Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
177. Mazarin an d’Avaux und Servien Paris 1644 Juli 17
Paris 1644 Juli 17
Ausfertigung: AE , CP All. 27 fol. 306–311’ = Druckvorlage. Konzept [ Lionnes ]: AE , CP
All. 37 fol. 309–313. Kopie: AE , CP All. 29 fol. 363–367’. Druck: Nég. secr. II, 1
S. 100–102; Gärtner III S. 273–284.
Auf nr. 157. Die Bedeutung der Kriegsführung in Deutschland. Vertragsabschluß mit dem Herzog
von Lothringen. Regelung betreffend die Verwendung der schwedischen Subsidien. Auszahlung der
siebenbürgischen Subsidien. Einschluß Siebenbürgens in den allgemeinen Frieden. Friedensschluß zwi-
schen Dänemark und Schweden. Beilegung des Konflikts in Ostfriesland. Eventuelle Abreise von
Münster. Meldung über Fortschritte bei der Belagerung von Gravelines. Verstärkung der Armee in
Katalonien. Beständigkeit der Katalanen, aber keine militärischen Erfolge. Marsch Turennes zur
Entsetzung von Freiburg.
Je me resjouis que nous nous rencontrions si souvent dans les mesmes
sentimens ainsi que vous aurés remarqué en plusieurs poinctz par mes précé-
dentes dépesches. Je puis bien vous asseurer que les raisons que vous m’avés
escriptes par vostre dernière pour obliger Sa Majestè à considérer les affaires
d’Allemagne par préférence à toutes les autres n’ont rien adjousté au senti-
ment que j’en avois desjà, estant très persuadé de long temps que nous
n’avons rien à craindre que de ce costé là et que, soit pour avoir des advan-
tages dans la guerre si nos ennemis s’opiniastrent tousjours à la vouloir
continuer, soit pour les contraindre à une paix raisonnable, la voye la plus
asseurée c’est de les presser en cet endroict là, de façon que toutes nos
espérances et nos crainctes doibvent estre principalement fondées sur ce qui
s’y passe.
C’est aussi |:le principal motif que j’ay eu à conseiller le Roy de conclurre
le traitté avec le Duc de Lorraine
Vgl. [ S. 334 Anm. 1. ]
présente |:on ne pouvoit rien faire de plus advantageux pour nous donner
les moyens d’agir en Allemagne et d’y restablir noz affaires:|.
Premièrement nous |:nous prévalons des troupes de ce Prince, lesquelles
quoyqu’elles ne soyent pas en grand nombre, sont pourtant des plus aguer-
ries et des plus faittes à la fatigue qui soyent:| aujourd’huy dans |:le mestier
de la guerre:|. Il est certain que nous en tirons un double advantage, nous
nous asseurons outre cela |:par son moyen les passages du Rhin à cause des
places qu’il y possède et de plusieurs chasteaux et postes importans qu’il
occupe, lesquelz donneront grande facilité de prendre des quartiers d’hyver
au delà du Rhin tant à l’armée de Monsieur le Maréschal de Turenne qu’à
celle cy lorsqu’elle aura esté fortiffiée du corps que le Roy a résolu d’y joindre
après la prise de Gravelines:|.
Cependant |:tout le Luxembourg, la Moselle et Trêves se trouvent exposés
sans forces considérables, dont:| il y a longtemps que |:Beck
Johann Freiherr von Beck, 1588–1648, kaiserlicher General; zur Person ADB II S. 214.
aucun fruict, ce qui:| a obligé la Reyne |:d’ordonner à Monsieur le Duc
d’Anguyen de commencer à y entreprendre quelque chose. On a remis à
luy le choix du dessein, quoyqu’on luy ayt marqué bien particulièrement:|
les raisons pour lesquelles on estime |:icy que ce doit estre plustost sur
Trêves que dans le Luxembourg. Si vous avez quelque advis à luy donner
sur ce suject:|, vous luy pourrés escrire et luy mander l’ordre que vous
avés eu de luy communiquer tout ce qui viendra d’importance à vostre
cognoissance dont il puisse profficter.
|:On a renvoyé vers Monsieur le Duc de Lorraine le Sieur Du Plessis
Bezançon pour mettre la dernière main au traitté, dont tous les pointz:|
ayant esté icy |:auparavant résolus avec son Secrétaire d’Estat qu’il y avoit
envoyé, on peut:| quasi |:tenir la chose pour achevée. L’advantage ne s’y
rencontre pas seulement, mais la réputation toute entière et la seureté du
moins morale, puisqu’il commence par la remise mesme de La Mothe,
laquelle il remet entre les mains du Roy:|. Et ainsi |:nous réparons ce que
nous avions consenty de perdre par le traitté de Paris :| et qui effectivement
|:causera un bien inestimable aux provinces de Champagne et de Bour-
gongne , dont cette seulle place tiroit toutes les années, sans qu’il fust en
nostre pouvoir de l’empescher, plus de huict centz mille livres de contribu-
tion et désoloit toutes noz frontières.
