Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
7. d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1645 Januar 7

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[ 323 ] / 7 / [ 16 ]

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d’Avaux und Servien an Brienne


11
Münster 1645 Januar 7

12
Ausfertigung: AssNat 274 fol. 23–33’ = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 34’: 1645
13
Januar 19. Konzept: AE , CP All. 50 fol. 48–55’. Kopie: AE , CP All. 46 fol. 16–23. Druck:
14
Nég. secr. II, 2 S. 11–15; Gärtner IV S. 65–81.

15
Empfangsbestätigung. Abberufung St. Chamonds. Versteckte Ziele des Königs von Polen bei
16
seinen Bemühungen um die Heirat mit der Königin von Schweden. Keine Bedenken gegen ein
17
Bündnis Frankreichs mit Dänemark. Erneute Invitation der Reichsstände. Begründung der
18
nachhaltigen Forderung nach Freilassung des Kurfürsten von Trier in Proposition I. Anreise
19
reichsständischer Gesandter; Drängen der Mediatoren auf Fortführung der Verhandlungen;
20
Vereinbarung einer letzten Frist für das Warten auf die Reichsstände mit den schwedischen
21
Gesandten. Konferenz mit den Mediatoren: Auseinandersetzung vornehmlich mit Contarini
22
wegen der Verzögerung der Verhandlungen und wegen der Verweigerung des Passes für
23
Salamanca; Ausbleiben der Reichsstände; Verhandlungsbemühungen Bayerns außerhalb des
24
Friedenskongresses; Ausbleiben der Gesandten der Generalstaaten wegen angeblich mangelnden
25
Friedenswillens Frankreichs. Inhalt der nach Eintreffen der reichsständischen Vertreter geplan-
26
ten Proposition: Forderung nach dem Normaljahr 1618, Erwartung ihrer Ablehnung durch den
27
Kaiser; schwedische Vorbehalte wegen der Satisfaktion der Kronen und der Friedensgarantie;
28
Zwang zur Zurückstellung der Rücksichten auf Bayern. Abreise Fontanellas. Tod Botelhos und
29
Bestimmung eines Nachfolgers.

30
Nous avons receu les despêches qu’il vous a pieu de nous envoier par le
31
sieur Théophile

36
Als Kurier eingesetztes Mitglied der Gesandtschaft Serviens ( Enaux-Moret S. 106).
et la satisfaction que vous nous tesmoignez qu’a eu Sa
32
Majesté de la forme des nouveaux pouvoirs et de la convention qui a esté
33
faitte ensuite avec noz parties nous en a donné une très grande, n’aiant
34
autre but en toutes noz actions que de rencontrer les intentions de Sa

[p. 26] [scan. 74]


1
Majesté aux choses qui ne nous pourront pas estre prescriptes, et d’exécuter
2
fidèlement ce qu’elle aura agréable de nous commander en toutes les autres.
3
Nous serions presque obligez pour ne vous importuner point de redittes de
4
ne respondre pas à tous les articles de vostre lettre qui ne sont

31
4 que] nicht dechiffriert.
que des
5
responses à celles que nous avions eu le bien de vous escrire auparavant,
6
néantmoins nous toucherons en passant les plus importans. Et pour
7
commencer par |:celuy qui regarde monsieur Chiggi:| nous vous dirons que
8
selon nostre foible advis on ne pouvoit plus adroittement destruire |:l’office
9
que monsieur de Saint Chamond

32
Melchior Mitte de Chevrières-Miolans (um 1586–1649), marquis de Saint Chamond; 1644
33
französischer Gesandter in Rom, von wo er im November desselben Jahres schon wieder
34
abberufen wurde, da ihm die Schuld an der Wahl Innozenz’ X. gegeben wurde ( Coville S.
35
6f., 45; Mazarin , Lettres I S. 552f.).
luy avoit voulu rendre à contretemps, ny
10
proffiter plus industrieusement du meilleur chemin que monsieur le
11
cardinal Bicchi

36
Alessandro Bichi (1596–1657), 1630–1654 Erzbischof von Carpentras, 1633 Kardinal
37
( DHGE VIII Sp. 1414f.); er blieb nach der Abberufung Saint Chamonds noch in Rom und
38
reiste erst am 21. März 1645 ab ( Coville S. 60 Anm. 4).
a pris:| pour le mesme sujet, qu’en se servant comme vous
12
|:avez faict du retour du premier pour faire croire qu’il n’avoit pas le secret
13
de la Reyne si bien que ledit sieur cardinal:|.

