Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
179. Brienne an d’Avaux und Servien Paris 1644 Juli 23
Paris 1644 Juli 23
Ausfertigung: AE , CP All. 27 fol. 349–356’ = Druckvorlage. Kopien: AE , CP All. 29
fol. 368–372; AE , CP All. 33 fol. 167–169’. Druck: Nég. secr. II, 1 S. 102–104; Gärtner
III S. 285–294.
Auf nr. 164. Regelung der Verwendung der schwedischen Subsidien. Verzögerung der Verhandlungen
durch die Kaiserlichen. Einverständnis mit Ihrer Drohung abzureisen und einem weiteren Rund-
schreiben . Problematik einer polnischen Vermittlung und des Verhältnisses zwischen Schweden und
Polen. Instruktion für Brégy. Belästigung der schwedischen Gesandten durch bremische Truppen. Ihr
Angebot zur Erneuerung der Vollmachten. Militärische Lage. Aufdeckung einer Verschwörung in
Sedan. Beilegung des Konflikts in Ostfriesland.
Nr. 164 war mit Ungeduld erwartet worden und ging am 20. Juli ein. Sie haben die
Verwendung unserer Subsidien für Schweden gut geregelt; Meulles wird Ihre dies-
bezüglichen Weisungen befolgen. Diese Regelung sollte Dänemark die Annahme
unserer Vermittlung erleichtern.
Il est mal aisé de disconvenir avec ledict Sieur Salvius que le procédé des
Impériaux est très injuste, mais ilz le continuent depuis tant d’années qu’il
y auroit lieu de s’estonner s’ilz l’avoient changé. Que ce soit une bonne
raison pour le souffrir, j’en laisse le jugement à un chacun. Mais
pourtant ç’auroit esté une faute dont des ministres aussy prudents que vous
n’auroient pas esté capable[s] de donner les remèdes à ses maux aussy
précipitamment que l’autre le désiroit, et peut estre eussent ilz esté pires
que le mal. Vous luy avez fort bien fait remarquer qu’il seroit aisé de rompre
l’assemblée en laquelle la paix générale doibt estre traittée, mais qu’il seroit
bien malaisé d’en convenir d’une seconde, et certes qui aura examiné les
peines et les difficultés qu’il a fallu surmonter pour mettre les affaires en
l’estat qu’elles sont, conviendra de cette vérité. De menacer de s’en retirer,
rendre raison de la résolution, en faire prévoir les conséquences aux Média-
teurs , leur dire que les ministres de la Couronne de Suède le demandent,
tout cela peust estre utile, ou à faire rentrer les Impériaux en des pensées plus
justes ou au moins à faire faire justice de ceux de leurs sujectz qui viollent
les articles préliminaires, et sans la seureté desquelz un si bon œuvre ne
pouvoit estre entrepris.
A toutes ces choses vous avez pourveu, et ce vous doibt estre une grande
satisfaction que les Médiateurs en soient demeuréz satisfaictz, approuvant
publiquement vostre conduicte et condamnant d’une pareille liberté celle
de noz parties. Que si la fermeté de ceux cy vous nécessite à une seconde
lettre circulaire, l’on ne doubte point que vous n’y faciez voir la justice de
nostre cause et que par des termes aenergiques et puissants vous ne con-
fondiez ce qu’on aura ozé publier contre le contenu en la première. Il est
fascheux que le gassetier l’ayt ampliffiée, je vous ay mandé ce qui a esté
résolu pour le réprimer.
