Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
328. Servien an Brienne Münster 1644 Dezember 17
Münster 1644 Dezember 17
Ausfertigung: AE , CP All. 34 fol. 401–414 und fol. 416 = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal
fol. 415 A’: 1644 Dezember 30. Konzept: AE , CP All. 31 fol. 391–400. Chiffrierte Kopie:
AE , CP All. 38 fol. 340–355’.
Sicherung des Postverkehrs. Keine Einigung mit d’Avaux. Beschwerde über Saint Romain. Mission
Croissys. Stillstand der Verhandlungen. Beratung der Kaiserlichen über die Propositionen. Bedenken,
die Forderung nach Admission der Portugiesen an den Beginn der Verhandlungen zu setzen. Mangeln-
der Einsatz der Portugiesen für ihre eigenen Interessen. Hessen-brandenburgischer Vertrag. Dank
für die Anweisung von Bezügen. Korrespondenz mit dem Gesandten in Rom. Bitte um genaue
Weisung zur Reihenfolge der Verhandlungsgegenstände. Nutzen der vorgeschlagenen Scheinerklärung.
Kurialienforderung der Vereinigten Niederlande. Brégy. D’Avaugour. Gallas.
Voz dépesches du 3 e de ce mois sont arivées icy en très bon estat et trois
jours plustost que lorsqu’elles venoient par la Hollande, ce qui nous faict
espérer que cette voye qui est la plus courte ne sera pas aussy moins seurre
à l’avenir, veu les promesses que les commissaires espagnolz nous ont
faictes d’employer de leur part tout ce qui sera en leur pouvoir pour main-
tenir une entière seureté au passage des courriers et l’intérest qu’ilz ont
encor plus grand que le nostre de nous tenir leur parolle. Cela estant, il sera
plus honorable et plus utile d’exécuter la résolution que vous avez prise de
faire passer haultement les dépesches du Roy soubz le nom de Sa Majesté
et d’en rendre responsables les maistres des postes ausquelz elles seront
addressées à Anvers et à Collogne.
Keine Einigung mit d’Avaux über den Geschäftsgang. Saint Romain, eine Kreatur
d’Avaux’, berichtet laufend über unsere Auseinandersetzungen, ohne mir seine Berichte
zu zeigen. Trotz allem beraten wir regelmäßig gemeinsam. Auf nr. 302 und 308:
Nous ne manquerons pas de faire tenir à Monsieur de Croissy par la pre-
mière commodité asseurée le pouvoir qu’il vous a pleu de nous addresser
pour luy. Le détour qu’il a esté contrainct de faire pour conférer avec
Monsieur Torstenson luy a cousté deux mois entiers de retardement et la
plus grande partie de son baggage qui luy a esté pris.
Il nous escript par ses dernières lettres du camp suédois qu’il |:n’a pas
trouvé toutes les choses si bien préparées de la part de la Couronne de Suède
qu’il eust esté à souhaitter pour l’exécution du traitté faict avec le Prince de
Transsilvanie . Monsieur Tor[s]tenson luy a confessé qu’on ne luy avoit
point encor envoyé d’argent que pour éviter les frais des remises:|. Il le
faisoit porter dans ses coffres pour le donner luy mesme audict Prince
lorsqu’il s’approcheroit de luy comme il est en résolution de faire. Je ne man-
queray pas d’envoyer en mon particulier audict Sieur de Croissy l’extraict
de voz dernières dépesches qui parlent de sa commission, affin qu’il luy
serve de règle dans sa conduicte et que les ordres qu’il vous a pleu nous
envoyer luy soient cognuz à temps pour estre adjoustéz à ses instructions,
|:les restreindre sur le point de ne pouvoir traicter la paix que conjoincte-
ment avec ledict Prince:|.
Après les longues dépesches que nous vous avons faictes sur tout ce qui
s’est passé icy tant sur la forme des nouveaux pouvoirs que sur la convention
que nous avons faicte et sur les diverses propositions qui ont esté données
en conséquence à Messieurs les Médiateurs, ce seroit trop vous importuner
que de vous en entretenir de nouveau.