14
Dès l’heure que |:monsieur de Brégi nous donna part icy de sa négotiation
15
avec le roy de Pologne

39
Władislaw IV. Sigismund Wasa (1595–1648), 1632 Kg. in Polen.
:|, nous entrasmes en quelque deffiance des grandes
16
instances qu’il fait pour faire |:proposer par l’entremise de la Reine son
17
mariage avec la reine de Suède

40
Christina von Schweden (1626–1689), 1632–1654 Kgin., bis Dezember 1644 unter Vor-
41
mundschaft des Regentschaftsrats.
:|. Il sçait certainement que c’est une affaire
18
qui ne peut réussir, ce qui empesche de comprendre le sujet pour lequel il
19
veut s’exposer à un refus asseuré ou pour le moins à des responses
20
accompagnées de longueurs et de deffaittes qui ne le satisferont pas. Cella
21
pourroit faire croire qu’il |:cherche un prétexte de rompre la trefve qui est
22
entre luy et la Suède

42
Schwedisch-polnischer Waffenstillstand, geschlossen 1629 zu Altmark auf sechs Jahre ( Du
43
Mont V, 2 S. 594–596), 1635 zu Stuhmsdorf um weitere 26 Jahre verlängert ( Du Mont VI, 1
44
S. 115–116).
et qu’il veut mesme que la Reyne et ses ministres
23
soient tesmoins du juste subject qu’on luy en:| aura donné en refusant un
24
moien si plausible que celuy qui se présente aujourd’huy pour terminer par
25
à bout leurs différens. |:Car encore qu’il ait promis audit sieur de Brégi qu’il
26
entreroit en ce cas dans tous les engagemens de la Suède avec nous et qu’il
27
ne se tiendra point offensé quelque réponse qu’on luy face:| nous ne
28
sçavons pas si on pourroit espérer l’effet certain de ces deux promesses et
29
s’il ne se porteroit point aisément à les désavouer |:comme il a faict la
30
pluspart des choses que Roncally

45
Domenico Roncalli, polnischer Resident in Paris.
a dittes en France de sa part n’estant pas

[p. 27] [scan. 75]


1
croyable qu’il deust avoir plus d’esgard aux parolles qu’il auroit faict porter
2
par les ministres d’autruy qu’il n’en a eu à celles qui ont esté données par
3
les siens propres.

4
Quand à la nouvelle aliance qui peut estre faitte avec le roy de Dannemarc

33
Christian IV. (1577–1648), 1588 Kg. von Dänemark.

5
pouvant estre ménagée sans préjudicier à celle qu’on a avec la couronne de
6
Suède

34
Der Bündnisvertrag zwischen Frankreich und Schweden war zuletzt 1641 in Hamburg
35
verlängert worden und sollte bis Kriegsende gültig sein (Druck: Bougeant I S. 461–463).
:| il ne semble pas qu’il y ait aucun inconvénient à craindre. |:La
7
chose estant remise à monsieur de La Thuillerie

36
Gaspar Coignet (1597–1653), sieur de La Thuillerie, 1648 comte de Courson; 1640–1648
37
Gesandter Frankreichs im Haag, 1644–1645 mit der Vermittlung im dänisch-schwedischen
38
Konflikt beauftragt ( NBG XI Sp. 74).
:| nous ne vous en dirons
8
rien que pour y contribuer ce qui sera en nostre pouvoir aux occasions où il
9
jugera que noz offices pourront estre nécessaires et selon les advis qu’il
10
nous en donnera.

11
Les lettres qui doivent estre escrites aux princes de l’Empire seront
12
précisément aux termes que vous nous ordonnés de la part du Roy de les
13
faire

39
Vgl. Beilage 7 zu nr. 28.
, affin qu’elles produisent l’effet que l’on s’en doit promettre. Nous
14
avions bien tousjours estimé qu’elles devoient estre fort modérées et bien
15
concertées à quoy nous tascherons de ne rien oublier.

16
Lorsque nous avons veu dans vostre lettre |:combien vous désirez qu’on
17
presse vivement avant toutes choses la liberté de monsieur l’eslecteur de
18
Trèves:| nous nous sommes promis que vous aurez eu satisfaction |:des
19
termes ausquelz nous

32
19 l’] nicht dechiffriert.
l’avons demandée dans nostre première proposition.
20
Cella nous estoit si particulièrement ordonné tant par noz instructions que
21
par voz despêches précédentes que:| nous n’avions garde d’y manquer.

