Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
328. Servien an Brienne Münster 1644 Dezember 17

25

Servien an Brienne


26
Münster 1644 Dezember 17

27
Ausfertigung: AE , CP All. 34 fol. 401–414 und fol. 416 = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal
28
fol. 415 A’: 1644 Dezember 30. Konzept: AE , CP All. 31 fol. 391–400. Chiffrierte Kopie:
29
AE , CP All. 38 fol. 340–355’.

30
Sicherung des Postverkehrs. Keine Einigung mit d’Avaux. Beschwerde über Saint Romain. Mission
31
Croissys. Stillstand der Verhandlungen. Beratung der Kaiserlichen über die Propositionen. Bedenken,
32
die Forderung nach Admission der Portugiesen an den Beginn der Verhandlungen zu setzen. Mangeln-
33
der Einsatz der Portugiesen für ihre eigenen Interessen. Hessen-brandenburgischer Vertrag. Dank
34
für die Anweisung von Bezügen. Korrespondenz mit dem Gesandten in Rom. Bitte um genaue
35
Weisung zur Reihenfolge der Verhandlungsgegenstände. Nutzen der vorgeschlagenen Scheinerklärung.
36
Kurialienforderung der Vereinigten Niederlande. Brégy. D’Avaugour. Gallas.

[p. 769] [scan. 859]


1
Voz dépesches du 3 e de ce mois sont arivées icy en très bon estat et trois
2
jours plustost que lorsqu’elles venoient par la Hollande, ce qui nous faict
3
espérer que cette voye qui est la plus courte ne sera pas aussy moins seurre
4
à l’avenir, veu les promesses que les commissaires espagnolz nous ont
5
faictes d’employer de leur part tout ce qui sera en leur pouvoir pour main-
6
tenir une entière seureté au passage des courriers et l’intérest qu’ilz ont
7
encor plus grand que le nostre de nous tenir leur parolle. Cela estant, il sera
8
plus honorable et plus utile d’exécuter la résolution que vous avez prise de
9
faire passer haultement les dépesches du Roy soubz le nom de Sa Majesté
10
et d’en rendre responsables les maistres des postes ausquelz elles seront
11
addressées à Anvers et à Collogne.

12
Keine Einigung mit d’Avaux über den Geschäftsgang. Saint Romain, eine Kreatur
13
d’Avaux’, berichtet laufend über unsere Auseinandersetzungen, ohne mir seine Berichte
14
zu zeigen. Trotz allem beraten wir regelmäßig gemeinsam. Auf nr. 302 und 308:

15
Nous ne manquerons pas de faire tenir à Monsieur de Croissy par la pre-
16
mière commodité asseurée le pouvoir qu’il vous a pleu de nous addresser
17
pour luy. Le détour qu’il a esté contrainct de faire pour conférer avec
18
Monsieur Torstenson luy a cousté deux mois entiers de retardement et la
19
plus grande partie de son baggage qui luy a esté pris.

20
Il nous escript par ses dernières lettres du camp suédois qu’il |:n’a pas
21
trouvé toutes les choses si bien préparées de la part de la Couronne de Suède
22
qu’il eust esté à souhaitter pour l’exécution du traitté faict avec le Prince de
23
Transsilvanie

44
Vgl. S. 98 Anm. 6.
. Monsieur Tor[s]tenson luy a confessé qu’on ne luy avoit
24
point encor envoyé d’argent que pour éviter les frais des remises:|. Il le
25
faisoit porter dans ses coffres pour le donner luy mesme audict Prince
26
lorsqu’il s’approcheroit de luy comme il est en résolution de faire. Je ne man-
27
queray pas d’envoyer en mon particulier audict Sieur de Croissy l’extraict
28
de voz dernières dépesches qui parlent de sa commission, affin qu’il luy
29
serve de règle dans sa conduicte et que les ordres qu’il vous a pleu nous
30
envoyer luy soient cognuz à temps pour estre adjoustéz à ses instructions,
31
|:les restreindre sur le point de ne pouvoir traicter la paix que conjoincte-
32
ment avec ledict Prince:|.