Depuis que lesdictes propositions furent remises entre les mains de Messieurs
les Médiateurs il ne s’est rien passé de nouveau, chacun demeurant de son
costé à attendre ce qui luy sera dict. Cependant, nous avons advis que
plusieurs députéz sont en chemin et que les commissaires impériaux de
Munster et d’Oznabrug se doibvent assembler pour délibérer sur noz
demandes. Nous ne pouvons pas encor bien juger sy c’est pour respondre
à la nostre ou seulement à celle des Suédois; aussytost que nous aurons
quelque lumière de leur résolution nous ne manquerons pas de vous en
rendre compte.
Nous avons bien estimé que la clause qui regarde les alliéz en la forme
qu’elle a esté mise dans les nouveaux pouvoirs |:est avantageuse pour la
prétention des ministres portugais, et:| on leur peult faire valloir l’affection
et l’industrie avec laquelle nous avons tasché de les servir en suite des ordres
de Leurs Majestéz. |:Mais si nous eussions parlé ouvertement de leur inté-
restz en ce rencontre, nous leur eussions faict préjudice au lieu de leur aider,
et mal aisément les Espagnolz se fussent disposéz à passer cette clause sans
y apporter une limitation expresse à l’exclusion des Portugais, s’estans
laisséz entendre à Messieurs les Médiateurs qu’ilz traitteroient bien avec
nous des intérestz de Portugal, mais que jamais ilz n’entreroient en confé-
rence avec aucun ministre de cette part:|. Ayant estimé que pour le bien
|:propre des Portugais et pour acheminer leur dessein:| il falloit traicter
une affaire après l’autre, nous avons creu de faire beaucoup |:pour eux de
prime abord d’obtenir une clause généralle qui donne pouvoir aux commis-
saires espagnolz de traitter avec noz alliéz et adhérens, le dernier mot
regardant particulièrement les Portugais. Nous avons conféré ensemble,
Monsieur d’Avaux et moy:|, ce que vous avez eu agréable de nous en
escripre et avons tous deux jugé nécessaire pour nostre debvoir de vous
représenter que |:si nous faisons présentement l’instance que désirent les
Portugais et pour laquelle ilz vous inportunent tant, il seroit à craindre que
nous ne leur fissions un préjudice irréparable en ce que:| noz instances,
mettant sur le tappis avant le temps une affaire qui n’est pas encor bien
meure, |:obligeroient peut estre le Roy d’Espagne d’adjouster au pouvoir
qu’il faict envoyer à ses commissaires une exclusion expresse pour l’affaire
de Portugal:|.
Cela nous faict croire que quand il n’y auroit point d’aultre raison publicque
pour nous obliger à |:n’en parler point présentement, il faudroit tousjours
nécessairement attendre que les nouveaux pouvoirs soient arrivés, parce
que la clause généralle de pouvoir traicter avec tous noz alliéz et adhérans
y estant insérée nous donnera un tiltre que nous n’avons pas encor pour
demander en leur faveur ce qu’ilz désirent:|.
D’ailleurs |:Messieurs les ministres portugais qui sont icy, ausquelz le des-
plaisir de n’estre pas traictéz comme Ambassadeurs:| faict plus de peine que
le retardement des affaires |:de leur maistre, ont peut estre plus d’intention
de rompre le traicté de paix dès son commencement que d’espérance d’estre
admis à la conférence, ny d’obtenir pour cella les passeportz qu’ilz veullent
que nous demandions:|. Quoyqu’ilz se flattent assez aisément dans toutes
leurs prétentions, ilz ne sont pas sy ignorans qu’ilz ne sçachent que |:les
Espagnolz n’y donneront jamais leur consentement et qu’il seroit peut estre
plus facille de terminer le différend du Portugal au fondz quand on viendra
à la conclusion du traicté qu’il ne seroit maintenant de faire recognoistre
pour Ambassadeurs les dépputéz du Roy Don Juan Quatriesme et d’obtenir
des passeportz pour eux en cette qualité:|.
