Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
118. Mazarin an d’Avaux und Servien Paris 1645 Juni 1
Paris 1645 Juni 1
Ausfertigung: AE , CP All. 54 fol. 264–265 = Druckvorlage. Konzept Lionnes: AE , CP All. 44
fol. 10–10’. Kopie: AE , CP All. 51 fol. 419–419’. Druck eines Auszuges: Mazarin , Lettres II S.
179–181.
Nutzen der Niederlage Turennes: Gelegenheit zur Herausstellung der französischen Bündnis-
treue gegenüber den Alliierten. Leitende Stellung Peñarandas in der spanischen Gesandtschaft;
eventuelle Abberufung Bruns. Aushebungen. PS: Auslaufen der türkischen Flotte.
Hinweis auf nr. 113 und 114. Je ne puis m’empescher pourtant de vous faire
remarquer que dans l’occasion de l’accident arrivé à monsieur le mareschal
de Turenne, vous avés la plus belle matière du monde pour exaggérer aux
ministres de nos alliez la franchise de nostre procéder et l’advantage que
nous avons en cela il se peut dire par-dessus eux dans la sincérité de nostre
conduicte, puisque le duc de Bavières nous offrant la carte blanche en un
temps où nous sçavions que ses forces estoient très considérables, nous
avons préféré visiblement non pas tant leur intérest au nostre, puisque
l’intérest et le proffict s’y rencontroit esgalement pour eux et pour nous
dans l’affoiblissement de l’ennemy commun, mais une assez légère satisfac-
tion pour eux de ne vouloir rien conclurre quoyqu’advantageux à tous les
deux sans leur en avoir donné part et eu leur agréement, |:en quoy il est
certain qu’ilz ne seroient pas à beaucoup près sy religieux:| à ce que l’on
peut leur représenter vivement pour les engager d’autant plus à nous
correspondre de mesme.
J’ay aussi à vous faire sçavoir affin que vous en tiriés dans les occasions le
proffict qu’il se pourra, que nous avons nouvelles de |:Madrit de fort bon
lieu que les plénipotentiaires qui seront pour l’Espagne à Munster se
doibvent remettre absolument de toutes choses à Pennaranda qui a le secret
de son maistre et toute la confiance:|. On mande aussi de là de fort bon
endroit ce qu’il est pourtant à propos de tenir secret que |:l’on a dessein de
retirer le conseiller Brun parce qu’ilz treuvent qu’il agist un peu trop de sa
teste et que les ministres de l’Empereur se sont extrêmement plaints de son
procéder:|. Je croy que cela nous est advantageux, parce que |:c’est un
homme plain d’artiffice et qui ayant beaucoup d’esprit pourroit:| plus
facilement et avec plus |:d’addresse embrouiller les affaires qu’un aultre et
nous faire du mal:|.
Quant |:aux levées de Bonicheusen:|, il sera bien à propos de ne perdre
point de temps pour |:l’infanterie mais pour la cavalerie, nous n’en avons
pas besoin:|. On fera response après-demain par l’ordinaire à vostre
dépesche du 20 e que l’on ne vient que de recevoir.
PS: Nous venons de recevoir advis que le Turc vient pour attaquer la
chrestienté avec cent mil hommes de pied et quinze mil chevaux, cent
galères, trois galéasses, cent cinquante vaisseaux rondz et cens autres voilés.
Vous sçavés ce que je vous ay mandé sur ce suject par ma précédente
pourquoy il ne fault pas s’il vous plaist perdre de temps de |:en donner part
à noz alliez et d’aller au-devant, affin qu’ilz ne treuvent rien à redire sy
nous faisons quelque proposition non seulement digne de la piété de la
Reyne, mais qui par bonheur se rencontre accommodée à nostre intérest
particulier estant constant que Rose pris nous serons obligez de quitter la
mer devant l’armée que les ennemis y auront bientost:|.