33
Après les longues dépesches que nous vous avons faictes sur tout ce qui
34
s’est passé icy tant sur la forme des nouveaux pouvoirs que sur la convention
35
que nous avons faicte et sur les diverses propositions qui ont esté données
36
en conséquence à Messieurs les Médiateurs, ce seroit trop vous importuner
37
que de vous en entretenir de nouveau.

38
Depuis que lesdictes propositions furent remises entre les mains de Messieurs
39
les Médiateurs il ne s’est rien passé de nouveau, chacun demeurant de son
40
costé à attendre ce qui luy sera dict. Cependant, nous avons advis que
41
plusieurs députéz sont en chemin et que les commissaires impériaux de
42
Munster et d’Oznabrug se doibvent assembler pour délibérer sur noz
43
demandes. Nous ne pouvons pas encor bien juger sy c’est pour respondre

[p. 770] [scan. 860]


1
à la nostre ou seulement à celle des Suédois; aussytost que nous aurons
2
quelque lumière de leur résolution nous ne manquerons pas de vous en
3
rendre compte.

4
Nous avons bien estimé que la clause qui regarde les alliéz en la forme
5
qu’elle a esté mise dans les nouveaux pouvoirs |:est avantageuse pour la
6
prétention des ministres portugais, et:| on leur peult faire valloir l’affection
7
et l’industrie avec laquelle nous avons tasché de les servir en suite des ordres
8
de Leurs Majestéz. |:Mais si nous eussions parlé ouvertement de leur inté-
9
restz en ce rencontre, nous leur eussions faict préjudice au lieu de leur aider,
10
et mal aisément les Espagnolz se fussent disposéz à passer cette clause sans
11
y apporter une limitation expresse à l’exclusion des Portugais, s’estans
12
laisséz entendre à Messieurs les Médiateurs qu’ilz traitteroient bien avec
13
nous des intérestz de Portugal, mais que jamais ilz n’entreroient en confé-
14
rence avec aucun ministre de cette part:|. Ayant estimé que pour le bien
15
|:propre des Portugais et pour acheminer leur dessein:| il falloit traicter
16
une affaire après l’autre, nous avons creu de faire beaucoup |:pour eux de
17
prime abord d’obtenir une clause généralle qui donne pouvoir aux commis-
18
saires espagnolz de traitter avec noz alliéz et adhérens, le dernier mot
19
regardant particulièrement les Portugais. Nous avons conféré ensemble,
20
Monsieur d’Avaux et moy:|, ce que vous avez eu agréable de nous en
21
escripre et avons tous deux jugé nécessaire pour nostre debvoir de vous
22
représenter que |:si nous faisons présentement l’instance que désirent les
23
Portugais et pour laquelle ilz vous inportunent tant, il seroit à craindre que
24
nous ne leur fissions un préjudice irréparable en ce que:| noz instances,
25
mettant sur le tappis avant le temps une affaire qui n’est pas encor bien
26
meure, |:obligeroient peut estre le Roy d’Espagne d’adjouster au pouvoir
27
qu’il faict envoyer à ses commissaires une exclusion expresse pour l’affaire
28
de Portugal:|.

29
Cela nous faict croire que quand il n’y auroit point d’aultre raison publicque
30
pour nous obliger à |:n’en parler point présentement, il faudroit tousjours
31
nécessairement attendre que les nouveaux pouvoirs soient arrivés, parce
32
que la clause généralle de pouvoir traicter avec tous noz alliéz et adhérans
33
y estant insérée nous donnera un tiltre que nous n’avons pas encor pour
34
demander en leur faveur ce qu’ilz désirent:|.

