Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
207. Königin Anne an d’Avaux und Servien Paris 1644 August 14
–/ 207 /–
Paris 1644 August 14
Kopie: AE , CP All. 33 fol. 277–277’.
Weisung zur Titulatur des Königs und zu den Kurialien für den schwedischen Residenten.
Ayant sceu que vous estez entréz en quelque contestation
Vgl. dazu [ nr. 124. ]
dont vous aviez escrivant à parler du Roy Monsieur mon filz et que l’un
de vous pour l’avoir souvent prattiqué estimoit qu’il failloit dire Ambassa-
deur du Roy Très Chrestien, l’autre au contraire supprime cette seconde
qualité, estimant que le nom de Roy est deub et exprime le Prince chrestien
sans que pour le désigner il soit nécessaire d’y adjouster le nom de ses
Royaumes ny mesmes cette qualité, comm’aussy si escrivant en langue latine
ledict Roy Monsieur mon filz debvoit estre traitté de Majesté, ce qui n’estoit
pas admis par l’un de vous aussy contre le sentiment de l’autre, sur quoy
il m’a semblé vous debvoir régler, et sans m’arrester à l’usage ny à entrer
en une discution trop particulière de la netteté et élégance de la langue
latine, vous prescrire non seulement pour suivre l’exemple des ministres du
Roy d’Espagne, mais pour ce que la raison s’y rencontre, lorsque vous
expédierez quelques actes comme passeports et autres semblables dans les-
quels n’interviendront point les ministres des autres Roys, que vous direz
simplement Ambassadeurs du Roy, ce qu’estant escrit en françois ou esmané
de ses Ambassadeurs et Plénipotentiaires dénotera clairement que c’est de
vostre maistre que vous parlez et que vous désignez. Aussy pour ne rien
diminuer de ce qui luy appartient et faire comme les autres mesmement les
ministres de l’Empereur qui traittent leur maistre de Majesté, en donner
aussy au Roy Monsieur mon filz, ce que vous debvez d’autant moins obmettre
que les Allemans estiment ce tiltre sy réservé qu’ilz n’en veullent donner qu’à
l’Empereur, lequel en le prenant suit l’exemple des plus antiens.
J’ay aussy esté advertie que vous aviez traitté différemment le Résident de
la Couronne de Suède lorsqu’il vous estoit allé visiter, que l’un de vous luy
avoit donné une chaise à bras et l’avoit conduit jusques bien loing et que
l’autre luy avoit retranché et la chaise et la conduitte. Sur cela il me semble
vous debvoir dire que celuy de vous qui luy a desnié la chaise a tort, et qu’il
le luy a bien faict sentir en en prenant une chez luy lorsqu’il y a esté, et pour
l’accompagnement qui luy a esté faict je le condamnerois volontiers. Mais
crainte que ce soit une règle establye et que la discontinuant les Ambassa-
deurs de Suède useroient d’une mesme conduitte envers mon Résident à
Osnabrug, je ne vous doibs rien prescrire et remettre cela à ce que vous en
jugerez pour le mieux, seulement que je ne veux pas que l’un fasse plus ou
moins que l’autre.