Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
139. Servien an Mazarin Münster 1644 Juni 11
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Münster 1644 Juni 11
Ausfertigung: AE , CP All. 37 fol. 202–204 = Druckvorlage. Eigenhändiges Konzept: AE ,
CP All. 29 fol. 205–206. Kopie: AE , CP All. 27 fol. 223–224’.
Ansicht Contarinis, der Kaiser wolle jetzt keinen Frieden schließen und könne nur durch Besetzung
der Erblande dazu gezwungen werden. Mitschuld der Schweden am gegenwärtigen Stand der Dinge.
Einfluß des Kurfürsten von Bayern in Wien.
Dans une |:conférence que j’ay eue aujourd’huy avec Monsieur Contarini:|,
il m’a confessé ingénuement qu’il |:ne croyoit pas que l’Empereur songeast
présentement à la paix:|, et que difficilement |:l’y pourra-t-on jamais con-
traindre :| si on ne treuve moyen de |:porter la guerre dans les pays hérédi-
taires :|. Cela faict cognoistre combien |:les Suédois sont à blasmer d’avoir
perdu par leur malheureuse guerre de Dannemark une si favorable occasion
de le faire que leur en avoit donné le Ragostki. Si cette diversion eust esté
appuyée:| comme il fault, et sy elle l’estoit encor, en cas que |:ce Prince
n’ayt pas esté forcé de s’accommoder:| selon les apparences, il n’y a rien
qui puisse plustost |:forcer l’Empereur de venir à la raison. Tandis qu’il
fera la guerre aux despens d’aultruy, il trouvera son compte à la continuer:|.
Il ne fera que ruyner et abbaiser des Princes dont la richesse et la puissance
luy donneroient de la jalousie, tandis qu’ilz seront en mauvais estat et il
fauldra qu’ilz obéissent et qu’ilz ayent besoin de sa protection au lieu qu’ilz
luy vouldroient résister s’ilz estoient restabliz en leur première dignité. Le
Duc de Bavière y treuve le mesme advantage. Il se rehausse en abaissant ses
esgaux et commande tousjours une armée puissante qui ne luy couste rien,
au contraire elle l’enrichit et le rend considérable et en conservant ses Estatz
ruyne ceux de ses voisins qui est ce qu’il veult faire. Tous les advis que nous
recevons porte [nt] qu’il n’y eut jamais |:une si estroicte union entre l’ Empe-
reur et luy:|, que tout se faict |:à Vienne par son advis, que c’est le plus
eschauffé de tous pour tirer proffict de cette guerre de Dannemark et pour
empescher que les Princes et Estatz d’Allemagne ne viennent icy:|. Depuis
le temps que nous |:y sommes il n’a pas daigné y envoyer:|. S’il eust eu
quelque bonne disposition pour le bien public, |:il auroit esté soigneux de
faire venir ses députéz pour conférer avec nous:|. J’ay creu debvoir donner
cet advis en particulier à Vostre Eminence, affin qu’il luy plaise de considérer
s’il ne seroit point à propos de |:luy faire sçavoir par ceux qui ont cy devant
parlé à Vostre Eminence de sa part
des asseurances qu’il avoit faict donner, et que peut estre enfin il ne trouvera
pas son compte à faire si peu de cas de l’amitié de la France. Que s’il nous
oblige à le mespriser, nostre exemple pourra bien obliger les autres d’en
faire de mesme. Il sçait bien que l’intelligence qu’on a creu à Vienne qu’il
avoit avec la France:| a beaucoup servy à le faire |:considérer par l’ Empe-
reur , et il craindra:| sans doubte |:qu’on ne l’abandonne tout à faict et
qu’on ne luy soit contraire à ses desseings, si on luy faict cognoistre que
cependant qu’il faict le pis qu’il peut contre tous les intérestz de la France,
il ne doibt pas espérer de l’avoir favorable pour la grandeur de sa Maison
dans:| la négotiation de la paix, ce que néantmoins |:il se fust pû promettre
en tenant une meilleure conduicte:|. Je demande pardon à Vostre Eminence
de ma hardiesse, mais je croy que la profession que je fais d’estre sa créature
me doibt rendre excusable sy j’oze si librement luy explicquer toutes mes
pensées, puisque ce n’est qu’à dessein de luy faire cognoistre avec quelle
passion et fidélité je suis et seray tousjours…