22
Vous y aurés veu aussi l’instance que nous avons faitte pour la venue des
23
princes et estatz de l’Empire par eux ou par leurs députez. A la vérité |:si à
24
cette 3 e semonce ilz ne prennent une résolution plus effective qu’aux deux
25
précédentes, n’estant pas juste que le traitté de la paix soit plus longtemps
26
retardé par une attente douteuse, nous croyons bien qu’il faudra enfin venir
27
à quelque résolution comme vous le remarquez très prudemment soit qu’ilz
28
ne viennent point, soit qu’ilz tardent trop, soit qu’il n’en vienne qu’une
29
partie. Nous ne devons pas craindre le premier cas puisque:| les députés des
30
ducz de Lunebourg et de Mekelbourg, de l’archevesque de Magdebourg,
31
des villes de Lubeck, Hambourg et Bremen

40
Es waren anwesend: für das Gesamthaus Braunschweig-Lüneburg Dr. Jakob Lampadius
41
(1593–1649), 1620 Professor in Helmstedt, 1621 Hofrat in Wolfenbüttel, 1653 in Hannover,
42
1641 Vizekanzler ( Dietrich ; Samse S. 180); für das Hgtm. Mecklenburg Dr. Abraham Kayser
43
(1603–1652), seit 1638 in Diensten Mecklenburgs, 1643 geh. Legationsrat, 1649 Geheimer
44
Rat ( Schnell-Güstrow S. 110f.); für das Erzstift Magdeburg Christian Werner, Sekretär des
19
Magdeburger Domkapitels und des Niedersächsischen Kreises; die Gesandten der drei
20
Hansestädte sind S. 20 in Anm. 3 aufgeführt.
qui ont pouvoir de toutes les

[p. 28] [scan. 76]


1
autres villes Anséatiques sont desjà arrivés à Osnaburg |:que:| ceux de la
2
Poméranie y viendront certainement, |:que nous savons de bon lieu que le
3
duc de Neubourg

21
Pgf. Wolfgang Wilhelm (1578–1653), 1624 Pgf. zu Neuburg.
ne manquera pas aussytost qu’il verra arriver quelqu’un
4
des autres d’envoier icy, que:| ceux de cercle de Franconie

22
Der fränkische Kreistag hatte im November 1644 die Entsendung einer Gesandtschaft
23
beschlossen, die von Vertretern der beiden kreisausschreibenden Fürsten gebildet werden
24
sollte; für Bamberg Lic. Cornelius Göbel (1611–1654), Bamberger Syndikus und Propsteiver-
25
walter des Domkapitels ( Dietz S. 24–32), für Brandenburg-Kulmbach Dr. Johann Müller
26
(1583–1648), kulmbachischer Geheimer Rat und Kammermeister ( Walther S. 65f.); diesen
27
schloß sich als Vertreter der Städte Dr. Tobias Ölhafen an (1601–1666), seit 1626 Syndikus
28
in Nürnberg ( ADB XXIV S. 298f. ; Franz ) . Die drei reisten im Februar 1645 gemeinsam von
29
Würzburg ab und trafen Mitte März in Münster ein.
nous ont
5
demandé un passeport pour s’y rendre que nous leur avons envoié, |:et
6
que:| l’évesque d’Osnaburg qui est icy pour une partie du collège électoral
7
nous a asseurés depuis peu de jours que ceux de l’électeur de Brandebourg

30
Friedrich Wilhelm I. von Brandenburg (1620–1688), 1640 Kf.; von seiten des Kurkollegs
31
sollten für die Verhandlungen mit Frankreich die Vertreter Kurbrandenburgs und Kurkölns,
32
für die Verhandlungen mit Schweden die Vertreter Kurbrandenburgs und Kurmainz’
33
deputiert werden ( Becker S. 133–138). Für die kurbrandenburgischen Vertretungen waren
34
bestimmt: in Münster Johann VIII. Gf. von Sayn-Wittgenstein (1601–1657), kurbrandenbur-
35
gischer Geheimer Rat und Kammerherr ( Grossmann ), Friedrich Fhr. von Heiden, klevischer
36
Geheimer Rat ( Becker S. 165 Anm. 137); und Dr. Johann Portmann, klevischer Geheimer
37
Rat, Hofgerichts- und Kanzleirat ( Ebenda ) ; in Osnabrück neben Wittgenstein Johann
38
Friedrich Fhr. von Löben (1595–1667), kurbrandenburgischer Geheimer Rat ( ADB XIX S.
39f. ), und Dr. Peter Fritze (1584–1648), kurbrandenburgischer Kammergerichts-, Amts-,
40
Hof- und Geheimer Rat ( NDB V S. 634f. ; Becker S. 164 Anm. 136). Diese Gesandten
41
brachen allerdings erst Mitte März 1645 zu ihrer Mission auf und hielten in Osnabrück am
42
24. April, in Münster am 6. Mai ihren Einzug ( Grossmann S. 98; Becker S. 164).

