Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
75. d’Avaux und Servien an Mazarin Münster 1644 April 29
Münster 1644 April 29
Konzept: AE , CP All. 26 fol. 522–525. Kopie: AE , CP All. 26 fol. 529–533 = Druck-
vorlage . Druck: Nég. secr. II, 1 S. 37f.; Gärtner II S. 781–789.
Eventueller Nutzen der Pläne des Erzherzogs Leopold. Empfang Serviens in Münster. Andeutun-
gen Saavedras betreffend Separatverhandlungen. Beginn der Verhandlungen mit der Friedenssiche-
rung . Stellungnahme zu den Kurialien in nr. 73. Unklarheit über den Rang der kaiserlichen und
spanischen Gesandten. Gerüchte über den französischen Wunsch nach einem Waffenstillstand. Ihre
Anweisung betreffend Chigi. Über Contarini in nr. 73. Verwendung der Neuaushebungen. Flucht
des Herzogs von Bouillon aus Frankreich. Plan einer zweiten Ehe des Königs von Polen mit einer
französischen Prinzessin.
Nous sommes infiniment obligéz à Vostre Eminence de la part qu’il luy a
pleu nous donner de la négotiation de Monsieur Des Hameaux . Nous trou-
vons la proposition bien imaginée, raisonnée de mesme, et de très grande
importance. Si nous estions en pleine paix, on devroit peut estre faire scru-
pule d’y entendre, mais en l’estat où sont les affaires, il semble qu’on ne
doit rien obmettre pour la faire réussir. L’entreprise est grande et seroit
utile pour le repos de la France, mais les moyens de l’exécutter sont doutteux
et la personne qui la traitte un peu suspecte. Toutes fois il n’y a rien à perdre
en escoutant. Si le Duc de Bavière la veut favoriser, puisque l’on marque
desjà qu’il en a connoissance, il la peut rendre bien facile en donnant de ses
trouppes à l’Archiduc, et en ce cas pour peu d’asseurance qu’on eust dudit
Duc de Bavières qu’il n’entreprendroit de son costé, l’armée de Monsieur
de Turennes ne sçauroit estre plus utilement emploiée qu’à mettre l’Archiduc
en possession: En tout cas les trouppes de Madame la Landgrave et celles
de Marsin pourront y servir, supposé comme dit l’envoyé de l’Archiduc
qu’il ait des habitudes dans les Pays Bas et quelque autre retraitte de place
asseurée. S’il ne se flatte point dans sa prétention, le Comte d’Isembourg
luy en peut donner une dans Namur qui nous sera bien commode pour le
secourir tant du costé de France que de Maestricht . Jamais la conjoncture
ne fut plus favorable que cette année. Les Espagnolz sont très foibles dans
la Flandre. Les esprits y sont divisés et malcontans, et l’on y doit faire deux
puissantes attaques du costé de France et de Holande. Si les mesures sont
bien prises d’ailleurs et qu’on se sçache bien prévalloir de toutes ces heureu-
ses rencontres, le coup peut estre frappé sans qu’on y puisse remédier.
Der Empfang Serviens in Münster verlief korrekt.
Nous n’avions cy devant fait sçavoir à Vostre Eminence le discours fait par
Monsieur Contarini à moy d’Avaux que pour le rejetter comme injuste et
pour ne manquer pas d’informer cependant Vostre Eminence de tout ce
qui se passe. Saavedra a voulu tenir quelques propos approchans de ceux
là à moy Servien, mais confusément et sans les avoir ozé appuier, luy aiant
esté dit d’abord que pour réussir en nostre négotiation où tous les ministres
qui sont icy ont le mesme intérest pour leur honneur, il falloit aussy avoir
un mesme but qui devoit estre une paix honneste, seure et générale dans
laquelle tous les intéresséz fussent compris. Cette proposition n’aiant esté
jettée qu’en passant ne nous a pas donné lieu d’en escrire aux ministres des
alliéz, mais nous faisons estat d’en informer ceux de Suède et de Holande
dans la première conférence que nous aurons avec eux.
Quant à l’ordre qu’il faut tenir pour entrer en matière, celuy que Vostre
Eminence nous prescript est si honorable et si advantageux que quand il ne
nous seroit pas ordonné par nos instructions, nous ne manquerions pas de
le suivre. Et comme il n’est pas si nécessaire à la France de faire présentement
la paix que d’estre bien asseurée qu’elle sera durable, nostre premier et
principal soin sera d’y chercher la seureté.
Zu den Kurialien verweisen wir auf nr. 73.
