Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
145. Rorté an d’Avaux und Servien Osnabrück 1645 Juni 22

7
[ 141 ] / 145 /–

8

Rorté an d’Avaux und Servien


9
Osnabrück 1645 Juni 22

10
Kopie: AE , CP All. 47 fol. 158–159’ = Druckvorlage.

11
Verhandlungen Volmars in Osnabrück über das ius suffragii und den Beratungsmodus der
12
Reichsstände: Ablehnung der Reichsdeputation durch die reichsständischen Gesandten wegen
13
des Übergewichts der pro-kaiserlichen Mitglieder, Vorschlag einer außerordentlichen Deputa-
14
tion , Beteiligung der Gesandten der Reichskreise, Beratungen nach Konfessions-Corpora.
15
Schwedische Gesandte: Ausbleiben ihrer Stellungnahme zur Frage der Beteiligungsform der
16
Reichsstände an den Verhandlungen; Ablehnung der Forderung nach Pässen für Rákóczy. Klage
17
der reichsständischen Gesandten über mangelnde Informationen über die Verhandlungen in
18
Münster. Schwedisch-brandenburgische Verhandlungen; mißtrauische Haltung Wittgensteins
19
gegenüber den kaiserlichen Gesandten; Ablehnung der Reichsdeputation durch Brandenburg.

20
J’ay receu vostre lettre du 18, mais comme je ne puis avoir si promptement
21
response de messieurs les ambassadeurs de Suède, et que cependant il se
22
passe icy des choses qui méritent bien que vous sçachiez au plus tost, je
23
vous ay fait ces lignes pour vous donner advis que ces jours passez arriva icy
24
le docteur Volmar, lequel après avoir eu conférence avec les ambassadeurs
25
électoraux fit convoquer les députez de Constance, Lunebourg et Nurem-
26
berg

34
Dr. Georg Köberlin, konstanzischer Vizekanzler, vertrat zu dieser Zeit noch den schwäbi-
35
schen Kreis, ab Beginn des Jahres 1646 dann das Stift Konstanz; der Lüneburger Vertreter
36
war Lampadius, der Nürnberger Vertreter in Osnabrück Ölhafen; ihre Kommittenten waren
37
allesamt Mitglieder der Reichsdeputation. Die Besprechung mit Volmar fand am 19. Juni
38
statt ( Becker S. 198–201).
, ausquelz par une longue harangue et remplie de toutes parolles
27
douces, il feist cognoistre que les propositions pour la paix et sy longtemps
28
attendues, s’estans enfin faites et à Munster et icy il falloit adviser par
29
quelle voye et par quel moien on auroit à traitter avec les parties adverses,
30
et qu’il estoit venu en ce lieu pour en prendre advis des députez qui y sont.
31
Qu’au reste il sembloit que lesdits députez eussent pris quelque opinion et
32
ombrage comme sy l’Empereur vouloit exclurre leurs suffrages des présens
33
traictez, mais qu’il pouvoit asseurer que l’intention de Sa Majesté Impéri-

[p. 469] [scan. 517]


