Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
152. Servien an Lionne Münster 1645 [Juni 24]

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Servien an Lionne


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Münster 1645 [Juni 24]

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Eigenhändiges Konzept: AE , CP All. 51 fol. 489–491’, 492, ohne Datum = Druckvorlage

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Das Datum ergibt sich aus dem Antwortschreiben Lionnes (nr. 158).
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Regelmäßiges Auftreten von Spannungen zwischen den Gesandten einer Vertretung; Auseinan-
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dersetzung zwischen Saavedra und Bergaigne. Beschwerde der savoyischen Gesandten wegen
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der Meldungen Serviens über spanisch-savoyische Verhandlungen, vergebliche Rechtfertigungs-
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versuche Bellezias. Intrigen d’Avaux’ bei Longueville. Schreiben Serviens an die Landgräfin
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von Hessen-Kassel. Lösung vieler Probleme durch die Abreise d’Avaux’, Furcht vor der
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Notwendigkeit der eigenen Abreise bei einem Verbleiben d’Avaux’. Unverändert ablehnende
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Haltung Chigis gegenüber Servien.

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Il y a quelque malheureuse meffiance qui cause des divisions entre tous les
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ministres de cette assemblée. Il n’y en a presque point qui ne soient aussy
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mal ensemble que monsieur d’Avaux et moy, les deux Portugais, Brun et
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Savedra, celuy-cy avec l’archevesque de Cambray qui est arrivé en dernier
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lieu

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Vgl. S. 454 Anm. 2.
, l’ambassadeur de Savoye avec le président qui l’accompagne, sans que
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les deux Suédois ny le comte de Nassau et Volmar en soient exemptz. Ceux
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qui en sont aujourd’huy plus avant, sont l’archevesque de Cambray et
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Savedra, ce dernier ayant sceu que monsieur le nunce avoit envoyé
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demander audience à l’autre, luy a envoyé dire qu’il ne pouvoit pas la
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donner et qu’il ne devoit point se mesler d’affaires à son préjudice, l’autre
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soutient le contraire, et l’animosité y est desjà très grande.

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Ceux de Savoye me sont venus voir aujourd’huy l’un aprez l’autre pour me
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faire plainte d’un advis que j’ay donné à la cour, l’abbé de Verrua leur ayant
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escrit qu’il estoit venu de moy et que j’avois accusé Madame Royale de faire
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traiter avec les Espagnolz pour Pignerol. Je ne me soucie pas d’avoir esté
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nommé, car je n’ay fait que mon debvoir, mais ce bon abbé a tort de dire
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que j’ay accusé madame de cela, à quoy je n’ay jamais pensé. J’ay bien rendu
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compte du discours qui nous a esté fait par messieurs les médiateurs
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lorsqu’ilz nous ont demandé, si nous estions bien asseurez que les Savo-
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yards ne prétendissent point la restitution de Pignerol, et que Savedra
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parloit, comme s’il avoit quelque asseurance de les y pouvoir engager, que
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je ne sçavois pas s’ilz luy en avoient témoigné quelque chose, et que si cela
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estoit, il falloit que ce fust le président Belletier plustost que l’ambassadeur,
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parce qu’il avoit visité diverses fois Savedra et son collègue, ce que l’autre
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n’avoit point fait. Voylà ce me semble ce que j’ay mandé, qui est la vérité.
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Le président voulant justifier sa conduite lorsqu’il m’a parlé, m’a fait voir

[p. 483] [scan. 531]


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plusieurs longues lettres qu’il a escrites au marquis de Pianesse

