Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
309. Mazarin an d’Avaux und Servien Paris 1644 Dezember 3
Paris 1644 Dezember 3
Ausfertigung: AE , CP All. 28 fol. 203–204 = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All. 38
fol. 420–420’. Kopie: AE , CP All. 31 fol. 276–277.
Sicherung des Postverkehrs. Anweisung zu verstärkter Chiffrierung der Berichte. Behauptungen Saa-
vedras . Katalonien. Unzuverlässigkeit Fontanellas.
On n’a pas jugé qu’il fust de la dignité du Roy de songer à establir d’autres
voyes pour la seureté des dépesches de Sa Majesté que celles qu’elle a droict
de prétendre en exécution de ce qui a esté accordé
Zum Folgenden [ vgl. nr. 283. ]
qu’il soit à propos de les addresser soubz l’enveloppe d’aucun marchand,
mais qu’elles doibvent passer hautement soubz le nom du Roy, afin que si
elles viennent à s’esgarer on sçache à qui s’en prendre et en faire le ressenti-
ment qu’il convient. Ce sera à vous s’il vous plaist de travailler sur les lieux
à cet establissement d’une seureté réciproque, à quoy vous ne debvés pas
avoir beaucoup de peine, puisque de nostre costé ilz ont tousjours esprouvé
tant de sincérité dans le passage des leurs.
Il sera nécessaire que ceux qui sont chargés de mettre au net vos dépesches
se donnent un peu plus de peine qu’ilz n’ont accoustumé et employent
davantage leurs chiffres, parce qu’à ne mettre que deux motz en chiffre
comme ilz le font quelquesfois parmy des pages entières d’autre escripture,
il est certain que la perte d’une seule dépesche en donne la clef aux ennemis.
Quand Monsieur Saavedra dict que les ministres des Princes n’ont esté
envoyéz à l’assemblée générale que pour l’apparence et que la paix doibt
estre traictée ailleurs, il publie les sentimens de son maistre dont il doibt
estre bien informé, et certainement pour ce qui le regarde il ne peut jamais
estre plus véritable. Il sçait en son âme qu’il n’a esté envoyé que pour
escouter, qu’il n’a ny ordre ny pouvoir de rien conclurre, mais qu’il doibt
seulement rendre compte de tout en Espagne ou au Marquis de Castel
Rodrigo et en attendre les décisions. On ne peut donc se plaindre de luy
qu’il dise des choses comme il les void. Ce sera à nous par la fermeté de
nos résolutions à leur faire changer de procédé et à leur faire cognoistre
qu’ilz n’auront point de paix s’ilz ne veulent la traicter où il se doibt, et s’ilz
croyent par quelque apparence ou quelque advantage solide que ce puisse
estre nous obliger à escouter des propositions de traicter sans nos alliéz, et
sur ce fondement vous debvés agir avec toute asseurance, qu’il est impossible
que l’on change icy de sentiment et de résolution.
Nous sçavons il y a longtemps de plusieurs endroictz les pensées que vous
nous mandés qu’ont les ennemis touchant la Cataloigne, on y a pourveu
de si bonne sorte qu’il y a grande occasion d’espérer qu’elles ne réussiront
pas comme ilz l’ont projecté et que cette campagne restablira Dieu aydant
les affaires du Roy dans cette province à un poinct plus florissant qu’elles
n’ont encore esté.
Je vis en inquiétude d’un advis que nous avons de plusieurs endroictz |:et
d’Espagne mesme de fort bon lieu que le Régent Fontanella qui est près de
vous a esté gagné par Don Diego de Saavedra:|. Peut estre |:s’y est il laissé
porter:| seulement |:depuis la résolution que l’on a prise de retirer de
Catalongne le Maréschal de La Motte avec qui il estoit:| particulièrement
|:lié d’intérest et d’affection. Mais:| il est vray que nous sommes advertis
de la chose avec grande certitude, en quoy nous confirme encore davantage
|:l’instance que vous faittes de le renvoyer en Catalongne, qui:| sans doubte
|:vient de luy croiant estre plus utile aux ennemis:|. Nous sçavons outre
cela |:qu’il a escrit des lettres dans le pays à de ses amis et parens où il est
aisé de recognoistre ses intentions:|. C’est pourquoy pendant que nous
cherchons plus de lumière dans l’affaire, il sera bien à propos |:que vous
preniez garde de près à ses discours et fassiez espier ses actions et ses
intrigues sans rien espargner pour les descouvrir, et si vous trouvez quelque
chose:| vous pourrés sans attendre davantage |:l’obliger soubz quelque
prétexte à faire un voiage par deçà:|. Cependant comme je crois que |:il n’a
point d’autre voye que la vostre pour faire tenir ses despêches en Cata-
longne :|, vous pourriés |:les ouvrir, affin que l’on vist en quel sens il y
escrit et que l’on luy pust vériffier:| s’il est nécessaire |:la justice des réso-
lutions que l’on pourroit prendre contre luy:|.