35
D’ailleurs |:Messieurs les ministres portugais qui sont icy, ausquelz le des-
36
plaisir de n’estre pas traictéz comme Ambassadeurs:| faict plus de peine que
37
le retardement des affaires |:de leur maistre, ont peut estre plus d’intention
38
de rompre le traicté de paix dès son commencement que d’espérance d’estre
39
admis à la conférence, ny d’obtenir pour cella les passeportz qu’ilz veullent
40
que nous demandions:|. Quoyqu’ilz se flattent assez aisément dans toutes
41
leurs prétentions, ilz ne sont pas sy ignorans qu’ilz ne sçachent que |:les
42
Espagnolz n’y donneront jamais leur consentement et qu’il seroit peut estre
43
plus facille de terminer le différend du Portugal au fondz quand on viendra
44
à la conclusion du traicté qu’il ne seroit maintenant de faire recognoistre

[p. 771] [scan. 861]


1
pour Ambassadeurs les dépputéz du Roy Don Juan Quatriesme et d’obtenir
2
des passeportz pour eux en cette qualité:|.

3
Oultre cela, lorsque nous avons conféré de cette difficulté avec les Ambassa-
4
deurs de Suède qui tesmoignent d’estre |:bien disposéz pour les intérestz
5
du Roy de Portugal:|, ilz sont demeuréz d’accord avec nous qu’il n’estoit
6
pas à propos d’en parler maintenant, qu’il falloit attendre que la négotiation
7
fust plus avancée, |:que le vray temps seroit lorsqu’on entameroit les affaires
8
d’Espagne, et que si après:| la déclaration que nous avons desjà faicte de ne
9
pouvoir traicter jusqu’à ce que les Princes d’Allemagne soient venuz, |:nous
10
y adjoustions encor celle de ne pouvoir abandonner les Portugais:|, il ne
11
seroit pas malaisé à noz parties de faire croire dans toute l’Allemagne qu’au
12
lieu de faciliter la paix nous allons chercher dès le commencement du traicté
13
|:tous les plus grands obstacles qui sont capables non seullement de la
14
retarder mais de la rompre:|.

15
Ce n’est pas, Monsieur, que je propose ny que je fusse d’advis sy on me
16
faisoit l’honneur de me le demander de |:abandonner le Roy de Portugal
17
dans le traicté de paix:|. S’il y a eu cy devant tant de juste subjetz d’avoir
18
suspecte la puissance de la Maison d’Austriche et que l’estat où elle a esté
19
l’ayt rendue si légitimement redoubtable à tous ses voisins, |:il y en a beau-
20
coup plus maintenant d’empescher qu’elle ne remonte au mesme point de
21
grandeur et de pouvoir, puisqu’il a pleu à Dieu de changer la face des
22
affaires et de mettre celles de la Chrestienté dans la juste balance où elles
23
sont aujourd’huy. On auroit achepté bien chèrement autresfois ce favorable
24
moyen que nous avons maintenant en main de porter la guerre dans le centre
25
de sa domination, de luy ravir l’avantage qu’elle avoit tousjours eu d’y jouir
26
d’un profond repos cependant qu’elle troubloit toutes les autres parties du
27
monde. Les portz et les costes de Portugal donnent tant de facillité à la
28
France et à ses alliéz d’oster à l’Espagne la seule resource qui luy reste, en
29
troublant son commerce des Indes occidentalles et combattant les flottes
30
qu’elle y envoye ou à leur embarquement ou à leur retour, qu’il n’y a per-
31
sonne intelligent et intéressé dans le bien public qui ne croye qu’on ne doibt
32
pas se priver volontairement de cest advantage:|.

33
Toutes ces raisons et plusieurs aultres qui pourroient estre alléguées con-
34
vieront de marcher avec grande circonspection quand l’on viendra à cet
35
article, mais nous craindrions qu’on nous accusast de ne vouloir pas sincère-
36
ment la paix, sy nous |:le mettions aujourd’huy le premier en délibération
37
et si nous privions par ce moyen les Allemandz de l’espérance qu’on leur a
38
donnée que:| leurs intérestz seront traictéz les premiers. Quand on sera
39
d’accord avec eux, on se pourra mesme servir de leur entremise, |:ou pour
40
forcer les Espagnolz de prendre quelque tempéramment sur le différend de
41
Portugal, ou l’on les obligera peut estre de se destacher desdictz Espagnolz
42
en cas qu’ilz ne se veuillent pas mettre à la raison:|. Les députéz des Pro-
43
vinces Unies qui seront lors icy |:joindront sans dificulté leurs instances aux
44
nostres et rendront nostre parti plus fort pour obtenir ce que nous aurons