Le Roy ne luy rend présentement aucune place forte qui le mette en estat de
faire du mal quand il en auroit la volonté, au contraire elle [!]:| luy en oste
le moyen |:par la remise qu’il luy faict de laditte place qu’il est en la liberté
de Sa Majesté de raser ou le remettre simplement dans la jouissance de ses
Estatz comme on fit au traitté de Paris, et on promet de luy rendre à la paix
généralle les places qui nous demeureront en dépost, rasant le chasteau de
Clermont et si le Roy le veult aussy démolissant toutes les fortiffications
de Nancy:|.
Quant à |:Stenay, Jametz et leurs déppendances, ilz demeurent au Roy en
propre et réunis à la Couronne pour tousjours. Ledict Sieur Duc s’oblige de
s’attacher à jamais inséparablement aux intérestz de cette Couronne et de
servir le Roy envers tous et contre tous de sa personne et de ses troupes,
consentant:| au cas qu’il y |:manque de descheoir de toutes les grâces que
luy faict le Roy par le présent traitté:|, de sorte que |:si sa légèreté dont il a
esté accusé jusqu’à présent le portoit jamais à n’exécuter pas ce qu’il promet,
le Roy peut remettre en un instant les choses en l’estat qu’elles estoyent cy
devant, et mesme avec plus de facilité qu’elle [!] n’a faict la dernière fois
puisqu’il ne luy reste aucune place forte, et alors il n’auroit pas raison de
dire qu’il a esté forcé à ce qu’il a faict:| comme il est arrivé |:au traitté de
Paris, puisqu’il a recherché celuy cy avec instance, qu’il l’a négotié, conclud
et signé en un lieu où il est présentement le maistre et en toute liberté de
prendre telle résolution qu’il veut:|.
Quand nous aurons nouvelles de |:la signature du traitté:|, on vous en
escrira plus particulièrement, et on |:en donnera part à tous les alliéz:|.
Vous aurés belle matière de faire valoir près des ministres de Suède les soings,
les diligences et les grandes despenses ausquelles la France se soubmet pour
réparer l’abandonnement où ilz ont laissé les affaires d’Allemagne. Il semble
que |:la résolution de cet accommodement ne pouvoit estre prise plus à
temps et qu’elle est capable de contrepeser le préjudice que nous recevions
de l’engagement de Monsieur Torstenson en Dannemarch:|.
La Reyne a eu grande satisfaction de ce que vous avés |:négotié avec Mon-
sieur Salvius pour profiter autant que:| il se pourra |:de l’argent qu’il faut
fournir aux Suédois. Le premier payement sera maintenant sur les lieux.
Il ne sera pas mal employé s’il oblige Monsieur Torstenson à revenir dans
l’Allemagne:|, dont Sa Majesté conçoit bonne espérance après ce que vous
luy en escrivés, et vous recommande d’y donner tous vos soings jusqu’à ce
que vous en soyez venu à bout. En tout cas la négotiation ne pouvoit estre
mieux conduicte, ny plus conforme aux intentions de Sa Majesté.
|:Monsieur Des Hameaux:| nous mande |:de Venise:| qu’il a envoyé |:une
personne expresse au Prince de Transsilvanie pour luy porter la lettre de
change:| et luy dire qu’il |:estoit à son choix de toucher les cent mille ris-
dalles à Constantinople ou à Venise:|, si bien que celuy que vous estiés sur
le point d’y dépescher n’en aura pas grand besoing. Je n’ay pas laissé de dire
plusieurs fois à Monsieur le Comte de Brienne de vous addresser une seconde
lettre de change ainsi qu’on le practique pour les pays esloignés. Il eust esté
bien à propos que cela eust esté faict d’abord que l’argent a esté remis à
|:Venise:|. Il m’a asseuré qu’il l’envoyera ce soir ou au premier jour, quoy-
que ce soing semble estre à présent inutile, puisque |:l’envoyé de Monsieur
Des Hameaux:| y sera longtemps avant celuy qui part d’auprès de vous.