|:Quand à la médiation du Roy de Polongne désirée par Monsieur Salvius,
Sa Majesté en convient bien aisément:|, et il ne luy reste qu’une difficulté
qu’il m’a commandé de vous faire remarquer pour sur icelle prendre voz
mesures et luy donner voz advis, qui est que vous avez désiré que Monsieur
Des Hameaux requist ceux du Sénat de Venize de charger leur ministre de
celle qu’il faut accomplir à Osnabrug, |:lequel pourroit estre offensé de se
voir reculé de la principale se trouvant précédé du ministre de ce Roy comme
de celuy du Pape:|. Les deux derniers excluz d’Osnabrug rendent le service
du tiers absolument nécessaire et de grande considération, et il n’y a pas lieu
de croire que Dannemarck la puisse occuper pour les raisons mesme[s] que
vous alléguez. Ainsy il y a lieu de doubter si l’on doibt presser ce à quoy
ledict Sieur Salvius donne les mains. Il est advantageux au bien public que
la Suède n’ayt pas une si forte jalousie contre la Poulongne qu’il avoit du
passé et que le Roy de Poulongne se soit une fois destrompé des pensées
d’assugetir cet autre Royaume, mais je me crains que si une fois il pert
l’espérance |:de se marier avec leur Reyne:|, qu’il ne reprenne ses premiers
sentimens. Qu’ilz viennent à la guerre j’en fais du doubte, ayant cognoissance
que les Sénateurs de Poulongne en appréhendent l’ouverture et qu’ilz vou-
dront observer les trêfves qui sont entre eux dont le terme est si long que
quand elles expireront, la Suède se touvera un Roy estably et auctorisé et
très capable de déffendre le sien. Sur ce qui est à faire pour moyenner entre
les Couronnes une bonne intelligence, il vous en a esté amplement escrit,
et hier le mémoire qui vous a esté envoyé fut encores leu en plein Conseil
et loué de tous ceux qui y assistèrent, tant il fut trouvé puissant en raisons.
J’attendz celuy que vous aurez dressé et dont vous aurez chargé le Sieur de
Brégy, lequel m’a fait sçavoir le bon traittement qu’il avoit receu de vous,
dont j’ay informé Sa Majesté, et celuy aussy que vous aurez baillé à celuy
que vous avez |:envoyé en Transsylvanie:|.
Qui considérera l’Archevesque de Bremen en la dignité de Prince de l’Empire
sera surpris qu’il ayt songé à entreprendre sur la liberté de Messieurs les
Plénipotentiaires de Suède; comme filz du Roy de Dannemarck avec lequel
les Suédois sont en guerre, il y a des gens qui le voudroient excuser. Mais,
Messieurs, vous l’avez bien remarqué, il faut qu’il soit incité par les Impé-
riaux pour ozer une telle chose. Ceux là sont dans l’Empire soubz la foy
publique divulguée par les praeliminaires. Celuy cy en est Prince et membre,
et luy mesme a recognu que la paix y estoit nécessaire, a respondu respec-
tueusement à vostre lettre circulaire de manière que sans quelque chose du
tout extrordinaire et qui luy donne hardiesse pour l’entreprendre il ne se
seroit porté à cette extrémité. Le remède que vous y voulez apporter est le
seul qui soit en vostre main, et Dieu veuille qu’il produise l’effect qui en
doibt estre attendu. Mais s’il estoit impuissant, il faudra recourir à la plaincte
et la faire porter à l’Empereur par les Médiateurs dont la dignité est blessée
par une telle entreprise. Si la paix estoit conclue entre les Couronnes du nort
par l’entremise de Monsieur de La Thuillerie, vous auriez mieux à espérer,
et peut estre avant mesme qu’elle le soit la raison et la facilité du naturel de
ce Prince vous fera obtenir ce qui est juste, et le moyen que vous auriez
de communiquer avec Messieurs les Suédois rendroit leur séjour moins
enuyeux.
Que leur ministre ayt consenty qu’avant qu’on leur ayt communiqué les
pouvoirs de l’Empereur (ce qu’on ne leur a pas peu desnier) que vous
entriez en conférence avec les siens pour convenir de la forme d’un pouvoir,
c’est se relascher tout autant qu’ilz le peuvent, et quoyque la restriction que
vous y avez apposée asseure leurs intérestz et qu’elle soit digne de voz
prudences, si est ce qu’elle vous a facilité un moyen de confondre ceux qui
vous veullent imputer partie du retardement de la conférence, et Sa Majesté
qui a approuvé ce que vous avez concerté a bien remarqué la différence qui
est entre cette résolution et la première dont vous avez fait part aux
Médiateurs.