[p. 772] [scan. 862]


1
à demander:|. Il y a mesme grande apparence que |:tous les autres différens
2
pour l’Allemagne, l’Italie et les autres endroictz estans terminéz, le Pape
3
comme Père commun des Princes chrestiens et le reste des potentatz de
4
l’Europe seront obligéz par raison de se joindre à nous pour ne laisser pas
5
ce subject d’une nouvelle guerre sans la décision duquel la paix ne seroit
6
pas universelle:|.

7
Nous avons estimé ce poinct si important que nous nous sommes promis
8
que vous ne treuveriez pas mauvais qu’avant qu’exécuter les ordres qu’il
9
vous a pleu de nous envoyer, nous ayons l’honneur de vous en représenter
10
les inconvéniens. Aussy bien la chose ne paroist pas sy pressée qu’elle ne
11
puisse attendre vostre finalle résolution, veu mesmes que les termes ausquelz
12
vous nous avez faict la faveur de nous en escripre nous font cognoistre que
13
c’est quasy la seulle importunité qui les a obtenuz de la Reyne et de son
14
Conseil. |:Lorsque les Portugais ont faict la mesme instance en Hollande:|,
15
nous avons sceu que quelques ministres de ce pays là ont demandé avec la
16
franchise du climat |:s’ilz prétendoient avec si peu de peine de demeurer
17
en paisible possession du Royaume qui avoit changé de Souverain, que les
18
Provinces Unies n’avoient peu obtenir une trêfve qu’après soixante années
19
de guerre et:| que le meilleur moyen de ranger le Roy Catholicque à la
20
raison estoit de suivre leur exemple en l’attacquant si vigoureusement qu’il
21
fust bien aise luy mesme d’avoir la paix et le repos dans son pays. Certes,
22
tout le monde avoue que les |:Portugais ne proffittent pas assez bien de la
23
conjoncture favorable qui s’offre pour l’establissement de leurs affaires:|.
24
Quelque oppinion qu’ilz ayent de leurs forces dont ilz présument un peu
25
trop, elles ne passeront jamais pour fort considérables tandis qu’ilz ne seront
26
pas |:seullement en estat d’occupper celles du Roy d’Espagne cependant
27
qu’on luy faict la guerre en tant d’autres endroictz, et qu’ilz ne pourront
28
pas empescher qu’en les mesprisant comme il faict et leur opposant la
29
moindre de ses armées:| il ne tourne ses principaux desseins et ne porte sa
30
personne d’un autre costé. |:Ilz se faschent un peu quant on leur faict faire
31
cette remarque:|, mais elle n’est pas inutile pour les |:pousser à faire de plus
32
grandz effortz que ceux qu’ilz ont faict jusques icy, qui ne concistent qu’à
33
avoir bruslé quelques villages:|.

34
La difficulté qui s’est rencontrée à énoncer dans un acte que nous devions
35
signer seulz les trois Couronnes de France, de l’Empire et d’Espagne, où
36
l’on nous voulloit obliger selon les prétentions de nos parties dans nostre
37
propre escript

41
Vgl. dazu [ nr. 296 ] , [ 297 ] und [ 300. ]
ayant esté heureusement terminée, je ne vous en importune-
38
ray plus que pour vous faire remarquer que la facilité de quelques uns de
39
noz ministres dans les conférences a laissé beaucoup diminuer de temps en
40
temps des prérogatives de la Couronne de France. Dans le traicté de Trente

[p. 773] [scan. 863]