Vous aurés appris par les dépesches dudict Sieur Comte comme |:la Reyne
se conformant à voz sentimens a trouvé bon qu’on asseure ledict Prince de
Transsylvanie qu’on traictera la paix conjointement avec luy et qu’on y:|
prendra grand soing de tous ses intérestz
Vgl. [ nr. 153. ]
Je sçay que vous n’oubliés rien de ce qui peut advancer l’accommodement
des affaires de Dannemark, parlant somme il fault d’un costé aux ministres
de Suède pour leur faire comprendre le notable intérest qu’ilz y ont, afin
qu’ilz ne s’amusent pas mal à propos à de petites vétilles pourveu qu’ilz y
puissent parvenir, et escrivant de l’autre à Monsieur de La Thuillerye tout
ce que vous estimés y pouvoir contribuer. On |:tiendra icy pour très bien
employé l’argent qu’il distribuera en Dannemarch aux personnes qui peu-
vent par leur authorité porter effectivement le coup que nous désirons:|.
Sa Majesté escript bien fortement à Messieurs les Estatz et à Monsieur le
Prince d’Orange en faveur de Madame la Lantgrave touchant les contribu-
tions d’Ostfrise qu’on luy veult oster. Sa Majesté désire que vous fassiés de
vostre costé les mesmes instances, ayant résolu de ne rien oublier pour faire
que Madame la Lantgrave soit satisfaicte et demeure dans l’estat qu’elle
estoit cy devant, d’autant plus qu’il n’est pas moins nécessaire pour le service
du Roy que pour le sien.
J’ay veu ce que vous m’escrivés touchant les longueurs que vous rencontrés
dans vostre négotiation et les remèdes qu’on pourroit apporter pour les
abréger. Il fault bien faire comprendre a nos ennemis que les ministres du
Roy ne sont pas pour attendre encore longtemps leur commodité et que
l’envie leur prenne de traicter, leur faisant vivement appréhender par l’ entre-
mise des Médiateurs que s’ilz ne tesmoignent plus de disposition à la paix
qu’ilz n’ont faict jusqu’icy, Sa Majesté sera enfin contraincte, afin que sa
dignité ne demeure pas blessée, de retirer de l’assemblée ses Plénipotentiai-
res , lesquelz sans doubte seroient suivis de ceux de tous les alliéz de cette
Couronne, et après tout, que si Sa Majesté pour le bien de la Chrestienté a
du desplaisir de voir interrompue la négotiation de la paix, elle aura du
moins la consolation que tout le monde cognoistra la sincérité de ses inten-
tions et rejettera le blasme du plus grand malheur dont la Chrestienté puisse
estre affligée sur ses véritables autheurs, lesquelz non contens de l’injustice
avec laquelle ilz commencèrent la guerre contre le Duc de Mantoue d’où
sont dérivées toutes les autres, s’obstinent encore à ne les vouloir pas finir,
quoyque Dieu par tant de mauvais succèz qu’il donne à leurs armes monstre
assez évidemment combien il en désapprouve la continuation. Enfin les
ennemis de la France verront que si la Reyne est contraincte de continuer
la guerre, elle le sçaura faire avec courage et résolution, sans qu’elle manque
de forces ny de moyens de la poursuivre vigoureusement, mettant sa prin-
cipale espérance en Dieu lequel voyant les sainctes intentions de Sa Majesté,
voudra et sçaura bien les protéger et bénir les entreprises de ses armes.
Quant à ce qui est de |:exécuter ces menaces et de faire vostre retraitte, ny
tous deux ensemble ny l’un de vous, c’est ce que le Roy ne désire pas,
estant:| une chose de si grande conséquence |:que quand le procéder des
ennemis nous forceroit à la fin à y venir, il en faudroit auparavant bien
examiner la résolution et attendre que vous en ayez ordre exprès de Sa
Majesté:|.
Soeben erhalte ich Nachricht, daß bei der Belagerung von Gravelines Fortschritte zu
verzeichnen sind, die Stadt aber außerordentlich zäh verteidigt wird. Der mutige
Einsatz des Herzogs von Orléans läßt uns um seine Person fürchten.
