Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
174. d’Avaux und Servien an Mazarin Münster 1644 Juli 16
Münster 1644 Juli 16
Ausfertigung: AE , CP All. 37 fol. 302–305 = Druckvorlage. Stichworte: AE , CP All. 27
fol. 359’. Konzept [ des 1. Servien-Kopisten ]: AE , CP All. 29 fol. 355–357’. Kopie: AE , CP
All. 27 fol. 374–375’. Druck, datiert auf 9. Juli: Nég. secr. II, 1 S. 90; Gärtner III
S. 234–237; datiert auf 16. Juli: Nég. secr. II, 1 S. 98f.
Genesung Mazarins. Beilagen. Schwierigkeiten bei der Aufstellung einer Armee der Westfälischen
Liga. Beilegung des Konflikts in Ostfriesland. Eventuelle Warnung an die Mitglieder des Westfäli-
schen Kreises. Finanzielle Mehrbelastung Frankreichs durch den schwedisch-dänischen Krieg.
Wir danken Gott für Ihre Genesung und übersenden Kopie von nr. 173, wie Sie in
nr. 155 angeordnet haben.
Monsieur le Baron de Rorté nous a escrit d’Osnaburg une lettre que nous
avons estimé devoir envoyer à Vostre Eminence . Outre ce qu’il nous pro-
pose de la part des Ambassadeurs de Suède qui est très considérable et
mérite bien qu’on y fasse réflection, elle contient sur la fin un advis de
l’Ambassadeur de Portugal qui n’est pas aussy tout à faict à mespriser et
pourroit en diverses conjonctures apporter de l’obstacle aux affaires.
Le project de la Ligue Westphalique semble estre un peu assoupy depuis
quelque temps par impuissance et manquement d’argent. L’on nous advertit
néantmoins que deux des régiments d’Hasfeldt qui ont hiverné dans le pays
de Juliers et qui avoyent passé deçà le Rhin s’en retournent de delà pour y
commencer à former un petit corps que les troupes de Madame la Landgrave
pourroyent peut estre aisément dissiper si elles n’estoyent diverties par
l’armement qui se faict en Ostfrise. Cette affaire est de très grande considé-
ration . Nous avons envoyé un gentilhomme
d’Orange pour luy en représenter la conséquence. Nous sçavons bien qu’il
en fomente le dessein à l’instigation de Madame sa femme et que Messieurs
les Estatz quelque semblant qu’il fassent du contraire ont des pensées sur
cette province. Mais si pour cette considération il est périlleux pour le Roy
de s’en mesler et d’y prendre part, il ne l’est peut estre pas moins d’ abandon-
ner Madame la Landgrave. Les premiers ne sçauroyent se plaindre parce
qu’on veut empescher une nouveauté, mais cette Princesse pourroit estre
offensée si on souffre sans s’en remuer que cette injuste persécution luy soit
faitte. Elle nous faict dire nettement qu’en quittant l’Ostfrize il faut qu’elle
quitte la guerre, ce qui paroist assez clairement en ce qu’elle abandonne tous
les autres desseins qu’elle pouvoit faire à l’advantage de la cause commune
cette campagne pour tascher à conserver cette province, où nous allons voir
une guerre civile entre noz alliéz semblable à celle de la Suède et de Danne-
march . Nous avons chargé Monsieur Brasset de représenter fortement à
Messieurs les Estatz combien cette nouveauté est mal receue de tout le
monde. Nous avons aussy envoyé Monsieur le Baron de Rorté en mesme
temps à Monsieur le Comte d’Embden pour le dissuader de son armement,
ou du moins empescher les hostilitéz entre ses trouppes et celles de Madame
la Langrave qui s’y en vont jusques à ce que l’entremise du Roy et son
authorité y apporte quelque tempéramment. |:Si le Comte d’Embden vouloit
donner ses troupes:| au Roy pour quelque temps, |:soit que Sa Majesté en
eust besoin à Gravelines où elles peuvent estre conduites par mer très
facilement, soit que elle les voulust employer de deçà:|, on pourroit cepen-
dant chercher quelque accommodement pour le contentement des uns et
des autres. Ce qui en est de fascheux si cette affaire ne s’accommode prompte-
ment , est que Madame la Landgrave sera occupée toute cette année à déf-
fendre ses quartiers de ce costé là, au lieu de faire la guerre ailleurs à l’ennemy
par quelque diversion qui n’eust pas esté inutile aux Suédois ny à Monsieur
de Turenne.
Si nous voyons que la Ligue Westphalique s’avance, nous ne manquerons
pas d’en escrire aux Princes du Cercle, auprès desquelz nous cognoistrons
que noz lettres pourront produire quelque bon effect suivant les ordres que
Vostre Eminence nous en donne.
Il seroit difficile de se promettre aucune assistance en cette affaire de Mes-
sieurs les Estatz qui ont esté si retenus jusques icy que mesmes ilz ont refusé
sur les instances de Madame la Landgrave d’en escrire aux Princes qui n’ au-
royent pas envie de s’en mesler comme le Duc de Neubourg, quoyqu’on
ne pust rien entreprendre aujourd’huy dans leur voysinage de plus préjudi-
ciable à leur Estat. Mais la pensée qu’ilz ont de faire en ce cas une contreligue
protestante où le Comte d’Ostfrise entrera d’un costé et l’Electeur de Brande-
bourg d’un autre, leur faict croire qu’ilz n’en doivent rien craindre pour leur
particulier. Cependant le public n’en souffrira pas moins, l’une et l’autre de
ces ligues allans directement à la ruine de Madame la Landgrave et de cette
sorte indirectement contre les intérestz du Roy.
Nous n’avons pas manqué dans les conférences que nous avons eues avec
Monsieur Salvius de luy faire bien remarquer, comme Vostre Eminence
nous le préscrit, à combien de nouvelles despenses nous engage la guerre
qu’ilz ont entreprise en Dannemarch. Nous luy en avons faict voir le suppu-
tation en destail qui s’est montée à près de trois millions de livres, ç’a
esté aussy une des raisons qui nous ont faict obtenir les conditions soubz
lesquelles le payement du subside sera faict, dont nous avons donné advis
par noz despesches précédentes.
C’est tout ce que nous pouvons représenter à Vostre Eminence par cette
lettre, que nous finissons comme nous l’avons commencée en priant Dieu
qu’il la conserve en santé et en la prospérité…