1
faict par le Cardinal d’Amboise en 1501

39
Kardinal Georges d’Amboise, 1460–1510, Premierminister unter Ludwig XII., schloß am 5.
40
Oktober 1501 zu Trient einen Vertrag ab, wonach Kaiser Maximilian I. Mailand an einen Sohn
41
Philipps des Schönen abtreten sollte; NBG II Sp. 313–323.
, l’Empereur Maximilian

42
Maximilian I., 1459–1519, Kaiser 1508.
qui estoit
2
en pocession de la dignité impérialle de mesme sorte que celuy d’aujourd’huy
3
et qui ne se qualifioit pas Empereur avant qu’avoir pris la Couronne des
4
mains du Pape, y est à la vérité nommé le premier, mais il y a tousjours
5
ensuite: “Ambo Reges”. Il y a un registre des coustumes de Rome de l’année
6
1627 où sur une consultation qui fut faicte pour sçavoir à qui le Saint Siège
7
avoit accoustumé d’envoyer des Légatz, il se treuve escript: “non soient
8
mitti Legati a latere nisi ad ad Imperatorem, Regem Galliarum et post hunc
9
ad alios Reges”. A présent l’on ne veult plus parler de cette sorte, mais
10
après avoir nommé l’Empereur tout seul en sa place, on veult mettre le
11
Roy en confusion avec les autres Roys soubz un nom collectif au préjudice
12
des anciens droictz et préscéances indubitables de la Couronne de France
13
sur toutes les aultres. Messieurs les Médiateurs qui sembloient au commence-
14
ment estre contre nous sur cette contestation, ont enfin compris et gousté
15
noz raisons. J’ay bien remarqué vostre oppinion qu’en la bouche d’un tiers
16
ny dans son escript le terme de deux Couronnes n’est pas offenceant, aussy
17
ne croirois je pas en ce cas qu’il en fallust à présent faire refus puisqu’on la
18
laisse introduire. Mais de nous obliger à le dire nous mesmes dans une pro-
19
messe que nous devions signer tous seulz et après avoir nommé l’Empereur
20
en sa place d’honneur comme par excelence, c’est là où je ne doubte point
21
qu’estant soigneux au poinct que vous l’estes de l’honneur du maistre, vous
22
n’eussiez treuvé de la difficulté aussy bien que moy. Néantmoins, le mesme
23
debvoir qui nous faict prendre la liberté de représenter noz sentimens et noz
24
raisons nous oblige d’obéir ponctuellement à tout ce qui nous est ordonné.

25
J’ay eu l’honneur de vous donner advis par ma précédente du traicté résolu
26
entre Madame la Lantgrave et l’Eslecteur de Brandebourg

44
Vgl. S. 699 Anm. 1.
et la responce
27
que j’ay faicte à un de ses députéz lorsqu’il m’en a donné part. Je crains
28
qu’il n’y ayt plus de la faction huguenotte que d’intérest d’Estat dans leur
29
résolution.

30
Je vous rendz très humbles grâces en mon particulier du soin qu’il vous a
31
pleu de prendre de noz appoinctemens. J’espère que le crédit de Monsieur
32
d’Avaux obtiendra de Messieurs des Finances que le payement suivra les
33
ordonnances. Quoyque j’aye plus besoin qu’aulcun aultre de ce qui me
34
touche, j’éviteray aultant qu’il me sera possible de me rendre importun.

35
Suivant voz ordres nous avons addressé noz dépesches de Rome à Monsieur
36
le Cardinal Bichi, et cy après nous establirons nostre correspondance avec
37
Monsieur de Grémonville auquel il y a apparence que Monsieur de Saint
38
Chamond aura receu commandement de délivrer ses chiffres.

