en aiantz aussy quelque connoissance n’attendent plus que d’en estre
esclaircis par nostre bouche, outre que pour avancer les affaires nous avons
intérest de ne laisser rien en arrière, à cause que les formes de l’Empire
estans fort longues il faut autant de temps et de formalitez pour délibérer
sur un seul article que sur une proposition entière qui en contient
plusieurs.
La troisiesme plainte a esté de ce que nous n’avons pas expliqué ce qu’on
prétend pour la satisfaction particulière de la France, sur quoy nous avons
remis messieurs les médiateurs au temps que les Impériaux auroient donné
responce à nostre proposition.
Nous voions qu’on nous pressera de parler plus ouvertement, c’est pour-
quoy nous vous supplions s’il y a quelque ordre à nous donner sur les trois
poincts cy-dessus, de nous le faire sçavoir au plutost.
Der bayerische Gesandte Johann Adolf Krebs bittet wegen einer Erbschaftssache
um ein Empfehlungsschreiben an den Gouverneur von Hagenau
einen Paß für sich und seine Familie für eine Reise, die er demnächst in das
Elsaß unternehmen will.
fol. 126–133: Response des plénipotentiaires de France au mémoire de la cour du premier
juillet , Ausfertigung, Münster 1645 Juli 22.
Duplikat: AE , CP All. 44 fol. 197–201. Kopien: AE , CP All. 47 fol. 430–432’; AE , CP All
52 fol. 153–158. Druck: Nég. secr. II, 2 S. 91–92; Gärtner V S. 371–377; jeweils ohne
Datum.
Begrüßung der Bereitschaft zum Empfang von Territorien als Lehen vom Reich; Unverbind-
lichkeiten der bisherigen Satisfaktionsforderungen. Erfordernis einer Klärung der Rechts- und
Herrschaftsverhältnisse in den beanspruchten Territorien, Entsendung eines Beauftragten zu
diesem Zweck dorthin, Auskünfte aus den hinterlassenen Papieren Stellas, Notwendigkeit der
Geheimhaltung des Unternehmens. Bewahrung der Ansprüche auf Lothringen; Einbeziehung
des Umlandes in die Forderung zu Philippsburg; Zurückstellung der Forderung nach den
lothringischen Bistümern; Aufnahme der Verhandlungen über Benfeld in Stockholm, Befürch-
tung großer Schwierigkeiten beim Erwerb dieser Festung; Bekräftigung der Bedeutung militäri-
scher Erfolge zur Durchsetzung der Satisfaktionsforderungen. Bevorzugung eines Abschlusses
der Verhandlungen durch Frieden mit dem Reich und Waffenstillstand mit Spanien, Ausschluß
kaiserlicher Hilfe an Spanien als Voraussetzung. Bemühen um die Behandlung der spanischen
Angelegenheiten nach denen des Reiches; Widerspruch der Anweisungen zur Reihenfolge der
Abkommen mit Spanien und dem Reich, Beharren der Kaiserlichen auf dem gleichzeitigen
Abschluß der Angelegenheiten des Reiches und Spaniens, Aushebungen. Savoyische Gesandte.
Ablehnung des Vorschlages einer Waffenruhe.
Lesdicts plénipotentiaires aians considéré le premier article dudict mémoire par lequel
Leurs Majestés treuvent bon au cas que |:l’on puisse conserver Brisak, la Haulte- et
Basse-Alsace, Philisbourg et les petittes places voisinnes que l’on se accorde les relever de
l’Empire:| croient que cela lèvera une partie des grandes difficultez qu’ils prévoient
devoir s’y rencontrer, non seulement |:de la part des ennemis mais des amis mesmes:|
aussy ce qui en a esté par eux cy-devant escrit a esté pour satisfaire à l’ordre qui leur avoit
esté envoié et plutost pour dire leurs sentimens de |:ce qui se pouvoit demander que pour
espérance qu’ilz eussent d’obtenir le tout:|. Et d’autant que lesdictz pays n’appartiennent
pas seulement |:à la maison d’Austriche contre laquelle seulle:| nous sommes |:en
guerre:|, mais encor |:à divers seigneurs et estatz de l’Empire sans compter les villes
libres:|, il est |:très inportant que l’on s’esclaircisse au plus tost du destail de ce que
chacun desdictz estatz y possédoit, quelle forme de gouvernement il y avoit auparavant la
|:guerre, quelz droicts y avoit la maison d’Austriche soit légitimes ou usurpez et à ces fins
envoyer sur les lieux une personne bien entendue, qui ne donne en façon que ce soit son
dessein à cognoistre mais sous prétexte de régler les quartiers, la justice ou d’autre
commission exécutte:| accortement |:celle-cy:| et leur envoie en ceste ville le |: procès-
verbal si tost qu’il sera achevé:|. Peut-estre que dans les papiers du feu sieur |:Stella
résident à Strasbourg:| qui avoit fort travaillé, on pourra recevoir beaucoup de lumières. Il
seroit mesme à propos qu’en la commission y fût |:joinct un homme de guerre:| qui
puisse reconnoistre |:ce qui sera nécessaire:| pour faire |:subsister les places que nous
garderons et nous y donner une ligne de comunication asseurée:| mais qu’il ait aussy une
grande |:retenue ne s’ouvrant à qui que ce soit:| et quoyqu’il puisse |:recevoir quelque
instruction de messieurs d’Erlac et d’Espenan que néantmoins il ne descouvre le subject
de son voyage:|.