C’est aux parties à se résoudre et à vous faire response, qui y seront bien
empeschéz puisqu’il faut qu’ilz acquiescent ou qu’ilz facent voir au public
qu’ilz se sont assemblez avec vous non en pensée de traitter, mais d’abuser
le monde d’un fait semblant qu’ilz n’auront pas peu longtempz dissimuler.
Sans doubte flattez de mille belles espérances que la campagne produiroit
à leur avantage, ilz ont cherché un remède à leurs maux dans le tempz dont
ilz ont esté surpris, et Dieu ayant permis tout le contraire les rendra con-
fondus . Point de division dans l’Estat qu’ilz avoient espéré, une conduicte
plus forte que du passé qu’ilz n’avoient point imaginé les aura surpris.
L’effect en est clair en la prise de Gravelines qui ne sçauroit plus guaires
durer, et les règles du mestier asseurent autant la prise comme l’impossibilité
de la secourir. D’heure à autre nous attendons le courrier qui apporte la
nouvelle que ceux qui la déffendent demandent à estre receus à capituler,
un de Fribourg qui dit que le siège de devant a esté levé et que le Maréschal
de Turenne a poussé la retraicte de l’ennemy, de Catalongne que Lérida a
esté secouru. Le Maréschal de La Motte asseure sur sa teste qu’il le tentera
et qu’il luy réussira, et il circonstantie si bien son fait qu’il est probable qu’il
en viendra a bout. En Italie nostre armé marche et doibt estre attachée a un
siège de conséquence, mais l’ordinaire ne debvant arriver que ce soir bien
tard ou demain, je ne vous sçaurois faire part que dans huict jours de ce qui
m’aura esté escrit.
Soeben erfahre ich, daß in Sedan ein Mann festgenommen wurde, der einen Anschlag
auf das Schloß vorbereitet haben soll, woran die Herzogin von Bouillon
sein soll.
Il m’oublyoit de vous dire que les lettres que je reçois |:de Monsieur
d’Estrades et de Monsieur Brasset:| me font appréhender qu’il sera assez
difficile d’obtenir par le moyen |:du Prince d’Orange et de Messieurs les
Estatz que le Comte d’Embden désarme:|, et qu’il faut chercher quelque
autre remède à ce mal qui sera suivy d’un nombre d’autres dont la cause
commune souffroit. Pourtant |:dans l’une des lettres dudict d’Estrades:| il
me semble avoir remarqué |:que Monsieur le Prince d’Orange luy a dit que
le Comte armoit en dessein d’occuper des postes lesquelz pris par l’Empereur
le réduiroyent à l’extrémité:|. S’il n’avoit pas d’autre project et que l’on
peust adjuster avec luy qu’il n’entreprendroit pas |:sur ceux qu’occupent
Madame la Landgrave et régler les contributions, ce seroit un grand service:|
qu’on rendroit au public, et en ayant parlé |:à Monsieur Polhelme:| je ne
l’en ay pas trouvé fort esloigné, pourveu que la condition fust rendue cer-
taine . S’il vous plaizoit en parler |:avec les ministres de la mesme Dame et
en faire faire ensuitte quelque ouverture soit au Comte d’Embden:| ou à
Monsieur le Prince d’Orange et attacher entre ces Princes une négotiation,
ce seroit prévenir de grandz inconvénients. Je n’oze mander à |:Monsieur
d’Estrades d’en faire ouverture audit Prince, de peur:| que ne goustant point
la proposition il en fist avertir ledict Comte et qu’il s’y rendist plus difficile.
Je luy ay pourtant mandé qu’il fist office pour que les choses demeurassent
en l’estat qu’elles sont, et au secrétaire Brasset d’en faire de pareilz envers
Messieurs les Estatz quand il auroit sceu que ledict Prince ne s’y opposera
pas formellement, et je marche doucement en cette affaire craignant qu’elle
ne soit appuyée |:par quelques uns de Messieurs les Estatz pour fascher
ledit Prince:|, lequel s’employe tout autant qu’il le peut à faire diversion à
l’ennemy, |:jugeant que la division entre eux arrivant à présent:| seroit très
dommageable au service de Sa Majesté.