8
qui doivent représenter le reste dudit collège sont en chemin et arriveront
9
dans dix ou douze jours. Il nous a mesme voulu faire comprendre que ceux
10
du duc de Bavière estoient desjà à Couloigne

43
Georg Christoph Fhr. von Haslang (1602–1684), kurbayerischer Kämmerer, Hofmarschall
44
und (1645) Geheimer Rat ( Heydenreuther S. 335), und Dr. Johann Adolf Krebs, kurbayeri-
45
scher Hofrat; (zu beiden: Egloffstein S. 8f; Riezler S. 592f.). Am 7. Januar waren sie
46
allerdings erst in Bonn eingetroffen, von wo sie am 10. Januar weiterreisen wollten (Haslang
47
und Krebs an Kf. Maximilian, Bonn 1645 Januar 7 und 9, Bayerisches Hauptstaatsarchiv
48
München Kasten schwarz 7641 S. 143 und 145–148; freundlicher Hinweis von Herrn Dr.
49
Foerster).
, quoyque n’en aiant point eu
11
d’autre advis nous aions peine à le croire. Ce que nous aurions donc sujet
12
d’appréhender seroit que |:le reste de ceux qui doivent venir ne se mist pas
13
si tost en chemin, les Allemans estans naturellement pesans et tardifz en
14
toutes leurs délibérations:|, ou bien qu’il |:n’en vînt pas si grand nombre
15
que nous aurions à souhaitter pour rendre l’assemblée complette:|. En ce
16
cas |:nous avons desjà sondé diverses fois les ambassadeurs de Suède pour
17
savoir ce qu’il y auroit à faire. La première fois, ilz receurent mal nostre
18
demande, et monsieur le baron Oxenstern répondit assés rudement que

[p. 29] [scan. 77]


1
puisqu’il avoit esté pris résolution entre nous d’attendre la venue des
2
princes ou leur réponce:| il falloit se tenir constamment aux délibérations
3
prises sans venir à des nouvelles questions et délibérer par avance sur des
4
conditions qui n’arriveroient peut-estre pas.

5
A la vérité |:lorsqu’il a esté en cette ville, nous ne luy avons pu mieux faire
6
comprendre l’intérest que nous avions de satisfaire messieurs les médiateurs
7
lesquelz pressez par noz parties et peut-estre un peu trop esmeuz de leurs
8
plainctes, nous faisoient sans cesse des reproches que cette attente des
9
princes n’estoit qu’un prétexte pour ne rien faire, qui estoit mal interprétée
10
de tout le monde et imputée à une intention très esloignée de la paix:|, qu’il
11
falloit considérer que l’un desdictz médiateurs représentoit le souverain
12
pontif auquel tous les roys et princes chrestiens portent un grand respect,
13
que l’autre est de la part d’une puissante république alliée de la France et
14
très considérable dans l’Europe. Que pour ces raisons et plusieurs autres
15
|:nous avons intérest de leur bien justiffier et par eux au reste du monde
16
toute nostre conduitte et qu’au moins nous ne pouvions pas reffuser de leur
17
répondre quand ilz nous demandoient jusques à quel temps nous voulions
18
attendre la venue desdictz princes et quel nombre nous souhaittions qu’il
19
en vinst pour rendre l’assemblée complette, à faute de quoy ilz tesmoignoi-
20
ent d’estre disposez à croire que nous ne demeurions sur des termes
21
indéfinis qu’affin de jetter la négotiation dans une longueur qui n’eust
22
point de bornes:|. Toutes ces considérations ont enfin porté |:ledict sieur
23
baron Oxenstern à résoudre avec nous qu’il faut nécessairement attendre
24
encor quelque temps la venue desditz princes, puisque ce seroit s’estre
25
moqué d’eulx, si on n’attendoit de leurs nouvelles après les avoir de
26
nouveau conviez de venir:|, veu mesmes qu’ilz n’estoient en demeure que
27
depuis la connoissance qu’on leur avoit donnée de la dernière convention
28
faitte avec noz parties

42
Vgl. APW II B 1 S. LVIII.
, parce qu’auparavant on leur avoit tousjours fait
29
croire qu’il ne se feroit rien icy, ce qui les empeschoit de se mettre en
30
chemin |:mais que si après le délay qui leur sera nécessaire pour avoir receu
31
noz lettres et y faire response, ilz ne prennent une bonne résolution et ne
32
nous la font savoir nous serons obligez de nostre costé à entamer les affaires
33
par le seul advis de ceux qui se trouvent desjà sur les lieux:| qui est à peu
34
près la résolution à laquelle nous croyons que vous inclinez.