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Carlo Emanuele di Simiana (1608–1677), marchese di Pianezza; luogotenente in Piemont
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( Claretta II S. 342–348).
depuis qu’il
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est icy et d’autres qu’il a receues dudit marquis. Il n’y a rien à la vérité qui
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parle de Pignerol contre les intentions de la Reyne. Au contraire en un
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endroit de lettre de Pianesse il y a ces motz que ce sera peut-estre l’affaire
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dont l’on parlera le moins à Munster. Mais estant assez extraordinaire
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qu’un inférieur fasse des négotiations longues et secrètes à l’insceu de son
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supérieur, et qu’il tienne de grandes registres des lettres qu’il escrit et reçoit
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en particulier sur les affaires, je luy ay répondu qu’il produisoit des tiltres
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contre luy-mesme, puisque ces lettres faisoient voir qu’il avoit traité
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diverses fois avec les Espagnolz et plusieurs autres ministres de cette
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assemblée sans nous en rien communiquer, qu’il n’estoit pas malaisé de
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présenter celles qu’on vouloit faire voir et suprimer les autres, que je n’avois
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rien escrit que ce qui nous avoit esté raporté par messieurs les médiateurs
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du discours de Savedra et de son opinion, que pour cest effet je le mènerai
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quand il voudroit chez les médiateurs pour leur faire en sa présence les
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discours qu’ilz nous avoient tenus de cette affaire, qu’ilz ne désavoueront
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pas, que la chose est assez importante pour mériter d’estre esclaircie et que
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pour cest effect j’en ay deu donner advis à la cour, principalement au temps
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que je me suis treuvé seul chargé des affaires, que si Savedra avoit dit vray,
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la présumption estoit contre ledict président, puisque c’estoit luy seul qui
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avoit veu Savedra, que tant s’en faut que j’eusse soupçonné Madame Royale
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de luy en avoir donné ordre, que je croyois certainement, s’il avoit fait
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quelque chose en cela, qu’il s’estoit avancé sans charge, que néantmoins il y
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avoit quelque chose à dire de ce qu’ayant veu diverses fois les Espagnolz et
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les autres ministres de cette assemblée, il ne nous avoit point donné part de
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ce qu’il traitoit avec eux. Auch d’Avaux mußte bestätigen, daß wir von den
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Mediatoren in dieser Weise informiert worden waren.

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J’ay découvert que monsieur d’Avaux ayant recognu en monsieur de Lon-
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gueville une grande envie d’achever promptement icy les affaires pour s’en
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retourner en France, luy a voulu persuader pour l’engager à prendre son
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parti, qu’il treuveroit en moy des ordres secretz pour contrarier ce dessein.
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Prioleau ne me l’a pas tout à fait confessé, mais s’il va jamais à la cour, je
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m’asseure qu’il vous l’avouera. Cette impression n’a pas esté donnée à
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monsieur de Longueville seul, on l’a donnée à divers ministres de cette
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assemblée pour me rendre odieux auprez d’eux, ce que Prioleau a fort bien
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remarqué.

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A l’heure mesme que je vous escris ce mémoire, je fais partir un gentilhom-
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me pour aller treuver de ma part madame la Lantgrave et luy porter de
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bouche et par escrit ce que vous m’avez ordonné

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Der Auftrag zu dem Schreiben wurde in nr. 125 erteilt.
de la part de Son

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Eminence, qui a trop de bonté de prendre des soins si obligeans de son
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fidelle serviteur, dont je luy seray redevable jusqu’à la mort.

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Je vous prie de l’asseurer que si monsieur d’Avaux s’en va, tous ces artifices
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seront découverts et paroistront au jour pour retumber sur luy. Il est certain
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que l’animosité l’a emporté bien avant et l’a obligé à faire des choses bien
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éloignées du devoir, que j’esclaircirai à monsieur de Longueville aussytost
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que l’autre sera party. S’il s’en va, vous pouvez asseurer Son Eminence que
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nous fairons icy les affaires doucement, glorieusement et avec l’ayde de
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Dieu heureusement. S’il demeure, comm’il semble en avoir envie, il sera
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bien malaisé de travailler en paix, et pour vous dire le vray, je prévoy qu’il
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faudra qu’enfin je me retire, non pas par mescontentement ny par aucun
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dépit, mais parce que cest homme qui agist sans cesse contre moy par des
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voyes secrètes et malicieuses, me mettroit enfin mal avec monsieur de
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Longueville, ce qu’il m’importe extrêmement d’éviter ou de prévenir. –
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D’Avaux behauptet neuerdings, in der Zeit, in der er sich weigerte, an den
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Verhandlungen teilzunehmen, krank gewesen zu sein.

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16 Depuis] davor: billet séparé.
Depuis vostre discours
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avec monsieur de Bagny sur mon subjet

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Vgl. nr. 104 und 137.
, monsieur Chigy n’a pas paru
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mieux disposé pour moy, au contraire il a agi plus ouvertement à faire des
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cabales pour monsieur d’Avaux avec Prioleau, que monsieur de Longueville
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a envoyé icy pour traiter de son tiltre d’Altesse. Je ne croy pas qu’il ozast se
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mesler de ces cabales, s’il n’avoit ordre secret du pape. J’ay pourtant tout
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dissimulé sans luy rien témoigner ny à son collègue. Ilz font les difficiles
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pour ce tiltre, quoyque les Suédois, les Portugais et Savoye soient disposez
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de le donner à monsieur de Longueville.

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