Lesdicts plénipotentiaires ne manqueront pas de se conduire de telle sorte que la
demande qu’ils feront |:des pais et places cy-dessus spéciffiez ne semble pas |:exclurre les
droictz légitimement acquis au Roy sur la Lorraine:|. Pour cet effect ils pourront déclarer
en s’expliquant des prétentions de la France |:qu’ilz ne parlent pas de la Lorraine:| parce
que |:elle appartient au Roy:| par plusieurs |:droictz très légitimes:| qui ne peuvent estre
|:contestez mesmes par des traictez faictz avec le dernier duc:| solemnellement |:jurez et
exécuttez dont l’Empereur:| ne peut avec raison |:empescher l’effect:| et que néantmoins
|:Sa Majesté dans cette possession:| n’entend faire |:aucun préjudice aux droictz de
l’Empire:|.
Quand à ce que l’on mande pour |:Philisbourg:| ils estiment y avoir respondu par le
premier article et sy |:on peut conserver cette place ilz n’oublieront pas le territoire des
environs:| pour la faire |:subsister:|.
Pour ce qui est de |:Metz, Toul et Verdun:| ils prendront tous les avantages que le temps
et l’occasion leur pourra fournir, mais ils croient que c’est |:la dernière proposition:| dont
l’on |:doive s’ouvrir:| (sy on juge estre nécessaire de la faire) pouvant autrement
préjudicier à nos autres demandes et mesmes servir de moien à ceux qui nous en
voudroient exclurre, y aiant eu |:de noz propres alliez:| qui ont donné conseil pour rendre
nos propositions plus plausibles et afin que les |:princes de l’Empire:| n’y soient pas sy
contraires d’offrir de |:relever de l’Empire:| lesdicts |:trois éveschez:| ce qui néantmoins a
esté rejetté par lesdicts plénipotentiaires, mais qui faict voir quel est le sentiment des
|:Allemans:| sur ceste affaire et donne occasion de croire que |:au lieu d’espérer une
renonciation formelle de l’Empereur en faveur du Roy:| il y a un grand subject |:de
craindre:| si l’affaire est |:agitée que tous les Allemans n’opinent à y restablir les antiens
droictz de l’Empire:|.
Pour |:Benfeld
Zu den Verhandlungen über Benfeld ist das eigenhändige Konzept eines ausführlichen
Memorandums Serviens erhalten ( AE , CP All. 47 fol. 400–407’, von anderer Hand auf 18.
Juli datiert) sowie das Reinkonzept ohne Datum mit Korrekturen Serviens ( AE , CP All. 52
fol. 131–132’; erwähnt bei Overmann S. 439 Anm. 2); diese Ausführungen Serviens sind in
dem hier abgedruckten Schreiben der Gesandten in aller Kürze zusammengefaßt.
introduire la négotiation:| dans la |:cour de Suède:| où elle sera plus facile et plus courte
que par deçà, ce qui pourra estre fait |:par monsieur de La Thuillerie:| ou autre personne
agréable à laquelle ils ne manqueront pas de communiquer touttes les lumières qu’ilz ont
de cette affaire. Mais il importe que ceux qui auront charge de la traicter, soient bien
particulièrement instruicts des intentions |:de la Reine et jusques où l’on peut aller:| pour
le |:prix de l’acquisition:| dont ils ne lairront pas de parler aux |:ambassadeurs de Suède:|
s’ilz y voient jour et que cela soit jugé utile. Cependant ils sont obligés de dire que |:la
place ne sera pas quittée:| pour peu par |:les Suédois:| à cause que |:soixante villages en
dépendent:| qui jusques icy |:ont faict subsister la garnison:| et encor de représenter
qu’elle faict |:partie:| avec tous ces |:villages de l’évesché de Strasbourg:| à cause de quoy
il sera difficile d’en |:acquérir la propriété:| et d’en avoir autre |:tiltre que celluy de
protection:|.