35
Ce qui |:nous donne une très grande peine est que nous nous trouvons
36
entre la lenteur de noz alliez d’Allemagne et de Hollande qui ne se remuent
37
pas facillement, la fermeté des Suédois qui ne se départent que malaisément
38
de leurs maximes sans le consentement desquelz néantmoins nous ne
39
pouvons rien faire, l’artifice et l’inpatience de noz parties qui tesmoignent
40
assez visiblement que le mal les presse,

41
40 et les] nicht dechiffriert.
et les:| instances continuelles de

[p. 30] [scan. 78]


1
messieurs les médiateurs qui s’ennuyans de ne rien avancer |:ne nous
2
donnent aucun repos, et ne s’adressent qu’à nous comme si nous estions les
3
seuls cause [!] du retardement, mais quelque soing que nous ayons pris de
4
leur faire voir qu’il:| procède seulement de noz parties à cause qu’ilz ont
5
tousjours secrètement empesché de venir ceux sans lesquelz ilz sçavent bien
6
qu’on ne peut rien faire de valable.

7
Nous avons avec eux eu depuis trois jours une fort longue conférence, où
8
nous estions allés pour les avertir de la réception du nouveau pouvoir qui
9
nous a esté envoyé, et leur donner part en mesme temps de la résolution
10
que nous avions prise avec monsieur Oxenstiern |:dont il a esté parlé
11
cy-dessus et dont nous avons creu qu’ilz devoient avoir une entière
12
satisfaction mais nous avons bientost recognu qu’ilz estoient plus touché[s]
13
des plainttes de noz parties que disposez à se la[i]sser persuader par noz
14
raisons. Car encor que nous les ayons asseurez que dans peu de temps nous
15
entrerions plus avant en matière pourveu qu’ilz nous donnassent seulle-
16
ment loisir d’attendre la réponce de ceux que nous avons conviez ilz ont
17
fait semblant de prendre noz discours et noz asseurances pour une nouvelle
18
desfaitte:|. Nous sommes mesmes obligez de vous dire pour ne rien
19
desguiser que |:monsieur Contarini particulièrement en divers endroitz de
20
la conférence a faict paroistre une chaleur accompagnée quelquefois d’un
21
peu d’aigreur:| que nous voulons plustost imputer à|:sa franchise et au zèle
22
qu’il a pour l’avancement des affaires:| qu’à aucune autre cause. Lorsque
23
nous leur avons représenté les justes raisons pour lesquelles on a refusé |:à
24
Salamanque un passeport pour repasser en Espagne

40
Don Miguel de Salamanca, Ratgeber der spanischen Regierung in Brüssel ( Parker S. 286);
41
ihm war im Jahr 1644 ein Paß für die Reise von Spanien durch Frankreich in die spanischen
42
Niederlande ausgestellt worden, weil er vorgab, als spanischer Gesandter nach Münster zu
43
gehen ( APW II B 1 nr. 191, 268, 283).
, au lieu de blasmer la
25
fourbe dont il avoit usé en son premier voiage se qualiffiant plénipotenti-
26
aire et:| le mauvais prétexte qu’il a voulu prendre |:pour le second en disant
27
que c’estoit pour aller quérir les nouveaux pouvoirs dont la forme et les
28
parolles ont esté concertées icy:| en sortant [!] qu’il n’y peut estre rien
29
changé, attendu mesme que |:nous avons desjà donné un passeport pour un
30
courrier qu’on a faict semblant de despêcher en ce temps-là, il a tesmoigné
31
par de grandes exclamations

38
31 d’estre estonné] nicht dechiffriert.
d’estre estonné qu’un grand et puissant
32
royaume pust prendre ombrage du passage d’un homme de cette sorte. Que
33
le gouvernement d’un Estat ne seroit guères affermi qui pourroit estre
34
esbranslé par les seulles menées de Salamanque. Et quand on luy a voulu
35
représenter

39
35 que sa République] nicht dechiffriert.
que sa Républicque usoit bien de plus grandes précautions en
36
toutes:| les occasions où il s’agissoit de la seureté publique, |:il a reparti
37
qu’en une semblable rencontre sans refuser le passeport ny le passage à un

[p. 31] [scan. 79]


1
homme qui le demande pour un suject si plausible elle se seroit contentée
2
de luy donner de bons conducteurs et de faire espier ses actions avec ordre
3
de se saisir de sa personne, et de la faire chastier, en cas qu’il eust entrepris
4
quelque chose contre son devoir, mais nous luy fermâmes la bouche en
5
représentant la jalousie que noz alliez prendroient des allées et venues d’un
6
homme d’affaires tel que Salamanca:|.