Oultre cela, lorsque nous avons conféré de cette difficulté avec les Ambassa-
deurs de Suède qui tesmoignent d’estre |:bien disposéz pour les intérestz
du Roy de Portugal:|, ilz sont demeuréz d’accord avec nous qu’il n’estoit
pas à propos d’en parler maintenant, qu’il falloit attendre que la négotiation
fust plus avancée, |:que le vray temps seroit lorsqu’on entameroit les affaires
d’Espagne, et que si après:| la déclaration que nous avons desjà faicte de ne
pouvoir traicter jusqu’à ce que les Princes d’Allemagne soient venuz, |:nous
y adjoustions encor celle de ne pouvoir abandonner les Portugais:|, il ne
seroit pas malaisé à noz parties de faire croire dans toute l’Allemagne qu’au
lieu de faciliter la paix nous allons chercher dès le commencement du traicté
|:tous les plus grands obstacles qui sont capables non seullement de la
retarder mais de la rompre:|.
Ce n’est pas, Monsieur, que je propose ny que je fusse d’advis sy on me
faisoit l’honneur de me le demander de |:abandonner le Roy de Portugal
dans le traicté de paix:|. S’il y a eu cy devant tant de juste subjetz d’avoir
suspecte la puissance de la Maison d’Austriche et que l’estat où elle a esté
l’ayt rendue si légitimement redoubtable à tous ses voisins, |:il y en a beau-
coup plus maintenant d’empescher qu’elle ne remonte au mesme point de
grandeur et de pouvoir, puisqu’il a pleu à Dieu de changer la face des
affaires et de mettre celles de la Chrestienté dans la juste balance où elles
sont aujourd’huy. On auroit achepté bien chèrement autresfois ce favorable
moyen que nous avons maintenant en main de porter la guerre dans le centre
de sa domination, de luy ravir l’avantage qu’elle avoit tousjours eu d’y jouir
d’un profond repos cependant qu’elle troubloit toutes les autres parties du
monde. Les portz et les costes de Portugal donnent tant de facillité à la
France et à ses alliéz d’oster à l’Espagne la seule resource qui luy reste, en
troublant son commerce des Indes occidentalles et combattant les flottes
qu’elle y envoye ou à leur embarquement ou à leur retour, qu’il n’y a per-
sonne intelligent et intéressé dans le bien public qui ne croye qu’on ne doibt
pas se priver volontairement de cest advantage:|.
Toutes ces raisons et plusieurs aultres qui pourroient estre alléguées con-
vieront de marcher avec grande circonspection quand l’on viendra à cet
article, mais nous craindrions qu’on nous accusast de ne vouloir pas sincère-
ment la paix, sy nous |:le mettions aujourd’huy le premier en délibération
et si nous privions par ce moyen les Allemandz de l’espérance qu’on leur a
donnée que:| leurs intérestz seront traictéz les premiers. Quand on sera
d’accord avec eux, on se pourra mesme servir de leur entremise, |:ou pour
forcer les Espagnolz de prendre quelque tempéramment sur le différend de
Portugal, ou l’on les obligera peut estre de se destacher desdictz Espagnolz
en cas qu’ilz ne se veuillent pas mettre à la raison:|. Les députéz des Pro-
vinces Unies qui seront lors icy |:joindront sans dificulté leurs instances aux
nostres et rendront nostre parti plus fort pour obtenir ce que nous aurons
à demander:|. Il y a mesme grande apparence que |:tous les autres différens
pour l’Allemagne, l’Italie et les autres endroictz estans terminéz, le Pape
comme Père commun des Princes chrestiens et le reste des potentatz de
l’Europe seront obligéz par raison de se joindre à nous pour ne laisser pas
ce subject d’une nouvelle guerre sans la décision duquel la paix ne seroit
pas universelle:|.