Encore que je sois asseuré que vous cognoissés la conséquence de cette
prise si elle réussit, comme elle ne peut plus manquer à moins d’un miracle
et d’un chastiment de Dieu visible, je ne veux pas laisser de vous dire que
ce n’est pas icy une de ces places dont on peut prendre une tous les ans sans
en trouver ses affaires plus advancées. Il est certain que si la prochaine
campaigne les ennemis perdoient Dunkerque, comme Graveline en facilite
extrêmement l’entreprise, la Flandre entière seroit nécessitée de capituler avec
nous, estant perdue sans resource. Et de faict, la consternation où ilz sont
est à tel poinct que quoyque le plus beau et le plus honorable gouvernement
que puisse donner le Roy d’Espaigne soit celuy des Pays Bas qu’ilz réser-
voient autres fois pour les Princes de la Maison mesme, Francisco de Melos,
Castel Rodrigo et Picolomini sont maintenant après à se faire cérémonie
l’un à l’autre pour obliger son compagnon à le prendre, sans que personne
veuille s’en charger.
Les Flamandz sont au désespoir, et selon l’advis que nous en avons, en
disposition de prendre quelque estrange résolution. Je ne le crois pas au
poinct qu’on nous le mande, mais il est bien certain que les ministres d’ Es-
paigne en sont en de grandes appréhensions. Ilz ont refusé l’offre que les
quatre membres du pays leur ont faict de mettre ensemble en huict jours
quinze à vingt mil hommes pour le secours de Gravelines qu’ilz eussent
entretenu à leurs despens à condition de les faire eux mesmes payer sans
que les officiers du Roy d’Espagne s’en meslassent, et lorsque les ministres
rejettans la proposition ont faict instance d’avoir l’argent qui y auroit esté
employé, leur demande a esté rebutée tout d’une voix.
Ilz voyent bien que recevans plus de dommage par ceux qui les doibvent
déffendre et conserver que par les ennemis mesmes, ilz se perdent et con-
somment à petit feu. Ilz recognoissent enfin que le Roy d’Espaigne n’a pas
assez de forces pour empescher la France et les Holandois de faire tous les
jours de plus grandz progrèz dans leur pais, et si cela est arrivé quand ilz
tiroient des renfortz considérables d’hommes d’Italie, d’Espaigne et d’ Alle-
maigne et que leur Roy les assistoit reiglement toutes les années de quatre
millions d’or, que ne doibvent ilz pas craindre aujourd’huy, puisque non
seulement ilz ne reçoivent secours d’hommes ny d’argent, mais que les
guerres d’Espaigne obligent leur Roy à tirer de la Flandre des hommes, des
armes, des munitions de guerre et toutes les forces de mer. Dont ilz con-
cluent avec raison que leurs affaires iront tousjours de mal en pis.
Die Hilfstruppen für Katalonien müssen am 13. Juli dort eingetroffen sein
Villeroy batte im Juni Hilfstruppen nach Katalonien geführt. Der Offizier, der ihn ablöste, war
vermutlich Olivier de Castellan, der nach NBG IX Sp. 93 (Artikel über seinen Sohn Louis) einen
hohen militärischen Rang bekleidete und 1644 bei der Belagerung von Tarragona starb. Mazarin ,
Lettres II Register S. 1002 nennt einen Feldmarschall dieses Namens für 1636.
wird Villeroy ablösen, der nach Frankreich zurückkehren soll. Die Katalanen haben
nach der Niederlage La Mothes große Anstrengungen gemacht und sogar neue
Truppen ausgehoben. Les Espagnolz se seront bien trompés dans la croyance
qu’ilz avoient qu’au premier mauvais événement que pourroient avoir nos
armes dans cette province, elle courroit avec précipitation à implorer le
pardon d’Espagne et à se remettre soubz son obéissance. Et si Dieu nous
assiste de nous donner un bon succèz, le mauvais n’aura servy qu’à nous
faire cognoistre que nous pouvons faire autant de fondement sur l’amour de
ces peuples que s’ilz estoient nays François. Je vous advoue pourtant que,
sçachant combien les ennemys ont eu de temps à se retrancher et qu’ilz ont
faict double circonvallation, je n’ose pas attendre de ce costé là ce que je
souhaicterois et que néantmoings touttes les lettres qui en viennent nous
font espérer.
Turenne hat den Rhein überschritten, um das von Bayern belagerte Freiburg zu ent-
setzen . Erschwerung des Vorhabens durch die geographische Lage.