7
En un autre endroit du discours comme nous avons remonstré que l’attente
8
ne devoit plus estre guères longue puisque nous avions advis qu’une partie
9
de ceux que nous attendions estoit en chemin ou devoit bientost s’y mettre
10
|:il nous a répondu son compagnon le laissant presque tousjours parler qu’il
11
estoit fort asseuré que personne ne viendroit, que le cercle de Franconie ne
12
députeroit plus et que les divers prétendans à la députation en avoient
13
interrompu l’effect. Que le duc de Bavière mesme qui nous avoit promis
14
par ses lettres d’envoyer bientost ses députez n’y songeoit plus du tout, et
15
qu’il avoit maintenant

42
15 d’autres voies] nicht dechiffriert.
d’autres voies et d’autres caballes pour traicter ses
16
intérestz ayant adjousté par quelques motz interrompuz qu’on avoit des
17
lettres de Rome qu’on savoit bien

43
17 ce] nicht dechiffriert.
ce qui se mesnagoit pour cella, et qu’on
18
verroit bientost l’effect que cette négotiation produiroit, que nous n’avons
19
jamais eu une occasion plus favorable pour sortir d’affaire honnorablement,
20
que comme:| il n’y avoit rien de si capable de destruire le bien que
21
lorsqu’on s’efforçoit de faire le mieux, |:il estoit à craindre que nous ne
22
ruinassions l’estat florissant où nous sommes pour voulloir trop entrepren-
23
dre , que nous nous devrions contenter des alliez que nous avons desjà, qui
24
estoient en bon nombre et de procurer leur avantage avec le nostre dans la
25
paix sans voulloir refformer l’Empire et réunir tout à nous qui estoit un
26
dessein impossible dans l’exécution capable de nous faire perdre les vieux
27
amis en recherchant les nouveaux.

28
Nous n’avons pas demeuré sans repartie autant que la bienséance et la
29
civilité nous l’a pu permettre envers des personnes dont nous avons intérest
30
de conserver la bienveillance et:| lorsque nous avons avancé que nous ne
31
demandions rien de nouveau, et qui ne fust conforme à toutes les
32
constitutions de l’Empire, puisque l’Empereur mesme qui en estoit le chef
33
n’ozeroit pas soustenir qu’il peût en décider tout seul les intérestz, et qu’il
34
paroissoit assés visiblement que le but de noz parties n’estoit pas tant
35
d’avancer la négotiation comme de nous obliger en nous faisant presser
36
hors de saison pendent qu’eux-mesmes empeschoient la venue de ceux
37
dont la présence estoit icy nécessaire |:il a répliqué chaudement qu’on en
38
feroit bientost d’autres qui donneroient plus de jalousie voulant tousjours
39
parler selon nostre advis de la négotiation qu’il pense qu’on faict avec le
40
duc de Bavières, à quoy il a adjousté qu’il estoit d’humeur libre et né dans
41
une république libre, que cella luy donnoit l’asseurance de parler librement

[p. 32] [scan. 80]


1
qu’il ne prétendoit rien de personne et n’avoit autre intérest devant les yeux
2
que celluy du bien public:|.

3
Nous aurions appréhendé de vous importuner trop si nous avions entrepris
4
de vous faire sçavoir tous les discours de cette conférence, mais nous
5
aurions aussy craint de manquer à nostre devoir si nous ne vous avions
6
naifvement informé de ceux que nous venons de toucher qui méritent
7
quelque sorte de réflection, car encore que nous soions bien asseurés que
8
l’on n’escoutera jamais aucune proposition qui puisse |:donner de mes-
9
con [ten]tement aux Suédois, connoissans comme nous faisons leur humeur
10
naturellement mesfiante, nous avons très grand subject d’appréhender de
11
ne pouvoir pas remédier à toutes leurs jalousies s’ilz ont seullement un
12
subject aparent de les prendre, et il ne fault pas doutter que

42
12 Saavedra] dechiffriert: ce.
Saavedra qui
13
est artificieux au dernier point ne travaille sans cesse à leur en donner pour
14
en tirer proffit et

43
14 les] nicht dechiffriert.
les engager à ce qu’il souhaitteroit d’eux.