1
alle estoit tout autre et qu’elle ne vouloit rien faire que de leur advis et
2
consentement. Mais aussy qu’elle croyoit qu’il falloit procéder dans lesdits
3
traictez en sorte qu’on ne s’esloigne point tout à fait des formes qui ont
4
cy-devant esté pratiquées dans l’Empire en semblables rencontres, mais
5
bien prendre des voyes qui ayent quelque rapport et conformité aux
6
constitutions impérialles, sur quoy ledit Volmar pria les trois députez
7
susnommez de conférer de cella avec les ambassadeurs et autres députez
8
qui sont icy et colliger leurs voix et sentimens, et c’est l’estat où les affaires
9
sont à présent. Mais j’ay advis que tout ainsy que ledit Volmar a intention
10
de faire doucement consentir lesdits députez à l’acceptation d’une journée
11
de députation, que lesdits députez qui sont icy enclinent bien à une
12
députation pourveu qu’elle soit extraordinaire, puisque s’ilz admettoient
13
une ordinaire ou l’Empereur prétend que ce qui s’y résoud est à peu prez
14
autant valable que ce qui se conclud dans une diette impérialle ce seroit
15
donner gain de cause à la maison d’Austriche, d’autant qu’elle auroit de son
16
costé les deux tiers de voix, mais quant à cette députation extraordinaire,
17
j’entend que lesdits estatz la voudroient avoir limitée et restrainte aux
18
députez de cinq estatz comme Mayence, Brandebourg, Constance, Lune-
19
bourg et Nuremberg, et qu’ilz pourroient estre changez aux occasions
20
comme d’absence et maladie, lesquels néantmoins n’auroient point de
21
pouvoir que d’escouter les propositions de part et d’autre, porter les parolles
22
et disposer les espritz à quelque tempéremment juste et honneste comme
23
feroient de médiateurs. Que du reste lesdits députez ne pourroient rien
24
déterminer d’eux-mesmes sur tout ce qui seroit proposé, mais seroient
25
obligez de communiquer le tout tant aux ambassadeurs des deux couronnes
26
alliées qu’aux députez des cercles qui seront à Munster et icy et recevoir sur
27
le tout leurs sentimens, et si au reste il se rencontroit des difficultez entre
28
les députez catholiques et protestans d’un mesme cercle ou qu’ilz se trou-
29
vassent contraires en opinion, qu’alors lesdits députez catholiques et pro-
30
testans se pourroient séparer et délibérer à part sur les affaires qui se
31
présenteront, sans que la pluralité des voix ayent aucun lieu. Mais je crois
32
que cette proposition pourra difficilement estre admise ny des Impériaux
33
ny des estatz catholiques. Je n’ay du reste, Messieurs, encores peu sçavoir sy
34
les Suédois enclinent à ce party, ne m’en ayant rien fait communiquer,
35
quoyque dès advant-hier monsieur Lampadius ayt esté prez d’eux pour en
36
avoir leur sentiment. Peut-estre qu’ilz auront donné ordre à monsieur de
37
Rosenhan de vous en parler, car s’ils procédoient en cella sans vostre
38
communication ny m’en donner advis, puisque je suis sur les lieux, il y
39
auroit sy me semble quelque occasion de trouver à redire à leur procédé,
40
puisque ce fait regarde aussy bien le traicté de Munster que celluy-cy, et sy
41
lesdits ambassadeurs passent cette occasion soubz silence je leur en feray
42
quelque plaincte la première fois que je les verray.

43
L’autre jour parlant ausdits ambassadeurs de l’affaire du prince de Transil-
44
vanie et prévoyant bien ce que vous pourriez désirer d’eux en cette

[p. 470] [scan. 518]


1
occasion, je les sonday pour recognoistre s’ilz demanderoient des passe-
2
portz à l’Empereur pour luy comme vous aviez fait, ilz me le battirent assez
3
froidement disant que leur proposition parloit assez clairement de cella,
4
que d’autre costé monsieur Torstenson, estant sur les lieux pourroit bien
5
faire cette instance et que de plus ledit prince Ragotzcy n’ayant point
6
demandé d’eux cette office, qu’ilz ne sçavoient point encores bien ce qu’ilz
7
feroient à cet esgard. Mais comme je ne sçavois point alors vostre intention,
8
je me contentay de les escoutter, sans néantmoins manquer de leur alléguer
9
les raisons qui me sembloient les obliger à cella et à agir en cette occasion
10
comme en toutes autres de concert avec vous. C’est sur quoy maintenant je
11
ne manqueray point de les presser.

12
Je vous manday, Messieurs, par mes dernières

34
nr. 140.
comme j’avois fait cognois-
13
tre à quelques députez la nécessité qu’il y avoit qu’aucun d’eux demeuras-
14
sent [!] à Munster ou s’y trouvassent [!] parfoys. J’ay ouÿ qu’il y en a parmy
15
eux qui se plaignent qu’on ne leur communique quoy que ce soit et
16
allèguent que vous n’avez rien fait sçavoir de vostre proposition ny d’autres
17
choses aux députez du marquis de Culenbach

35
Dr. Johann Müller.
et autres des protestans qui
18
sont à Munster, et qu’on ne leur parle de rien que quand les affaires sont
19
faites. Le sieur Vulteius s’en est aussy plaint par deçà avec chaleur.

20
Du reste, Messieurs, je vous diray qu’il se fait parfois de longues conféren-
21
ces hors de la ville et soubz prétexte de promenade entre monsieur le baron
22
Oxenstiern et le comte de Vigenstein et semble qu’il y a grande correspon-
23
dance entre eux. Le comte est estimé fort bien intentionné aux affaires
24
communes et plus que ses collègues, ausquelz il fist ces jours passez
25
cognoistre qu’il ne vouloit plus doresnavant entrer en conférence avec les
26
ambassadeurs impériaux, qu’il n’y eust un de leurs secrétaires présent qui
27
tiennent notte de toutes les parolles qui se diroient alléguant qu’ilz ont à
28
faire à des personnes qui prennent tout à proffit et qui sçavent tourner les
29
parolles à tel sens que bon leur semble. Ledit comte promet fort en secret
30
de faire tous les offices possibles pour empescher que cette députation
31
désirée par l’Empereur n’aille point en advant. J’attendray, Messieurs, ce
32
que vous trouverez à propos qui se fasse icy sur les choses cy-dessus
33
mentionnées.

Dokumente