Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
172. d’Avaux und Servien an Brienne Münster 1644 Juli 16
Münster 1644 Juli 16
Ausfertigung: AE , CP All. 33 fol. 156–158 = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 159’:
1644 Juli 27. Stichpunkte [ mit Korrekturen Serviens ]: AE , CP All. 27 fol. 359’–360. Konzept
[ des 1. Servien-Kopisten, mit Korrekturen d’Avaux’ ]: AE , CP All. 29 fol. 358–360. Kopien:
AE , CP All. 27 fol. 376–377’; AE , CP Holl. 25 fol. 189’–191’. Druck: Nég. secr. II, 1
S. 93f.; Gärtner III S. 248–252.
Auf nr. 153. Subsidien für Siebenbürgen. Unsichere Nachrichten über die militärische Lage
Rákóczys. Baldige Abreise Croissys. Abhängigkeit Rákóczys von Konstantinopel. Dänische Ver-
mittlung . PS: Bitte der Schweden, die Auszahlung ihres Subsidienanteiles an Siebenbürgen zu unter-
lassen .
Über nr. 173 hinaus hier Antwort auf nr. 153 soweit erforderlich.
L’expédition des lettres de change pour la somme qui a esté promise au
Ragotzi est un effect de vostre diligence ordinaire. Nous voyons par la
vostre dernière qu’elles avoyent esté envoyées, et Monsieur Des Hameaux
en mesme temps nous donne advis de Venise de la réception. Le commen-
cement de la vostre nous donnoit espérance d’y en trouver une coppie ou
plustost les secondes lettres de change qui l’accompagneroyent, mais la fin
nous apprend que cella ne s’est peu faire. Si elles n’ont pas esté d’abord
remplies de toute la somme qu’il falloit, ce n’est pas vostre faute ny la
nostre, mais celle des Suédois qui ne nous avoyent pas advertis qu’outre la
somme promise par le traitté il faut que nous payons avec eux chacun par
moitié |:trente six mille risdalles qui ont esté délivrés à la Porte par le Prince
de Transsilvanie pour obtenir la permission de faire la guerre:|. Il faudra
s’il vous plaist, Monsieur, faire encores adjouster cette somme, et si en
attendant que cette addition soit faitte, les lettres de ce qui a desjà esté remis
à Venise nous arrivent par l’ordinaire prochain, elles nous serviront extrême-
ment pour rendre l’arrivée de celuy que nous despeschons en Transsylvanie
plus agréable et plus efficace quand il en sera porteur.
Messieurs les Ambassadeurs de Suède demandent que l’on fasse remettre
de Paris au mesme lieu les cent dix huitz mille risdalles qu’ilz doivent fournir
pour leur part, à la charge de les desduire sur le subside qui leur est deu et
de supporter les fraiz de la remise qui se trouveront plus grandz pour Venise
que pour Hambourg. Nous avons estimé ne leur pouvoir pas refuser cette
demande, non seulement parce que le Roy n’en reçoit point de préjudice,
mais parce qu’en leur faisant cette faveur nous exécutons une des conditions
que nous avons désirées d’eux en leur promettant de nouveau le subside,
comme il nous avoit esté ordonné, nonobstant la guerre de Dannemarch.
Il importe donc extrêmement qu’il vous plaise de prendre encore ce nouveau
soin, aussy bien nous ne voyons pas que les lettres de change qui ont accous-
tumé d’estre délivrées pour Hambourg soyent encores arrivées, si bien qu’il
n’y aura point de changement à faire.
Ilz eussent bien encores désiré que cette somme ne leur eust esté rabatue que
sur le second terme de l’année courante, mais encores que les instances qu’ilz
nous en ont faittes ayent esté fondées sur leur nécessité présente, nous leur
avons simplement promis de vous en escrire en leur disant qu’ilz ne s’y
doivent pas attendre, puisque les excessives despenses que Sa Majesté sup-
porte de toutes partz ne luy permettent pas de faire ce qu’elle eust désiré
pour les contenter.
Enfin le Ragotzi ne se trouve pas réduict en si mauvais estat qu’on avoit creu.
Les Suédois publient une victoire qu’il a eue contre le Comte Goeutz, mais
nous ne la voyons pas bien confirmée, et les lettres de Vienne qui sont les
dernières venues de ce pays là n’en disent rien. Il est bien certain que l’armée
impérialle qu’il a en teste se destruict à veue d’œil par les maladies et la
nécessité, ce qui nous faict admirer combien cette diversion est arrivée
heureusement pour les Suédois et pour nous, qui eussions eu beaucoup de
peine cette campagne si outre les forces que l’Empereur et Bavières ont
présentement en Allemagne nous eussions eu encores à supporter l’effort
de celle que Goeutz est allé ruyner en Hongrie.
Cette considération nous faict haster le départ de celuy qui doit faire le
voyage vers ce Prince, et nous espérons de vous mander par le prochain
ordinaire qu’il sera party, soit que Monsieur de Croissy le fasse ou que
nous en choisissions un autre suivant le pouvoir que la Reyne nous faict
l’honneur de nous donner. Nous ne manquerons pas en dressant son instruc-
tion de suivre ponctuellement ce qu’il vous plaist nous marquer. Cependant
nous ozons vous dire par avance que le fondement qu’on peut faire sur cette
guerre de Hongrie |:dépend de la résolution qui sera prise à:| Constanti-
nople après que l’Ambassadeur de l’Empereur y sera arrivé avec ses beaux
présens. |:Si Monsieur de La Haye y a faict une contrebatterie et qu’elle
ayt produit quelque effect, nous ne désespérons pas de nous prévaloir heu-
reusement de cette diversion soit dans la guerre soit dans le traitté de paix.
Nous remarquons par vostre despesche que vous estes en quelque peine de
la nécessité qu’on a de la médiation du Roy de Dannemarch, croyant que
l’on est obligé par le traitté préliminaire de passer nécessairement par ses
mains. Mais nous pouvons vous asseurer que ledict traitté n’emporte rien
et qu’il n’a esté receu Médiateur que par un consentement tacite, lequel
n’impose pas aux parties une nécessité de n’en prendre point d’autre. Et
comme nous marquons dans la lettre de la Reyne , luy mesme a desjà
recogneu par ses lettres qu’il ne le peut plus estre en la cause des Suédois.
PS: Depuis cette lettre escritte, les Ambassadeurs de Suède nous ont faict
sçavoir qu’ilz ne désirent pas encores qu’on remette les cent dix huict mille
risdalles à Venise, d’autant que Monsieur Torstenson pourroit bien avoir
pourveu par autre voye à la satisfaction du Prince Racocy et qu’ilz nous en
manderont des nouvelles dans peu de jours.