15
Ledict sieur Contarini n’a peu se séparer de nous sans nous faire cognoistre
16
que:| les Espagnolz estoient fort bien advertis de tout ce qui se passoit en
17
France sans toutefois nous en avoir donné aucune preuve particulière
18
quelque instance que nous en ayons faitte, |:si ce n’est en nous donnant à
19
entendre que noz longueurs et tout ce que nous avons faict icy n’avoit pas
20
esté approuvé à la cour, à quoy:| il a adjousté en un autre endroit une chose
21
qui paroist um peu contraire. |:Que l’ambassadeur de Hollande qui est à
22
Paris avoit dict à celluy de la république de Venise

41
Willem van Liere, heer van Oisterwijk, 1637–1648 Gesandter der Generalstaaten in Paris
42
( Heringa S. 70); Giovanni Battista Nani (gest. 1678), 1644–1648 venezianischer Botschafter
43
in Paris ( Relazioni S. 425–428).
que ses supérieurs ne se
23
hastoient pas d’envoier leurs depputez à Munster parce qu’ilz recognoissoi-
24
ent bien que la France ne voulloit point de paix. Il:| ne nous a pas esté
25
malaisé de combattre cette fausse oppinion par le récit de toutes les
26
diligences que nous avons faittes depuis que nous sommes icy, mais nous
27
nous sommes bien apperceus |:que nous ne l’avons pas effacé de son esprit
28
ny de celluy de son collègue ayant tout deux répliquez que tout le monde
29
avoit eu cy-devant de si:| bonnes opinions des bonnes intentions de Leurs
30
Majestez et de la conduitte de la France |:qu’il ne falloit pas achever de les
31
laisser perdre:|.

32
L’article que nous jugeons le plus important de toute vostre despêche est
33
|:celluy de la proposition que nous avons à faire après l’arrivée des
34
depputtez, nous n’avions pas creu qu’on deust faire difficulté à demander le
35
restablissement de toutes choses au mesme estat qu’elles estoient en l’an
36
1618, parce que:| ç’a esté jusques icy le but de noz armes dans l’Allemagne
37
que les ministres du Roy dans tous leurs discours et dans toutes leurs
38
négotiations |:ont tousjours repu les Allemans de cette esperánce, que c’est
39
l’opinion et le dessein de tous ceux qui ont suivi nostre parti dans l’Empire
40
aussy bien que celluy des Suédois, et qu’il y a un article exprès qui nous y
41
oblige formellement dans le traitté d’alliance que nous avons avec eux dont

[p. 33] [scan. 81]


1
nous vous envoyons l’extraict:|. A la vérité comme l’on avoit proposé
2
cy-devant deux moiens différens de faire cette demande nous avions estimé
3
qu’il s’estoit seulement rencontré difficulté sur le choix, l’un de nous avoit
4
pensé d’abord pour obliger davantage |:les Allemans et mieux affermir leur
5
bienveillance qu’on pouvoit faire offrir moyennant cette restitution géné-
6
ralle de toutes choses de la part de l’Empereur de rendre aussy de nostre
7
part ce qui a esté conquis depuis ladicte année 1618 afin que

37
7 si] nicht dechiffriert.
si une
8
proposition si agréable à tout le monde estoit rejettée par l’Empereur
9
comme

38
9 elle] nicht dechiffriert.
elle le seroit indubitablement, la haine en tumbast toute sur luy et
10
nous donnast moyen de prendre un autre parti du consentement mesme
11
des Allemandz qui seroit de la retention de noz conquestes où il paroistroit
12
que nous ne serions venuez que par force, et à faute:| d’avoir peu obtenir ce
13
que nous aurions demandé de plus avantageux pour eux. |:Mais outre que
14
vous n’avez pas gousté cette proposition nous voyons aussy que les Suédois
15
sans le consentement desquelz elle ne peut estre faicte, auroient peine de s’i
16
disposer et qu’ilz:| estiment comme nous vous avons cy-devant donné advis
17
qu’en |:demandant ce restablissement général dans l’Allemagne on y

39
17 doit] nicht dechiffriert.
doit
18
adjouster deux articles pour la satisfaction particulière des deux couronnes
19
et pour la seureté de la paix affin que les:| traittant conjointement on ait
20
moien de |:se relascher dans les poincts de l’amnistie et de ce restablisse-
21
ment général à mesure qu’on trouvera son compte dans les autres où les
22
couronnes ont un intérest plus sensible et plus réel:|.