Nous avons estimé ce poinct si important que nous nous sommes promis
que vous ne treuveriez pas mauvais qu’avant qu’exécuter les ordres qu’il
vous a pleu de nous envoyer, nous ayons l’honneur de vous en représenter
les inconvéniens. Aussy bien la chose ne paroist pas sy pressée qu’elle ne
puisse attendre vostre finalle résolution, veu mesmes que les termes ausquelz
vous nous avez faict la faveur de nous en escripre nous font cognoistre que
c’est quasy la seulle importunité qui les a obtenuz de la Reyne et de son
Conseil. |:Lorsque les Portugais ont faict la mesme instance en Hollande:|,
nous avons sceu que quelques ministres de ce pays là ont demandé avec la
franchise du climat |:s’ilz prétendoient avec si peu de peine de demeurer
en paisible possession du Royaume qui avoit changé de Souverain, que les
Provinces Unies n’avoient peu obtenir une trêfve qu’après soixante années
de guerre et:| que le meilleur moyen de ranger le Roy Catholicque à la
raison estoit de suivre leur exemple en l’attacquant si vigoureusement qu’il
fust bien aise luy mesme d’avoir la paix et le repos dans son pays. Certes,
tout le monde avoue que les |:Portugais ne proffittent pas assez bien de la
conjoncture favorable qui s’offre pour l’establissement de leurs affaires:|.
Quelque oppinion qu’ilz ayent de leurs forces dont ilz présument un peu
trop, elles ne passeront jamais pour fort considérables tandis qu’ilz ne seront
pas |:seullement en estat d’occupper celles du Roy d’Espagne cependant
qu’on luy faict la guerre en tant d’autres endroictz, et qu’ilz ne pourront
pas empescher qu’en les mesprisant comme il faict et leur opposant la
moindre de ses armées:| il ne tourne ses principaux desseins et ne porte sa
personne d’un autre costé. |:Ilz se faschent un peu quant on leur faict faire
cette remarque:|, mais elle n’est pas inutile pour les |:pousser à faire de plus
grandz effortz que ceux qu’ilz ont faict jusques icy, qui ne concistent qu’à
avoir bruslé quelques villages:|.
La difficulté qui s’est rencontrée à énoncer dans un acte que nous devions
signer seulz les trois Couronnes de France, de l’Empire et d’Espagne, où
l’on nous voulloit obliger selon les prétentions de nos parties dans nostre
propre escript
Vgl. dazu [ nr. 296 ] , [ 297 ] und [ 300. ]
ray plus que pour vous faire remarquer que la facilité de quelques uns de
noz ministres dans les conférences a laissé beaucoup diminuer de temps en
temps des prérogatives de la Couronne de France. Dans le traicté de Trente
faict par le Cardinal d’Amboise en 1501
en pocession de la dignité impérialle de mesme sorte que celuy d’aujourd’huy
et qui ne se qualifioit pas Empereur avant qu’avoir pris la Couronne des
mains du Pape, y est à la vérité nommé le premier, mais il y a tousjours
ensuite: “Ambo Reges”. Il y a un registre des coustumes de Rome de l’année
1627 où sur une consultation qui fut faicte pour sçavoir à qui le Saint Siège
avoit accoustumé d’envoyer des Légatz, il se treuve escript: “non soient
mitti Legati a latere nisi ad ad Imperatorem, Regem Galliarum et post hunc
ad alios Reges”. A présent l’on ne veult plus parler de cette sorte, mais
après avoir nommé l’Empereur tout seul en sa place, on veult mettre le
Roy en confusion avec les autres Roys soubz un nom collectif au préjudice
des anciens droictz et préscéances indubitables de la Couronne de France
sur toutes les aultres. Messieurs les Médiateurs qui sembloient au commence-
ment estre contre nous sur cette contestation, ont enfin compris et gousté
noz raisons. J’ay bien remarqué vostre oppinion qu’en la bouche d’un tiers
ny dans son escript le terme de deux Couronnes n’est pas offenceant, aussy
ne croirois je pas en ce cas qu’il en fallust à présent faire refus puisqu’on la
laisse introduire. Mais de nous obliger à le dire nous mesmes dans une pro-
messe que nous devions signer tous seulz et après avoir nommé l’Empereur
en sa place d’honneur comme par excelence, c’est là où je ne doubte point
qu’estant soigneux au poinct que vous l’estes de l’honneur du maistre, vous
n’eussiez treuvé de la difficulté aussy bien que moy. Néantmoins, le mesme
debvoir qui nous faict prendre la liberté de représenter noz sentimens et noz
raisons nous oblige d’obéir ponctuellement à tout ce qui nous est ordonné.