[p. 774] [scan. 864]


1
Quant à l’ordre porté par noz instructions, je ne sçay, Monsieur, sy en quel-
2
ques rencontres nous avons manqué de l’observer exactement. Je vous puis
3
bien asseurer que mon principal soin est de les estudier et de les suivre,
4
n’ayant point d’aultre pensée que de bien obéir. Sy vous avez agréable de
5
considérer que vous escrivant nostre lettre du 12 e du mois passé , par la-
6
quelle nous avons proposé d’y apporter quelque changement, nous n’avions
7
pas encor peu recevoir la vostre du 5 e |:qui nous permet de commencer
8
par les affaires d’Allemagne:|, vous cognoistrez bien que noz instructions
9
nous ayans ordonné de commencer par d’aultres, c’ettoit le poinct que nous
10
estimions qui pourroit estre changé, puisque nous jugions qu’il seroit
11
malaisé qu’on pust |:reffuser aux Allemandz de faire marcher les affaires

40
11 qui] aus dem Konzept ersetzt für mais in der Druckvorlage.
qui
12
les touchent devant toutes les aultres:|.

13
Après cela nous vous avons représenté que n’y ayant point encor icy de
14
Princes d’Italie ny d’Allemagne, nous ne pouvions pas |:si tost faire la
15
proposition de la ligue portée par noz instructions:|, affin qu’il vous pleust
16
de nous prescripre comme nous aurions en ce cas à nous conduire, et sy vous
17
vouldriez qu’en les attendant |:ou jusques à ce que ladicte ligue eust esté
18
résolue nous n’entrassions dans aucune sorte de négotiation:|. Nous ne
19
sçavons pas encor quel sera le sentiment |:des Allemandz sur cette ligue.
20
Quant ilz seront arrivéz et qu’elle leur sera proposée:|, il est à craindre que
21
les députéz n’estans pas authoriséz pour une affaire de cette importance ne
22
demandent délay pour en advertir leurs supérieurs. C’est à vous, Monsieur,
23
à faire considérer sy |:pendant tout ce temps là nous persisterons à dire que
24
nous ne pouvons traicter d’aucune autre affaire:|, mesmes dans le doubte
25
où nous sommes que les |:Suédois n’appreuveront peut estre pas ce retarde-
26
ment quant il sera causé par la proposition de la ligue à laquelle:| ilz n’ont
27
pas tesmoigné jusqu’icy avoir beaucoup d’inclination, craignant peult estre
28
que |:

41
28 elle] in der Druckvorlage fälschlich dechiffriert: le
elle n’affoiblisse la particulière que nous avons avec eux:| ou qu’avec
29
le temps |:elle ne nous rende quelque autre parti dans l’Allemagne plus cher
30
et plus considérable que le leur:|. Néantmoins, nous n’obmettrons rien de
31
tout ce qui pourra persuader à un chacun |:l’utilité de ladicte ligue:| comme
32
il nous est ordonné. Mais, Monsieur, comme désormais aussytost qu’il y
33
aura icy bon nombre de députéz nostre conduicte sera extrêmement consi-
34
dérée , |:il inporte qu’il vous plaise nous ordonner ponctuellement:| ce que
35
nous aurons à faire après avoir bien considéré les occasions où la trop grande
36
retenue ne seroit pas moins préjudiciable que la précipitation. Cependant,
37
vous pourrez estre en toute asseurance que nous suivrons exactement et
38
très fidèllement noz ordres, sans faire jamais rien au contraire qu’après en
39
avoir receu de nouveaux de la Reyne. Mais il sera nécessaire de les avoir

[p. 775] [scan. 865]


1
quelques fois par avance et que nous vous représentions de loin les incon-
2
véniens que nous remarquerons, affin que vous ayez le loysir d’y délibérer
3
et que nous n’attendions pas l’extrémité pour vous consulter, de peur qu’on
4
ne cognoisse que nous avons envoyé demander des ordres nouveaux et que
5
cela ne face croire ce que nos parties veullent persuader, que nous sommes
6
icy sans aultre pouvoir que d’escouter pour en faire raport. |:Je veux dire
7
qu’en effect nous en userons bien de la sorte, mais qu’il inporte pour ne
8
descrier pas la négotiation qu’on ne s’en apperçoive poinct:|.

