Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
140. Mazarin an d’Avaux und Servien Rueil 1644 Juni 11
Rueil 1644 Juni 11
Ausfertigung: AE , CP All. 27 fol. 176–178 = Druckvorlage. Konzept [ mit Korrekturen Lion-
nes ]: AE , CP All. 37 fol. 214–217. Kopien: AE , CP All. 27 fol. 182–185’, datiert auf
15. Juni; AE , CP All. 29 fol. 226–228. Druck: Nég. secr. II, 1 S. 62f.; Gärtner III
S. 118–124; Mazarin , Lettres I S. 751–755.
Subsidien für Schweden. Instruktion für La Thuillerie. Bezüglich der Kurialien Verweis auf
nr. 136. Beilage. Verhandlungen mit Bayern. Eroberung von Fort Philippe.
J’ay entretenu bien au long Monsieur le Comte de Brienne des |:justes
raisons que nous aurions de nous déffendre de rien donner aux Suédois
pendant qu’ilz ne songeront:| peut estre que |:à employer nostre argent à
poursuivre une guerre où:| tant s’en fault que |:nous ayons aucun intérest
qu’elle nous est extrêmement préjudiciable, nous contraignans à redoubler
les despenses d’Allemagne, ce qui les:| debvroit obliger plustost |:à nous
offrir des assistances pendant qu’ilz la continueront qu’à nous les demander:|.
Je ne m’estendray pas comme je le pourrois sur ce suject, parce qu’outre
que ledict Sieur de Brienne s’est chargé de vous les mander, vous les jugerés
sans cela aussi bien que nous, et recognoistrés assez qu’ayans |:comme
abandonné les affaires d’Allemagne à la discrétion de nostre ennemy commun
pour s’engager contre toute bienséance et sans nostre consentement et
mesme sans nostre sceu à vanger une querelle particulière qui ne nous
touche point et qui est capable d’occuper dorèsnavant leurs principales
forces:|, nous pouvons avec toute |:justice leur refuser les assistances ordi-
naires jusques à ce que nous soyons asseuréz qu’elles seront employées à
l’effect pour lequel nous sommes obligéz de les fournir:|. Le Roy n’a jamais
|:entendu de devoir payer les armées des Suédois pour faire la guerre contre
Dannemarch, il leur a bien promis cinq cents mille escus par an pour
combattre la Maison d’Austriche dans l’Allemagne. Mais:| que s’estans |:si
peu souciéz de nous en remettre tout le soin et de nous laisser tomber sur
les bras le faix entier de cette guerre, ilz prétendent:| encore que nous con-
tribuions |:tous les mesmes secours qui:| peut estre |:ne serviront qu’à leur
donner moyen de continuer dans:| la chose du monde |:qu’ilz eussent peu
entreprendre la plus préjudiciable aux intérests de cette Couronne, c’est:|
ce que nous |:aurions grande raison de refuser:|, particulièrement après
|:que la résolution qu’ilz ont prise sans nostre participation de s’embarasser
dans cette affaire a jetté Sa Majesté:| comme j’ay dict cy dessus |:dans des
despenses qui surpasseront la somme qu’elle est obligée de leur donner.
La levée de Marsin que:| nous n’aurions poinct |:faitte sans cette considéra-
tion couste desjà cent soixante mille richedalles, et nous ne sommes encores
qu’ |:au commencement de la campaigne. |:Il en a falu bailler cent mille
d’extraordinaire à Madame la Landgrave pour soustenir ses affaires et la
déffendre, ses Estatz se trouvans exposéz par l’esloignement de l’armée
suédoise, il a falu despenser beaucoup au delà de:| ce que nous aurions faict
|:pour fortiffier Monsieur de Turenne et le mettre en estat d’agir utilement
contre tant de troupes que les ennemis peuvent maintenant luy opposer.
J’ay néantmoins procuré que le Roy passeroit par dessus toutes:| ces con-
sidérations |:et qu’on pourvoyeroit au fondz acoustumé pour mettre:| tous-
jours |:davantage les Suèdois dans leur tort et leur oster toute occasion de
laisser plus longtemps l’Allemagne en proye à l’ennemy:|. Il sera de vostre
prudence et de vostre addresse d’en |:mesnager avec eux la négotiation:|
en sorte que |:cet argent ne soit pas perdu pour nous, comme il le seroit si
Monsieur Torstenson ne revenoit bientost avec toutes ses forces dans
l’Allemagne ou:| du moings |:avec la plus grande partie ainsy qu’il a tous-
jours faict espérer, Sa Majesté se remettant néantmoins nonobstant:| tout
ce que dessus |:à ce que vous estimerez à propos de résoudre:|.