J’ay eu l’honneur de vous donner advis par ma précédente du traicté résolu
entre Madame la Lantgrave et l’Eslecteur de Brandebourg et la responce
que j’ay faicte à un de ses députéz lorsqu’il m’en a donné part. Je crains
qu’il n’y ayt plus de la faction huguenotte que d’intérest d’Estat dans leur
résolution.
Je vous rendz très humbles grâces en mon particulier du soin qu’il vous a
pleu de prendre de noz appoinctemens. J’espère que le crédit de Monsieur
d’Avaux obtiendra de Messieurs des Finances que le payement suivra les
ordonnances. Quoyque j’aye plus besoin qu’aulcun aultre de ce qui me
touche, j’éviteray aultant qu’il me sera possible de me rendre importun.
Suivant voz ordres nous avons addressé noz dépesches de Rome à Monsieur
le Cardinal Bichi, et cy après nous establirons nostre correspondance avec
Monsieur de Grémonville auquel il y a apparence que Monsieur de Saint
Chamond aura receu commandement de délivrer ses chiffres.
Quant à l’ordre porté par noz instructions, je ne sçay, Monsieur, sy en quel-
ques rencontres nous avons manqué de l’observer exactement. Je vous puis
bien asseurer que mon principal soin est de les estudier et de les suivre,
n’ayant point d’aultre pensée que de bien obéir. Sy vous avez agréable de
considérer que vous escrivant nostre lettre du 12 e du mois passé , par la-
quelle nous avons proposé d’y apporter quelque changement, nous n’avions
pas encor peu recevoir la vostre du 5 e |:qui nous permet de commencer
par les affaires d’Allemagne:|, vous cognoistrez bien que noz instructions
nous ayans ordonné de commencer par d’aultres, c’ettoit le poinct que nous
estimions qui pourroit estre changé, puisque nous jugions qu’il seroit
malaisé qu’on pust |:reffuser aux Allemandz de faire marcher les affaires qui
les touchent devant toutes les aultres:|.
Après cela nous vous avons représenté que n’y ayant point encor icy de
Princes d’Italie ny d’Allemagne, nous ne pouvions pas |:si tost faire la
proposition de la ligue portée par noz instructions:|, affin qu’il vous pleust
de nous prescripre comme nous aurions en ce cas à nous conduire, et sy vous
vouldriez qu’en les attendant |:ou jusques à ce que ladicte ligue eust esté
résolue nous n’entrassions dans aucune sorte de négotiation:|. Nous ne
sçavons pas encor quel sera le sentiment |:des Allemandz sur cette ligue.
Quant ilz seront arrivéz et qu’elle leur sera proposée:|, il est à craindre que
les députéz n’estans pas authoriséz pour une affaire de cette importance ne
demandent délay pour en advertir leurs supérieurs. C’est à vous, Monsieur,
à faire considérer sy |:pendant tout ce temps là nous persisterons à dire que
nous ne pouvons traicter d’aucune autre affaire:|, mesmes dans le doubte
où nous sommes que les |:Suédois n’appreuveront peut estre pas ce retarde-
ment quant il sera causé par la proposition de la ligue à laquelle:| ilz n’ont
pas tesmoigné jusqu’icy avoir beaucoup d’inclination, craignant peult estre
que |: elle n’affoiblisse la particulière que nous avons avec eux:| ou qu’avec
le temps |:elle ne nous rende quelque autre parti dans l’Allemagne plus cher
et plus considérable que le leur:|. Néantmoins, nous n’obmettrons rien de
tout ce qui pourra persuader à un chacun |:l’utilité de ladicte ligue:| comme
il nous est ordonné. Mais, Monsieur, comme désormais aussytost qu’il y
aura icy bon nombre de députéz nostre conduicte sera extrêmement consi-
dérée , |:il inporte qu’il vous plaise nous ordonner ponctuellement:| ce que
nous aurons à faire après avoir bien considéré les occasions où la trop grande
retenue ne seroit pas moins préjudiciable que la précipitation. Cependant,
vous pourrez estre en toute asseurance que nous suivrons exactement et
très fidèllement noz ordres, sans faire jamais rien au contraire qu’après en
avoir receu de nouveaux de la Reyne. Mais il sera nécessaire de les avoir
quelques fois par avance et que nous vous représentions de loin les incon-
véniens que nous remarquerons, affin que vous ayez le loysir d’y délibérer
et que nous n’attendions pas l’extrémité pour vous consulter, de peur qu’on
ne cognoisse que nous avons envoyé demander des ordres nouveaux et que
cela ne face croire ce que nos parties veullent persuader, que nous sommes
icy sans aultre pouvoir que d’escouter pour en faire raport. |:Je veux dire
qu’en effect nous en userons bien de la sorte, mais qu’il inporte pour ne
descrier pas la négotiation qu’on ne s’en apperçoive poinct:|.