23
Il ne sembleroit pas que de cette sorte il y eust sujet d’appréhender aucun
24
inconvénient, |:si ce n’est peut-estre que le duc de Bavière en pourroit
25
craindre, mais outre que l’expérience a faict voir jusques icy que ce prince
26
qui comme prudent et habille:| veut faire ses affaires et parvenir à ses fins
27
en quelque façon que ce soit, |:ne prend jamais de bonnes dispositions pour
28
la France que lorsqu’il se voit pressé par les armes ou par la négotiation:| et
29
que selon nostre foible sentiment il y auroit plus de sujet |:de bien espérer
30
de luy en l’attaquant vivement, que de craindre une résolution de
31
dés[es]poir dans l’esprit d’un homme de son aage et de sa prudence, les
32
Suédois s’imagineroient bientost si nous faisions difficulté à cette demande
33
généralle que nous en serions destournez par la seule crainte de desplaire au
34
duc de Bavière qui est celuy de toute l’ Allemagne contre lequel

40
34–35 ils – lequel] nicht dechiffriert.
ils ont plus
35
de jalousie et d’animosité, et avec lequel ilz soupçonneroient bientost que
36
nous aurions quelque union secrette à leur préjudice, si le reffus d’une

[p. 34] [scan. 82]


1
proposition juste servoit comme de preuve aux divers advis que les
2
Espagnolz tascheroient de leur en faire donner:|.

3
Aussytost que nous avons fait rendre la despêche du Roy |:à monsieur
4
Fontanella

33
Vgl. Beilage 3 zu nr. 323 in APW II B 1.
:|, il nous a tesmoigné grande promptitude à exécuter les ordres
5
que vous luy avez envoyé, il nous a néantmoins insinué doucement que la
6
|:province l’ayant envoié icy et n’estant point avertie de son retour, cella y
7
pourroit estre expliqué diversement, veu qu’en un temps auquel on
8
commence la négotiation de la paix on en retire celluy qu’elle a depputté
9
pour y assister. Il a mesme parlé de laisser son frère

34
Er begleitete seinen Bruder während der Mission in Westfalen; Angaben zur Person nicht zu
35
ermitteln.
en sa place:| comme
10
nous croions qu’il fera pour quelque temps sans que nous aions estimé nous
11
y devoir opposer, il nous a parlé de tout cella fort modestement, et en
12
tesmoignant d’estre prest de faire tout ce que nous trouverions à propos.
13
Nous avons desjà |:envoyé quérir un convoy pour le faire passer avec
14
seureté jusqu’en Hollande, et:| après luy avoir fait voir l’article de nostre
15
despêche qui fait mention honorablement de luy il a tesmoigné d’en estre
16
bien content et nous en a demandé un extrait pour l’envoier à |:Barcelone
17
pour sa descharge lequel:| nous luy avons fait donner.

18
Die restlichen Anweisungen Ihres Schreibens werden wir genau beobachten.

19
La mort du député du Portugal qui estoit à Osnaburg

36
Dr. Rodrigo Botelho de Moraes; er war am 15. Dezember in Osnabrück verstorben ( Incisa I
37
S. 277 Anm. 2).
nous fait croire
20
qu’on prendra bientost résolution d’y envoier l’un des deux qui sont en
21
cette ville

38
Dr. Francisco de Andrade Leitäo (um 1600–1655) ( GEPB II S. 547f.) und Luis Pereira de
39
Castro (1592–1649), Domherr zu Coimbra ( GEPB XXI S. 211); zu ihrer Tätigkeit Prestage
40
S. 15–29.
, et comme |:nous avons amené avec nous le sieur Louis Perreira
22
de Castro, et que nous le trouvons d’humeur beaucoup plus commode et
23
raisonnable que son compagnon:| nous croions nécessaire pour le bien
24
mesme des affaires qu’il demeure icy près de nous et qu’il vous plaise faire
25
office par le moien de l’ambassadeur de Portugal qui est en France

41
Vasco Luis de Gama, conde de Vidigueira, 1646 marqués de Nisa; 1642–1646 und
42
1647–1649 portugiesischer Botschafter in Paris ( Prestage S. 7–10, 31–36; GEPB XVIII S.
43
761, XXXV S. 178).
pour
26
luy en faire envoier l’ordre sans quoy nous craindrions que son |:collègue
27
qui s’appelle Francisco Andrada comme le plus ancien ne préférast le séjour
28
de Munster à celluy d’Osnabruk si on luy en donnoit le choix ce qui nous
29
feroit appréhender de ne nous pouvoir pas si bien accomoder à son humeur
30
qu’à celle dudict sieur de Castro.


31
Beilage in AssNat 274


32
fol. 35: Copie du 4 e article du traitté de Wismar

44
Entwurf des schwedisch-französischen Allianzvertrages, Wismar 1636 März 20/30 (Druck:
45
Rydberg V, 2 S. 366–372); im vierten Artikel wird die Wiederherstellung der deutschen
46
Verhältnisse im Jahr 1618 vor Ausbruch der böhmischen Unruhen vereinbart.
.

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