C’est bien avec raison que le mémoire remarque que pour donner moien d’obtenir les
demandes cy-dessus |:l’armée du Roy:| sera maintenue |:en Allemagne:| en estat de faire
de plus |:grands progrès puisque de sa force et de ses nouveaux progrès:| comme aussy
des moiens qu’elle aura de se maintenir deçà le Rhin deppend le succez desdictes
prétentions:|.
Ils croient véritablement que le moien plus présent pour accorder les différents sentimens
et intérestz de nos alliez qui sans cela difficilement peuvent s’accommoder, est celuy qui
leur est ouvert |:de faire la paix dans l’Empire et la trêve avec l’Espagne:|. Mais comme il
a esté très prudemment remarqué ce doit estre en cas qu’on puisse treuver des moiens de
s’asseurer suffisamment que |:la trêve:| estant |:expirée ou rompue l’Empereur ne pourra
assister direttement ny indirettement le roy d’Espagne:| sur quoy il seroit malaise de se
déterminer présentement jusques à ce qu’on ait reconnu dans le cours de la négociation
les dispositions |:tant de l’Empereur, des estatz de l’Empire que de la couronne de
Suède:|. Tout ce que dessus sera par lesdictz plénipotentiaires exécuté |:en cas qu’on ne
puisse pas:| suivant qu’il est porté audict mémoire |:faire la paix partout:|. Ils peuvent
cependant asseurer qu’en touttes les conférences qui ont esté tenues |:ilz ont si bien
exécutté l’ordre:| qui leur est donné sur ce subject que |:les médiateurs:| sont pleinement
persuadez que la première et unique intention du Roy:| est de faire |:la paix avec
l’Empereur et le roy d’Espagne:|.
Ce qui est mandé touchant l’ordre de la négociation qui regarde |:l’Espagne:| sera par eux
très soigneusement observé reconnoissans bien que cela est très important. Mais ils
sçavent aussy que le |:dessein d’Espagne est de prendre un chemin tout contraire:| et en
tout cas de |:parler en mesme temps de toutes les affaires ensemble:| dont il y aura |:bien
de la peine à se pouvoir deffendre:|.
Ils supplient de remarquer que dans les ordres qui ont esté envoiés en divers temps, il s’y
treuve deux intentions en quelque façon opposées, qui leur ont donné un peu de peine,
l’une |:de donner la peur aux Espagnolz que l’on traicte sans eulx avec les Inpériaux:|,
l’autre de ne pas laisser |:croire aux Inpériaux:| qu’on voulût |:conclurre un traicté de paix
avec eulx:| et demeurer |:en guerre avec Espagne:| en suite de quoy la dernière
proposition donnée:| aux Inpériaux:| ne parlant |:que de paix entre la France et
l’Empire:| il leur fut mandé |:d’y adjouster ces motz après que la paix aura esté conclue
avec l’Espagne:| ce qui les a porté |:de dire aux médiateurs:| qu’en donnant ladicte
proposition |:qui ne concernoit que les |:affaires de l’Empire ilz ne s’obligeoient pas de les
terminer:| sans sortir aussy |:d’affaires avec Espagne:|. Mais ce discours a esté par eux
faict en sorte |:qu’il n’oblige pas lesdictz plénipotentiaires à les unir:| et leur laisse |:lieu
de les séparer:| ou d’en donner des apparences quand il sera jugé à propos.
Quant |:aux levées de monsieur de Bonikausen:| on n’adjoustera rien à la dépesche qui a
esté par eux faicte sur laquelle ilz attendent les ordres qui leur seront envoiés. Pour ce qui
est |:du marquis de Saint Maurice et du sieur de Bellesia:| ils satisferont à ce qui leur est
commandé. Leurs dernières ont pu faire congnoistre qu’ils ont exécuté les intentions de
Leurs Majestez |:ayans osté aux médiateurs toute espérance:| qu’on puisse |:entendre à
aucune suspention d’armes:|.