Pour l’ouverture que nous avons faicte, j’envoye un mémoire en chiffre
pour vous estre présenté, qui vous esclaircira nostre pensée, au moins selon
mon foible raisonnement. J’y adjousteray seulement en ce lieu que l’ ouver-
ture ne vauldroit rien si |:en effect vous aviez dessein de tout rendre, parce
qu’elle feroit paroistre une trop grande facilité d’abord et qu’on ne vous en
sauroit point de gré:|, mais qu’elle peult estre utile si, comme je croy qu’on
doibt faire, |:vous avez intention de conserver la Lorraine, l’Alsace et toutes
les places du Rhin:|, parce qu’il importe |:avant que déclarer qu’on les veut
retenir, d’avoir tesmoigné aux Allemandz pour gaigner leur amitié qu’on
a voulu chercher d’autres moyens pour leur satisfaction et sacrifier toutes
les conquestes de la France pour les obliger, mais que l’Empereur n’y ayant
pas voulu consentir, nous sommes forcéz de songer à nostre seureté parti-
culière :|.
Je vous plains infiniement d’avoir à traicter avec |:l’Ambassadeur de Mes-
sieurs les Estatz . Il est opiniastre naturellement:| et sert des gens qui ne le
sont pas moins que luy. Sy vous prenez quelque résolution avec luy pour le
|:traictement que nous avons à faire à leurs Ambassadeurs qui doivent venir
icy:|, je me prometz que vous nous le ferez sçavoir affin que nous l’ exécu-
tions ponctuellement. Nous ne sçavons pas s’ilz se metront bientost en
chemin, nous n’avons pas manqué de faire sçavoir à Monsieur le Prince
d’Orange et à eux tout ce qui a esté faict avec noz parties affin que cela leur
serve à prendre résolution.
S’il vous plaist de vous faire représenter les dernières dépesches que nous
vous avons faictes de La Haye, vous y treuverez nos sentimens sur l’instance
qu’ilz renouvellent aujourd’huy
peussions rien dire de nouveau, nous les avons aultres fois recognuz très
obstiné sur le poinct qu’ilz vous demandent, pour lequel ilz croyent d’estre
fondéz non seulement de raison, mais sur les termes des traictéz qui ont esté
faictz avec eux.
Monsieur de Brégy prétend d’estre auprès de vous aussytost que cette lettre;
il est icy de retour de son voyage qu’il a faict très heureusement .
Gleichzeitig wird d’Avaugour eintreffen, um Ihnen einen Plan Torstensons vorzu-
tragen , den Sie sicher billigen werden
Vgl. [ nr. 335. ]
PS : Je serois entièrement de vostre advis que si |:Messieurs les Estatz
vouloient desgager le Roy de toutes sortes d’obligations en leur endroict,
en cas qu’après une trêfve de neuf ou dix ans qui pourra estre accordée par
le traicté général on peut en obtenir la continuation des Espagnolz pour
autant de temps:|, j’estimerois cette convention très advantageuse pour nous
retirer d’un engagement fascheux qui nous lie beaucoup plus estroictement
que cela, et je croirois que |:la paix estant faicte ou mesme en la faisant, il ne
seroit pas malaisé d’obtenir le consentement des Espagnolz pour cella, si:|
toutes les autres choses estoient bien adjustées. Ce n’est que pour obéir à
voz commandementz que je prends la liberté de vous dire mon oppinion
et que je l’escrips dans un billet séparé.