Nous avions desjà pensé à la différence qu’il y a entre un Ambassadeur et
un Plénipotentiaire, et remarqué dans les pouvoirs qui nous ont esté com-
municquéz que les commissaires de l’Empereur et du Roy Catholique n’ont
point la qualité d’Ambassadeur. Les raisons que Vostre Eminence allègue
sur ce sujet sont très considérables, mais jusqu’icy nous n’avions pas ozé
pousser plus avant cette difficulté que le Nonce et l’Ambassadeurs de Venise
n’avoient point faitte. Nous n’avons pas laissé avant que venir icy d’y
apporter toutes les précautions nécessaires pour n’estre point surpris. Nous
escrivismes de La Haie à Monsieur Contarini, concertant avec luy par nos
lettres les moyens de se visiter à nostre arrivée, que nous le supplions de
bien considérer les pouvoirs et d’examiner quels des commissaires auroient
la qualité d’Ambassadeur pour ne rien faire de part et d’autre que ce qui se
debvroit, sur quoy nous croyons de ne pouvoir faillir en nous remettant
à sa prudence et à son expérience et faisant les mesmes choses qu’il auroit
faittes avec une connoissance de cause que nous ne pouvions avoir. Ce sont
les mesmes termes de nostre lettre. Si après cella les commissaires impériaux
et espagnolz ont receu de nous des titres et des honneurs qui peut estre ne
leur estoient pas deubz, il doivent estre plustost blasméz de leur effronterie
s’attribuant une qualité qu’ilz n’ont point, que nous de l’avoir fait sur la foy
et par l’exemple de ceux que nous pouvons imiter avec raison. Ce n’est pas,
Monseigneur, que quelques uns ne croyent que des commissaires députéz
pour un traitté de paix avec plain pouvoir de la conclurre sont esgaux à des
Ambassadeurs et doivent estre traittéz de mesme. Néantmoins, puisqu’il faut
que les pouvoirs de nos parties soient réfforméz, nous avons mis le déffaut
de cette qualité parmy ceux que nous y avons remarquéz, affin qu’on y
remédie. Ce n’est pas la première fois que Saavedra s’est voulu eslever au
dessus de sa condition. Monsieur de Caumartin
fit quelque temps la mesme chose et après s’estre fait traitter comme Ambas-
sadeur , lorsqu’il fut pressé de monstrer son pouvoir, il se retira sans dire
adieu .
Il seroit bien malaisé d’avoir une pensée contraire au jugement que fait
Vostre Eminence des commissaires qui sont icy. C’est sans doutte qu’ilz
auront enfin pouvoir de conclurre ou que d’autres viendront pour leur ayder
à le faire. L’appréhension que nous avons eue qu’il ne se perdist beaucoup
de temps en attendant l’un ou l’autre nous a obligéz cy devant d’en parler
comme nous avons fait, voians aussy le désavantage qu’il y a de commencer
un ouvrage avec des gens qui ne sont pas en estat d’y mettre la dernière
main.
Pleust à Dieu, Monseigneur, que tout le monde parlast de la suspension
comme nous avons tousjours fait. Nous sommes au désespoir de veoir que
chacun l’escrit de Paris et que presque en tous lieux on la publie comme
resolue. Nous ne manquerons pas pourtant d’en destromper le monde selon
nostre pouvoir et de commencer par noz Médiateurs comme Vostre Emi-
nence nous l’ordonne très prudemment. Si après tout il y faut venir, nous
ne sommes pas, grâces à Dieu, en estat qu’il faille l’achepter par les con-
ditions que propose le Cardinal qui en a parlé à Rome
Nicht identifiziert; vgl. [ nr. 46 S. 88. ]
n’estoit pas générale et qu’elle fut faicte présentement sans y comprendre
les affaires de Dannemarck et de Portugal, il semble que nous ferions les
affaires de nos ennemis plustost que les nostres et qu’en leur donannt du
repos en un lieu, nous leur faciliterions les moyens de venir à bout de tous
leurs desseins l’un après l’autre, lesquelz selon les apparences humaines ils
ne sçauroient présentement soustenir tout à la fois, présupposé que le
Royaume demeure en bon estat et soit sans apparence de trouble comme
Vostre Eminence nous le mande.
Il est vray que Monsieur le Nonce paroist bien disposé pour la France, ce
qui nous oblige d’observer punctuellement ce que Vostre Eminence nous
fait l’honneur de nous escrire et de le visiter rarement, voyant que nos parties
ont desjà quelque méffiance de luy.
Nous ne reparlerons plus à Vostre Eminence de Monsieur Contarini duquel
nous touchons encor un mot à Monsieur le Comte de Brienne
Es wurde kein eigenes Schreiben dieses Datums an Brienne ermittel; vgl. [ nr. 73 S. 142f. ]
Über die Verwendung der von Marsin ausgehobenen Truppen wollen wir noch mit
den Schweden und den Hessen beraten. Wir werden die Flucht Bouillons weisungsgemäß
interpretieren. Roncalli könnte jetzt seine Ergebenheit beweisen, indem er den König
von Polen dazu bewegt, in zweiter Ehe eine französische Prinzessin zu heiraten. Bei
dieser Gelegenheit könnte man auch den Großkanzler gewinnen.