9
Pour l’ouverture que nous avons faicte, j’envoye un mémoire en chiffre
10
pour vous estre présenté, qui vous esclaircira nostre pensée, au moins selon
11
mon foible raisonnement. J’y adjousteray seulement en ce lieu que l’ ouver-
12
ture ne vauldroit rien si |:en effect vous aviez dessein de tout rendre, parce
13
qu’elle feroit paroistre une trop grande facilité d’abord et qu’on ne vous en
14
sauroit point de gré:|, mais qu’elle peult estre utile si, comme je croy qu’on
15
doibt faire, |:vous avez intention de conserver la Lorraine, l’Alsace et toutes
16
les places du Rhin:|, parce qu’il importe |:avant que déclarer qu’on les veut
17
retenir, d’avoir tesmoigné aux Allemandz pour gaigner leur amitié qu’on
18
a voulu chercher d’autres moyens pour leur satisfaction et sacrifier toutes
19
les conquestes de la France pour les obliger, mais que l’Empereur n’y ayant
20
pas voulu consentir, nous sommes forcéz de songer à nostre seureté parti-
21
culière :|.

22
Je vous plains infiniement d’avoir à traicter avec |:l’Ambassadeur de Mes-
23
sieurs les Estatz

41
Liere.
. Il est opiniastre naturellement:| et sert des gens qui ne le
24
sont pas moins que luy. Sy vous prenez quelque résolution avec luy pour le
25
|:traictement que nous avons à faire à leurs Ambassadeurs qui doivent venir
26
icy:|, je me prometz que vous nous le ferez sçavoir affin que nous l’ exécu-
27
tions ponctuellement. Nous ne sçavons pas s’ilz se metront bientost en
28
chemin, nous n’avons pas manqué de faire sçavoir à Monsieur le Prince
29
d’Orange et à eux tout ce qui a esté faict avec noz parties affin que cela leur
30
serve à prendre résolution.

31
S’il vous plaist de vous faire représenter les dernières dépesches que nous
32
vous avons faictes de La Haye, vous y treuverez nos sentimens sur l’instance
33
qu’ilz renouvellent aujourd’huy

42
D’Avaux, Servien und La Tbuillerie an Brienne, Den Haag 1644 März 1, Ausfertigung:
43
AE , MD All. 9 fol. 157–160, und 1644 März 6, Ausfertigung: AE , CP All. 32 fol. 9–16.
. Il seroit très difficile que nous vous en
34
peussions rien dire de nouveau, nous les avons aultres fois recognuz très
35
obstiné sur le poinct qu’ilz vous demandent, pour lequel ilz croyent d’estre
36
fondéz non seulement de raison, mais sur les termes des traictéz qui ont esté
37
faictz avec eux.

38
Monsieur de Brégy prétend d’estre auprès de vous aussytost que cette lettre;
39
il est icy de retour de son voyage qu’il a faict très heureusement

44
Brégy kam aus Polen zurück.
.

[p. 776] [scan. 866]


1
Gleichzeitig wird d’Avaugour eintreffen, um Ihnen einen Plan Torstensons vorzu-
2
tragen , den Sie sicher billigen werden . Niederlage Gallas’.

3
PS

28
Gesondert auf ein eigenes Blatt geschrieben.
: Je serois entièrement de vostre advis que si |:Messieurs les Estatz
4
vouloient desgager le Roy de toutes sortes d’obligations en leur endroict,
5
en cas qu’après une trêfve de neuf ou dix ans qui pourra estre accordée par
6
le traicté général on peut en obtenir la continuation des Espagnolz pour
7
autant de temps:|, j’estimerois cette convention très advantageuse pour nous
8
retirer d’un engagement fascheux qui nous lie beaucoup plus estroictement
9
que cela, et je croirois que |:la paix estant faicte ou mesme en la faisant, il ne
10
seroit pas malaisé d’obtenir le consentement des Espagnolz pour cella, si:|
11
toutes les autres choses estoient bien adjustées. Ce n’est que pour obéir à
12
voz commandementz que je prends la liberté de vous dire mon oppinion
13
et que je l’escrips dans un billet séparé.

Dokumente