Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
133. Préfontaine an Brienne Münster 1644 Juni 4
Münster 1644 Juni 4
Ausfertigung: AE , MD All. 9 fol. 170–171 = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 171’ :
1644 Juni 15. Konzept: AE , CP All. 27 fol. 180–181. Kopie: AE , CP Holl. 25 fol. 171–
172’.
Krankheit d’Avaux’. Beschwerde über Servien.
Monsieur d’Avaux se trouvant obligé de se dispenser de vous escrire par
cet ordinaire à cause d’une fluction qui le retient au lict depuis cinq jours
pendant lesquelz il a mesme eu deux accèz de fièbvre, il m’a commandé de
vous en faire ses excuses affin que vous ne soyez pas surpris en recevant
des lettres de Monsieur Servien sans voir aussy des siennes.
Vous aurez agréable s’il vous plaist, Monseigneur, que je vous rende compte
par ordre de Monsieur d’Avaux d’une chose pour laquelle il auroit luy
mesme mis la main à la plume s’il luy avoit esté possible. Mardy dernier ,
Monsieur d’Avaux ayant receu de la part de Monsieur l’Ambassadeur de
Venise quelques advis qui luy estoient venus de Vienne, m’envoya aussytost
les communicquer à Monsieur Servien qui jugea avec Monsieur d’Avaux
qu’il estoit bon que sur ces advis ilz allassent tous deux conférer avec
Monsieur Contarini. Monsieur Servien fit proposer dès le soir mesme à
Monsieur d’Avaux de le faire le landemain, en quoy ne jugeant pas qu’il y
eust rien de pressé et d’ailleurs son mal ne luy permettant pas de sortir, il le
fit dire à Monsieur Servien et qu’ainsy la chose se pourroit remettre à un
jour ou deux après. Cela ne fut suivy d’aucune réplicque, et cependant le
landemain mercredy, Monsieur Servien sans en faire advertir Monsieur
d’Avaux alla chez Monsieur Contarini. Dont Monsieur d’Avaux sur l’advis
qu’il en eut et que la visite avoit esté assez longue, m’envoya luy tesmoigner
qu’il avoit esté surpris de ce qu’après luy avoir faict dire que sans préjudice
des affaires cette visite se pouvoit remettre à quelques jours de là, il l’avoit
néantmoins rendue en son particulier, et que ce qui seroit sans doute très
mal explicqué de tout le monde estoit qu’au sortir d’une longue conférence
avec un Médiateur, il n’avoit pas descendu chez Monsieur d’Avaux à la
veue du logis duquel il avoit passé et repassé et où il y avoit assez longtemps
qu’il n’estoit venu, bien que Monsieur d’Avaux ayt esté de dernier en son
logis. Monsieur Servien respondit qu’il n’avoit pas pris garde aux visites
particulières que Monsieur d’Avaux avoit rendues et qu’il croyoit estre en
liberté de le pouvoir faire comme luy. Qu’en outre Monsieur d’Avaux n’avoit
pas lieu de se formaliser de celle là qu’il n’avoit rendue qu’en revenche de
quelques autres que Monsieur Contarini avoit particulièrement faittes à
Madame Servien (ce qu’à la vérité Monsieur d’Avaux croit estre un prétexte).
Le jeudy et le vendredy se sont passez sans aucune communication d’affaires.
Aujourd’huy matin, Monsieur Servien m’a envoyé quérir pour proposer à
Monsieur d’Avaux les choses que mesdicts Seigneurs auroyent à escrire
pour cette fois à la Cour, ce que j’ay faict tout aussytost. Monsieur d’Avaux
m’a renvoyé dire à Monsieur Servien qu’outre que c’estoit bien tard délibérer
et faire la despesche le jour qu’il la failloit envoyer, dans l’estat où il estoit
et sur mon simple rapport, il ne pouvoit pas oppiner sur les choses que l’on
avoit à mander. Voilà, Monseigneur, dont Monsieur d’Avaux a voullu que
je vous informasse. C’est une matière de laquelle je n’aurois eu garde de
parler sans un commandement exprès.