J’ay receu |:l’instruction que vous avez dressée tous trois:| en suitte des
ordres du Roy |:pour Monsieur de La Thuillerie et ay esté extrêmement
satisfaict d’apprendre qu’il ayt passé heureusement:| nonobstant |:les tra-
verses des ennemis:|. Il y a |:lieu de bien espérer de sa négotiation si le
Roy de Dannemarch:| peut estre |:rendu capable que toutes les propositions
que nous luy faisons ne tendent qu’à son bien et à le faire sortir d’une
mauvaise affaire:|, pendant que |:celles des Impériaux ne vont qu’à sa ruine,
puisqu’ilz:| n’ont autre but que |:de faire durer la guerre dont la continua-
tion en toutes façons luy sera très dommageable:|, attendu que |:ses Estatz
en estans le siège, ilz:| ne sçauroient esviter |:une entière désolation, à quoy
ceux qu’il appellera à son secours ne s’espargneront guères moins que ses
ennemis:|.
Vous verrés ce que vous mande Monsieur de Brienne
Vgl. [ nr. 136 ] und [ 137. ]
qu’on a estimé qui se pourroit:| peut estre |:prendre avec Messieurs les
Estatz pour les satisfaire sur le traitement de leurs Ambassadeurs en Danne-
march . On:| a considéré que |:les Ambassadeurs de l’Empereur et d’Espagne
ne font pas difficulté en cette Cour, à Venise et en Angleterre de donner la
main chez eux à des Ambassadeurs de la mesme qualité que ceux de Hollande,
on a donc proposé tout à leur imitation. Ceux du Roy en Dannemarch et
aux autres lieux moins considéréz que Munster:| ne pourroient pas |:se
relacher à faire le mesme envers ceux de Hollande, pourveu que Messieurs
les Estatz en demeurassent satisfaictz pour ne rien prétendre au delà avec
vous:|, sur quoy on attendra vos sentimens.
Sur ce que |:Monsieur le Cardinal Grimaldi escrivit au Duc de Bavières en
partant d’icy de la bonne vollonté qu’il trouveroit en la Reyne pour tous
ses intérestz quand:| effectivement il |:voudroit contribuer au repos public:|
en sorte que |:il se pust establir avec réputation de cette Couronne, prenant:|
les précautions nécessaires |:contre la grandeur de la Maison d’Austriche,
en quoy luy et les autres Princes d’Allemagne ont plus d’intérest que la
France mesme, il a faict une response fort civile audict Sieur Cardinal qui
me l’a adressée de Gênnes:|, et comme je vous en envoye l’extraict, je ne
vous diray autre chose si ce n’est que |: s’il envoye quelqu’un de ses ministres
à Munster comme il est résolu de faire, vous devez le mesnager:| en sorte
que |:nous en tirions du proffict pour le faire venir à nostre poinct:|. Nous
sçavons fort bien que |:ledit Duc est extrêmement fin et adroict et qu’il n’y
a artiffice qu’il ne mette en jeu pour parvenir à son but. Mais:| nous sçavons
aussi que |:il règle sa conduitte par ses intérestz et qu’il ne doubte point qu’il
ne soit en nostre pouvoir de rendre meilleure sa condition, soit:| pour ce
qui regarde |:l’Electorat et le Palatinat, soit:| par d’autres moyens. |:Il sçait
fort bien que conjointement avec luy:| nous pouvons |:mettre la Maison
d’Austriche en l’estat qu’il faut pour donner moyen aux Princes de l’Empire
d’user plus librement de l’authorité qui leur appartient et:| pour empescher
doresnavant cette puissance de troubler le repos de la Chrestienté.
Je vous prie mesme d’examiner s’il ne seroit point à propos de faire |:sçavoir
audict Duc par quelque moyen secret que vous adviseriez les ordres que
vous avez de Sa Majesté de traicter confidemment avec luy et d’agir pour
l’advancement de ses intérestz à mesure qu’il vous fera congnoistre par des
tesmoignages effectifz la bonne volonté et affection qu’il professe avoir pour
cette Couronne:|.
Soeben meldet ein Sonderkurier die Einnahme von Fort Philippe .
1 Grimaldi an Maximilian I. von Bayern; undatierter Auszug in AE , CP Bav. 1 fol. 390.