Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
98. Lionne an Servien Paris 1645 Mai 6
Paris 1645 Mai 6
Ausfertigung: AE , CP All. 51 fol. 260–261’ = Druckvorlage.
Abreise d’Avaux’; Verhandlungsvollmacht für Servien. Mazarins Empfehlung der Pflege guter
Beziehungen zu Longueville, den schwedischen Gesandten, Krosigk und A. Oxenstierna.
Ausbleiben der gemeinsamen Stellungnahme der Gesandten zum Anbringen Vervaux’; Lob für
die Äußerungen Serviens dazu; Anweisung zur Versicherung des französischen Wohlwollens
gegenüber den bayerischen Gesandten; Bedeutung der bayerischen Haltung für einen baldigen
Friedensschluß; militärische Anstrengungen. Anweisung zur Ableugnung jeglichen Interesses
Frankreichs an einem Waffenstillstand. Drohung mit dem Verzicht auf die päpstliche
Vermittlung gegenüber Chigi.
Son Eminence a leu avec grande satisfaction les mémoires qu’il vous a plu
m’addresser par vostre dépesche du 22 e . Elle a bien compris que monsieur
d’Avaux ne vous avoit pas encore communiqué le desseing qu’il a faict de
revenir quoyqu’en mesme temps il escrivist par deçà qu’il partiroit sans
faulte au 8 e du courant. On eust bien souhaicté que les choses plustost se
fussent pu accommoder amiablement entre vous, |:car son arivée icy est
pour apporter de l’embarras aux finances:|, c’est en quoy vous avés |:une
obligation plus sensible à Son Eminence laquelle:| cependant vous faict
envoyer un pleinpouvoir pour traicter les affaires seul en attendant l’arrivée
de monsieur de Longueville et conclurre mesme s’il y escheoit.
Son Eminence vous conseille de |:avoir pour monsieur de Longueville
toutes les déférences imaginables:| et de ne rien oublier pour |:vivre en
parfaictement bonne intelligence:|. Il seroit bien à propos, si vous le
pouviés, de |:l’engager à esclaircir luy-mesme:| sur les lieux, |:la conduicte
de l’un et de l’autre affin qu’il en rende tesmoignage par deçà du moins
confidemment à Son Eminence:|, luy donnant à entendre |:pour mieux l’y
obliger que monsieur d’Avaux a escript tant de choses contre vous et a uzé
de tant d’artiffices pour vous ruyner:| que vous sçavés bien qu’il |:en reste
encore quelque impression dans l’esprit de Son Eminence à vostre préjudi-
ce . C’est elle-mesme qui:| m’a dict de vous escrire de travailler à cela
adroictement.
Son Eminence vous prie aussi d’appliquer tous vos soings à |:gagner pour
vous messieurs les plénipotentiaires de Suède:| et demander par deçà s’il
seroit à propos de |:leur faire quelque présent:|. Il faudroit aussi |:avoir
favorable monsieur de La Thuilerie et gagner Croisic:|. Vous pourriés
entretenir correspondance par moyen de lettres avec |:le chancellier Oxen-
stiern et l’avoir à vous:| s’il est possible.
On s’est estonné que par vostre dépesche du 22 e depuis l’arrivée de
monsieur de Saint Romain vous n’ayez rien respondu ny mandé vos
sentimens sur ce que l’on luy avoit communiqué de |:la négotiation du
confesseur du duc de Bavière:|. Son Eminence a veu pourtant avec grand
plaisir ce que vous en pensiés dans une de vos observations, et de voir
|:l’article du traicté par lequel les Suédois sont obligez de consentir que le
Roy puisse recevoir soubz sa protection les électeurs qui vouldront y
recourir :|. Son Eminence vous prie de |:tesmoigner aux ambassadeurs du
duc de Bavière toute sorte de disposition et de bonne volonté de favoriser
leur maistre:| suivant les ordres que vous en avés eus du Roy et de |:leur
faire bien comprendre que sy on ne faict pas dans cette affaire tout ce que
l’on vouldroit, c’est:| pour d’autres dignes respectz qui nous convient de
marcher avec grande circonspection, afin que |:ilz soient obligez de ce
qu’on peult faire et ne soient pas offencez de ce qu’on ne faict point:|.
Son Eminence vous prie d’escrire chaudement à monsieur de Turennes
pour les catholiques et de luy représenter vivement toutes les plainctes que
monsieur le nonce faict, et le préjudice qu’elles peuvent apporter au service
du Roy.
On a esté bien aise de voir que par advance vous soyez entré dans les
sentimens que l’on a icy que |:cette réception du duc de Bavière et des
autres eslecteurs soubz la protection du Roy peult faire faire indubitable-
ment la paix:|. Il fault appliquer sérieusement à cette affaire, et on avoit
bien pensé comme vous, à l’obliger d’abbandonner la Suavbe et le Wirtem-
berg :| pour les mesmes raisons que vous touchez si bien. On faict tous les
effortz possibles en Allemagne, et puisque monsieur de Turennes avec ses
troupes seules n’a pas laissé de faire des progrez et de s’advancer dans le
pays, il y a apparence qu’avec celles de madame la Lantgrave qu’il aura
bientost, il pourra se mettre en plus de considération.
Son Eminence m’ordonne de vous mander que quoy que |:portent les
gazettes de Collogne de la trêve, vous devez vous en mocquer et publier
que:| ce sont les ennemis qui ne voyans point d’autre moyen de sortir de
l’estat où ilz sont que celuy-là, s’en veulent flatter dans le public. Certaine-
ment |:on n’a jamais dict ce secret qu’à vous autres Messieurs, et vous
debvez persévérer constamment à dire comme l’on faict icy, que:| le Roy
veult esteindre tout à faict le feu de la guerre, et la France veult absolument
se servir de la conjoncture présente, puisqu’elle est si favorable pour
establir le repos de la chrestienté sans donner relasche par une suspension à
ses ennemis de revenir à une nouvelle guerre avec plus de vigueur. Il vous
seroit estrêmement advantageux, si vous pouviez |:faire escrire les ministres
de Suède ou les médiateurs à vostre descharge ou louange:|.
J’ay eu ordre de vous mander d’entrer un peu avant en discours avec
|:monsieur Chisy sur les affaires de Rome:| et luy dire nettement que |:tout
le royaume crie tellement contre l’évidente partialité du pape pour la
maison d’Austriche et de ce que la Reyne:| nonobstant cela |:continue à se
servir de la médiation de Sa Sainteté:|, c’est-à-dire |:à confier ses plus chers
et plus importantz intérestz entre les mains d’une personne affectionnée à
noz ennemis, que la Reyne:| quand ce ne seroit que pour esviter ce blasme,
u:y auroit desjà pris quelque résolution et déclaré ne pouvoir plus traicter la
paix par l’entremise des ministres de Sa Sainteté sans:| la considération
particulière de |:la personne dudict monsieur Chigy en la probité et
affection duquel elle a entière confiance:|. Il fault s’il vous plaist luy en
parler un peu chaudement, afin que |:il en escrive à Rome de mesme et y
donne la peur que s’ilz n’y changent de conduicte, la France prendra ses
mesures en une forme qui ne leur plaira pas:|.